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Histoire de la production du coton dans les cercles de la moyenne vallée du fleuve Sénégal de 1920à  1960.

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par Insa BA
Université Cheikh Anta DIOP - Master 2 2014
  

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TROISIEME PARTIE : L'EVOLUTION DE LA PRODUCTION COTONNNIERE DANS LA MOYENNE VALLEE DU FLEUVE DE 1920 à 1930

Chapitre I : Introduction de nouvelles variétés en culture sèche

La guerre avait révélé la fragilité de l'approvisionnement en coton et suscité des efforts de la part de l'Association Cotonnière Coloniale, mais sans amener le pouvoir métropolitain à prendre position. Il fallut attendre, sans l'ombre d'un doute, le déclenchement d'une nouvelle crise du marché, laissant craindre au-delà de la pénurie temporaire une hausse durable des prix, pour qu'il décide de mettre en route une politique de coton colonial.

Les années d'après-guerre ( 1923 -1924) marquent un tournant dans la politique cotonnière du gouvernement français comme le souligne F.Ch. Hesling dans son rapport de 1931 : « C'est seulement à partir de 1923- 1924 que l'on peut fixer l'entrée du programme cotonnier français dans une phase réellement active et productive .La grande guerre avait révélé la nécessité pour la France d'intensifier sa production coloniale pour se procurer chez elle, le plus possible les matières premières nécessaires pour son industrie ».

C'est à partir de cette date que l'on constate un véritable essor de la culture cotonnière en Algérie et au Maroc, dans les Etats du levant sous mandat français ,en A.O.F et en A.E.F.Grace aux premiers efforts de l'Association Cotonnière Coloniale servant d'exemple, grâce aux initiatives de certaines sociétés de coton colonial les unes et les autres secondées par l'industrie cotonnière métropolitaine, grâce enfin à la nouvelle politique cotonnière instaurée à partir de 1923-1924 par les pouvoirs publics et plusieurs gouvernements coloniaux, il est tout d'abord acquis d'une façon indéniable aujourd'hui que nos possessions extérieures, sont d'une façon générale particulièrement aptes à la culture du coton 135(*)

Le Gouvernement Français, attache une importance remarquable, aux essais de culture du coton .Ces expériences ont été, sans doute, entreprises dans différentes régions de la colonie. La question cotonnière présente, en effet un caractère très particulier d'intérêt et d'actualité aussi bien pour l'avenir économique de la France que pour celui des industries vitales de la métropole. C'est à juste raison que le Gouverneur a adressé une correspondance aux commandants de cercle de la colonie : «  c'est pour ce motif que dès l'année dernière ,je vous ai demandé instamment de prêter tout appui de votre autorité au représentant de l'association cotonnière coloniale chargé par ce comité de procéder dans vos cercles à des tentatives d'introduction de meilleures variétés de coton exotique .Il a été décidé depuis dans les régions qui conviennent le mieux à la culture du coton et qui se trouvent situées avantageusement par rapport à nos principales voies de communication »136(*)

Le coton, avait véritablement constitué la majeure partie des produits récoltés dans les subdivisions dépendant du cercle de la vallée .Il faisait l'objet de soins particuliers et l'évolution annuelle du rendement fut sensible.

Traditionnellement, le coton est cultivé pour les besoins de la consommation locale dans l'est du territoire et dans la vallée du fleuve. Après de nombreuses tentatives de développement, en particulier dans la vallée et après la guerre 1914-1918, l'effondrement des cours mondiaux en 1932, provoqua l'arrêt brusque des achats par les maisons de commerce, et depuis cette époque le coton du Sénégal ne figure même plus dans les statistiques de production.

Toutefois, des possibilités de culture de certains cotonniers et surtout l'utilisation de toutes les ressources du territoire, le problème cotonnier a été reconsidéré en 1954 dans les zones marginales du bassin arachidier.

A cet effet, une collaboration avec le C.F.D.T a été élaborée en vue d'une étude des possibilités de culture de cotonniers autochtones par des variétés plus productives en haute vallée .

I.1 : A Dagana

Pendant la période coloniale, les Français construisent des forts sur les côtes, pour le commerce, mais ne pénétrèrent l'intérieur des terres que deux siècles plus tard. Pour exploiter ces possessions, les colons français mettent en place une structure nommée 'la compagnie royale d'Afrique ''. Cette structure chargée de développer le coton Sénégalais, échoua lamentablement dans une première tentative en envoyant des esclaves de Jamaïque en1720.

La hausse des cours mondiaux accroit les besoins en coton .Le baron Pierre Barthélémy Portale d'Alba Rades, ministre de la marine et de la colonie, nomme le colonel Julien Schwartz (1771-1827) gouverneur Français du Sénégal. Il était chargé de lancer un vaste plan de colonisation agricole137(*).On essaya alors les espèces de coton indigène venant du Fouta-Toro où les soninkés disposent une longue tradition cotonnière. Ces essais échouent suite aux hostilités de l'empire toucouleur à la colonisation française. Cette opposition lui força d'aller plutôt chez les wolofs dans le walo138(*).

Les essais d'expérimentation de Jean Michel Claude Richard (1787- 1849) que le baron Jacques François Roger lui demande de créer en 1822 à Richard -Toll, petit fort à l'embouchure du fleuve Sénégal ; entre 1822 et 1825 Richard -Toll produisait 50 tonnes de coton bruit par an139(*), mais cela était insuffisant pour couvrir les besoins de l'industrie métropolitaine.

La forte croissance économique mondiale des années 1850 crée une demande importante de l'industrie textile ce qui incite la France à expérimenter à nouveau la culture irriguée du coton à Richard-Toll, puis en Casamance, et dans la vallée du fleuve Sénégal, des expérimentations qui resteront sans suite .Pendant la pénurie de fibre blanche causée par la guerre de sécession américaine à partir de 1863, Louis Faidherbe, militaire français chargé d' administrer le Sénégal favorise à nouveau les plantations.

En 1862, la question fut reprise par l'autorité administrative et des essais de culture sous irrigation furent tentés à Richard-Toll sous la direction de M.Lagard. Les quantités de coton fibre exportés du bas Sénégal furent de :

-40 000 Kg en 1863,

-50 000Kg en 1864.

Cependant, cette nouvelle tentation ne donna pas de résultats satisfaisants que celle de 1820.

Pendant la pénurie de fibre blanche causée par la guerre de Sécession américaine à partir de 1863, Louis Faidherbe, militaire français chargé d'administrer le Sénégal favorise à nouveau les plantations. Les expériences de Théodore Lecard directeur du jardin botanique de Richard Toll, ont montré en 1865 que les rendements étaient plus que décuplés en culture d'irrigation, atteignant 200 à 300 kilos de coton par hectare mais pouvant dépasser 1 150 kilos pour les bonnes terres.

Ces expériences furent reprises en 1903 par Henry Rabaud un négociant de Saint-Louis, du Sénégal, sous l'impulsion de l' Association cotonnière coloniale140(*). C'est surtout le bassin du fleuve Niger qui est alors jugé éventuellement porteur par les Français en Afrique Occidentale et c'est dans cette optique que l'irrigation est envisagée. II n'y a pas à tenir compte des anciennes tentatives de culture du coton faites au Sénégal vers 1825 (...) que 1a mauvaise foi des colons a fait échouer", écrit alors l'inspecteur général de l'Agriculture aux Colonies Yves Henry .

De nombreux essais furent tentés, très prometteurs lorsque la culture était bien conduite et le sol abondamment fumé. Le service agricole de Richard-Toll avait enregistré 250kg à l'hectare avec la variété égyptienne MIT-AFIFI140(*). La station agricole de Diorvivol enregistre jusqu'à 300 kg à l'hectare d'où une légère baisse des rendements après deux années de culture, mais la moyenne pour les six années d'expérience reste élevée : 2000 à 2500 kg à l'hectare. Ces essais s'avèrent très décevants lorsqu'on s'attacha à réduire à l'extrême les frais de culture.

Toutefois, l'administration coloniale s'évertue à introduire des variétés américaines en terrains inondés .Ace effet, un champ d'expérience élaboré par des indigènes, fut établi sous la surveillance directe d'un agent de culture M. Claveau. Ainsi, à l'entame des cultures faites entièrement par les indigènes avec des graines de Mississipi, ses essais réalisés dans les terrains inondés de Dagana, sont voués à l'échec : « Les champs des cotonniers indigènes ayant été entièrement détruits par l'inondation .M ; le lieutenant- gouverneur a autorisé la distribution environ d'une tonne de graines »141(*) .Toutes les cultures ont été entièrement détruites. A plusieurs reprises, dans cette partie de la moyenne vallée, les sauterelles se sont abattus sur les champs de culture et ont complètement dévoré les cotonniers .Toutefois, des cultures de coton ont été lancées à Matam.

* 135 Archive Nationale de l'Afrique Occidentale, Rapport annuel, politique et économique, 1924.

* 136 Archive Nationale de l'Afrique Occidentale, Op., Cit., Rapport annuel, politique et économique, 1924.

* 137 Mamadou Diouf, Le kajoor au XIXème siècle : pouvoir ceedo et conquête coloniale ,123p.

* 138 Mamadou Diouf, Op. Cit. Pp 130.

* 139 Barry, (B,). Le royaume du Waalo : le Sénégal avant la conquête ,222p.

* 140 Variété exotique d'origine égyptienne vulgarisée par les Anglais en Egypte au bord du Nil.

* 141 ANS. Sous série 2G 6-1. Rapport périodique 1920- 1930.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway