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Histoire de la production du coton dans les cercles de la moyenne vallée du fleuve Sénégal de 1920à  1960.

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par Insa BA
Université Cheikh Anta DIOP - Master 2 2014
  

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I.2 : A Matam

Les essais dans le cercle de Matam furent conduits par un agent de la C.F.D.T142(*) assisté des moniteurs d'agriculture locaux. Le but cherché, était l'implantation de la culture du coton dans le cercle des cultures de crue sur terres coutelières habituellement réservées aux mils ou aux maïs. La récolte du coton, est une longue opération qui exige beaucoup de mains d'oeuvre.

On estime qu'une personne peut récolter 3 kg de grains par jour .Le total des superficies ensemencées, est de l'ordre de 400 Ha dont 3 /5 sont en « fondé » le reste en « diéri ».

La récolte, abondante qu'elle soit, avait été utilisée sur place à la confection des bandes de tissus. La valeur locale d'échange du coton est celle qui est rattachée au mil avec le plus de rigueur .Le prix pratiqué en 1924 à Matam, varie entre 45 et 55 F le Kilogramme.

En 1925, époque à laquelle, le prix du coton avait subi une hausse considérable, la production atteignit 700 tonnes et 200 tonnes furent exportées dont les 4 /5 en provenance de Matam143(*).

Des semences furent distribuées, la propagande pour le coton fut pressante et vers 1926, on signale l'achat de 400 tonnes de coton graine dans le haut fleuve. Le cultivateur satisfait du prix de 2F.5O qui lui est alors offert, intensifie sa production, des marchés de coton sont ouverts et en 1926, la société industrielle et commerciale (S.IA.C.O.F) installe à Matam, une usine d'égrenage comportant trois égreneuses de 70 scies chacune. Devès et Chaum exportait 65 tonnes sur le Soudan et que l'on estimait à 45 tonnes les quantités achetées par les petits traitants locaux.144(*)

La S.I.A.C.O.F se mit donc à péricliter rapidement, les frais de transport du lieu de production à l'usine étaient trop élevés. En effet, les frais généraux de cette usine gravant trop lourdement l'affaire. Les prix pratiqués à l'achat deviennent vite inférieurs à ceux offerts par les concurrents locaux, si bien qu'en 1929 la société de prévoyance du cercle fut amenée à soutenir la S.I.A.C.O.F en versant une prime de 0F25 / Kg aux cultivateurs qui ravitaillaient l'usine. C'est pourquoi sur une note au sujet de la culture du coton dans la vallée du fleuve Sénégal : « Des diverses tentatives effectuées au Sénégal pour développer dans cette colonie la production cotonnière ; il ressort que la médiocrité des résultats obtenus à ce jour est dû surtout d'une part à l'insuffisance des prix offerts par le commerce intérieur à ceux pratiqués dans les transactions locales, d'autre part aux difficultés d'égrenage et d'évacuation du produit » 145(*)

Le coton brut, en effet, en raison de son faible rendement à l'égrenage, est d'un transport onéreux sur de longue distance, il est donc indispensable qu'il soit défibré sur place ce qui semble pouvoir être réaliser par la mise en marche dans la région cotonnière envisagées de petites usines de faibles puissances ou encore mieux à l'aide du grand mobile. Depuis 1937, les messageries du Sénégal n'ont plus transportées du coton, si l'on excepte en 1948, 32 tonnes en provenance de Matam.

L'action de l'administration pour l'amélioration des techniques, s'est appliquée à l'égrenage et au tissage .C'est sous ce rapport que : « l'Association Cotonnière Coloniale devait se consacrer à toutes les questions d'ordre économique et d'ordre industrielle, principalement à l'organisation d'un système d'achat et à l'installation d'usine d'égrenage au moyen d'argent qu'elle enverrait dans la colonie  »146(*).

Une usine d'égrenage, propriété de la Société indigène de la prévoyance (S.I.P) de Matam ou plus exactement du fonds commun, a été installée à Ouandé pendant la seconde guerre mondiale.

La S.I.P147(*) installée durant les dernières années de guerre, a approvisionné l'hôpital de Saint-Louis en bandelettes et en coton bruit. A Matam même existait jusqu'en 1944 une usine analogue, mais plus importante appartenant à la F.A.O .Les essais pour l'introduction du métier à tisser semi-perfectionné, se bornèrent à débiter des bandes de 65 m de large produites par la S.I.P de Matam.

Ce métier fut installé dans le plus gros centre de production du cercle, au domicile même du chef de canton où un moniteur venu également au Soudan, eut fait d'en apprendre pendant la seconde moitié de la seconde guerre mondiale. Ce métier approvisionna en nappes, serviettes, draps de lit, voire peignoirs de bain d'une solidité à toute épreuve, un grand nombre de fonctionnaires.

* 142 La compagnie française pour le développement des fibres textiles (C.F.D.T) est une société cotonnière crée en partenariat avec les dirigeant africain dans les années suivant la libération et aujourd'hui transformée en plusieurs sociétés nationales.

Lire aussi le Havre colonial de 1880 à 1960 par Claude Malon où l'auteur se propose étudier les relations entre le havre et les colonies françaises .Les fonctions de la C.F.D.T sont bien définies par l'auteur

* 143 Henry, (H.) « Le coton dans l'A.O.F », Challamel, 1925, p.123.

* 144 ANS. Sous série -1R 00 35. Note sur la culture du coton au Sénégal (cercle de Matam), 1930-1935.

* 145ANS. Sous série -1R 00 35. Note sur la culture du coton au Sénégal (cercle de Matam), 1930-1935.

* 146 ANS. Sous série -1R 00 35, op, cit.

* 147 Sociétés indigènes de prévoyance créée 1893.Mais l'origine remonte à la sécheresse qui sévit en Algérie en 1891-1892 : leur objectif initial visait à stocker les semences de céréales, pour remédier aux carences dues aux calamités naturelles (épizooties, invasions de criquets et sauterelles) et aux razzias. Elle deviennent rapidement réserve d'argent, servant à la « mise en valeur territoire » puis peu à peu dans toutes les colonies (1920 au Sénégal).Elles assurent plusieurs fonctions en rapport avec le développement agricole, mais demeurent toujours sous la tutelle de l'administration. Les fonds permettent leur fonctionnement provenaient de cotisations obligatoires qui furent souvent assimilées à un impôt supplémentaire auxquelles il fallait la cotisation à la S.I.P. (« le franc du commandant »).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus