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Le règlement juridictionnel des conflits internationaux en matière commerciale.

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par Mody Fall DIAGNE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar(UCAD) - Master 2 en Droit Public 2013
  

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B) Sur la détermination du droit applicable au fond du litige

La procédure arbitrale de résolution des différends commerciaux internationaux accorde une liberté réelle aux parties de déterminer les règles de droit applicables par les arbitres dans le fond du différend.218 Ainsi, celles-ci peuvent exprimer ce choix par une clause expresse dans leur contrat (dite clause de choix) qui précise le droit applicable. En l'absence de cette manifestation expresse, il peut s'agir d'une manifestation implicite à travers certaines clauses du contrat. Il en est ainsi par exemple qu'un contrat ait été rédigé en référence à un contrat-type en usage dans un pays déterminé peut être considéré comme l'expression implicite du choix en faveur de la loi de ce pays.219

Dans le domaine des contrats conclus entre un Etat et une personne privée étrangère-communément appelés contrats d'Etat- la convention de Washington du 18 mars 1965 pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants étrangers,

215 Voir, l'article 1451 du NCPC

216 Article 5 de l'Acte Uniforme de l'OHADA sur l'arbitrage

217 Voir, l'article 7 du Règlement d'arbitrage du Centre d'arbitrage, de médiation et de conciliation de CCIAD

218 Voir, la Résolution de l'Institut du Droit International(IDI) adoptée à Saint-Jacques de Compostelle, le 12 septembre 1989. Elle prévoit que : « les parties ont plaine autonomie pour déterminer les règles et principes de droit matériel qui doivent être appliqués par les arbitres.» Cette formulation a été reprise par la Sentence arbitrale de la Chambre de commerce international(CCI) qui a rappelé l'affirmation selon laquelle cette autonomie des parties relative à la détermination de la règle applicable en tant que principe général du droit du commerce international. Voir, la Sentence CCI n°5865. 1989, J.D.I, 1989

219 P. MEYER, op.cit. p 194

instituant un centre spécifique de règlement des litiges, le CIRDI, donne aux parties la liberté de déterminer le droit applicable au fond du litige. Elle établit, en effet, en son article 42 que « le tribunal statue sur le différend conformément aux règles de droit adoptées par les arbitres. » La liberté des parties de choisir le droit applicable pour la solution de leur conflit est encore prévue par la loi-type de la CNUDCI sur l'arbitrage commercial international en son article 28, indiquant que le « tribunal arbitral tranche le différend conformément aux règles de droit choisies par les parties comme étant applicable au fond du différend. Toute désignation de la loi ou du système juridique d'un Etat donné est considérée, sauf indication contraire expresse, comme désignant directement les règles juridiques de fond de cet Etat et non ses règles de conflit de loi. » Egalement, l'Acte uniforme de l'OHADA sur l'arbitrage en prévoit expressément à travers la disposition ci-après : « Les arbitres tranchent le fond du litige conformément aux règles de droit désigné par les parties. »220 De même, le règlement arbitral de la CCJA de l'OHADA considère que les parties sont libres de déterminer la norme juridique que les arbitres doivent appliquer au fond du litige.221 Cette disposition est en ligne droite avec certaines législations nationales en matière d'arbitrage international, notamment celle de la France qui prévoit dans son NCPC que : « l'arbitre tranche le litige conformément aux règles de droit que les parties ont choisies. »222

Matériellement, cette liberté permet aux parties, soit de choisir une règle de droit sans lien avec le contrat principal, soit de se référer à plusieurs règles juridiques dont chacune ne s'appliquant qu'à une partie du contrat (connu en droit international privé des contrats sous l'expression de dépeçage du contrat),223 soit de faire porter leur choir sur un droit qui n'est pas l'expression d'aucune ordre juridique étatique( connu sous le titre de lex mercatoria).

La possibilité pour les parties de choisir le droit applicable leur permet de mieux s'imprégner de cette règle de droit qui, en raison de sa teneur, parait pour elles la mieux efficace et la plus adaptée à la résolution de leur problème. En outre, la désignation de cette norme applicable évite, tout au moins, toute ambiguïté quant au droit régissant le contrat ; ceci contribue fortement à la sécurité des contractants. Cependant, cette liberté des parties ne doit pas occulter le pouvoir de juger des arbitres.224

Il n'est point douteux que l'arbitrage commercial international en accordant aux parties une certaine liberté leur permet, non seulement de régler leur litige de la manière la plus efficace suivant une procédure confidentielle et rapide, mais aussi d'avoir une certitude sur l'exécution de la sentence arbitrale. C'est pourquoi, il apparait avantageux.

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