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La responsabilisation du secteur privé dans le contrôle des exportations de défense en France. Quelles perspectives pour la commercialisation d'armements ?

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par Yann Wendel
Université Panthéon-Assas Paris II - Master 2 Défense et Dynamiques Industrielles 2016
  

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2. Une européanisation limitée du contrôle des exportations d'armement

L'européanisation de l'exportation de matériels produits en commun se heurte à la diversité des profils des Etats membres, en termes de composition de BITD et de divergences de politique étrangère. Le cadre européen était en effet perçu comme trop inertiel par rapport aux contraintes liées à la circulation de composants entre les Etats producteurs et au besoin de s'accorder sur des pratiques d'exportation unifiées vers les Etats tiers.

65 Conseil de l'UE (2009), Guide d'utilisation de la Position Commune 2008/944/PESC du Conseil définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d'équipements militaires, PESC 545/COARM 25.

66 Point 10 du Code de Conduite

67 Art 346 du TFUE « Tout État membre peut prendre les mesures qu'il estime nécessaires à la protection des intérêts essentiels de sa sécurité et qui se rapportent à la production ou au commerce d'armes, de munitions et de matériel de guerre ; ces mesures ne doivent pas altérer les conditions de la concurrence dans le marché commun en ce qui concerne les produits non destinés à des fins spécifiquement militaires ».

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L'absence de PESC, jusqu'au TFUE68, a encouragé la mise en place de groupes ad hoc, encadrés par l'accord de la LoI69 signé en 2000 à Farnborough par la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Suède et le Royaume-Uni, qui sont des pays ayant une BITD sensiblement similaire et qui composent près de 90% de l'industrie de défense européenne. La LoI a permis de souscrire à des coopérations ad hoc entre gouvernements, en fonction de chaque programme, pour structurer l'industrie européenne de défense. S'en est suivi la mise en place d'une licence globale de projet, destinée à faciliter les transferts entre pays de la LoI participant à un projet commun. Ce cadre contraignant, mais auquel les pays participent sur une base volontaire, a permis une intégration plus forte dans le secteur des armements.

Ainsi, la LoI se déroule dans une logique de simplification pragmatique plutôt que de discussions théoriques, chaque Etat demeurant souverain dans le contrôle de ses exportations. Ce cadre de travail part du principe que les entreprises peuvent coopérer entre elles, mais que la politique étrangère de chaque Etat membre doit prévaloir. Il n'y a donc pas de recherche de politique commune dans ce cadre, mais plutôt une logique de praticité. La LoI prévoit par exemple l'établissement de listes communes d'exportation qui varient en fonction du programme associé, et qui sont constituées en amont après consultation entre tous les Etats concernés, qui décident ensuite de la juridiction nationale qui s'applique pour le programme. Leur objectif n'est donc pas de déterminer la doctrine d'exportation des Etats membres, mais de fournir un cadre de travail assoupli respectant les prérogatives nationales en termes d'exportation.

Actuellement, la LoI est une organisation assez peu dynamique en termes de réglementation, par opposition au cadre européen très actif dans l'harmonisation des contrôles avec le rôle prépondérant de la Commission Européenne. La coexistence entre les initiatives intergouvernementales de la LoI et le droit européen a toutefois l'avantage de fournir un forum pour les pays européens souhaitant davantage d'harmonisation au niveau intracommunautaire70. Pour la suite, les problématiques de contrôle au niveau européen pourraient d'ailleurs être abordées en prenant les pays de la LoI comme base de référence dans la mesure où ce sont les premiers concernés par les conséquences de ces politiques, en y incluant progressivement les autres Etats membres en fonction de la maturité de leur industrie.

68 Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne - Traité de Lisbonne, 2007.

69 Letter of Intent

70 Document de travail des services de la Commission accompagnant la Proposition de directive du Parlement et du Conseil simplifiant les conditions des transferts de produits liés à la défense dans la Communauté - Résumé de l'analyse d'impact {COM(2007) 765 final} {SEC(2007) 1593} /* SEC/2007/1594 final */

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L'élargissement progressif de l'enceinte de la LoI à des pays volontaires et disposant d'un outil industriel adapté permettrait d'établir petit à petit un cercle de confiance entre les pays de la BITDE71, afin d'atteindre une véritable intégration industrielle.

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71 Base Industrielle et Technologique de Défense Européenne.

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