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Le conflit de 2012 et la détonation malienne. Les ressorts de la crise.

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par Myriam ARFAOUI
Université Lyon 3 Jean Moulin - Master 2 Sciences Politiques : Relations Internationales et Diplomatie. 2015
  

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III. Islam et modernité : des temporalités en concurrence.

L'islamisme est un mot-valise utilisé pour exprimer l'idée d'une confusion entre religion et politique. Or, si pour un Occident acquis aux idées des Lumières la rationalité prévaut, dans les mondes musulmans la religion est une totalité impliquant la soumission dans la vie spirituelle, et dans la vie terrestre. Le mot islamisme exprime la dualité religion/politique dans une conception Occidentale du monde, notamment au sein de l'Etat. Les mots intégrisme, conservatisme, fondamentalisme, sont tout autant de variables qui font écho à une interprétation occidentalo-centrée. De la même manière qu'il n'existe pas un seul islam368, plus que d'islamisme, c'est d'islamismes qu'il conviendrait de parler, tant les dissidences se sont complexifiées et multipliées.

Erigée en mythe du martyr, la vie du prophète et de ses compagnons est devenue l'avatar du musulman opprimé qui se sent dominé par un monde à la construction duquel il ne participe pas. La frustration de ses origines glorieuses le pousse à aduler Yathrib369 et rejeter dans une contestation aux intensités variables, tout élément, toute valeur, importée qui ne ferait pas partie de sa propre histoire (1).

Les Califats sunnites qui succèdent à la mort de Mohamed370 constituent l'âge d'or de l'islam. Le terme « califat » est aujourd'hui réemployé dans les discours médiatiques, et dans certains discours islamistes, dits djihadistes. Il est confondu dans la doxa avec la notion d'Empire. Or khilafa signifie dans son sens originaire, « succession » ; ce qui veut dire qu'il ne s'agit pas seulement d'un élan traditionnaliste, d'une volonté de retour aux modes de vie originaires de l'islam, mais de l'exaltation d'une continuité ininterrompue dans la succession du prophète, indépendante de l'histoire Occidentale, et de l'histoire du monde occidentalo-centrée. Il ne s'agit pas seulement de rompre avec le système international dominé par l'Occident, mais de rompre avec la prééminence de l'histoire de l'Occident perçue comme normative, sur l'histoire de l'islam refoulée (2).

368ZAJEC, Olivier, Introduction à la Géopolitique, Histoire, Outils, Méthodes, op. cit., p.115 369Ville de l'actuelle Médine, gouvernée par le prophète, où le Coran régit vie publique et vie privée. 370Oemmeyyade, Abasside, Ottoman, entre autre.

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1. La genèse de l'islam comme idéal-type.

Au VIIème siècle, l'Arabie est une péninsule désertique qui prolonge le Sahara ; « le caractère essentiellement africain de l'Arabie se retrouve dans son climat, ses productions végétales et son règne animal »371. Située entre les continents asiatiques, africains et européens, elle constitue un carrefour commercial important. Au centre évoluent des populations nomades pastorales et marchandes, des oasis s'établissent à la jonction de routes commerciales (Makka, Yathrib)372. La société est divisée en tribus et clans (un cheikh à la tête de chaque famille, un émir à la tête de chaque tribu)373. Quatre religions y règnent : le judaïsme (après la destruction de Jérusalem les juifs se répandent en Arabie et installent leurs colonies marchandes aux abords de l'Hedjaz) ; le christianisme à l'est ; le sabéisme zoroastrien apporté par la Perse ; et le culte des idoles dominant ; « Le grand nombre de sectes qui s'était établi en Arabie, avait provoqué une indifférence générale en matière de religion, et cette diffusion de croyances diverses fut certainement la principale cause des progrès rapides que firent chez ce peuple les doctrines de Mohamed (Mahomet) »374.

Mohamed nait à la Mecque (Makka) vers la fin du VIème siècle de l'ère chrétienne. Sa famille appartient à la tribu des Koraïchites à laquelle est confiée la garde de la Kaaba375. Il perd son père à la naissance, sa mère à six ans, et reçoit en héritage un esclave et cinq chameaux. Il grandit sous la tutelle de son oncle Abou-Taleb et s'enrôle dans les caravanes armées qui font le commerce et la guerre sur les frontières de Syrie376. Il entre au service de la veuve d'un riche marchand, Khadija, avec laquelle il se marie. En 610, il reçoit la première d'une longue série de révélations divines lors d'une retraite dans la grotte Hira pendant la période de jeûne377. Il prêche alors l'islam, la croyance en un Dieu unique, et le message du

371GOSSET, Pierre, LISLE Leconte de, MARRAS, Jean, Histoire du Moyen-âge, Alphonse Lemerre, [En

Ligne], 1876, p.53

URL : http://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_du_Moyen%C3%82ge_%28Gosset%29/SEPTI%C3%88ME_SI%C

3%88CLE

372Ibid. pp.52-89

373Ibid.

374Ibid., p.58

375La tribu Koraïchite vénère trois divinités féminines (Allat, Uzza, et Manat).

DHORME, Edouard, « Les religions arabes préislamiques d'après une publication récente », Revue de l'histoire

des religions, Vol.133, N°133-1-3, 1947, pp.34-48

376GOSSET, Pierre, LISLE, Leconte de, MARRAS, Jean, Histoire du Moyen-âge, op. cit.

377Ibid.

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Coran délivré par Djibril378. Ses premiers disciples furent Khadija sa femme, son esclave Zeïd, son cousin Ali (futur mari de sa fille Fatima), ses amis Abou Bakr, Othman, Zoubir, Oubaïda, et Omar379. Quelques années après sa première révélation, il se déclare publiquement prophète, lançant à son encontre une violente répression. Dénoncé par les Koraïchites, il fuit par le désert en 622 vers Yathrib avec ses compagnons et les nouveaux convertis (Hégire - « la fuite » - point de départ du calendrier musulman). Suite à une alliance conclue avec la tribu Haradsch, Mohamed fait de Yathrib médina al nabi380, concurrente de Makka.

Le prophète y construit la première mosquée et fonde les bases d'une constitution. Il interdit notamment l'alcool, le chant, les jeux, la peinture, il abolit la loi tribale au nom d'une communauté de fidèles, l'Umma381. Parallèlement, beaucoup de rites païens sont conservés et transformés382. En vertu des lois du Coran, les Hommes sont jugés dans l'après-vie en fonction de leurs agissements sur terre. Or, la croyance en la prédestination est si forte en Orient que « loin de chercher à la combattre, Mohamed en fit un puissant auxiliaire de l'esprit de conquête. « Dieu est vivant et vous regarde, combattez ; le Paradis est devant vous et l'Enfer derrière » »383.

Après s'être installé à Yathrib, le prophète se lance dans une série d'opérations militaires.

« Le premier combat sérieux eut lieu au mois de Ramadan [Le Ramadan est initialement une fête païenne, qui correspondrait au neuvième mois de l'année - certains attribuent cette coutume au culte de la déesse Allat]384 de la seconde année de l'Hégire. A la tête de trois cent quatorze hommes, il rencontra auprès du puits de Bedr un millier de Koréischites. Comme sa troupe fléchissait, il lança en l'air une poignée de sable et se précipita dans la mêlée en criant : « Que la face de nos ennemis soit couverte de

378Djibril serait l'équivalant de l'ange Gabriel.

379On retrouve ces appellations dans les noms de guerre choisis les émirs autoproclamés du XXIème siècle.

380Signifie « la cité du prophète » en arabe.

381DIGNAT, Alban, « 16 juillet 622, l'Hégire et la fuite de Mahomet à Médine », Hérodote.net, [En Ligne],

janvier 2015

URL : http://www.herodote.net/16_juillet_622-evenement-6220716.php

382ALI, Jawad, Histoire des arabes avant l'islam, cité dans « Origines de l'Islam : ses racines païennes

matriarcales - les 3 déesses de la Kaaba », Le Mouvement Matricien, [En Ligne]

URL : http://matricien.org/matriarcat-religion/islam/origines-islam/

383GOSSET, Pierre, LISLE, Leconte de, MARRAS, Jean, Histoire du Moyen-âge, op. cit., p.65

384ALI, Jawad, Histoire des arabes avant l'islam, cité dans « Origines de l'Islam : ses racines païennes

matriarcales - les 3 déesses de la Kaaba », op. cit.

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confusion ! » Il ramena ainsi ses soldats et remporta une victoire qui lui attira une foule d'aventuriers affamés de butin (624) »385.

Les missions prennent des allures de guerres territoriales, puis de conquêtes d'expansion dans la péninsule ; une défaite contre le prêtre Abou-Ophian, « les musulmans ne rappellent jamais sans une sainte horreur les atroces cruautés que les filles de Koréisch exercèrent sur les cadavres des premiers martyrs de l'islamisme (626) »386 ; une victoire lors de la « guerre du fossé » qui se solde par une trêve et le droit de se rendre à la Kaaba pour le prophète et ses compagnons387. Puis, la guerre de Khaîbar (628)388, lorsque les souverains orientaux montrent des réticences à la conversion, et la mort d'Abou Taleb lors de la bataille de Mufta qui marque, non sans grand lyrisme, le départ de l'imagerie martyr; « ayant eu les deux mains coupées, [Abou Taleb] serra avec ses bras mutilés l'étendard de l'islamisme, et reçut par devant cinquante-deux blessures »389.

Cet élan se solde par l'annexion de Makka, la fin du culte des idoles, et la conversion massive de la péninsule conquise ; « Le Prophète, désormais considéré comme le souverain spirituel et temporel de toute l'Arabie, revint à Médine »390.

Le prophète décède en 632 sans héritier mâle, et sans ordre de succession, ouvrant le pas à la principale rupture au sein de l'islam. Deux tendances se distinguent : la première affirme que la succession doit revenir à Abou Bakr, le plus fidèle compagnon ; « Trois jours avant de mourir, il [Mohamed] avait chargé son beau-père de réciter à sa place les prières publiques »391. La seconde fait prévaloir l'héritage lignager du prophète, via Ali son cousin, et époux de sa fille Fatima. L'élection d'Abou Bakr provoque le schisme chiite, qui rejette le calife au profit d'un clergé issu de la chaire du Prophète (un imam à sa tête).

385GOSSET, Pierre, LISLE, Leconte de, MARRAS, Jean, Histoire du Moyen-âge, op. cit., p.61 386Ibid. 387Ibid. 388Ibid.

389Ibid., p.62 390Ibid., p.63 391Ibid., p.61

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Le premier calife entreprend la compilation du Coran, qui sera achevée sous Othman (114 sourates divisés 6226 en versets) 392 ; « Le Koran est le code civil, criminel, politique, militaire des vrais croyants, qui ne se sentent obligés à respecter que ce qu'il contient, ce qui est conforme à son esprit, et rejettent avec malédiction tout ce qui lui est contraire »393. Paradoxalement, malgré sa rigueur, les sources juridiques394, politiques et dogmatiques de l'islam font l'objet d'interprétations personnelles ou savantes395.

« N'active pas ta langue afin de tout formuler rapidement. Il nous incombe de le réunir et d'en fixer la récitation. Dès lors que Nous le réciterons, suis-en de prés la récitation. Il nous incombe aussi de l'expliciter, de l'exposer clairement. »396

Le sunnisme, branche majoritaire, se fonde sur la conviction du projet politique et le respect de la Sunna, qui doit permettre d'élaborer le droit musulman composé de l'aquidia et de la charia. La Sunna se réfère à la fois aux versets du Coran, et aux hadiths, les actes, les paroles, et même la façon d'être, du prophète et de ses compagnons. Considérés littéralement, mal interprétés, ces hadiths deviennent, semble-t-il, le ressort des discours fondamentalistes, et d'un mimétisme anachronique.

Au-delà de ces sources et de leur interprétation, les dissidences de l'islam se forment lors de son expansion. La religion s'implante et s'adapte à des régions où les réalités locales préexistantes lui résistent. Au sein du sunnisme quatre madhab397 se distinguent - même si elles sont unanimes sur le Coran et la Sunna comme source du droit islamique, elles divergent sur des questions de jurisprudence:

- La branche hanafite est celle de la libre interprétation, y compris personnelle.

- La branche chaféite est celle de l'interprétation savante.

- La branche hanbalite est celle de l'interprétation traditionnaliste.

- La branche malékite, qui ajoute à ses sources les coutumes médinoises du VIIème siècle

(la plus présente en Afrique).

392 « Pour couper court à toute contestation future, le calife Othman en a confié la compilation à un groupe de

travail puis fait détruire les supports d'origine. », DIGNAT, Alban, « 622, an 1 de l'Hégire, les piliers de l'Islam

et la doctrine musulmane », op. cit.

393GOSSET, Pierre, LISLE, Leconte de, MARRAS, Jean, Histoire du Moyen-âge, op. cit., p.61

394 Le droit musulman est composé de deux branches : Aquidia (les dogmes, les croyances), et charia (le

comportement quotidien, la vie sociale).

395Coran, Hadiths, Ijma (consensus d'oulémas sur une question type), Qiyas (raisonnement par analogie), Fatwas

(avis juridique), entre autre.

396Al Qiyama (75 :16-19)

Le Coran, traduit par Malek Chebel, Paris, Fayard, 2009, p.665

397Pourrait se traduire par « quatre écoles » - ce mot se réfère aux voies d'interprétation de la religion.

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La finalité de l'islam est de régir la communauté des fidèles398 ; « Le mot « communauté musulmane » signifie à la fois une collectivité de croyants unie par leur foi commune en ce cas on la désigne par jamâ'a, mais aussi la communauté juridico-religieuse comme constituée dans le dâr al-islâm, il s'agit alors de la umma »399. Or les discussions et divergences sur les sources et le fonctionnement de cette communauté sont non seulement essentielles, mais surtout complexifiées par la multiplication des madhabs. L'islam semble être un tout, religion d'unicité400 ; elle englobe la vie spirituelle et la vie terrestre des hommes. La confusion originaire entre son message, et l'action des hommes qui ont transmis son message, trouble son entendement, et la place dans un temps parallèle, construit sur une kyrielle de ruptures successives qui forment sa continuité. Dans une conception Occidentale linéaire du temps, avec un passé, un présent, et un futur, l'histoire du prophète et de ses compagnons est considérée comme un point depuis longtemps dépassé, au fur et à mesure des siècles. Dans un esprit musulman, cette origine historique semble être au coeur d'une conception sphérique du temps, son noyau dur - les siècles qui passent contribuent à l'imitation, le rayonnement, et l'amplification de ce point d'origine. Ce qui rend l'histoire de la naissance de l'islam omniprésente, sans cesse actualisée - un point duquel affluent tous les mouvements de la communauté, et auquel ils se réfèrent constamment. .

« Non seulement les musulmans n'utilisent pas le même calendrier que les Occidentaux, mais leur temps social est fondamentalement différent. [...] la pensée produite par cette conception du temps est non seulement difficilement comparable à celle du monde occidental moderne, capitaliste, dans laquelle la rationalité wébérienne s'impose (c'est-à-dire la possibilité de faire des choix en fonction de stratégies « raisonnables »), mais encore qu'elle produit une cohérence interne dont il faut lire les inférences à travers sa logique propre [...] De fait, pour les théologiens musulmans, le temps n'est pas une durée continue mais une constellations d'instants ; l'espace n'existe pas, il n'y a que des points [...] ».401

Le monde est définit par une division géopolitique inspirée du Coran et des conquêtes califales ; « Quant à l'espace, il se partage en deux territoires, un où s'applique la loi de Dieu, le dar al-islam (demeure de l'islam) et un autre qui n'est pas soumis à la loi divine et qu'il

398« Ni jus sanguinis, ni jus soli ; la religion fait la citoyenneté. », GARDET, Louis, La cité musulmane, vie

sociale et politique, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1976, p.27

399ETIENNE, Bruno, L'islamisme radical, Paris, Hachette, 1987, p.55

400« Votre Dieu est un seul Dieu, il n'y a pas d'autre Dieu que lui, le Clément, le Miséricordieux. », Al Baqara

(2 : 163)

Le Coran, traduit par Malek Chebel, Paris, Fayard, 2009, p.34

401ETIENNE, Bruno, L'islamisme radical, op. cit., p.52

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faudra soumettre, le dar al-harb (demeure de la guerre) »402. Le dar al islam est gouverné par la charia, tandis que l'islam doit être exporté, y compris par la violence, dans le dar al harb. Cette conception du monde a notamment servit de principe aux expansions califales omeyyades et abbassides.

« Contrairement au droit international moderne, qui reconnait l'existence d'un groupe, d'une famille de nations composée d'Etats souverains, le droit islamique traditionnel ne reconnaît d'autre nation que la nation islamique. A l'instar du droit romain et du régime juridique de la chrétienté médiévale, la conception de l'islam est fondée sur la théorie de l'Etat universel. »403

D'autres notions apparaissent au fil du temps, et s'ajoutent aux principes classiques de l'islam. Le dar el koufr (« maison des infidèles ») désigne les territoires du dar al islam conquis par le dar al harb. Et, « certains juristes reconnaissent l'existence d'une troisième catégorie de territoire, le dar al-ahd ou dar al-sohl (terre de pacte ou terre de trêve), qui est un espace à statut temporaire et intermédiaire. Cette notion s'applique essentiellement aux Etats non-musulmans ayant conclu avec l'Etat musulman un pacte, en vertu duquel ils reconnaissent la suzeraineté musulmane et payent un tribut »404.

402DJALILI, Mohamed-Reza, « Islam et Relations Internationales », Diplomatie islamique : Stratégie

internationale du khomeynisme, [En Ligne], 2014, pp.15-53

URL : http://books.openedition.org/iheid/1866?lang=fr

403Ibid.

404Ibid.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon