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Les déterminants de la croissance économique au Sénégal.

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par Oumar DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 en Méthodes Statistiques et Econométriques 2013
  

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Section 2 : Revue empirique de la croissance économique

Depuis l'époque de l'enquête classique d'Adam Smith dans la nature et les causes de la

Richesse des Nations (1776), les économistes ont accordé une attention considérable à la question de la compréhension de la croissance économique. L'empirisme de la croissance a été un domaine important de la recherche depuis le milieu des années 1950, lorsqu'Abramovitz (1956) et Solow (1957) ont mis en évidence la grande contribution de la productivité totale des facteurs à la croissance. Des études empiriques de la croissance économique ont été réalisées par des économistes de la croissance endogène. Des modèles de croissance ont été mis en place pour démontrer l'existence des facteurs qui occasionnent la croissance économique d'un pays.

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Des résultats empiriques de l'impact des déterminants comme l'inflation, l'investissement, l'ouverture et la productivité globale des facteurs donnent une meilleure compréhension de ce phénomène.

1. La relation entre l'inflation et la croissance économique

Plusieurs études ont estimé une relation négative entre l'inflation et la croissance économique. Néanmoins, certaines études ont soutenu le contraire.

Les premiers travaux (par exemple, Tun Wai, 1959) n'ont pas réussi à établir une relation significative entre l'inflation et la croissance économique. En outre, une étude menée par Paul, Kearney et Chowdhury (1997) impliquant 70 pays (dont 48 sont en développement) sur une période de 1960-1989, trouve qu'il n y a pas d'effet causal entre l'inflation et la croissance économique dans 40% de ces pays; ils ont signalé une causalité bidirectionnelle dans 20% de l'échantillon et une relation unidirectionnelle dans le reste. Plus intéressant encore, la relation était positive dans certains cas et négative dans d'autres.

Thirwall et Barton (1971) ont mené l'une des premières études transversales par pays. Ils présentent une relation positive entre inflation et croissance économique pour les pays industrialisés et une relation négative pour 7 pays en développement.

Sarel (1995) souligne que le taux d'inflation était quelque peu modeste dans plusieurs pays dans les années 70 et après les taux ont commencé à être élevé. Ainsi, plusieurs études menées avant 1970 ont montré la preuve qu'il y avait une relation positive entre le taux d'inflation et la croissance économique et une relation négative au-delà de cette période due à la sévère hausse de l'inflation.

Les résultats de Fischer (1993) montrent que l'inflation réduit la croissance en réduisant l'investissement et la croissance de la productivité. En outre, il précise qu'une faible inflation et un faible déficit fiscal ne sont pas nécessaires pour une croissance élevée même sur de longues périodes ; également un niveau d'inflation élevée n'est pas compatible avec une croissance économique soutenue.

L'étude de Barro (1995) a recherché le lien entre l'inflation et la croissance économique en utilisant un grand échantillon comportant plus de 100 pays de 1960 à 1990. Ses résultats empiriques ont montré qu'il existe une relation significativement négative entre l'inflation et la croissance économique si certaines caractéristiques des pays (l'éducation, le taux de fécondité, etc....) sont maintenues constantes. Plus spécifiquement, une hausse de 10 points (%) de

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l'inflation par an réduit le taux croissance réel par tête de 0,2 à 0,3 points par an. En d'autres mots, son analyse empirique suppose que la relation estimée entre l'inflation et la croissance économique est négative quand certains instruments raisonnables sont considérés dans la méthode statistique. Finalement, il a ajouté qu'il y a au moins des raisons de considérer que l'inflation à long terme réduit la croissance économique.

Malla (1997) a conduit une analyse empirique utilisant un petit échantillon de pays d'Asie et de pays appartenant à l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) séparément. Après avoir contrôlé les facteurs travail et capital, les résultats estimés suggèrent que pour les pays de l'OCDE il existe une relation négative et statistiquement significative entre l'inflation et la croissance économique. Cependant, la relation n'est pas statistiquement significative pour les pays en voie de développement de l'Asie. Les résultats cruciaux de ces analyses empiriques suggèrent que la relation transversale par pays de la relation inflation et croissance économique de long terme rencontre certains problèmes fondamentaux comme l'ajustement dans l'échantillon des pays et la période d'étude. Ainsi, une relation ambigüe entre l'inflation et la croissance économique peut ressortir des régressions des séries temporelles comparatives transversales par pays avec différentes régions et périodes.

Gillman et al. (2002), s'appuyant sur un panel de données des pays de l'Organisation de Coopération et Développement Economique (OCDE) et la Coopération Economique Asie et Pacifique(CEAP) indiquent que la réduction de l'inflation élevée ou moyenne (à deux chiffres) à celle modérée (à un chiffre) a un effet positif sur la croissance économique pour les pays de l'OCDE et dans une moindre mesure pour les pays de la CEAP. Ils ajoutent même que l'effet du ralentissement espéré de l'inflation pourrait être observé quand l'économie mondiale ne fait pas face à une baisse brusque de la croissance causée par des chocs. S'il n'y pas de chocs, la réduction du taux d'inflation peut permettre un taux de croissance considérablement élevé.

Certaines études contrairement aux premières ont été menées d'une manière dynamique en analysant les effets à court terme et à long terme de l'inflation sur la croissance économique. Elles parviennent dans la plupart des cas au même résultat. Dans le court terme l'inflation a n'a pas d'effet ou a un impact positif sur la croissance tandis qu'à long terme elle l'influe négativement.

Faria et Carneiro (2001) ont recherché la relation entre l'inflation et la croissance économique dans le contexte du Brésil qui a fait l'expérience d'hyperinflation persistante. Analysant, un modèle bivarié de séries temporelles (à savoir VAR) avec des données annuelles pour la

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période entre 1980 et 1995, ils trouvent que malgré qu'il existe une relation négative entre l'inflation et la croissance économique dans le court terme, l'inflation n'affecte pas la croissance économique dans le long terme. Leurs résultats empiriques aussi soutenaient le concept de super neutralité de la monnaie dans le long terme. Ceci en retour fournit la preuve contre le point de vue selon lequel l'inflation affecte la croissance économique à long terme.

Dans l'étude de Mallik et Chodhurry (2001), ils examinent la dynamique de court terme et de long terme entre inflation et croissance économique pour 4 pays d'Asie du Sud : Bangladesh, Inde, Pakistan, et Sri Lanka. Selon eux, malgré le fait que l'inflation n'est pas nuisible à court terme pour ces économies, elle pourrait l'entraver à long terme.

Shamim Ahmed et Golam Mortoza (2005) ont conduit une étude sur la relation entre l'inflation et la croissance économique au Bangladesh en utilisant une cointégration et un modèle à correction d'erreur. Les résultats de cette analyse démontrent qu'il existe d'une manière significative une relation négative de long terme entre l'inflation et la croissance économique. En outre, ils trouvent qu'il y a un point de rupture structurelle dans ce lien qui pourrait être considéré comme un seuil.

Une analyse récente soutient qu'il y a un niveau seuil de l'inflation dans la relation entre l'inflation et la croissance économique.

Dans ce contexte, spécialement pour les épisodes d'inflation très élevée, Barro (1996) montre qu'une relation négative existe au-delà d'un taux d'inflation de 15%. Judson et Orphanides (1996) utilise 10% de seuil. Bruno et Easterly (1996) argumente en faveur d'un seuil de 40%. Sarel (1996) a spécifiquement testé l'existence d'une rupture structurelle dans la relation entre l'inflation et la croissance économique et a trouvé une preuve de la rupture significative à un taux d'inflation annuel de 8%. Ghosh et Philips (1998), utilisant un échantillon plus grand que Sarel ont trouvé un seuil de 2,5%. Ils ont aussi trouvé que l'inflation est un déterminant les plus importants statistiquement de la croissance. Christoffersen et Doyle (1998) ont estimé à 13% le seuil du niveau d'inflation des économies en transition. Aussi, Bruno et Easterly (1998) soutiennent que la relation négative entre l'inflation et la croissance n'existe que dans les cas de données de haute fréquence avec des observations d'inflation extrême. Malgré ce fait, ils ont détecté un effet négatif de l'inflation sur la croissance pour des taux d'inflation supérieur à 40%.

Sweidan (2004) cherche à vérifier si la relation entre l'inflation et la croissance économique a un effet de point de rupture structurel ou non dans l'économie Jordanienne sur la période entre

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1970 et 2003. Il trouve que cette relation tend à être positive et significative en dessous du taux d'inflation de 2% et l'effet de rupture structurel a lieu à un niveau d'inflation égal à 2%. Au-delà de ce niveau seuil, l'inflation affecte la croissance économique négativement.

En somme, l'inflation exerce un effet de seuil sur la croissance économique qui permet de concilier les positions contradictoires des structuralistes et des monétaristes. Toutefois, au regard des résultats des études empiriques menées dans le cadre de la détermination de ce seuil, l'on retient que celui-ci dépend principalement de la structure de l'économie.

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