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Les déterminants de la croissance économique au Sénégal.

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par Oumar DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 en Méthodes Statistiques et Econométriques 2013
  

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b. La croissance endogène

Le modèle de Solow signalait uniquement que la croissance peut perdurer grâce au progrès technique mais n'expliquait pas l'origine de ce dernier. Par contre la théorie de la croissance endogène a pour objectif d'expliquer la croissance économique à partir d'un processus de décisions microéconomiques. Pour les tenants de la théorie de la croissance endogène, le progrès technique n'est pas le fait du hasard. Elle est considérée comme un phénomène auto-entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie, le capital physique, le capital humain et le capital public. On parle de théorie de la croissance endogène car le rythme d'accumulation des variables dépend de choix économiques. Paul Romer a publié le premier modèle de croissance endogène en 1986, dans un article intitulé « Increasing Returns and Long Run Growth ».

La théorie de la croissance endogène a identifié quatre facteurs principaux à la croissance :

? Le capital physique :

Le capital physique correspond à l'équipement disponible pour la production de biens et de services. Romer (1986) a cependant renouvelé l'analyse en proposant un modèle qui repose sur les phénomènes d'externalités entre les firmes : lorsqu'une firme investit de nouveaux équipements, elle se donne les moyens d'accroître sa propre production mais également celles des firmes concurrentes ou non.

L'investissement dans de nouvelles technologies est le point de départ à de nouveaux apprentissages par la pratique. Parmi les formes d'apprentissage, on peut citer l'amélioration des équipements en place, les travaux d'ingénierie (agencement des techniques existantes), l'augmentation de la compétence des travailleurs...Or ce savoir ne peut être approprié par la firme qui le produit. Il se diffuse inévitablement aux autres firmes. L'investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et indirectement sur le progrès technique.

? La technologie :

Cette théorie repose sur l'analyse des conditions économiques qui favorisent le changement technique. Un changement technique provient d'une idée mise en forme et testée. Cependant, entre l'émergence d'une idée nouvelle et sa mise en oeuvre concrète, il peut y avoir un très long chemin (test, essais-erreurs) qui nécessite le concours de plusieurs personnes. Bref des coûts de

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mise au point qui peuvent être très élevés. En revanche, une fois ces étapes franchies, si l'idée est acceptée, le produit qui en résulte peut être multiplié avec un coût bien moindre (ainsi le premier disque compact, le premier ordinateur ont nécessité des efforts colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur reproduction à l'identique a été beaucoup plus facile). Le propre des idées qui provoquent des changements techniques, est qu'une fois les plâtres essuyés, elles donnent naissance à des rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins chers), voire fortement croissants (duplication d'un logiciel). Si bien que pour celui qui s'est efforcé de transformer l'idée en produit, le risque existe que des concurrents en profitent et que lui ne récupère jamais son investissement initial, alors que ces concurrents s'enrichissent. Des droits de propriété intellectuelle limiteront ce risque : brevets ou copyright protègent l'inventeur qui dispose d'un monopole d'exploitation (limité dans le temps) sur l'oeuvre ou le produit tiré de son travail.

Contrairement aux approches néoclassiques, Romer reconnaît cependant que le marché ne peut pas assurer à long terme une croissance maximale. L'Etat a un rôle important à jouer, non par le biais de la dépense publique envers la recherche (Romer ne pense pas que cela puisse accélérer durablement le progrès technique), mais en venant au secours des innovateurs par le biais d'une fiscalité compensatrice (moindre taxation des bénéfices issus des produits nouveaux), de mesures juridiques incitant la recherche-développement et les externalités de connaissances, de mesures anticoncurrentielles non dissuasives.

? Le capital humain :

Cette théorie a été mise en évidence par deux économistes de l'école de Chigago, Theodor Schultz et Gary Becker, et au centre des études menées par R.E Lucas (prix Nobel 1995). Le capital humain est l'ensemble des capacités apprises par les individus et qui augmentent leur efficacité productive. Chaque individu a des compétences qu'il valorise et les vend sur le marché du travail. L'éducation est un investissement dont l'individu attend un certain retour. En 1990, Robelo introduit dans son modèle l'existence d'un capital humain qu'il note H, le capital physique remplace le travail. La fonction de production est donc F (K, H).

? Le capital public :

Le capital public est l'ensemble des infrastructures mises en place par l'Etat dans le secteur des transports, de la communication, de l'éducation et de la recherche... Le capital public est donc une forme de capital physique. Ces infrastructures sont au coeur du modèle élaboré par R.J Barro.

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Tous ces travaux ont été poursuivis par Grossman et Helpman (1991), Aghion et Howitt

(1992), Barro et Sala-i-Martin (1995)...Le progrès technique résulte ainsi d'un objectif fixé en recherche-développement, activité récompensée selon Schumpeter (1934) par la détention d'une forme de pouvoir monopolistique ex-post. S'il n'y a pas de tendance à l'épuisement de ces découvertes, les taux de croissance peuvent rester positifs à long terme. Dans ce cas, le taux de croissance à long terme dépend des actions des gouvernements (politique fiscale, respect des lois, fourniture de biens collectifs, marchés financiers...). Le gouvernement a un pouvoir d'infléchissement du taux de croissance à long terme ! Les théories de la croissance endogène reposeraient donc sur l'idée que la concurrence parfaite est mortifère, et que l'activité économique a besoin de concurrence imparfaite et d'intervention publique. En même temps, elles réitèrent l'idée selon laquelle, sur le long terme, ni le taux d'investissement, ni l'effort de formation ne suffisent à assurer une réduction des écarts de développement entre pays. Ces modèles ont été relancés ces dernières années grâce à l'intégration de nouvelles variables explicatives (régime politique, démocratie...), de nouvelles relations (dépassement de la croissance trop restrictive afin d'intégrer les analyses en termes de développement, IDH de Armatya Sen) et du « principe de convergence conditionnelle » (Barro). Ainsi alors que l'analyse des découvertes renvoient au rythme du progrès technologique dans les économies de pointe, l'étude de la diffusion de ces découvertes renvoie à la manière dont les économies suiveuses se partageront par imitation ces découvertes (possibilité de convergence proche du modèle néoclassique car l'imitation coûte moins cher que l'innovation).

En somme, les théories de la croissance économique ont servi aux pays d'établir des modèles qui ont permis d'accroître leur taux de croissance de leur économie d'une année à l'autre.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote