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à‰volution réglementation secteur agroalimentaire. Enjeux et contraintes pour l'acheteur.

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par Louisa Boumaza
Université Paris Sud - M2 Achat 2016
  

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1.4 LES EXIGENCES CLIENTS

1.4.1 SECURITE, TRAÇABILITE, QUALITE DU PRODUIT

Le paquet hygiène repose sur une obligation de traçabilité comme évoqué précédemment. Le règlement CE n°178/2004 lui donne la définition suivante dans l'article 3 :

« La capacité de retracer, à travers toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution, le cheminement d'une denrée alimentaire, (...) ou d'une substance destinée à être incorporée ou susceptible d'être incorporée dans une denrée alimentaire. »

La traçabilité se réalise à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution. C'est un élément clef du cadre législatif de sécurité alimentaire, il repose sur deux principes : la responsabilité des exploitants et la réactivité en cas de risque sanitaire (Duriez, 2012).

Le professionnel est pleinement responsable, il doit assurer un niveau de maîtrise des risques et en apporter les preuves. Il doit être capable de retracer le produit à toutes les étapes de son passage. La traçabilité se réalise en amont avec les fournisseurs, en interne au sein des cuisines et en aval avec les clients.

1.4.2 LISIBILITE DE L'OFFRE

Toute denrée alimentaire mise à la vente doit porter un étiquetage afin d'informer le consommateur. Les obligations d'étiquetage diffèrent en fonction du mode de conditionnement ou de présentation des denrées alimentaires (préemballées ou non).

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Cet étiquetage a donc pour but d'informer le consommateur sur ses achats, sans pour autant le tromper ou l'induire en erreur. Voici les différentes mentions que l'on retrouve sur les denrées alimentaires, leur signification et leur caractère obligatoire ou non. Cas des denrées préemballées

Il s'agit d'un produit constitué par une denrée alimentaire ainsi que l'emballage dans lequel elle a été conditionnée avant sa présentation à la vente. Les denrées préemballées sont des produits le plus souvent vendus dans les rayons de libre service et soumis à des règles strictes.

On note que deux grandes règles doivent être respectées :

1. L'étiquetage doit faire figurer diverses informations qui renseignent objectivement le consommateur. Elles doivent être rédigées au moins en français.

2. L'étiquetage doit être loyal et précis. Il ne doit pas induire le consommateur en erreur (composition du produit et origine notamment).

Il existe par ailleurs des mentions obligatoires qui doivent figurer sur les produits préemballés :

a) La dénomination de vente qui définit le produit.

b) L'origine si son omission risque d'induire le consommateur en erreur. Il faut savoir que l'origine des viandes préemballées des espèces porcine, ovine, caprine et de volaille est obligatoire. Plus précisément, les lieux d'élevage et d'abattage doivent obligatoirement êtres précisés au consommateur. Il est également possible d'ajouter le lieu de naissance de l'animal sans caractère impératif.

En ce qui concerne la viande bovine, qu'elle soit préemballée ou non, les lieux de naissance, d'élevage et d'abattage doivent impérativement être indiqués.

c) La liste des ingrédients mis en oeuvre par ordre d'importance décroissante, y compris les additifs et arômes. Les ingrédients allergènes doivent par ailleurs être mis en relief.

d) La quantité nette du produit en volume ou en masse et si le produit est présenté dans un liquide, il faut indiquer le poids net égoutté.

e) La quantité ou le taux des ingrédients mis en valeur dans la désignation de la denrée par exemple.

f) La date de consommation pour les denrées périssables que ce soit une DLC, Date Limite de Consommation ou une DDM, Date de Durabilité Minimale.

g) Le titre alcoométrique volumique pour les boissons titrant plus de 1,2% d'alcool en volume.

h) L'identification de l'opérateur sous le nom duquel la denrée est commercialisée. Celui-ci doit être implanté en Union Européenne ou si le conditionnement se fait par un prestataire, celui-ci doit apparaître.

i) Le numéro du lot de fabrication à des fins de traçabilité.

j) Le mode d'emploi si la denrée nécessite un usage ou une conservation spécifique.

k) La déclaration nutritionnelle, obligatoire à compter du 13 décembre 2016 (source DGCCRF).

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D'autres mentions ou expressions sont quant à elles règlementées :

a) « biologique » : produits issus du mode de production biologique et certifiés par un organisme de contrôle agréé.

b) « pur » : terme limité à certains produits (pur jus, pur porc)

c) « campagne, fermier, paysan » : le caractère fermier lié à l'exploitation agricole doit être avéré.

d) « artisanal » : le produit doit être fabriqué par un artisan inscrit au registre des métiers.

e) « maison » ou « fait maison » : le produit est préparé de manière non industrielle sur le lieu de vente.

f) « à l'ancienne, traditionnel » : le produit est fabriqué selon des usages anciens répertoriés et sans additifs.

g) « naturel » : le produit est non transformé, non traité, tel qu'on le retrouve à l'état naturel.

h) « du terroir » : cela implique que les matières premières sont obtenues à partir de procédés de fabrication issues d'une aire géographique restreinte.

Cas des denrées non préemballées

Ces denrées sont présentées à la vente en vrac ou non emballées. Elles sont donc emballées à la demande du client, au moment de l'achat ou préemballées en vue de la vente immédiate. Un écriteau doit être placé à proximité du produit proposé en mentionnant :

a) La dénomination de vente

b) La présence d'allergènes

c) L'état physique du produit (si décongelé par exemple)

d) Le prix de vente (à la pièce ou au poids)

Les textes applicables liés à cette obligation d'information du consommateur (source DGCCRF)

Règlement n°1169/2011 du 25 octobre 2011 concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires.

Règlement n°1337/2013 du 13 décembre 2013 sur l'indication du pays d'origine des viandes des espèces ovine, caprine, porcine et de volaille.

Décret n°2015-447 du 17 avril 2015 relatif à l'information des consommateurs sur les allergènes et les denrées alimentaires non préemballées.

Décret n°2014-1489 du 11 décembre 2014 sur l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires.

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1.4.3 GASPILLAGE ALIMENTAIRE ET LOI DE TRANSITION ENERGETIQUE Les mesures contre le gaspillage en France

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime qu'un tiers de la part comestible des aliments destinés à la consommation humaine est perdu ou gaspillé dans le monde. Cela représente 1,3 milliard de tonnes par an, soit plus de 160 kg par an et par habitant. Le coût direct de ces 1,3 milliard de tonnes de nourriture perdues ou gaspillées s'élève à 1 000 milliards de dollars (soit 143 dollars par personne).

En France entre 90 et 140 kg de nourriture par habitant sont perdus chaque année sur l'ensemble de la chaîne, de la production à la consommation. Chaque Français jette lui-même à la poubelle entre 20 et 30 kg de denrées, dont 7 encore emballées. Soit une perte évaluée entre 12 et 20 milliards d'euros par an.

Pour faire face à cette surconsommation en France, l'Etat a mis en place, dès 2014, le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. Sous forme de mesures applicables aux entreprises, aux collectivités locales et aux particuliers, ce texte propose des solutions pour cette lutte au quotidien.

Par exemple, en termes d'étiquetage, la règlementation européenne impose l'indication d'une date de durabilité minimale qui doit être précédée de la mention « à consommer de préférence avant le ». Le code de la consommation a traduit la notion de « date de durabilité minimale » par « date limite d'utilisation optimale (DLUO) », régulièrement utilisée par les opérateurs, en complément de la mention obligatoire précédemment citée. Or, cette notion qui utilise le terme « limite » peut être mal comprise par les consommateurs. En effet, contrairement aux produits sous DLC, les produits sous DLUO sont consommables après cette date et il est important que les consommateurs en aient conscience. L'État a permis l'utilisation des deux mentions jusqu'en décembre 2014, date à partir de laquelle la seule mention obligatoire pour les produits à date de durabilité minimale sera : « à consommer de préférence avant... ».

Par ailleurs, cet engagement s'est également traduit par l'interdiction des distributeurs de jeter les invendus encore consommables et autrefois chlorés et jetés.

On note que les signataires du Pacte s'engagent à poser les bases du suivi du pacte, de son évaluation et de sa mise en oeuvre, ainsi que du suivi de la mesure du gaspillage et des progrès enregistres d'ici à 2025. L'évaluation des performances se faisant sur une base annuelle.

La lutte contre le gaspillage alimentaire fait désormais partie de l'éducation à l'alimentation durant le parcours scolaire. Et les entreprises pourront inscrire leurs actions de lutte contre le gaspillage dans leur rapport Responsabilité sociale et environnementale (RSE).

La loi de transition énergétique

La loi de transition énergétique pour la croissance verte a été adoptée le 22 juillet 2015 pour permettre à la France de contribuer plus efficacement à la lutte contre le

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dérèglement climatique et pour renforcer son indépendance énergétique en équilibrant mieux ses différentes sources d'approvisionnement.

Cette loi est aussi le texte fondateur de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Révisée en février 2016, elle oblige les distributeurs de denrées alimentaires à signer des conventions de dons avec les associations caritatives. Elle sanctionne la destruction volontaire par les commerces de détail de denrées alimentaires encore consommables. Elle prévoie la valorisation de denrées alimentaires qui ne peuvent pas être mangées par les humains, pour l'alimentation animale ou la production d'énergie par la méthanisation. C'est également cette loi qui a permis d'inscrire la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

Ce qu'il faut retenir :

Les achats alimentaires représentent un poste de dépense important des foyers français (plus de 13%). Pour autant, la crise économique les oblige à faire davantage attention à ce qu'ils achètent. Cela se ressent dans les habitudes de consommation qui évoluent fortement, les gages de qualité et de proximité sont fortement recherchés par les consommateurs. La grande distribution (où 98% des français indiquent s'approvisionner) l'a bien compris et joue sur ces tendances en proposant des services de proximité, des produits locaux répondant aux exigences de leur clientèle et de la société dans le cadre de leur Responsabilité Sociétale.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King