WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

à‰volution réglementation secteur agroalimentaire. Enjeux et contraintes pour l'acheteur.

( Télécharger le fichier original )
par Louisa Boumaza
Université Paris Sud - M2 Achat 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 LE GUIDE D'ENTRETIEN

1) Acheteur : Quelle est la nature de vos Achats (HA) ? Qualiticien : Quel est votre périmètre Qualité-Hygiène (QH) ?

2) Décrivez le processus achat/qualité au sein de votre service.

3) Quels sont les intervenants (clients internes, fournisseurs etc.) de chaque étape de ce processus ?

4) Acheteurs : quel est le niveau d'intervention de la Cellule Hygiène lors d'un référencement produit/fournisseur

Qualiticien : à quelle étape du référencement produit/fournisseur intervenez-vous ?

5) Considérez-vous que l'interaction HA/OH soit suffisante au sein de votre entreprise ?

6) Acheteur : Quel est votre degré de connaissance de la législation alimentaire en vigueur et de son évolution ? Etes-vous, ou votre service, abonné aux revues sur le sujet et celles répertoriant ces évolutions ?

Qualiticien : d'où vient votre information concernant l'évolution règlementaire alimentaire ? Lorsque vous apprenez un changement règlementaire, communiquez-vous ces informations aux acheteurs de votre entreprise dont les périmètres sont concernés ?

7)

56

Acheteur : Vous est-il déjà arrivé un problème de référencement fournisseur ou produit par manque d'informations liées à réglementation actuelle ? Si oui, pouvez-vous nous expliquer la nature du produit et du problème ?

8) Comment verriez-vous une intégration de ces deux cellules au sein de leur processus respectif ?

9) Quels conseils donneriez-vous, ou moyens mettriez-vous en place, pour augmenter cette intégration dans votre entreprise (expérience passée dans différentes entreprises par exemple) ?

10) Cela vous semble-t-il implémentable au vu du fonctionnement actuel (ou au vu de vos connaissances concernant des changements de votre entreprise opérés par le passé) ?

11) Trouvez-vous pertinent une telle cohésion entre la cellule HA et la cellule QH ?

12) Commentaires, remarques ou points à aborder ?

3.4 L'ANALYSE DES REPONSES

L'analyse des entretiens adressés aux acheteurs et responsables Qualité/Hygiène alimentaires révèle un état de fait commun : il n'y a - à date - pas ou peu d'interactions entres ces deux cellules pourtant liées. La première explication semble être la distance géographique. Ces deux équipes ne travaillent pas ensemble car elles ne sont pas dans les mêmes locaux. Seconde explication qui découle des réponses reçues : malgré l'existence d'une cellule QH, le positionnement hiérarchique ou du moins le rattachement de ces personnes au pôle Achats des Gourmets n'est pas clair. Les acheteurs ne savent pas à qu'ils doivent s'adresser lorsqu'ils ont une interrogation concernant un référencement. Le résultat qui en découle est que, soit la demande est faite au service juridique qui se trouve géographiquement proche de la cellule Achats mais ne possède pas l'expertise alimentaire, soit la demande est omise et le référencement a tout de même lieu. Cela nous amène au fait que lorsqu'il y a un risque fournisseur ou produit, il n'est jamais traité en amont mais en aval une fois que la DGCCRF - ou autres autorités compétentes - soient finalement intervenues. Le risque pour l'entreprise et les acheteurs est élevé, particulièrement lorsque l'on sait que ce risque aurait pu être maitrisé en amont et qu'il est donc inutile.

Un second constat est fait, sept des huit interrogés considèrent cette interaction utile voire indispensable. Qualiticiens comme acheteurs sont d'accord sur le fait qu'ils doivent participer à leurs processus respectifs pour assurer un référencement qui répond aux normes réglementaires et aux exigences des parties prenantes. Le manque de connaissance des acheteurs sur les périmètres d'expertise des qualiticiens est un argument en faveur de cette intégration. Tout comme le manque de visibilité de la cellule Qualité sur les contrats négociés par les acheteurs alimentaires.

57

Plusieurs solutions sont apportées. Premièrement, l'intégration physique de la cellule Qualité/Hygiène qui existe aujourd'hui. Cela va évidemment avec une réorganisation du rôle à jouer de chacun (quel périmètre achats pour quel qualiticien ?). A cela s'ajouterait une redéfinition des processus Achats et Qualité/Hygiène qui viendraient se greffer à certaines étapes, une politique Achats/Qualité commune qui intégrerait impérativement des audits ou (auto-)évaluations fournisseurs. Au moment des négociations, le fournisseur devrait prendre part à la charte Qualité définie préalablement et s'engager à la respecter. Celle-ci serait intégrée au contrat.

Deuxième solution : la formation d'un juriste aux spécificités de l'alimentaire et de la réglementation afférente. Cela éviterait de déplacer la cellule QH et permettrait d'ajouter l'expertise juridique nécessaire à la contractualisation. Cependant, cette solution peut ne pas être sélectionnée car la veille règlementaire liée à l'alimentaire fait partie de la mission quotidienne du qualiticien. On peut alors se demander s'il est nécessaire qu'un juriste se voie également attribuer cette mission.

En finalité, ce que l'on peut extraire de ces entretiens est le fait que malgré l'absence d'interactions fortes entre une cellule Qualité/Hygiène - qui s'occupe à date principalement du secteur restauration et non du secteur distribution - et la cellule Achats distribution, nous remarquons une volonté commune de changement.

Plusieurs raisons motivent ce choix :

- la prise de risque trop importante lors des référencements actuels ;

- les problèmes sanitaires rencontrés par le passé et l'intervention des autorités ministérielles ;

- la nécessité de conformité face aux exigences des autorités, des clients et autres parties prenantes ;

- la responsabilité de l'entreprise quant aux fournisseurs qu'elle référence (RSE).

Des solutions à la portée de la Direction Alimentation et Restauration sont implémentables sans pour autant changer foncièrement le système actuel (utilisation des ressources humaines disponibles). Il reste cependant un travail important à faire sur la clarification du rôle de chacun et sur la définition de nouveaux processus et d'une nouvelle politique commune, ce qui est impératif pour une bonne intégration des deux cellules.

Tableau 4 : proposition d'un processus de référencement commun aux cellules Achats et Qualité/Hygiène

58

ETAPE

SERVICES
CONCERNES

DOCUMENTS / MOYENS
D'INFORMATION

1

Définition et expression
du ou des besoins

Qualité/Achats

Cahier des charges
fonctionnel

2

Rédaction de la
demande d'achats puis
validation par hiérarchie

Demandeur + Responsable

service du

demandeur

Formulaire ou demande
écrite validée par la
hiérarchie

3

Prospection et
détermination des
fournisseurs potentiels à
consulter

Achats

Annuaires et salons
professionnels, Internet,
panel fournisseurs actifs

4

Visites fournisseurs

Achats/Qualité

Audit/Questionnaire
d'auto-évaluation

5

Appel d'offres

Achats

Appel d'offres + Cahier
des charges + Conditions
Générales d'Achat

6

Analyse et Comparaison
des offres

Achats/Qualité

Tableau avec critères :

coûts, qualité, délai,

services, Conditions Générales de Vente...

7

Négociation

Achats

Comptes rendus des
différentes étapes de

négociation, Contrat cadre
intégrant de la Charte

Qualité

8

Choix final du
fournisseur

Achats

Note d'information
adressée entre autres au
demandeur et la Cellule
Qualité

9

Rédaction de la
commande

Achats et/ou
Approvisionnement

Bon de commande

59

10

Confirmation de livraison
de la commande

Entrepôt et/ou
magasin +
Approvisionnement

Prise de RDV pour
livraison entrepôt ou
magasin

11

Réception quantitative et
qualitative de la
marchandise

Réception
alimentaire avec
retour aux cellules
Achats et Qualité si
nécessaire

Bon de livraison émargé

12

Enregistrement facture

Comptabilité
fournisseurs

Facture

13

Validation de la facture
et paiement

Comptabilité
fournisseurs+
Achats si litige

Avis de paiement

14

Retour sur performance
des fournisseurs

Achats/Qualité

Evaluation annuelle du
fournisseur, fiches
anomalies, ressenti et
retours des demandeurs

En conclusion, nous pouvons dire que les guides d'entretien réalisés ont permis de valider nos trois hypothèses à savoir :

Hypothèse 1 : La nature des achats impacte la mission de l'acheteur.

Hypothèse 2 : Une interaction forte entre les fonctions Qualité & Hygiène et Achats garantira un achat conforme aux exigences.

Hypothèse 3 : L'innovation produits ou processus est un risque pour l'acheteur alimentaire.

En effet, les spécificités règlementaires liées à l'achat alimentaire ont un impact sur la mission de l'acheteur, rendant le référencement des fournisseurs et des produits plus contraignant et plus difficile à gérer. C'est par ailleurs grâce à une interaction forte Achats/Qualité que ces référencements peuvent être facilités et répondre aux exigences qu'elles soient juridiques ou émanant des clients. Pour finir, la volonté d'innover et de proposer aux clients des aliments hors du commun ou nouveaux sur le marché (cas de la Novel Food et des insectes) font encourir un risque important pour l'acheteur et son entreprise. Risques qui peuvent être anticipés et maîtrisés en amont si les processus Achats et Qualité sont communs sur certaines étapes comme proposées dans le tableau 3.

60

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote