WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

à‰volution réglementation secteur agroalimentaire. Enjeux et contraintes pour l'acheteur.

( Télécharger le fichier original )
par Louisa Boumaza
Université Paris Sud - M2 Achat 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.5.2 DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE A 2007, LA DIMINUTION PROGRESSIVE DU PRIX DES PRODUITS AGRICOLES ET L'EFFRITEMENT DE L'HEGEMONIE DE L'AGRICULTURE

AMERICAINE

Au cours du XXème siècle, grâce à la maîtrise de nouvelles techniques et à ses grandes exploitations, l'agriculture américaine est devenue la principale pourvoyeuse de céréales et d'oléagineux (soja) sur le marché mondial. Mais, progressivement, des concurrents apparaissent : le Canada, l'Australie, et les pays de la Communauté Européenne. Cette dernière, avec un système de protection tarifaire à ses frontières et la possibilité de subventionner ses exportations sur le marché mondial, menace l'hégémonie de l'agriculture américaine dans le secteur des céréales. Durant les années 1982-1984, une crise économique affecte une partie importante des agriculteurs américains. Le système de subvention des Etats-Unis n'est pas suffisant pour protéger le secteur agricole américain contre la concurrence d'autres agricultures, dont celle des pays européens. Durant les années 90 apparaît, de manière plus nette encore, la concurrence d'autres agricultures du monde (Argentine, Brésil, Ukraine...). Celles-ci mobilisent les mêmes techniques agricoles qu'aux Etats-Unis et qu'en Europe. En outre, elles bénéficient de conditions agronomiques favorables, de très grandes structures d'exploitation et surtout d'une main d'oeuvre bon marché. Les prix mondiaux des céréales ont tendance à s'établir sur la base des coûts du groupe de pays ayant les coûts de production les plus bas.

Entre 1947 et l'an 2000, sur le marché mondial, les prix des céréales, et de manière générale de tous les produits agricoles diminuent, sous l'effet de la modernisation

12

technique dans les pays développés puis dans certains pays émergeants. Mais il faut noter que cette concurrence se réalise sur le marché mondial qui représente à peu prés 10 à 12 % des produits agricoles consommés dans le monde. Même si la quantité de produits agricoles échangés sur ce marché mondial n'est pas conséquente, elle joue un rôle important pour les agricultures et les économies nationales, tout particulièrement lorsque les marchés nationaux sont ouverts, dans la logique de libre-échangisme.

1.1.5.3 LES ANNEES SOIXANTE DIX : REVOLUTION VERTE, AUGMENTATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE MONDIALE ET CRISES ALIMENTAIRES (1972-74)

Dans les années soixante dix, de nombreux pays protègent leurs agricultures (prélèvements variables à l'importation) contre le marché mondial en proie à une baisse tendancielle des prix. Certains États mettent en place des offices des céréales pour contrôler importations et exportations, des caisses de stabilisation pour garantir l'équilibre des prix. Les pays décolonisés construisent leur État et tentent de développer leur autosuffisance alimentaire.

Au cours de la période 1972-1974, la sécheresse touche le Sahel, l'Argentine, l'Australie et l'URSS. En 1972, la production mondiale des céréales a baissé de 42 millions de tonnes, dont la moitié dans les pays développés et la moitié dans les pays en développement. En août 1973, l'annonce par la Commission Internationale du Blé de la diminution des stocks déclenche une flambée des prix des céréales au niveau mondial (la tonne de blé atteindra 177 dollars la tonne en 1973-74 contre 60 dollars la tonne en 1971-72). De fait, le prix des autres céréales présentes sur le marché mondial s'élève. La spéculation va bon train au niveau international mais aussi au niveau local. Cette hausse du prix des vivres dans de nombreux pays va durcir les conditions de vie des populations pauvres et entraîner une dégradation de la nutrition. En 1973, la production de céréales fait un bond de 100 millions de tonnes. Ceci reste insuffisant pour faire baisser les prix. Puis, en 1974, le premier choc pétrolier augmente considérablement le coût des facteurs de production et d'échange : le transport et les intrants (le prix des engrais triple en un an).

Les autorités nationales et la communauté internationale ne sont pas préparées à affronter une crise d'une telle ampleur. La famine au Sahel fait près de 100 000 morts comme évoqué précédemment. En Éthiopie, entre 1972 et 1974, une grande sécheresse s'abat sur ce pays. L'aide internationale arrive trop tard. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (la FAO) dresse le bilan humain : entre 50 000 et 200 000 morts. On constate également une grande inégalité entre les régions touchées au sein du pays : les produits alimentaires disponibles et restant à des prix abordables n'ont pas circulé (source FAO).

Mais, globalement, durant ces années 60-70, les pays en développement accroissent de manière considérable leur production. Sur la période 1963-1983, la production de riz des pays émergeants augmente de 3,1 % par an, celle de blé de 5,1 %, et celle de maïs de 3,8 %. La production augmente plus rapidement que le taux de croissance de la

13

population. Les pays asiatiques profitent mieux de la révolution verte. Après avoir beaucoup investi dans les infrastructures nécessaires au développement agricole dans les années 60-70, la Chine va réformer son système agraire en redonnant une place centrale aux exploitations familiales. Protégée des fluctuations des marchés internationaux, la Chine fait décoller sa production : 3% de progression par an, en incluant les années de la révolution culturelle durant cette décennie. (Bilan FAO 2000) En Afrique, la théorie prônant la primauté de l'industrialisation comme base de développement national essuie des échecs. Les États contrôlent le développement de l'agriculture plutôt qu'ils n'accompagnent et soutiennent les efforts des paysans et ruraux. Par ailleurs, les efforts pour produire et vendre sur le marché international ne sont pas des garantis de succès, notamment en raison de la diminution des prix des produits tropicaux (arachide, café, cacao...).

Face à ces différentes crises, la communauté internationale se mobilise. Le Comité permanent Inter États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) est créé. La conférence Mondiale de l'alimentation de 1974 met en place de nouveaux instruments et institutions pour soutenir des projets agricoles (FIDA), pour surveiller les situations et les stocks nationaux et mondiaux (SMIAR), pour alerter les institutions, pour créer un programme de réserves pour les situations d'urgence.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus