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Multi ethnicité et refondation des nations démocratiques en Afrique noire. Perspective d'un humanisme de la diversité.

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par Essodina BAMAZE Nà¢â‚¬â„¢GANI
Université de Lomé - Master II en Philosophie politique et du droit 2015
  

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Conclusion de la première partie

En faisant état de toutes les circonstances qui conduisent les africains à s'enrôler dans les frontières ethniques, nous nous trouvons face à deux difficultés. Première difficulté : prenant acte des bouleversements de la conscience nationale au sein des États d'Afrique noire, nous avons relevé l'impossibilité dans laquelle se trouvent les africains de constituer une identité civique au sein de leurs espaces étatiques. Puis, nous avons établi que cette identité civique ne s'actualiserait que lorsque l'ethnique et le civique iraient de pair. Seconde difficulté : nous n'avons pas découvert jusqu'à présent le modèle théorique susceptible de préciser exactement les conditions de ce nouvel ajustement et, par suite, de refonder les modalités de la communauté politique dans les États-nations d'Afrique noire. Devrions-nous en conclure que les États-nations du continent noir sont voués à l'errance aussi bien à propos de leur diversité ethnique qu'à propos de la conscience politique vers laquelle doivent converger toutes les identités ethniques ? Les conditions de cohabitation, sur un même sol, de plusieurs composantes ethniques ne pouvant se réduire à la politique des identités ethniques, on en convient à l'issue de l'analyse précédente, comment alors repenser la cohabitation de cette diversité au sein de l'État-nation africain ?

Pour percevoir les enjeux et la portée de ces deux interrogations, il serait important de recourir à un autre modèle théorique, susceptible d'éclairer le champ de la réflexion. Ainsi peut-être, nous le verrons in fine, est-ce sur le terrain d'une nouvelle trajectoire libérale qu'il faut rabattre les problèmes liés à l'enracinement de la problématique de l'ethnicité en Afrique noire aujourd'hui : non plus celle de la tradition libérale valorisant excessivement l'individu ou celle valorisant péremptoirement l'appartenance à une communauté particulière, mais celle de la troisième voie libérale qui est en passe de se généraliser à l'échelle planétaire. Et si tel devait être le cas, expliciter le concept d'un « humanisme de la diversité » et dessiner les modalités de sa mise en oeuvre seraient là un objectif à ne pas négliger dans la seconde partie.

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DEUXIÈME PARTIE :

REFONDATION DE L'ÉTAT-NATION DÉMOCRATIQUE EN AFRIQUE
NOIRE À LA LUMIÈRE D'UN HUMANISME DE LA DIVERSITÉ

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Introduction de la deuxième partie

Partant du développement précédent, nous nous sommes rendu à l'évidence de l'acuité des revendications liées à des appartenances ethniques en Afrique noire. Et, de ce point de vue, nul ne saurait négliger l'hypothèque que ces revendications font peser sur le vivre-ensemble dans les États africains postcoloniaux au sein desquels, non seulement les dirigeants comme le souligne Tshiyembe mais les gouvernés eux aussi « ont une fausse idée de l'intérêt public115 ». États au sein desquels la précarité du lien social finit par renvoyer chaque acteur politique à son appartenance ethnique, tribale ou régionale. Mais face à cela, il importe de ne pas céder trop rapidement aux différentes solutions mobilisées jusque-là et qui tendent toutes à proposer « un plaidoyer en faveur d'une certaine institutionnalisation de l'ethnicité116 » ou à rejeter la démocratie, interprétée comme une valeur purement occidentale, au profit de la politique des identités ethniques. Le refus des solutions déjà évoquées tient compte du fait que le phénomène identitaire imprégnant la démocratie n'est pas spécifique à notre contexte d'analyse. Rappelons, pour bonne mesure, que si la diversité ethnique apparaît comme un cran d'arrêt au bon fonctionnement de la démocratie, la notion même de « diversité » sous d'autres cieux ne pose pas moins de problèmes. Il en résulte de nos jours toute une problématique dont l'analyse conduit Renaut à théoriser un « humanisme de la diversité » centré sur le projet de construire un monde commun conscient des différentes identités qui le composent, mais capable d'entrer en coalescence avec des valeurs communes de référence. Cet humanisme, qui se formule expressément comme une « éthique de la diversité », nous aidera à reconstruire le lien social et politique au sein des États postcoloniaux d'Afrique noire.

115 M. Tshiyembe, op. cit., p. 232.

116 Confère E.-M. Mbonda, « La « Justice ethnique » comme fondement de la paix», op. cit., p. 7.

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