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Les interactions habitants et quartiers politique de la ville de l'agglomération mancelle: quels impacts ?


par Habib ADEBO
Université de Tours  - Master 2 Géographie, Aménagement, Développement et Environnement mention Management des territoires et Urbanisme  2019
  

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Chapitre II : Les interactions habitants et quartiers prioritaires

Ce chapitre, présente les relations qui existent entre les habitants des QPV de l'agglomération mancelle et leur quartier, à partir des données issues de l'enquête présentées dans le chapitre précèdent. Il ressort la représentation que les habitants ont de leur milieu de vie ainsi que les perceptions qu'ils ont du cadre, de la sécurité, de la propreté. Ce chapitre nous présente aussi les forces du quartier entre autre la sociabilité et l'attachement ainsi que les usages du quartier.

I. Les facteurs de l'appréciation du quartier

L'appréciation du quartier découle de plusieurs facteurs entre autres : la présence des équipements de proximité et de nombreux services, la tranquillité, la sécurité, la propreté, les bonnes relations avec le voisinage, des logements décents, les aménités du quartier (bois, parc, les offres de loisirs et animation, l'accessibilité etc). Tous ces facteurs constituent des éléments importants que prennent en compte les habitants et sont déterminants pour leur épanouissement et leur bien - être. Selon Pan Ke Shon (2005), « l'appréciation du quartier peut aussi découler d'une aisance matérielle qui favoriserait un état d'esprit propice à l'environnement dans laquelle la personne est plongée ». Ainsi les avantages procurés par le quartier, constituent des éléments d'appréciation et de satisfaction globale. Il en découle alors des sentiments positifs.

Les quartiers dans lesquels nous avions effectué nos enquêtes offrent - ils des conditions pour l'épanouissement des habitants ?

A. Le quartier : un cadre de vie bien apprécié 1. Des quartiers prioritaires « sûrs et propres »

En réponse à la question, « Je trouve que mon quartier est : pas du tout propre, pas très propre, plutôt propre, très propre », 60 % des répondants trouvent de façon générale que leur quartier est « plutôt propre ou très propre ».

L'enquête auprès des collégiens révèle que 62 % des élèves rencontrés trouvent leur quartier « plutôt propre ou très propre ». Celle réalisée auprès des 15 - 25 ans et des 26 ans et plus, montre respectivement que près de 65 % et 56 % des répondants apprécient l'état de propreté de leur lieu d'habitation.

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Néanmoins, il faut préciser que la question de la propreté du quartier est différemment appréciée par les 26 ans et plus. En effet, le pourcentage de perception positive sur la propreté des interrogés de cette catégorie est inférieur à celui du général. Cela suppose que les plus âgés sont beaucoup plus stricts en matière de propreté de leur quartier et font attention aux détails par exemple les crottes de chiens sur les trottoirs, les déchets déposés à côté de poubelles enterrées, les encombrants qui jonchent les trottoirs etc.

« Je trouve mon quartier plutôt propre, sauf les aires de jeux et à proximité des poubelles. Les déchets sont laissés juste à côté ».

Femme, 38 ans, à la recherche d'un emploi, célibataire, questionnaire 1er trimestre

2019

Graphique 4 : Propreté des quartiers

Je trouve que mon quartier est

70,00%

 
 
 

60,37%

 

60,00%

 
 
 

50,00%

 
 
 

40,00%

 
 
 
 
 
 
 

31,60%

 

30,00%

 
 
 
 
 

20,00%

 
 
 
 
 

10,00%

 
 
 
 
 

8,03%

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,00%

Propre/Très propre Pas propre Pas du tout propre

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

En ce qui concerne la sécurité, les sentiments sont peu marqués et les répondants manifestent peu d'inquiétudes sur les problèmes d'insécurité. En effet, à la lecture des réponses apportées à la question « Je me sens en sécurité dans le quartier : pas du tout d'accord, pas d'accord, d'accord, complètement d'accord », en général, près 73 % des

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enquêtés se sentent en sécurité dans leur quartier (77 % des collégiens, 69 % des 26 ans et plus et 72 % des 15 -25 ans).

En analysant les résultats issus de cette question sur le sentiment de sécurité, nous remarquons globalement que le sentiment vis-à-vis du quartier semble plutôt positif. Aussi que ce soit sur le plan de la propreté, de la sécurité, les avis sont favorables. Cela va dans le sens de la stigmatisation dont se sentent souvent victimes les habitants des quartiers prioritaires, et surtout les discours qui se construisent sur ces quartiers (vus de l'extérieur comme des quartiers « dangereux », « sales », présence de groupes sociaux particuliers etc.) et surtout sur la façon « aveugle » dont ces quartiers sont dénigrés de l'extérieur et dans les médias comme le rappelle en effet, Patrick Kanner, ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports dans un courrier adressé le 28 décembre 2015 aux Vice-présidents du conseil national des villes dans lequel il estimait que « trop souvent les quartiers prioritaires sont présentés dans les médias de manière négative et stéréotypée, ce dont les élus et les habitants se plaignent régulièrement à juste titre. Les nombreuses réussites et avancées sont en effet rarement relayées. Il conviendrait donc de proposer des pistes concrètes permettant de valoriser les quartiers, leurs potentialités et la population qui y vit. (....) »

Graphique 6 : Sentiment de sécurité dans les quartiers

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

38

Ces sentiments positifs se traduisent dans les propos recueillis de quelques habitants lors des entretiens ou sur les relevés de questionnaire.

« Je me sens en sécurité dans le quartier. C'est partout pareil. Le problème d'insécurité est général. Je suis ma propre sécurité. J'évite de trainer dehors ».

Femme, 50 ans, mariée et mère de 2 enfants, Relevé d'entretien du 06 Février 2019 « Je me sens très en sécurité. C'est vachement calme comparé à là où j'avais habité en Îles de France (....). Il y a des quartiers où c'est chaud mais ici c'est calme. Je dirai même très calme ».

Homme, 31 ans, sans emploi, 2 enfants, Relevé d'entretien du 29 décembre 2018

Néanmoins, 27 % des personnes interrogées estiment ne pas se sentir en sécurité dans leur quartier. Plusieurs d'entre elles ont déjà renoncé à sortir de chez elles à certaines heures du soir pour des raisons de sécurité. Ces personnes choisissent les heures auxquelles elles sortent et renoncent à emprunter certaines rues ou de fréquenter certains lieux du quartier. Elles adaptent leur déplacement et évitent les lieux de regroupement des jeunes.

« Je me sens pas du tout en sécurité. Je ne sors pas le soir car j'ai toujours peur d'être agressée. Avec mon âge, je ne peux pas me défendre. Je ne me promène plus le soir parce qu'il y a des jeunes en bas des immeubles, tu ne sais pas trop ce qu'ils font ».

Femme, 66 ans, mariée et mère de 2 enfants, Relevé d'entretien du 06 février 2019

D'autres, n'hésitent pas s'enfermer chez eux de peur d'être agressées ou de se faire

voler.

« Je passe beaucoup plus de temps enfermé chez moi. Je sors rarement et que pour faire des courses et voir mon médecin. Le reste du temps, je le passe dans mon canapé car les temps ont changé. Les jeunes n'ont plus le respect des anciens. L'alcool, les drogues fortes les excitent et ils ne contrôlent plus rien. La peur d'être agressé est quotidienne. »

Homme, 74 ans, Retraité, père de 4 enfants, Relevé d'entretien du 15 Janvier 2019 Ces personnes ont donc peu de mobilité et restent isolées. Cela entraine un repli sur soi, un mal-être et des envies d'ailleurs pour ces individus.

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2. Un niveau de délinquance perçu peu marqué

Dans son rapport 2018, l'Observatoire national de la Politique de la ville met en évidence une délinquance spécifique aux quartiers prioritaires, notamment les infractions liées aux stupéfiants, et un sentiment d'insécurité croissant.

Sur la question du sentiment de délinquance perçu (Question : Le niveau de délinquance dans le quartier est : bas, très bas, élevé, très élevé), 48,3 % des personnes questionnées, perçoivent le niveau de délinquance « bas », 9,2 % le jugent « très bas». Pour 31,60 % des individus sollicités pour cette enquête, le niveau de délinquance est « élevé » alors que 11,07 % pensent qu'il est « très élevé ».

Au total, 57 % des questionnés perçoivent le niveau « bas ou très bas » contre 42 % des habitants questionnés qui l'estiment « élevé/très élevé ».

Graphique 7 : Le niveau de délinquance perçu

Niveau de délinquance perçu

60,00%

 
 

50,00%

48,20%

 

40,00%

 
 
 
 
 
 
 
 

31,60%

30,00%

 
 
 
 
 
 

20,00%

 
 
 
 
 
 
 
 
 

9,13%

 
 

11,07%

10,00%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,00%

 
 
 

Bas Très bas

Elevé Très élévé

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

Si les habitants de ces quartiers prioritaires sont plus souvent témoins de trafics et de consommation exagérée d'alcool, nous avons constaté une certaine banalisation de la question de sécurité. Les gens se sentent en sécurité dans leur quartier mais tout ce qui se passe autour d'eux comme les regroupements des jeunes, les faits de petite délinquance, les

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descentes de police etc, attirent leur attention mais puisqu'ils ne sont pas directement impliqués, concernés ou touchés alors ce n'est plus leur problème.

« C'est vrai qu'il y a des problèmes de deal, de squat, de regroupements des jeunes, de descente de police. Mais cela n'a jamais été une menace pour ma famille et moi. Les jeunes si tu ne les provoques pas, ils ne te provoqueront pas »

Femme, 36 ans, Caissière, mariée et mère de 2 enfants, Relevé d'entretien du 18 Janvier 2019 « Ce n'est pas un quartier très calme. Il y a beaucoup de trafic de drogues. Les jeunes zonent tout le temps. Ils ont envahi les caves des immeubles. C'est le problème. Je ne me sens pas spécialement en insécurité parce que je n'ai jamais été victime d'agression ».

Homme, 47 ans, Salarié, marié et père deux enfants, Relevé d'entretien du 18 janvier 2019

Même si les opinions sont nuancées sur le niveau de délinquance dans les quartiers, (57 % contre 43 %), les opinions restent positives quand la sécurité et la propreté sur l'ensemble des quartiers. Néanmoins, la perception des répondants sur le quartier des Sablons - Bords - de - l'Huisne sur ces questions est plus mitigée que sur les autres quartiers.

3. Des logements relativement en « moyen et bon état »

L'Observatoire national de la Politique de la ville du CGET s'est penché sur les conditions de logement dans les quartiers prioritaires dans sa dernière étude, parue le 26 octobre 2018. Selon les résultats publiés par CGET, trois quarts des ménages sont locataires du parc social sur ces territoires urbains. En effet, 74 % des ménages habitent dans le parc social dans des logements souvent collectifs, et seulement 12 % sont propriétaires de leur logement. Dans cette étude de la CGET, il ressort dans les deux cas, que les habitants connaissent un surpeuplement plus fréquent qu'ailleurs : 22,4 % des ménages des quartiers prioritaires habitent un logement surpeuplé.

Dans l'agglomération mancelle sur l'ensemble des cinq quartiers prioritaires, les logements sont composés à 84 % de logements sociaux dont 60 % sont à bas loyer (Contrat de ville, bilan 2017). Dans le souci de connaitre l'état des logements dans lesquels vivent les habitants des quartiers Politique de la ville de LMM, nous les avons interrogés à travers la question « Mon logement est : dégradé, en mauvais état, en moyen état, en bon état ». Majoritairement, les habitants interrogés apprécient leur logement. Ils déclarent habiter dans des logements en « bon état » (60,80 %) ou « en moyen état » (30,17 %). Au total près 91 %

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des personnes interrogées, se déclarent « satisfaits ou très satisfaits » de leurs conditions de

logement. Ce taux est assez élevé et à contre - courant des clichés.

« C'est un logement social bien entretenu à l'intérieur ».

Homme, 18-25 ans, Salarié, célibataire, questionnaire 1er trimestre 2019

« Mon logement est en état moyen, avec des fissures sur le mur ».

Femme, 26 ans et plus, recherche d'un emploi, célibataire, questionnaire 1er trimestre 2019.

Graphique 8 : L'état des logements dans les quartiers

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO 2019

La part des opinions négatives sur l'état des logements, est très faible (8,03%. Néanmoins les remarques majeures faites par ces habitants concernent les cages d'escalier ou des espaces communs qu'ils qualifient d'insalubres.

« Mon logement est en bon état, sauf la couleur des bâtiments. Il y a souvent de l'urine, c'est sale et cela sent mauvais ».

Femme, 26 ans et plus, à la recherche d'un emploi, célibataire, questionnaire 1er trimestre 2019

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B. Le quartier : un cadre de vie bien doté en équipements de proximité 1. Une bonne proximité et utilité des équipements de quartier

Selon Poyraz (2003), les équipements socioculturels de proximité représentent un intérêt vital pour les habitants, cela leur évite l'isolement car ils diminuent leur isolement et ouvrent une fenêtre vers, l'extérieur. Ce sont tous des équipements de quartier. C'est-à-dire des lieux d'activités pour tous, d'animation de la vie d'un quartier, des espaces de vie associative et de services. Afin de recueillir les observations des répondants, quant à la bonne proximité et utilité des équipements présents sur leur quartier, nous avons cherché à savoir s'ils trouvent que les équipements sur le quartier sont en nombre « Suffisants/Très suffisants» ou « peu suffisants/ Insuffisants » d'une part «Utiles/Très utiles » ou « Pas utiles/Pas du tout utiles » d'autre part.

En réponse à ces interrogations, sur l'ensemble des individus rencontrés, de façon générale, près de 70 % estiment que des équipements sont suffisamment présents sur leur quartier et 85 % trouvent ces équipements « utiles ou très utiles » à l'exception du quartier de l'Epine où les habitants interrogées, trouvent les équipements « insuffisants » et font le constat que l'absence des équipements de proximité sur ce quartier vient renforcer le sentiment de relégation et d'isolement de leur quartier.

Les habitants interrogés sont satisfaits des équipements de leur quartier. En effet,

66 % des collégiens (10 - 14 ans), 60 % des 15 - 25 ans et 76 % des 26 ans et plus, trouvent que les équipements de leur quartier sont en nombre « suffisant ou très suffisant ». Quant à l'utilité des équipements, 80 % des collégiens (10 - 14 ans), 74 % des 15 - 25 ans et 86 % des 26 ans et plus estiment que ces derniers sont « utiles ou très utiles ».

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Graphique 9 : Présence des équipements de proximité

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

« Le quartier est agréable à vivre. On a tout à proximité, les services, les commerces et différents équipements. C'est très bien d'avoir tout à proximité (...) ». Homme, 47 ans, Salarié, marié et père deux enfants, Relevé d'entretien du 18 janvier 2019

« Notre quartier n'est pas isolé, nous avons tous les équipements à côté, des écoles, des commerces, des parcs, les transports en communs, les médecins et d'autres équipements d'une grande utilité. Nous sommes bien heureux nous ».

Homme, 58 ans, sans emploi, Glonnières, Relevé d'entretien du 29 décembre 2018

Globalement les opinions quant aux équipements présents sur les quartiers sont favorables et positives. Ainsi, les habitants de ces quartiers bénéficient d'un service public dans leur environnement immédiat. Ils peuvent aisément faire leurs courses dans les commerces à proximité, acheter dans la boulangerie à côté, ou prendre de l'air en pleine nature dans le non loin du leur domicile tout en regardant les enfants joués sur les différentes aires de jeux. Ils ont accès à un équipement sportif, culturel ou de loisir dans le quartier sans pour autant parcourir de longues distances. Les habitants estiment avoir tout à proximité. Ils trouvent leur quartier bien situé et bien desservi par les transports en commun. Certains ressortent la tranquillité des lieux, le calme qui y règne.

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Graphique 10 : Utilité des équipements

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

Néanmoins le quartier de l'Epine n'est pas logé à la même enseigne que les autres en matière d'équipements. En effet, 87,70 % des résidents de ce quartier interrogés trouvent les équipements sont insuffisants sur leur quartier et expriment leur désarroi quant à la situation de leur quartier.

« Il n'a rien ici à part le parc de l'Epine, le centre commercial est vide, la boulangerie, la pharmacie, la boucherie ont fermé ».

Femme, 60 ans, retraitée, questionnaire 1er trimestre 2019

« Les équipements sur un quartier sont utiles mais ici, ils sont inexistants. Il n'y a rien à l'intérieur du quartier. Pas assez de jeux sur le parc ».

Homme, 33 ans, Salarié, questionnaire 1er trimestre 2019

« Le commerce est trop loin. Il n'y a pas de commerce de proximité. Rien pour faire les courses ».

Femme, 42 ans, mère au foyer, mariée, questionnaire 1er trimestre 2019

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2. Le quartier : Lieu bien connu et bien maîtrisé par les habitants

Les résidents interrogés ont une bonne connaissance des équipements commerciaux, socioculturels, sportifs, de loisirs présents sur leurs quartiers. En reprenant Cauvin (1999), la fréquentation régulière de certains lieux (pour les achats, les promenades, les relations sociales,) permet en effet aux individus, d'une part, d'intégrer ces lieux à leur espace familier et, d'autre part, de réunir un ensemble de repères dans le paysage sur lesquels se construisent les représentations spatiales. Pour cette auteure, dans le même temps, la perception du quartier influence l'espace d'activité des habitants : les actions réalisées par les individus, sont « inséparables » de la perception dont elles constituent à la fois une condition essentielle, un des moteurs et le feed-back qui permet de vérifier que l'élaboration perceptive est pertinente » comme le dit Levy-Leboyer (1980).

De même, selon K. Lynch (1960) cité par Cauvin (1999), les images de l'environnement sont le résultat d'une opération de va-et-vient entre l'observateur et son milieu. Ceci signifie donc que les représentations cognitives proviennent des relations, et donc des actions entre les sujets et l'environnement - ici, l'espace intra-urbain.

Dans le cas de nos travaux, il s'agit des relations entre habitant et quartier. Pour appréhender le niveau de connaissance des équipements de proximité et la pratique spatiale des habitants, nous les avons soumis à un exercice au cours de nos enquêtes. Il s'est agi de demander à l'enquêté de dessiner les endroits qu'il fréquente dans son quartier. De nombreuses cartes mentales recueillies, montrent que les équipements socioculturels de proximité présentent un intérêt majeur les habitants interrogés. Cette observation se traduit dans les différentes cartes mentales réalisées par les habitants où nous relevons l'importance des city stades, des parcs, des aires de jeux, des différents services de proximité et autres structures présents sur les quartiers.

Les cartes représentent un environnement bien connu et maitrisé. Les auteurs ont précisé le nom de la rue et y ont bien disposé l'équipement représenté. Les trajets effectués, sont symbolisés par des flèches. Les répondants ont fait des dessins simples des équipements. Les bâtiments dessinés sur les cartes sont situés en majorité au bon endroit. Les lieux sont clairement identifiés. Les enquêtés ont pris le soin de notifier le nom des endroits représentés. Ces indications montrent l'appropriation des lieux par l'individu. Elles prouvent aussi leur connaissance, leur maitrise de cet environnement et de ses équipements. Les cartes mentales

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recueillies, ont permis connaitre les équipements fréquentés par les adolescents, les jeunes et plus âgés qu'ils soient collégiens, lycéens, étudiants, retraités ou à la recherche d'emploi.

Les dessins montrent que les personnes à la recherche d'un emploi, de formation ou d'insertion professionnelle vont souvent à la mission locale qui a pour premier rôle d'accueillir, d'informer, d'orienter et d'accompagner des jeunes le plus souvent sortis du système scolaire en liens avec les dispositifs de pôle emploi. Les collégiens vont dans les city stades qui sont des terrains multisports gratuits et libres d'accès, dans les parcs comportant différents aires de jeux.

Ces city stades constituent pour ces adolescents de véritables lieux de rendez-vous et de rencontre. Ils permettent de répondre aux attentes des jeunes désireux de se retrouver dans un lieu convivial pour faire du sport. Les jeunes se retrouvent aussi dans les services jeunesse, qui leur proposent plusieurs activités de loisirs et d'animations qu'elles soient ludiques, éducatives, sportives ou culturelles.

Les personnes âgées vont dans les centres sociaux où le plus souvent, participent à des activités ou servent de bénévoles. Tous les habitants questionnés, qu'ils soient jeunes ou âgés vont dans les médiathèques, les centres commerciaux, les parcs, le service public et autres. En conclusion, on peut insister que les cartes mentales montrent bien quels sont les équipements structurants du quartier selon les tranches d'âge et le statut d'occupation et l'importance de tous les maintenir.

Les figures suivantes montrent quelques cartes mentales recueillies lors des enquêtes

de terrain.

Figure 1 : Collégienne, 14 ans, Collège Le Marin, Chaoué - Perrières

Figure 2 : Homme, 23 ans, sans emploi, Chaoué - Perrières

47

Figure 3 : Retraité, 62 ans, Glonnières

Figure 4 : Collégienne, 3ème 14 ans, Collège Vauguyon

48

 
 

Figure 6 : Collégien, 14 ans, Collège Costa Gavras, Les Sablons-Bords-de-l 'Huisne

Figure 5 : Retraitée, 68 ans, Chaoué - Perrières

 
 
 

Figure 7 : Femme, Sans emploi, 23 ans Bellevue-Carnac

 
 

Figure 8 : Homme 24 ans, Chaoué - Perrières

 
 
 

49

Figure 9 : Chauffeur Poids - lourds, 41 ans Bords de l'Huisne, Les Sablons-Bords- de l'Huisne

 
 
 
 
 
 

Figure 10 : Collégien, 14 ans, Collège Vauguyon, Ronceray-Vauguyon-Glonnières

Les équipements commerciaux, socioculturels, sportifs, de loisirs présents sur les quartiers sont fréquentés par les habitants questionnés. Les personnes interrogées, investissent très souvent ou assez souvent ces équipements à cause de leur facilité d'accès, de leur présence en grand nombre et de leur proximité. Néanmoins d'autres, utilisent ou fréquentent occasionnellement ou rarement ces équipements, ou ne s»y rendent quasiment jamais.

Il est important de souligner que l'ensemble des habitants ont d'autres usages et fréquentent aussi des équipements qui sont hors des limites de leurs quartiers. La plupart affirme faire ses achats dans les commerces situés soit à l'intérieur du quartier soit à l'extérieur du quartier. Ils vont souvent dans d'autres quartiers pour profiter rendre visite à des connaissances ou faire des activités.

50

Graphique 11 : L'usage des commerces

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

Même si ces territoires sont fortement marqués par la pauvreté, le chômage etc, les habitants s'adonnent à plusieurs activités. En effet, le loisir défini comme une occupation du temps libre, basée sur le choix personnel et sur le plaisir (Rauch, 1986) cité par Marchiset et Gasparini (2010), n'est pas seulement réservé aux groupes sociaux favorisés. Pour les loisirs, les habitants interrogés vont au cinéma, au restaurant, à la salle de sport. Ils se livrent aussi à d'autres activités telles que le jardinage, la pêche, les randonnées etc.

Graphique 12 : Les loisirs

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

51

Néanmoins, d'autres habitants n'ont pas accès aux loisirs. Ils ne peuvent pas s'offrir une soirée au cinéma, assister à un concert ou encore aller à cause du prix trop élevé des places. Cela se justifie par le fait que ces habitants vivent dans la précarité avec des revenus assez bas qui ne leur permettent pas de subvenir à tous leurs besoins et même s'offrir des loisirs.

« Le cinéma, je n'y vais plus. As - tu le prix des places ? Au temps aller sur internet pour télécharger. C'est plus facile et moins coûteux. Cela fait plus de 25 ans que je n'y ai plus jamais mis pieds. J'y suis allé une fois récemment à la place des jacobins. Le billet de 10 euros, il est parti. Heureusement que j'étais seul. Imagine si je aller avec toute ma famille. Cela m'aurait couté une fortune. Face à tout cela, j'y ai mis un terme. Plus de cinéma »

Homme, 58 ans, père de 6 enfants, relevé d'entretien du 29 décembre 2018

« Je fais du sport aux Sablons sur l'îles aux sport. Les salles de sport sont chères. Je ne me vois pas aller donner 30 euros dans une salle de musculature alors qu'aux Sablons, il y a des trucs gratuits. Je suis sans emploi, les salles de sport sont chères. J'ai des charges. Je suis au RSA. Je dois payer mon loyer et autres. J'ai ma famille dont je dois prendre soins. Il n'y a plus rien. Les 30 euros que je vais donner pour faire du sport, je préfère acheter du lait et des couches à mon enfant. Aussi, je vais qu'aux spectacles gratuits. Pour l'instant je n'ai pas de revenus pour m'offrir les loisirs que je veux ».

Homme, 31 ans, père de 2 enfants, relevé d'entretien du 29 décembre 2018

Pour conclure, les habitants interrogés sont satisfaits de l'endroit où ils vivent. Cette satisfaction est due à la propreté, à la sécurité dans le quartier, à la qualité des logements, à la proximité des équipements et aux aménités des lieux. Tous ces éléments constituent des valeurs fondamentales pour les résidents. Mais pour Lagony et al (1985) cité par Grillon et al (2012), la satisfaction ne dépend pas uniquement des variables objectives mais également de la perception qu'ont les habitants des relations de voisinage. Il faut donc prendre en compte l'environnement physique et social qui selon Herting et Guest (1985) cité par Grillon et al (2012) constituent les facteurs les plus prédictifs d'une satisfaction positive. Pour ces auteurs, en plus des caractéristiques du logement, la propreté, la sécurité, les qualités esthétiques, il faut ajouter les relations sociales.

52

Quel est l'état des relations entre habitants dans le quartier ? Où sont - elles nouées ? Ces valeurs créent - elles des liens entre le quartier et ses habitants ?

II. La force des quartiers : représentation, sociabilité et attachement

A. Le quartier : un lieu de sociabilité

1. La notion de sociabilité

Selon Bigot (2001), la sociabilité est une notion ambiguë. Elle désigne à la fois l'aptitude à vivre en société et le principe des relations entre les personnes. Pour cet auteur l'aptitude à vivre en société est psychologique et les relations entre personnes est sociologique. En reprenant la citation de Degehne et Forsé (1994), Bigot (2001) montre que pour le sociologue, la sociabilité n'est pas une qualité propre d'un être qui permet de faire la différence entre les moins et les plus sociables mais plutôt comme : « comme l'ensemble des relations qu'un individu (ou un groupe) entretient avec d'autres, compte tenu de la forme que prennent ces relations ». Elle représente les relations menées avec l'entourage sans qu'elles soient obligées (parents, amis, camarades, connaissances, voisins, voire collègues et commerçants etc), selon Pan ké Shon (2005).

La sociabilité est donc l'ensemble des relations entre des individus. Elle repose sur les rencontres, la réalisation d'activités de loisirs ou sportives en commun, les discussions, les sorties. Ces relations sont interpersonnelles, réciproques et choisies. Elles aussi des relations organisées parce qu'elles sont plus ou moins contraintes par le fait que les individus partagent un même cadre d'existence comme par exemple un même lieu de travail. Il existe d'autres formes de sociabilité dans lesquelles les relations avec autrui se choisissent en dehors du lieu de travail comme par exemple des amis, les voisins ou restent intimes dans le cercle familial ou tournée vers l'extérieur comme dans les associations, les cafés et autres.

2. Le voisinage comme lieu de sociabilité

Le voisinage renvoie à une double dimension : une spatiale et une sociale. En effet la dimension spatiale représente l'espace géographique, c'est - à - dire l'endroit où l'on vit (l'espace de vie) et la dimension sociale renvoie aux relations avec les voisins c'est à dire les

53

personnes avec lesquelles l'on partage cet espace et les rapports avec eux. On peut alors considérer comme son voisin, un individu qui habite le plus près de chez soi dont le lieu est contigu ou adjacent au nôtre. Il s'agit d'onc du voisin immédiat. Selon Rey-Debove et Rey (2013) cités par Armstrong et Boucher (2013), le voisinage: « constitue un ensemble de voisins, c'est-à-dire des individus qui se situent à une distance relativement petite d'une personne ou d'un lieu ». Le voisinage serait donc l'ensemble des ménages situés dans notre environnement immédiat, ou ceux avec qui nous partageons un espace géographique commun.

Pour Armstrong et Boucher (2013), le voisinage constitue une unité géographique dans laquelle un réseau de sociabilité peut exister. Pour ces auteurs, dans un réseau de sociabilité basé sur le voisinage, l'existence d'un lien social est directement liée à la proximité physique des individus. D'ailleurs, comme le mentionne Fortin et al (1987) cité par Armstrong et Boucher (2013), dans Histoire de familles et de réseaux : « la proximité géographique joue un rôle crucial dans les fréquentations aussi bien dans le choix des personnes rencontrées que dans la fréquence des rencontres », et ce, principalement dans les quartiers populaires, où la parenté et les amis habitent souvent à quelques minutes de marche seulement.

Armstrong et Boucher (2013), trouvent aussi que les échanges entre voisins seraient entre autres structurés par le type d'habitation et la densité de population dans le quartier. En effet, pour eux, habiter dans des logements regroupant plusieurs ménages ainsi que vivre dans un quartier dans lequel la densité de population est importante favorise les rencontres, car on ne peut sortir de chez soi sans croiser des voisins, des connaissances. Ainsi, le fait d'habiter les grands ensembles favoriserait plus les rencontres et le tissage des liens.

Au cours de nos enquêtes de terrain, nous avons cherché à travers le questionnaire et le guide d'entretien à connaître la perception que les répondants ont de leur voisinage, de savoir quels sont les échanges entretenus, la manière dont ils qualifient les relations avec le voisinage, les endroits où se tiennent ces relations et les activités faites avec leurs voisins. Les résultats montrent que le quartier se présente ici comme un endroit où les habitants entretiennent des liens de sociabilité.

En effet, 55 % des personnes interrogées entretiennent des relations de voisinage à l'intérieur de leur immeuble, près de 60 % entretiennent des relations avec d'autres habitants mais hors de leur immeuble mais dans le quartier et 51 % à l'extérieur du quartier. Contrairement aux idées reçues, il y a tout de même la moitié de la population enquêtée dans certains quartiers qui est ouverte sur l'extérieur du quartier à l'exception, de

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Chaoué - Perrières. En effet, dans ce quartier les relations se tiennent à l'intérieur du quartier (69 %) dans l'immeuble, à l'intérieur du quartier hors de l'immeuble des enquêtés (57 %) et à l'extérieur du quartier (47 %).

Graphique 13 : Les lieux de relations de voisinage dans le quartier

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

La question « En dehors de endroits que je fréquente dans mon quartier, je vais » a permis vérifier, les lieux où vont les personnes interrogées en dehors de leur quartier et ce qu'ils vont y faire. La réponse à cette interrogation montre que les individus vont au centre - ville, dans les communes voisines pour le travail, ou chercher du travail, rendre visite à des proches (ami(es), familles) et pour les études etc.

De même, en réponse à la question « Je qualifie les relations que j'ai avec d'autres habitants du quartier de fraternelles, amicales, tendues/conflictuelles, violentes », près de 92 % répondants qualifient ces relations « d'amicales et de fraternelles ».

En effet, ces habitants interrogés entretiennent donc de bonnes relations avec leur voisin et ensemble, ils font plusieurs activités en commun. Ils se rendent mutuellement visite. Il y a ceux qui partagent un café, un thé même un repas ensemble.

« J'ai de très bonnes relations de voisinage. On s'entend tous bien. J'ai une relation très amicale avec ma voisine d'en face à qui je rends souvent visite et qui en fait de même. On discute beaucoup autour d'un thé ou d'un café et on fait des repas en commun ».

Ménagère, 55 ans, veuve et mère de 3 enfants, Relevé d'entretien du 05 février 2019

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« Pour moi pas de problème de voisinage. Dans tout le bâtiment, tous les voisins se connaissent, il n'y a jamais de problème de voisinage. Il y a la tranquillité, une bonne ambiance. C'est le plus important pour moi dans le quartier. Quand il fait beau, on fait sortir les enfants au parc. On fait un goûter à Chaoué dans la nature. On va l'un chez l'autre de temps en temps pour partager un repas ».

Mère au foyer, 36 ans, mariée et mère de 3 enfants, Relevé d'entretien du 14 Janvier 2019 Graphique 14 : Les relations de voisinage dans le quartier

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

Par contre pour d'autres, les relations restent juste des relations de politesse s'arrêtant aux salutations.

« Les relations avec mes voisins s'arrêtent aux salutations, à la courtoisie, bonjour, bonsoir, rien de plus. Je ne fais rien avec eux »

Homme, 32 ans, Agent de sécurité, célibataire, Relevé d'entretien du 13 décembre 2019 Seulement 8 % des habitants questionnés entretiennent des relations tendues, conflictuelles et parfois violentes avec les autres habitants.

« Nos relations sont peu tendues en ce moment à cause nuisances et des tapages nocturnes. Ils mettent de la musique à fond et cela m'empêche de me concentrer pour réviser».

Etudiant, 21 ans, Relevé d'entretien du 16 janvier 2019

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« Je n'aime pas du tout mon voisin au-dessus. J'ai la malchance d'habiter au rez-de-chaussée. Ce monsieur ne respecte vraiment pas la tranquillité des autres. Un jour, j'ai failli lui casser la gueule ».

Homme, 47 ans, chauffeur-livreur, Relevé d'entretien du 12 décembre 2018

Lorsque les relations avec les autres dans le voisinage sont conflictuelles, violentes ou tendues, on assiste au repli, à l'isolement des individus et très souvent à des problèmes de voisinage. De même, ces individus construisent leurs relations ailleurs et effacent le voisinage de leur vie privée.

Par contre, les bonnes relations, les relations amicales ou fraternelles avec les autres dans le quartier, sont une forme de sociabilité. Elles participent à l'appréciation du quartier et contribuent au bien-être des habitants. Ces rapports riches et positifs entre habitants créent un sentiment d'attachement au quartier.

B. Le quartier : un lieu de réel attachement 1. La notion d'attachement au lieu

Selon Sébastien (2016) le thème spécifique de l'attachement au lieu est très peu présent dans la littérature francophone. Par contre, trois notions (l'appropriation de l'espace, l'appartenance au lieu et l'identité spatiale) découlant de la notion d'attachement sont abordées. Ainsi pour Ripoll et Veschambres (2005), cités par Sébastian (2016), l'attachement au lieu se rapproche de l'appropriation de l'espace et est défini comme « le sentiment de se sentir à sa place voire chez soi quelque part ». Ce sentiment se transforme alors en un sentiment d'appartenance que Sencébé (2004) voit comme « un processus dynamique en tension entre les pôles de l'attachement et de la distanciation ».

Ce sentiment d'appartenance permet donc de s'identifier personnellement à un groupe et à un milieu de vie, tout en partageant les valeurs de cette communauté. Cela entraîne une certaine réciprocité du rapport au lieu. Altman et Low, (1992) cités par Sébastian (2016), définissent l'attachement au lieu comme « un phénomène complexe qui souligne un lien affectif positif entre des individus et des lieux familiers (lieux de vie, de vacances, de mémoire, de famille) ». Pour être un peu plus clair, Grillon et al (2012), en reprenant Le Conte et al (2012), définit la notion d'attachement au lieu comme « un lien affectif qui unit les

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individus à leur environnement ». Mais, elle estime que même si cette définition est la plus couramment utilisée, celle proposée par Hidalgo et Hernandez (2001), est la plus développée. Ainsi, l'attachement au lieu renvoie à « un lien affectif positif entre un individu et un lieu, la principale caractéristique de celui-ci étant la tendance qu'a l'individu à vouloir maintenir proche de lui cet endroit ». Les habitants des quartiers prioritaires de l'agglomération sont- ils attachés à leur lieu de vie ? Quelle est la nature du rapport qu'ils entretiennent avec leur quartier ?

2. L'attachement réel au quartier malgré les difficultés

Au cours de nos enquêtes, nous avions cherché à savoir les liens que les répondants ont avec leur quartier, s'ils y sont attachés, très attachés, peu attachés ou pas du tout attachés. De façon générale sur la question de l'attachement au quartier près de 62 % des interrogés restent « attachés ou très attachés à leur quartier ». 25 % des répondants déclarent être « peu attachés » à leur lieu de résidence. Pour Avenel (2006) « Le quartier a beau être un lieu de stigmatisation et de ségrégation, il donne lieu aussi à un très vif sentiment d'attachement ». Ce sentiment d'attachement et d'appartenance au quartier est présent dans les tous quartiers et chez toutes les catégories de publics questionnés.

En effet, chez les collégiens (10 - 14 ans), en réponse à la question de l'attachement au quartier, les résultats montrent que 61 % des enquêtés déclarent « être attachés ou très attachés » à leur quartier contre 39 % qui estiment être « peu ou pas attachés » à celui-ci. Pour des personnes âgées entre 15ans et 25 ans, 58 % des individus consultés, estiment « être attachés ou très attachés » à leur milieu contre 42 % qui avouent être « peu ou pas attachés » à ce dernier. Pour les 26 ans et plus 35 % des personnes sollicitées sont « peu ou pas attachés » alors que 66 % confient être « attachés ou très attachés » à leur lieu de résidence.

Dans la majorité, le quartier représente beaucoup pour habitants interrogés. En reprenant les propos de Avenel (2006), le quartier constitue d'une part pour les adolescents une dimension essentielle de leur identité et par conséquent un point d'ancrage et cet attachement dénote bien le mode de socialisation spécifique des adolescents des cités et d'autre part la charge affective du territoire de l'enfance et la dimension familière d'un espace

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connu depuis toujours expliquent en grande partie cette vision largement positive que ces adolescents ont de leur cité.

Graphique 15 : Attachement au quartier

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

« Je suis née dans ce quartier, je kiffe trop mon quartier je l'adore mon quartier, il est

beau ».

Collégienne, 12 ans, 6ème, Collège Vauguyon, questionnaire fin trimestre 2018

« Cela fait longtemps que j'habite ici, j'y suis attaché et je connais le quartier comme ma poche »

Collégien 6ème, 11 ans, Collège Jean de l'Epine, questionnaire 1er trimestre 2019

« Cela fait 11 ans que j'habite et je connais tout le monde, et tout le monde me connait. Les gens sont sympathiques ».

Collégien 3ème, 14 ans, Collège Le Marin, questionnaire 1er trimestre 2019

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« Je suis né ici, j'ai grandi ici, c'est là où je me sens le mieux. J'adore mon quartier et j'y suis fortement attaché ».

Collégien 3ème, 14 ans, Collège Fournier, questionnaire 1er trimestre 2019

Pour ces collégiens, le rapport au quartier, qui les as vus naitre et grandir, reste affectif, émotionnel et un point essentiel à leur identité. Un lieu qu'ils connaissent depuis toujours et qui a une signification importante à leurs yeux. Ils estiment avoir des liens très forts avec le quartier, certains y sont nés, ils y ont toujours habité avec toute leur famille. Ils n'ont jamais vécu ailleurs.

Même stigmatisé, discriminé, objet d'image négative, le quartier prioritaire est un haut lieu d'attachement et d'appartenance. L'attachement implique un lien fort au lieu jusqu'à ce qu'il devienne partie de l'identité de l'individu ou une extension de soi selon Williams et Van Patten (2006) cité par Sébastien (2016). Les habitants se reconnaissent alors à travers le quartier et le considèrent comme faisant partie d'eux, de leur existence et de leur identité.

« C'est la terre de mes ancêtres parce que ma famille a toujours vécu ici depuis de nombreuses générations. Toute ma vie se trouve ici ».

Retraitée, 77 ans, divorcée et mère de 6 enfants, Relevé d'entretien du 18 mars 2019

Pour cette dame, le quartier reste donc un lieu ayant une signification particulière car y repose dans ce dernier, l'histoire de sa famille depuis des générations, son existence, son vécu, sa mémoire, ses expériences passées et souvenirs rattachés à ce lieu.

Pour certains, le sentiment d'attachement et d'appartenance est traduit par l'environnement physique du quartier au travers de sa nature, son aspect physique, la perception de l'environnement.

« Pour moi le quartier représente la verdure. On est près de la rivière. J'aime bien ce coin-là. C'est le coin le plus vert et il le bois derrière. Ce quartier est très agréable à vivre ». Mère au foyer, 52 ans, veuve et mère de 3 enfants, Relevé d'entretien du 10 décembre 2018

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« Je suis attaché à ce quartier à cause des entités qui le composent entre autres : les arbres, le paysage, la rivière, les espaces naturels. J'aurais le coeur brisé si tout cela venait à disparaitre ».

Homme, 32 ans, Agent de sécurité, célibataire, Relevé d'entretien du 13 décembre 2019

Pour d'autres, installés dans le quartier pour des raisons diverses : divorce, perte d'emploi, fuite des conflits dans leur pays, demande d'asile etc, même si le sentiment d'attachement n'est pas aussi fort, il existe car le quartier leur a apporté ce qu'ils n'ont pas pu obtenir ailleurs.

« Le quartier représente beaucoup pour moi parce que j'étais à la Haute-Savoie. Quand je suis arrivé à Bellevue-Carnac, j'ai trouvé que le quartier était calme et même en peu de temps ce que je n'avais pas à la Haute-Savoie, je l'ai eu. J'ai eu un logement, je suis très à l'aise et je me sens bien ».

Homme, demandeur d'asile, 30 ans, Célibataire Bellevue-Carnac, Relevé d'entretien du 12 décembre 2018

« J'e n'ai aucun lien particulier avec ce quartier, mes parents et moi sommes installés il y a peu de temps. Nous venons d'ailleurs et là-bas, on était bien, j'avais tous mes amis, tous mes souvenirs et une grande partie de ma vie. Mais ici, il y a la paix et je suis en sécurité loin du conflit dans mon pays ».

Homme, 21 ans, questionnaire 1er trimestre 2019

En conclusion, le sentiment d'attachement et d'appartenance au quartier est bien présent chez les habitants questionnés malgré les difficultés. La plupart des habitants s'identifient à leur quartier. Ils appartiennent à leur quartier. Ce dernier constitue pour eux, un moyen d'identification, les aide à exister et sert de « résistance » selon Concoran (2002) cité par Grillon et al (2012) face au sentiment de vivre dans un lieu précaire ou quartiers marginalisés.

Dans les écrits scientifiques recensés par Sandrine Jean (2014), on réfère souvent aux dimensions physiques et sociales de l'attachement au quartier (Hidalgo et Hernandez 2001; Lewicka 2011; Riger et Lavrakas 1981; Zhu, Breitung et Li 2011). Dans ces écrits, le premier comprend l'attachement à l'environnement physique du quartier. Il se traduit généralement par la satisfaction face aux conditions matérielles et physiques, à la fois objectives et perçues,

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du logement et du quartier. Cela suppose que les habitants développent un sentiment d'attachement à partir des aménités des lieux dans leur perception de l'environnement. L'attachement aux dimensions sociales fait plutôt référence aux relations de voisinage et à la sociabilité. Ainsi, la qualité des relations avec autrui dans le quartier favorise l'apparition d'un lien affectif entre l'individu et l'environnement dans lequel ces relations grandissent. Par contre, si la cohésion sociale, le vivre ensemble, les relations sociales entre résidents se passent mal et sont perçus comme désagréables et pas d'une bonne qualité, cela entraine chez ces individus un sentiment faible attachement au quartier voire même le repli sur soi.

Nous avons, par le biais des croisements, observé des variantes quant à l'attachement selon le sexe, la tranche d'âge et la durée d'installation et même le statut de l'enquêté. Nous avons remarqué que le sentiment d'attachement et d'appartenance au quartier est variable selon la durée d'installation sur le quartier, le sexe, l'âge et le statut de l'enquêté.

a. L'attachement au quartier selon l'âge

Le croisement de l'attachement au quartier et l'âge des enquêtés, montre que 59 % des interviewés âgés entre 10 et 11 ans sont « très attachés » à leur quartier alors que ceux âgés entre 12 et 13 ans sont « peu attachés » à leur quartier (60 %).

Nous constatons que l'attachement au quartier des préadolescents est fort et est très présent. Pour ces enfants, leur quartier constitue leur lieu de naissance. Ils y ont grandi et se sont familiarisé avec environnement.

Cela témoigne de la charge effective du territoire de l'enfance et la dimension familière d'un espace connu depuis toujours. D'autre part, il convient de noter que ce sentiment d'attachement, diminue à mesure que les jeunes grandissent. La proportion s'inverse, à effectifs à peu près égaux, entre les plus jeunes (12 - 13 ans) et les préadolescents (10-11ans).

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Graphique 16 : Attachement au quartier par tranche d'âge

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

Nous avons, à travers la deuxième enquête (autres jeunes 15 - 25 ans) cherché à vérifier avec des entretiens et le questionnaire. En effet, en analysant les résultats de la figure du croisement de l'attachement et de la tranche d'âge des 15 - 25 ans, nous remarquons que 60 % des jeunes ayant entre 15 et 18 ans et près 83 % de ceux ayant entre 19 et 25 ans interrogés sont « peu ou pas attachés » à leur quartier.

La tendance observée chez les adolescents pour la première enquête (Collèges) se confirme chez les plus âgés (15 - 25 ans). Cela signifie qu'en grandissant, les jeunes se sentent de moins en moins bien et deviennent « moins attachés » à leur quartier et ont envie de partir, sans doute pour plusieurs raisons : lassitude ? Envie de bouger ? De changer d'air ? Prise de conscience qu'il n'y a pas ou peu de travail ?

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Graphique 17 : Attachement au quartier par tranche d'âge

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

En effet, pour certains jeunes interrogés, il n'y a absolument rien pour eux sur le quartier. Ils ont envie d'aller voir ailleurs. Aussi, c'est le propre des adolescents d'aller voir ailleurs. Avant tout, ils sont jeunes.

« J'aime le quartier mais j'ai envie de quitter pour découvrir de nouvelles choses. J'attends de décrocher mon bac pour quitter ce quartier ».

Lycéen, 17ans, questionnaire 1er trimestre 2019

« Il n'y a pas d'emploi pour nous ici. On nous propose que des missions temporaires. La précarité nous guette et nous serons obligés de faire comme certains. Moi je rêve d'ailleurs et d'une vie meilleure ».

Homme, 28 ans, sans emploi, questionnaire 1er trimestre 2019

Par ailleurs, le croisement de l'attachement au quartier et le statut de l'enquête montre que 66 % des retraités interrogés sont « très attachés ». Ces personnes âgées restent très attachées à leur quartier. Elles sont pour la plupart dans le quartier depuis de nombreuses années. Elles ont développé des liens étroits avec leur quartier comme l'affirment plusieurs auteurs qui stipulent que les résidents hautement attachés sont souvent plus âgés (Lawton,

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1990) et passent plus de temps dans le quartier (Fuhrer, Kaiser & Hartig, 1993). Les personnes en recherche d'emploi (67 %) quant à elles, sont « pas attachées » à leur quartier comme le montre le croisement attachement au quartier et statut de l'enquêté. Ce résultat peut se justifier par le fait que les problématiques liées à l'emploi sont présentes dans tous les quartiers prioritaires et les jeunes n'ont un accès facile à l'emploi à cause de plusieurs barrières notamment les faiblesses liées à la formation initiale, les difficultés liées au phénomène de réseaux, l'existence de discriminations liées aux origines et à l'adresse. Face à toutes ces difficultés les jeunes se trouvent dans une situation difficile. Cela appelle à une interrogation : comment inciter les jeunes à rester, à s'investir dans le quartier ? C'est dans tous les cas une question sans doute importante pour les politiques publiques.

Néanmoins sur l'agglomération mancelle, de nombreuses actions sont menées pour accompagner l'accès à l'emploi des jeunes, lever les freins d'accès à l'emploi, accompagner l'insertion professionnelle et optimiser la mise en réseau des acteurs face à cette envie de départ, au peu d'attachement à leur lieu d'habitation jeunes.

b. L'attachement selon la durée d'installation

Les données issues du croisement entre l'attachement et la durée d'installation dans le quartier montrent que 53 % des collégiens âgés entre 10 et 14 ans qui résident sur le quartier depuis au moins 5 ans sont « très attachés au quartier » alors que 60 % des habitants âgés de 15 ans et plus qui y vivent depuis 10 ans et plus, y sont « très attachés ». Ces résultats confirment les affirmations de plusieurs auteurs et témoignent du rapport entre attachement à un lieu et la durée d'installation.

En effet, la question de la temporalité est un facteur directement impliqué dans la problématique de l'attachement, puisque le lieu est associé au temps passé, présent et futur et participe ainsi au développement d'un lien affectif. Un autre facteur important qui rentre en jeu dans le développement de l'attachement à un niveau résidentiel est celui de la durée de résidence. Il a été démontré que plus la durée de résidence dans un lieu est élevée, plus l'attachement à ce lieu le sera (Brown, Perkins, Brown, 2003, Hernandez, Hidalgo Salazar-Laplace, Hess, 2007) cités par Grillon et al (2012). Aussi la durée de résidence contribue à la création de liens sociaux. De ce fait, plus les gens habitent plus longtemps un lieu, plus la chance de nouer des relations est grande. Ainsi l'attachement à ce lieu grandit et devient fort au fil des années. Cela fait naître un sentiment d'appartenance au milieu de vie donc l'une des

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échelles est l'ancrage ou l'enracinement dans le quartier. L'enracinement dépend aussi des liens tissés dans le voisinage. Ce qui fait dire à Fortin et al (1987) cité par Armstrong et Boucher (2013), que les variables pertinentes pour l'évaluation de l'enracinement des individus dans leur lieu de résidence sont principalement la distance du lieu d'origine, la proximité de la parenté et le nombre d'années passées dans le lieu de résidence.

c. L'attachement au quartier selon le sexe

Le croisement de l'attachement au quartier et le genre, montre que sur 272 les femmes interrogées, près de 65 % et près de 60 % des 288 hommes questionnés ont des liens forts avec leur lieu de résidence. Le résultat le plus frappant pour ce croisement, est celui des adolescents.

Graphique 18 : L'attachement au quartier selon le sexe des habitants

Attachement au quartier selon le sexe

 

59,03%

 

64,70%

 
 
 
 

40,97%

 
 
 
 
 
 
 
 

35,30%

 
 

Hommes Femmes

Attaché/Très attaché Peu/Pas attaché

70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

En observant les résultats issus de ce croisement, le résultat est d'autant plus net chez les collégiens ou on voit cette différence. Nous constatons que l'attachement au quartier dépend pour partie du genre. L'attachement au quartier du sexe féminin est plus fort que celui

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du sexe masculin. En effet, le croisement montre que 73 % des garçons interrogés ne sont « pas du tout attachés » à leur quartier alors que 64 % des filles font cas de leur attachement à leur quartier contrairement aux garçons. Ce rapport particulier des filles au quartier, montre qu'il existe bien une différence sexuée sur l'attachement au quartier. Cela pourrait s'expliquer par le fait que l'attachement au quartier des filles se repose sur les bases affectives. Elles sont le plus souvent au côté de leur mère. Elles ne se regroupent pas dans les parties communes de l'immeuble comme le font souvent les hommes. Elles ne trainent pas dans la rue. Les voir dehors, occuper les cages des escaliers, les halls d'immeuble serait source de mauvaises interprétations. Cette différence sexuée de l'attachement au quartier pose aussi la question du partage et de l'occupation de l'espace public par les femmes. L'espace public est un lieu d'appartenance, singulier ou collectif. Toutefois, ce sentiment d'appartenance possède une dimension genrée.

Graphique 19 : L'attachement des collégiens au quartier selon le sexe

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

En effet, les normes de genre pèsent sur la manière dont on s'approprie l'espace public et impactent la mobilité (L'atelier 2018). L'espace public n'est pas occupé de la même manière que l'on soit hommes ou femmes. Le plus souvent, les femmes ne se sentent en sécurité dans l'espace public mais pas victimes de stigmatisation. Elles sont attachées à leur quartier parce qu'elles trouvent en ce lieu le réconfort. Alors que les femmes occupent l'espace public par besoin et restent en mouvement, les hommes l'occupent par plaisir et sont davantage

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statiques. L'éducation des parents joue aussi un important rôle. Depuis leur jeune âge, les jeunes filles sont invitées à limiter leur déplacement extérieur de peur du danger qui les guette. Elles voient en leur quartier un refuge.

C. Le quartier : un lieu de bien - être

En réponse à la question « Je me sens : bien, très bien, pas très bien, pas du tout bien dans le quartier », près de 80 % habitants interrogés déclarent se sentir « bien ou très bien » dans leur lieu de résidence. Ils trouvent leur quartier agréable à vivre. Il y règne une ambiance très bonne et très conviviale. Ils sont satisfaits de leur condition de logement. Ils ont développé des liens sociaux. Ils se sentent en sécurité et ont tous les équipements à proximité.

L'ensemble des opinions positives crée chez les résidents une sensation de bien-être et de sécurité, voire un sentiment d'attachement et d'appartenance au quartier.

Graphique 20 : Le sentiment de bien- être dans les quartiers

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

Ainsi, ces différentes interactions sont agréables et contribuent au bien-être des individus qui trouvent que leur quartier est agréable à vivre et les réponses des habitants issus de ces quartiers stigmatisés tordent le cou à l'image négative qui accompagne souvent leur lieu de vie. En effet, même si les habitants des quartiers prioritaires font face à des difficultés, ils se sentent bien dans leur quartier.

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« Notre quartier est mal coté de l'extérieur. Il est vu comme un lieu où règnent la misère, la pauvreté, l'insécurité, la délinquance de toutes les formes. Un lieu qui regroupe les cas sociaux. Le quartier a tout simplement une image négative à l'extérieur alors que nous à l'intérieur on se sent très bien, on vit bien même si ces clichés venant de l'extérieur nous touchent ».

Homme, 58 ans, père de 6 enfants, relevé d'entretien du 29 décembre 2018

En dépit de toutes ses opinions favorables, de ses sentiments d'attachement et d'appartenance, de ces bonnes relations entre voisins de ces nombreuses satisfactions et malgré l'état de bien - être généralisé, les habitants souhaitent l'amélioration de plusieurs points.

III. Les points à améliorer

Graphique 21 : Points à améliorer par ordre de priorité....

Pour les 15 - 25 ans

Pour les 10 - 14 ans

 
 

Pour les 26 ans et plus

Source : Enquêtes de terrain, H. ADEBO, 2019

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Malgré les sentiments de satisfaction générale, en réponse à la question « Choisis les principaux points à améliorer par ordre de priorité dans le quartier dans le quartier la liste suivante : la sécurité, la propreté, les logements, les transports, les aires de jeux, les centres de loisirs, des jardins, des parcs, autres (préciser) », les habitants rencontrés ont souhaité l'amélioration de nombreux points.

Pour les collégiens et les 15 ans - 25 ans, ce sont les équipements du quotidien qui sont demandés : les aires de jeux et les parcs. Certes, sécurité et propreté sont bien placés, mais pas en tête. Pour ces préadolescents, adolescents et plus âgés, en quête d'identité et d'affirmation, la pratique des activités en accès libre est d'une importance capitale. L'aménagement des espaces ou lieux dans leur quartier pour se regrouper, s'amuser, se distraire serait donc une priorité à leurs yeux. Par ailleurs, pour les 26 ans et plus, l'amélioration de la sécurité et de la propreté a été la plus citée. Malgré les opinions positives sur ces questions et l'absence de menaces ou de danger réel, les habitants souhaitent quand même l'amélioration du cadre vie et la sécurité des biens et des personnes.

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