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La variation sexolectale entre pratiques langagières, réalité et stéréotypes.

( Télécharger le fichier original )
par Houria Benguiza
université Hassiba ben BOUAALI DE CHLEFALGERIE - MASTER en sciences du langage  2015
  

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UNIVERSITE HASSIBA BENBOUALI DE CHLEF

Faculté des Lettres et des langues
Département de Français

MEMOIRE DE MASTER

Spécialité : Sciences du langage

La variation sexolectale entre pratiques

Langagières, réalité et stéréotypes

Enquête sociolinguistique auprès des étudiants et des étudiantes de
l'université de Chlef

par

Benguiza Houria

Sous la direction de : Melle Medane Hadjira

Devant le jury composé de :

Hocine Naima Maitre-assistant Présidente

Khalladi Sid Ahmed Maitre-assistant Examinateur

Yahiaoui Kheira-Asmaa Maitre-assistant Examinatrice

Medane Hadjira Maitre-assistant Rapporteur

Chlef, Juin 2015

Dédicaces

Je dédie le fruit de ce modeste travail :

A ma mère qui m'a éduquée et m'a encouragée

à continuer ma lutte contre l'ignorance. Elle m'a

appris que la privation fait naitre la force.

-A mon ami Goulmamine Lounès qui m'a

beaucoup soutenue sans oublier sa famille surtout

sa mère.

-A mes soeurs :

Fatima et son fils

Djamila et ses enfants

Malika

A -Mon inspecteur : Mr : Arous Abdelkader

Remerciements

Toute ma reconnaissance va vers mon professeur :

Melle : Medane Hadjira pour ses précieux conseils et

ses services reçus.

Je remercie tous les professeurs qui m'ont

enseignée depuis 2009 à ce jour :

-Mr. : KASSOUL Mohamed

-Mr. : GUITARNI Mohamed

-Mr. Khalladi Sid-Ahmed

-Melle : Yahiaoui Kheira

- Melle : Hocine Naima

Et d'autres dont je ne peux pas citer les noms.

Tous ces enseignants ont été pour moi un guide

inestimable durant six ans.

RESUME

L'étude que nous avons effectuée consiste, d'une part, à détecter les différences linguistiques au sein des parlers des femmes et ceux des hommes et d'autre part, à voir si les deux sexes disposent les mêmes ressources phonologiques, morphosyntaxiques et lexicales pour s'exprimer.

Notre recherche s'inscrit dans un cadre sociolinguistique. Elle repose sur l'observation des échanges verbaux des étudiants et des étudiantes dans différentes conversations à caractère in-vivo.

Notre étude a pour objectif de voir si les stéréotypes sociaux et les traits linguistiques apparaissant dans notre corpus entrainent réellement la manifestation de la variation sexolectale.

Mots -clés

-Variation sexolectale

- Les stéréotypes sociaux

- Conversations à caractère in-vivo

-Les traits linguistiques

Summary

The study we conducted is to detect the linguistic differences within dialects of women and men and see if both sexes have the same resources phonological, morph syntactic and lexical to express .Our research is part a sociolinguistic context. It is based on the observation of verbal exchanges of students and students in various in vivo character conversations.

Our study aims to see if the social stereotypes and linguistic features appearing in our corpus actually cause the manifestation of sexolectale variation.

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TABLE DES MATIERES

Dédicaces

Remerciements

Résumé

Table des matières

Introduction générale

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

1. Problématique et hypothèses 1

2.Choix du thème et objectifs 1

3. Outils d'enquêtes 2

3.1 Enquête par questionnaire 2

3.1.1. Présentation du questionnaire 2

3.1.1.a. Profil des enquêtés 3

3.1.1 b. Questionnaire 3

3.1.1. c. Objectifs de chaque question 4

3.2. Enquête par enregistrement 7

3.2.1. Enregistrement est une technique d'enquête 7

3.2.2. Déroulement de l'enquête par enregistrement 7

3.2.3. Conventions de transcription .9

3..2.4. les enregistrements ..11

4. Le contexte sociolinguistique de la recherche 11

4. 1. Aperçu sur la sociolinguistique en Algérie 12

4.2. Le dialecte 13

4.3. Le contact de langues (français/Arabe dialectal) 14

4.3.1. L'emprunt du français à l'Arabe dialectal .14

4.3.2. Le bilinguisme .14

4.3.3. Le mélange de code 15

4.3.4. L'alternance codique 15

4.4. Le statut du français en Algérie ..16

Chapitre II: La variation sexolectale

1. Définition de la variation 17

2. Typologie de la variation 18

2.1. La variation diachronique

18

2.2. La variation diatopique

19

2.3. La variation diastratique

.19

2.4. La variation diaphasique

.19

2.5. La variation diagénétique

19

3. La variation sexuelle ou sexolectale

4. Le parler féminin et le parler masculin

...20

21

4.1. Le raffinement

.22

4.2. La correction

23

4.3. La politesse et l'incertitude

24

5. Etude du para linguistique

.25

6. Les stéréotypes dans le parler des deux sexes

26

6.1. La définition du concept du stéréotype

..26

6.2. Les stéréotypes dans le parler masculin et féminin

27

7. Les particularités linguistiques des deux parlers

29

7.1. L'utilisation de la langue

..29

7.1. a. Sur le plan lexical

29

7.1. b. Sur le plan morphosyntaxique

31

7.1. c. Sur le plan phonétique

.31

7.2. Le choix de langue

32

7.2. a. L'alternance codique

32

7.2. b. L'interférence

34

7.3. La conformité linguistique

34

8. Un aperçu sur les modes et les thèmes du discours des femmes et des hommes

35

9. Les différences de pratiques dans l'échange verbal

36

Chapitre III : Analyses et traitement des données de l'enquête par questionnaire

 

1. L'enquête par questionnaire : Analyse des données recueillies

37

2. Synthèse de l'enquête par questionnaire

51

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

 

1. L'enquête par enregistrement

52

1.1. La méthodologie

..52

1.2. Présentation et recueil du corpus

.52

2. Analyse du corpus

..53

2.1. Analyse des séquences

.53

2.1.1 Séquences E1

.53

2.1.2. Séquences E2 .62

2.1.3. Séquences E3 .65

3. Synthèse de l'enquête par enregistrement ...68

Conclusion générale Bibliographie

Annexes

Liste des tableaux

Titre du Tableau

page

01

tableau représentatif du profil des locuteurs interrogés lors de l'enquête par questionnaire

3

02

tableau descriptif des locuteurs enregistrés.

9

03

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°3a)

39

04

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°3.b)

40

05

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°3.c)

41

06

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°5a)

43

07

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°5.b)

44

08

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question 5c)

44

09

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question°:9.a)

48

10

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° :9.b)

48

11

tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° :9.c)

49

12

tableau synthétique des résultats correspondant aux stéréotypes émergés dans la
conversation mixte.

61

Transcription des phonèmes de l'arabe dialectal

q

 

Palatale emphatique

s

 

Sifflante emphatique.

r

j

Latérale vibrante sonore.

gh

 

Vélaire sonore.

Kh

 

Vélaire sourde.

H

 

Pharyngale sourde.

h

~~

Laryngale sourde.

Ç

~

Laryngale sourde

``

`

Apostrophe

T

~

dentale emphatique

t

'

Dentale sourde

Un tableau indiquant le système de translittération

Introduction générale

La situation linguistique en Algérie est susceptible de changer successivement .Cette mutation a engendré l'existence des variantes linguistiques au sein de la communauté. De ce fait, nous avons choisi d'étudier la variation linguistique qui s'inscrit dans un cadre sociolinguistique. Ces variantes linguistiques sont manifestées sous l'influence de différents facteurs linguistiques et sociaux notamment le sexe des locuteurs.

Peu de sociolinguistiques qui ont mené des enquêtes sur l'analyse des pratiques linguistiques selon le paramètre du sexe dans la mesure où les travaux sur le parler des femmes ont vu le jour.

Labov (1976) a approuvé au moyen de ses travaux sur l'anglais parlé à New-York en 1966 que la différenciation sexuelle est remarquable entre le parler masculin et féminin.

IL a aussi découvert, à l'aide de ses recherches empiriques, des traits linguistiques qui marquent l'existence de cette différenciation .Cette dernière est un débat qui a animé le champ de la sociolinguistique depuis les années soixante.

Dans notre étude, nous décrivons essentiellement la communication et la manière dont les locuteurs et les locutrices pratiquent que ce soit dans une conversation mixte, masculine ou féminine en adoptant l'idée que la langue est sexuée.

Certains sociolinguistes ont donné comme remarque que le parler des femmes est pris pour un langage déviant comme a déclaré Aebischer (1985 :118) « C'est le langage des hommes qui a été pris pour norme, celui des femmes figurant du même coup comme déviance ou comme défaut. »

Nous avons opté pour mener une analyse empirique sur le terrain pour traiter quelques signes relatifs au phénomène de la variation sexuelle .A cet effet, nous avons adopté deux outils d'analyses estimés adéquats pour notre analyse .Il s'agit, d'une enquête par questionnaire et d'une enquête par enregistrement.

Notre travail est réparti en quatre chapitres :

Un premier chapitre portant sur les outils méthodologiques et contexte

sociolinguistique de la recherche .Au premier lieu, nous décrivons les étapes de l'enquête ; le premier outil porte sur le questionnaire qui est un outil ,d'une part , nécessaire pour

expliquer notre problématique et d'autre part pour recueillir des informations au moyen des réponses des enquêtés pour mieux comprendre le phénomène étudié et d'obtenir le taux approximatifs des résultats pour que nous puissions nous approcher de la vérité sans attacher à une exactitude rigoureuse.

Quant au deuxième outil portant sur le processus d'enregistrement, ce dernier est une méthode descriptive qui repose sur l'observation des échanges verbaux des étudiants et des étudiantes dans différents types de conversation .Au moyen de ces derniers , nous visons si les représentations attribuées au comportement langagier des hommes et des femmes sont variables selon des critères sociaux.

Maintes recherches en linguistique ont fait profit de l'invention des moyens d'enregistrement du son, tels que le portable, un poste-radio, un magnétophone, etc. Ces recherches prennent pour objet d'étude le langage humain comme un fait social en analysant des échantillons d'interactions in-vivo.

Dans le cadre théorique nous donnons un aperçu bref sur la situation sociolinguistique en Algérie, définissons quelques concepts et présentons des notions et des approches concernant les langues en présence.

-Le deuxième chapitre portant sur la définition de la variation, la typologie de variation , la variation sexuelle et les caractéristiques du parler des femmes et celui des hommes .Nous traitons aussi les phénomènes sociaux et linguistiques influant sur les pratiques langagières des deux sexes et nous mettons en valeur les modes de discours ainsi que les thèmes abordés par les femmes et les hommes.

-Le chapitre trois consiste à exposer l'analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire et un synopsis qui résume la synthèse de cette enquête.

-Le dernier chapitre dans lequel nous présentons notre corpus puis nous traitons

quelques séquences tirées de trois enregistrements. En clôturant ce chapitre par une
synthèse qui synthétise le résultat que nous avons obtenu.

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

1. Problématique et hypothèses

La présente recherche a pris un commencement suite à nos interrogations sur certains phénomènes apparaissant dans le parler des étudiants et des étudiantes fréquentant l'université Hassiba Benbouali pole d'Ouled -farès , située au nord -Est de la wilaya de

Chlef pendant l'année universitaire 2014 \2015. Ces étudiants leurs spécialités sont
différentes. Nous avons remarqué que les manières de leurs parlers sont hétérogènes. Nous avons donc découvert l'existence de certains stéréotypes sociaux dans le parler de chaque sexe ainsi que des signes innés tels que le ton et le débit de la parole de chaque sexe. Ce qui nous a montré que ces locuteurs et locutrices communiquent différemment.

Ces différentes pratiques langagières ont attiré notre attention et nous avons voulu, d'une part, d'étudier leur fonctionnement notamment sur le plan linguistique et d'autre part de dévoiler les facteurs extralinguistiques qui affectent le langage des deux sexes Cette vision nous a permis, entre autres, de nous interroger sur ces façons de parler. De ce fait, les questions que nous nous sommes posées sont regroupées dans la problématique suivante :

· Dans quelle mesure le facteur de sexe pèse sur le comportement langagier des femmes et des hommes ?

· Où réside le phénomène de la différenciation linguistique entre eux?

· Quels sont les facteurs linguistiques et extralinguistiques qui favorisent l'émergence de la variation sexuelle?

Cette problématique nous a fait penser à émettre les hypothèses suivantes :

· Les compétences lexicales et syntaxiques seraient ce qui différencie l'utilisation de la langue entre les deux sexes.

· Les stéréotypes pourraient être une preuve pour admettre l'existence de la différenciation linguistique dans le parler des deux sexes.

· Le choix et l'usage de la langue pourraient un signe engendrant la manifestation du phénomène en question.

2. Choix du thème et objectifs

Nous avons pensé à étudier le phénomène de la différenciation linguistique apparaissant dans le parler des femmes et celui des hommes car nous avons remarqué que les femmes et les hommes ne parlent pas de la même façon dans toutes les situations de

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

communication. Les femmes changent leur comportement discursif en présence des hommes ou dans une conversation intime avec leurs semblables.

De cela, nous avons eu une grande curiosité de détecter les causes primordiales engendrant l'émergence de cette variation tout en nous basant sur une étude de conversations spontanées in-vivo en arabe dialectal et en langue française.

En réalité, il y'a peu de travaux sociolinguistiques qui traitent les manières de parler des femmes et des hommes dans des échanges verbaux pour dévoiler les différentes caractéristiques de chaque parler afin de pouvoir déterminer les raisons qui sont susceptibles à entrainer la manifestation de la variation sexolectale.

Comme nous étudions à l'université Hassiba-Ben-Bouaali Pôle d'Ouled -Farès, nous l'avons choisie comme un lieu adéquat où nous avions l'opportunité d'interroger facilement des étudiantes et des étudiants et de collecter un recueil de données au moyen d'enregistrement.

- Notre objectif est, d'une part d'acquérir des connaissances sur les préjugés sociaux et voir s'ils peuvent affecter le langage des hommes et des femmes, d'autre part, d'approuver éventuellement que le paramètre de sexe entraine réellement l'émergence de la variation sexolectale.

3. Outils d'enquêtes

3.1. Enquêtes par questionnaire

3.1.1. Présentation du questionnaire

De manière beaucoup plus concrète, nous nous servons d'un questionnaire que nous avons distribué à 20 étudiants dont 10 de sexe masculin et 10 de sexe féminin.

Les personnes que nous avons enquêtée sont des étudiants fréquentant l'université Hassiba Benbouali pôle d'Ouled Farès \Chlef. Ils représentent une tranche d'âge variant entre 22 ans et 25 ans. Ces étudiants possèdent des pratiques langagières ou socioculturelles propre à eux ainsi qu'ils étudient de différentes spécialités où l'enseignement s'effectue en langue française. Les spécialités des étudiants sont mentionnées dans le tableau ci-dessous

3.1.1.a. Profil des enquêtés

SEXE

F : Femme/ H : Homme

Age

Spécialité

Département

F 1

F 2

22 ans 26 ans

Licence en langue anglaise

lettres et des langues

F 3

F 4

32 ans

23 ans

Master 2 en FOS

lettres et des langues

F5

F 6

25 ans 25 ans

Master 1 en littératures

lettres et des langues

F 7

F 8

30 ans

25 ans

Master 2 en sciences du langage

lettres et des langues

F 9

F 10

24 ans 24 ans

Master 2 en FLE

lettres et des langues

H1

H2

23 ans

25 ans

Licence en langue anglaise

lettres et des langues

H 3

H 4

24 ans

26 ans

Licence arabe

arabe

H 5

H 6

26 ans

23 ans

Master 1

sciences humaines

H 7

H 8

25 ans

24 ans

Master 2 littératures

lettres et des langues

H 9

H 10

24 ans

26 ans

Master en sciences du langage

lettres et des langues

Tableau 1 : Tableau représentatif du profil des locuteurs interrogés lors de l'enquête par

questionnaire

3.1.1.b. Le questionnaire

Le questionnaire est une action par laquelle nous chercherons à vérifier les dispositions des personnes interrogées afin de recueillir assez d'informations présumées importantes à la compréhension du phénomène étudié.

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Au moyen de cette méthode, nous allons analyser les représentations construites par les étudiants et les étudiantes à propos des phénomènes linguistiques apparaissant dans le parler des hommes et celui des femmes.

Notons que notre enquête ayant un caractère semi-directif qui permet de collecter assez d'informations sur le phénomène en question. Nous donnons la chance aux enquêtés interrogés de donner leurs opinions.

Nous remarquons que notre questionnaire est composé de dix questions ouvertes afin de donner une opportunité aux enquêtés pour donner leurs opinions sur les facteurs sociaux et les traits linguistiques figurant sur le questionnaire. De ce fait, le choix du paramètre de sexe est très important. Il n'est pas aléatoire car nous voulons, à travers ce paramètre, obtenir des résultats qui pourraient vérifier la vraisemblance de nos hypothèses. Par ailleurs, nous pouvons noter que les résultats obtenus confirment les suggestions théoriques fondées sur des recherches sociolinguistiques.

3.1.1.c. Les objectifs de chaque question

La question n : 1 « y'a-t-il des marques de différenciation dans le parler des femmes et dans celui des hommes ? »

Cette question est le pivot de notre questionnaire. À travers les opinions qui seront recueillies, nous allons découvrir le degré de différenciation existant dans le parler des deux sexes.

La question 02: « Qui parmi les deux sexes alterne -t- il deux langues dans son parler ?

Nous avons posé cette question concernant l'alternance codique pour voir si le choix de langue affecte le langage des deux sexes.

La question 03 : « Est-ce-que la langue utilisée par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée par les hommes selon des critères linguistiques ?

Si oui la différenciation apparait dans : a. La modification au niveau phonétique.

b.

Au niveau morphosyntaxique.

c. Lexique.

Nous avons remarqué, selon les études sociolinguistiques, que le langage varie selon des critères linguistiques. Ces derniers portant sur des critères lexicaux, phonétiques ou morphosyntaxiques.

La question 04 : « Qui parmi les deux sexes utilise-t-il une langue normée?

Nous voulons traiter le paramètre l'usage jugé correct pour connaitre si ce phénomène est une caractéristique qui marquerait le parler des deux sexes.

La question 05 : « Est-ce-que les femmes se surveillent-elles dans une conversation mixte ou en présence des hommes?

a. Par timidité.

b. pour se montrer moins bavardes.

c. par prestige.

C'est une question qui vise à vérifier le degré d'hétérogénéité des constats qui rentrent en jeu parce que cette question de surveillance nous a fait penser à détecter les raisons qui poussent l'un de ces deux sexes à se surveiller en parlant devant son interlocuteur ainsi que pour former une conjecture qui deviendrait un stéréotype émergé selon les opinions des enquêtés.

La question 06 : « Qui utilise beaucoup plus l'expression gestuelle dans son discours?

Cette question nous a incitée à penser à l'expression gestuelle que nous pouvons prendre pour une hypothèse. Cette dernière pourrait maquer la manifestation de la différenciation dans la parler des deux sexes.

La question 07 : « Qui selon vous le sexe qui crée le plus de nouveaux mots dans son parler ?

Nous avons posé cette question pour découvrir la manière dont un de ces sexes pourrait créer de nouveaux mots et voir si cette création lexicale enrichirait son vocabulaire.

La question 08 : « Dans une conversation mixte qui monopolise beaucoup plus la parole?

A travers cette question, nous voulons connaitre si le statut social des deux sexes a un rôle qui permettant à l'un d'eux de monopoliser la parole .

La question 09 : « Les particularités et les caractéristiques linguistique dans le parler des deux sexes?

Réside dans :

a) Le langage détourné

b) Le ton de la voix.

c) L'usage des expressions de politesse.

Nous voulons mettre l'accent sur quelques particularités linguistiques qui pourraient être des traits marquant une variation linguistique que les hommes n'ont pas un discours direct surtout quand ils parlent des femmes. Leur vocabulaire a une connotation détournée qui pourrait être comprise que par les interlocuteurs du même sexe.

Comme la nature biologique des deux sexes est différente, le ton de la voix est un facteur majeur provoquant l'émergence de différenciation dans le parler des femmes et celui des hommes.

Nous avons pensé à étudier la formulation de politesse que les femmes utilisent fréquemment car elles sont connues par leur caractère réservé .Ce dernier les incitent à être assez polies devant les hommes pour être bien jugées.

Nous visons à travers cette question les raisons qui incitent les femmes à utiliser l'expression de politesse dans leur langage .Ces raisons pourraient être tributaires des traditions et des coutumes qui sont répandues dans notre société.

La question 10 : « Qui utilise mieux le français en Algérie ? »

Comme le français est une langue de prestige, nous avons voulu vérifier l'hypothèse de prestige selon laquelle les femmes algériennes sont connues par leur caractère prestigieux. De ce fait, nous souhaitons tirer un jugement crédible que nous prenons pour une trace

plausible dans la mesure où les femmes maitrisent cette langue de prestige pour se différencier de l'homme.

3.2. Enquête par enregistrement

Cette technique d'enquête fixe nettement un objectif crucial. Il s'agit de la description des parlers des hommes et des femmes et la mise en valeur des représentations sociolinguistiques susceptibles d'expliquer le phénomène de différenciation linguistique. Les enregistrements élaborés établissent une étape majeure dans le but d'analyser les pratiques langagières des femmes et des hommes en matière de la langue française et l'arabe dialectal. Nous avons opté pour observer l'usage de la langue française et l'arabe dialectal dans des conversations qui permettent l'étude des représentations envers les langues et le mélange. Nous voulons repérer des indices pour une meilleure compréhension des phénomènes qui apparaissent dans ces conversations. Ce qui va permettre de mettre en valeur les représentations et leur rapport avec le parler des deux sexes.

Nous pouvons, donc, déduire que le processus de l'enregistrement est une phase qui complémente le questionnaire.

3.2.1. Enregistrement est une technique d'enquête

L'enregistrement est une technique méthodiquement employée à l'oral dans la mesure où nous mettons principalement l'accent sur la manifestation des représentations et des préjugés sur les façons de parler des deux sexes.

A travers cette technique d'enregistrement, nous allons essayer de les décrire afin de faire voir la véracité de l'existence de ces préjugés attribués au langage des hommes et des femmes.

3.2.2. Déroulement de l'enquête par enregistrement

Le tableau établi ci-dessous résume quelques informations concernant l'identité de personnes enregistrées.

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Tableau N° :1

Sexe

Age

Fonction

Résidence

Filière

Profession des parents

Féminin

25 ans

Etudiant

Sidi akacha

Master 2 Fos

Père ; enseignant Mère ; femme au foyer

Féminin

25 ans

étudiant

Chlef-ville

Master 2 Fos

Père : Imam

Mère : femme au foyer

Féminin

22 ans

étudiant

Chorfa-chlef

Master 2 Fos

Père : employeur Mère ; enseignante

Féminin

24 ans

//

Chettia- chlef

Master 2 Fos

Père : commerçant Mère : femme au foyer

masculin

25 ans

//

Chettia/chlef

Master 2 Fos

Père ; retraité

Mère : femme au foyer

masculin

23 ans

//

Sobha/chlef

Master 2

Fos

Père ; un fellah

Mère : femme au foyer

masculin

23 ans

//

Oued-fada

Master 1

sciences du

langage

Père ; un fellah

Mère ; femme au foyer

masculin

24 ans

//

Chorfa/chelf

Master 1

Langue anglaise

Père ; employer Mère ; infirmière

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

féminin

25 ans

//

Ouled-ferès

Master 2 FLE

Père ; enseignant Mère ; enseignante

féminin

23 ans

//

Sendjas

Master 1 sciences du

langage

Père ; employer

Mère ; femme de

ménage

féminin

24 ans

//

Oued sly

Master 2

Fos

Père ; fellah

Mère; femme au foyer

féminin

25 ans

//

Ténès

Littérature

Père ; pécheur

Mère; femme au foyer

Tableau 2 : Tableau descriptif des locuteurs enregistrés.

3.2.3. Les conventions de transcription

Nous transcrivons notre corpus de façon orthographique sans donner l'importance aux phénomènes phonétiques car nous ne nous basons pas seulement sur la prononciation des locuteurs et des locutrices.

Concernant les conventions de transcription orthographique, nous nous sommes basée sur celles proposées par Vion (1992) et celle de CLA de Neuchâtel1, dans la mesure où nous avons ajusté ces conventions à notre corpus car il présente un certain nombre de constitués conformes aux conventions au niveau verbal et du non verbal.

Nous avons attribué : Courier New (11) italique gras pour l'arabe dialectal et Courier New (11) normal pour le français quant aux traductions nous les avons mises entre parenthèses en Times New Roman (11). Les emprunts aux autres langues sont écrits en Courier New gras.

1 Nous nous sommes inspirée de la thèse de doctorat de Ali ben Cherif Mohammed-Zakaria,( 20082009), « L'alternance codique arabe dialectal/français dans des conversations bilingues des locuteurs Algériens immigrés/ non-immigrés », thèse de doctorat, université de Tlemcen, sous la co-direction de M. Boumediène Benmoussat (Professeur Université A bou -B AKR B elkaïd - T lemcen )

Mme. Jacqueline B illiez (Professeur Université S tendhal - G RENOBLE 3), p37.Nous avons opté pour nous servir des conventions de transcriptions des données de notre corpus en suivant son modèle car nous avons remarqué que ces conventions sont adéquates.

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Nous signalons que les énoncés en langue arabe sont en graphie latine standard avec certaines dispositions en prenant en valeur certains caractéristiques phoniques de l'arabe dialectal.

 

Conventions de transcription

/

 

Rupture de l'énoncé sans qu'il ait réellement de pause.

\

 

Interruption d'un énoncé par l'intervention d'un interlocuteur.

+, ++, +++

 

Pause très brève, brève, moyenne.

~

 

Intonation montante après ce signe.

~

 

Intonation descendante après ce signe.

« »

 

Séquence inaudible ou incompréhensible

(la) voiture

 

( )=partie non prononcée, ici seul, voiture est prononcée

A :bla bla [bla bla

B: [bla.bla

 

Chevauchement de parole

~

 

Absence inhabituelle de liaison

A: bla \\

B: bla bla bla

 

Interruption

ih (oui)

 

Traduction en français des mots de l'arabe dialectal.

des emprunts accommodés « enpiquniki »

par exemple

Ecriture en italique Gras

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

(silence)

Silence

(bruit)

Bruits survenus lors des échanges verbaux

3.2.4. Les enregistrements

Pour collecter des données, nous avons enregistré des étudiants et des étudiantes afin que nous puissions décrire les façons de parler des deux sexes. Ce qui nous permet de détecter les marques linguistiques attribuées au sexe féminin et au sexe masculin.

Il s'agit des stéréotypes et des marques linguistiques dont nous avons parlé dans la partie théorique et dans le questionnaire auquel des enquêtés interrogés ont répondu.

Les deux enregistrements, dans lesquels une conversation mixte et une conversation féminine ont été réalisées, se sont déroulés dans deux classes différentes à l'Université Hassiba Benbouali au département des lettres et des langues. La conversation mixte a été enregistré à 10h : 15min au bloc 8 salle n°6.Or, la conversation féminine a été enregistrée au bloc 2, salle °10 à 12h : 30min. Les filles étaient en train d'expliquer à leur camarade qui se prépare pour se marier, en été, la vie conjugale. Quant au troisième enregistrement qui constitue la conversation masculine s'est déroulée dans la cour à 14h : 30min par le biais d'un informateur.

Ces trois enregistrements ont été réalisés par le biais d'un portable. La durée de l'enregistrement n° 01 est 5.24 mm et celle du 2eme est de 2.24 mn. Le 3éme enregistrement est d'une durée de 7.14 mn. Il est à noter que les données de tous ces trois enregistrements ont été transcrites orthographiquement après plusieurs écoutes.

4. Le contexte sociolinguistique de la recherche

Avant d'étudier le phénomène de la variation linguistique et de comprendre les raisons pour lesquelles il existe une différenciation linguistique entre les hommes et les femmes, nous devons donner un aperçu sur la sociolinguistique en Algérie ainsi que sur les approches qui lui renvoient.

4.1 .Un aperçu sur le statut de la sociolinguistique en Algérie

Avant de parler du statut de la sociolinguistique, nous allons bien la définir brièvement. La sociolinguistique a pour but de traiter de différents phénomènes qui se rapportent au langage et à la langue selon les usagers et leurs usages dans la société. Elle s'intéresse aussi à l'interprétation des jugements que les communautés linguistiques portent sur leurs langues. Elle a pour tâche d'étudier les différentes variétés coexistant au sein de la communauté linguistique en les mettant en rapport avec les structures sociales. Autrement dit, elle réunit pratiquement toutes les représentations langagières dans leur contexte social.

L'Algérie est un pays qui est connu par sa richesse au vu de la présence simultanée de diverses langues à statut officiel et non officiel utilisées par les sujets parlants. Eventuellement, l'Algérie se caractérise par une situation linguistique très importante de sorte qu'il est monologue sur le plan formel. L'arabe classique est considéré comme une langue officielle mais ce monolinguisme n'a pas empêché d'autres langues et dialectes à se manifester dans la société algérienne. Néanmoins, les pratiques langagières par lesquelles s'est identifié l'Algérie font partie du patrimoine culturel du pays. Il s'agit de : l'arabe dialectal, le tamazigh, l'arabe standard.

Le contact de l'arabe classique avec l'arabe dialectal suscite l'émergence du phénomène de la diglossie. Le premier sociolinguiste qui a adopté le concept c'est Charles Fergusson (1959) qui le définit comme une situation dans laquelle deux variétés d'une même langue sont en usage dans un même territoire dans la mesure où ces deux variétés sont complémentaires bien qu'elles n'occupent pas les mêmes fonctions sociales. L'une de ces variétés est considérée « haute », raison pour laquelle son usage est remarquable dans des situations d'oralité formelle et à l'écrit notamment dans l'enseignement. Quant à l'autre est considérée comme « basse ». Elle est réservée à l'oral de la vie quotidienne. Cette diglossie est selon Fergusson(1959):

Une situation linguistique relativement stable dans laquelle, outre les formes dialectales de la langue qui peuvent inclure un standard, ou des Standards régionaux, existe une variété superposée très divergente, hautement Codifiée (souvent grammaticalement plus complexe) véhiculant un ensemble de littératures écrite vaste et respectée...), qui est surtout étudiée dans l'éducation formelle, utilisée à l'écrit ou dans un oral formel mais n'est utilisée pour la conversation ordinaire dans aucune partie de la communauté. (Cité par Moreau ,1997 :25)

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

En revanche, l'arabe dialectal est privilégié dans les productions artistiques comme les feuilletons, le théâtre notamment dans les séries humoristiques. Nous soulignons que la réalité linguistique en Algérie est plurilingue. La communauté algérienne utilise dans la société : l'arabe, le français et le berbère ou bien un mélange de deux langues (français /arabe, français/berbère ou arabe/berbère).

4.2. Le dialecte

Le dialecte est une variété linguistique propre à un groupe d'utilisateurs déterminés. Cette variété représente des particularités communes et dont les caractéristiques dominant sont sensibles aux usagers. Le dialecte est une variante locale d'une langue autrement dit, il s'agit d'un système linguistique dérivé d'une langue d'une même limite géographique.

Le dialecte est aussi constitué par des processus de différenciation au sein d'une même langue de sorte que le processus aboutira souvent à l'apparition de la langue, Cela dit, c'est une variété de la langue qui se rapporte à l'origine du locuteur ou à son intégration dans un cadre géographique, temporel ou social. Il est aussi considéré comme :

Une dérivation ou même bien souvent une déformation de la norme reconnue. Sur le plan historique ce point de vue est inexact, car la grande majorité des prétendus dialectes ne présente que le développement régulier et différencié des formes de langues antérieures langue officielle. (Sapir : 1968 :66 ).

Nous distinguons un arabe standard. Le statut non officiel de l'arabe dialectal et son absence à l'école représente des raisons pouvant faciliter l'innovation et la perméabilité avec d'autres langues.

L'arabe dialectal est la langue maternelle de la population algérienne. Elle est utilisée dans les lieux publics. Elle est aussi utilisée dans des situations de communications diverses. Cela dit, elle occupe une fonction cruciale bien qu'elle ne soit pas reconnue dans des institutions étatiques et administratives car elle n'a pas un statut officiel en conséquence elle est réservée à l'oral bien qu'elle soit utilisée dans certains domaines artistiques tels que la production des chansons typiquement Rai et dans des feuilletons télévisés et à la comédie.

4.3. Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte sociolinguistique de la recherche

Le contact de langues (français \Arabe dialectal)

4.3.1. L'emprunt du français à l'Arabe dialectal

L'Algérie, un pays comme plusieurs pays dans le monde, propose une vue d'ensemble environnée en matière de plurilinguisme. De ce fait, nous tenons compte que les comportements langagiers naissant à partir de l'usage de deux langues par un même locuteur ou une communauté sont considérés comme des phénomènes historiques et linguistiques

Ce phénomène est observable à l'oral comme à l'écrit. C'est le cas des conversations dans lesquelles les locuteurs intègrent dans le système linguistique français des lexis de la langue arabe

Morsly (2002) note que ce procédé est courant et touche plusieurs registres de communication et de langue .A l'instar de ces pratiques langagières, il existe en Algérie d'autres langues étrangères comme le français qui est strictement un héritage du colonialisme. Raison pour laquelle, le peuple algérien favorise l'apprentissage de la langue française. Cette dernière est omniprésente dans le discours quotidien de l'Algérien ainsi que dans tous les domaines. De ce fait, il la prend aussi pour une première langue cible. En conséquence, Le français est privilégié d'une élite algérienne. En conséquence, nous admettons que tout individu bien scolarisé en français est considéré parmi l'élite intellectuelle.

En contre partie, il ya une autre langue étrangère qui a eu la lumière dans notre société, c'est bien donc la langue anglaise qui se manifeste éventuellement grâce au phénomène de la mondialisation qui a affaire à la technologie exportée des autres pays..

4.3.2. Le bilinguisme

Le bilinguisme est l'un des principaux objets d'étude de la sociolinguistique. C'est une situation linguistique où deux ou plusieurs langues sont en contact. Néanmoins Certains chercheurs définissent le bilinguisme comme une situation linguistique où les individus ayant la capacité de produire des énoncés significatifs dans deux langues ou la maîtrise d'au moins une compétence linguistique (lire, écrire, parler, écouter) dans une autre langue.

Par ailleurs, le bilinguisme est un phénomène mondial. De ce fait, l'Algérie est un pays bilingue caractérisé par la coexistence de deux langues différentes « l'arabe et le

français » qui sont utilisées en parallèles par des sujets parlants dans divers contextes. Selon Galisson et Coste, le bilinguisme concerne « toutes les situations où un individu est amené à utiliser alternativement des langues différentes ; l'interprète, le traducteur et même l'élève débutant dans l'apprentissage d'une langue étrangère se trouvent donc dans une situation de bilinguisme» (1990:100).

Pour Martinet : « Il est nécessaire de redéfinir le terme de Bilinguisme :(emploi concurrent de deux idiomes par un même individu ou à l'intérieur d'une même communauté) ne serait ce que pour exclure l'implication très répandue qu'il n'y a bilinguisme que dans le cas d'une maîtrise parfaite et identique des deux langues en cause » (1982 :5).

Dans notre pays, le français est une langue d'enseignement . Elle a acquis une situation primordiale car son usage perpétuel a donné naissance à un phénomène fulgurant. Les algériens habitant les régions urbaines ont permis à cette langue étrangère de substituer la langue maternelle parce qu'ils ont aussi disposé leurs enfants à pouvoir acquérir la langue en question en bas âge en leur intégrant dans des écoles privés pour mieux renforcer son acquisition.

4.3.3. Le mélange de code

Dans notre société algérienne, il existe divers usagers vu que, dans une situation de communication, nous utilisons deux langues simultanées .Nous appelons un mélange de code ou code mixing « l'apparition dans le même mot d'éléments appartenant à deux langues différentes. » (Dubois 1994 : 297).

Dans le parler des Algériens, l'usage du français est présent néanmoins son usage diffère selon le niveau intellectuel. Les gens qui ne maitrisent pas les normes de la langue française ont souvent tendance à faire appel à l'emprunt, à l'alternance codique à cause de la pauvreté lexicale. Quant aux individus intellectuels, ils alternent régulièrement deux systèmes différents dans leur vie de tous les jours .

4.3.4 .L'alternance codique

Le sujet parlant se sert dans une situation linguistique de deux langues différentes pour produire un énoncé compréhensible dans la mesure où ,le changement alternatif de langue se manifeste dans la même phrase .Pour mieux éclairer cette idée, nous nous servons de la

définition de Gumperz (1989) : «la juxtaposition à l'intérieur d'un même échange verbal, de passages ou le discours appartient à deux systèmes ou sous - systèmes grammaticaux différents »(cité par Moreau, 1997 :57). Gumperz a voulu expliquer ce phénomène comme un processus qui la forme de deux phrases qui se suivent. Cela dit : un locuteur utilise une seconde langue soit pour renouveler ou recommencer son message soit pour répondre à l'affirmation de quelqu'un d'autre.

4.4. Le statut du français en Algérie

Le champ linguistique après l'indépendance est monopolisé par l'usage de la langue française de manière si flagrante. Elle est devenue la langue des administrations. Elle était intégrée dans le système d'enseignement. Après 1962, le français a connu une autre tournure après la manifestation de l'arabisation tout en acquérant un autre statut car elle a perdu certains avantages .De ce fait, dans des domaines publics l'usage de la langue française a été réduit. Il s'agit des systèmes d'enseignement, les centres de formations et l'administration. Cette langue étrangère a gardé son prestige dans le milieu intellectuel et dans la réalité algérienne car sont nombreux les individus algériens de différentes classes se servent de cette langue dans leurs conversations.

La langue française a joué un rôle majeur car elle est restée la langue des enseignements supérieures : scientifique et technique notamment le domaine médical qui ne peut s'en passer. Elle a aussi pris une place remarquable dans le domaine médiatique où il existe des chaines radiophoniques, télévisées et dans la presse écrite d'expression française. De ce fait, la langue française est devenue la langue de transmission des savoirs et une langue de communication car elle opère un accommodement entre plusieurs cultures. Elle demeure aussi la langue de prestige qui embellit le discours des locuteurs notamment le discours féminin. Nous pouvons donc inférer que le français a pris la place d'une seconde langue. Elle est considérée comme une langue favorisant le développement du pays. Toutefois, elle n'est plus nocible au développement de l'arabe et ce dont la maîtrise est devenue obligatoire pour décrocher un emploi public.

 

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Chapitre II : La variation sexolectale

Chapitre II : La variation sexolectale

1. Définition de la variation

Dans le cadre sociolinguistique, l'étude de la langue, autant qu'homogène et stable, n'est plus le souci majeur des chercheurs sociolinguistiques qui s'intéressent beaucoup plus dans leurs études empiriques aux usages particuliers qui génèrent de différents discours déterminés par des facteurs entrant en jeu dans une communication. L'émergence de la variation est due à l'influence du social dans le jeu linguistique tout en prenant en évidence tous les paramètres qui créent des variétés d'usage dans la langue. Nous pouvons donc dire que la variation linguistique est l'apanage de l'influence de la société sur la langue et le langage comme il a signalé Labov (1972) : « Pour nous, notre objet d'étude est la structure et l'évolution du langage au sein du contexte social formé par la communauté linguistique ». (Cité par Gadet, 2007 :107)

L'hétérogénéité de la communauté linguistique provoque la variabilité de la langue Mais, elle ne se présente pas un ensemble de règles. Elle présente des différenciations dans l'usage linguistique. Autrement dit, les langues changent selon les usages et les usagers. En conséquence, elle acquiert une richesse linguistique .Nous pouvons accepter l'idée que les langues dépendent à une variation.

La variation est un concept majeur de la sociolinguistique en opposition avec la vision structurale des langues. Saussure nie catégoriquement qu'il existe plusieurs manières de dire ce que nous voulons dire par opposition à Labov. Ce dernier est un sociolinguiste très connu pour son rôle dans la recherche. Il a fait apparaître l'absolue nécessité de considérer la réalité des productions dans une langue qui n'est plus considérée comme une entité abstraite.

L'auteur n'hésite pas à dire que la sociolinguistique c'est la linguistique, même s'il est obligé de constater que certains linguistes négligent à tort l'étude du contexte social. Herzog et Weinriche ont approuvé que la variation a eu la lumière selon des principes empiriques dans un article intitulé « Les fondements empiriques d'une théorie du changement linguistique paru 1966. » Aussi, elle est clairement connu comme un phénomène qui a fait l'objet de plusieurs réflexions, tant au niveau épistémologique qu'au niveau plus spécifique appliqué à des langues bien précises.

De plus, La sociolinguistique se propose de prendre véritablement conscience l'homme dans la langue, le locuteur, son milieu, le sexe de l'interlocuteur auquel il s'adresse,

la communauté linguistique, bien que toutes ces donnée soient clairement complexes. De ce fait, Pour Labov, dans notre étude sociolinguistique, il est impérativement de prendre en considération les hommes qui parlent la langue que nous devons étudier dans un environnement social.

Cela dit, Labov tente de mettre en rapport les manières de parler avec des variables sociales, qui peuvent être beaucoup plus fines (et qui sont déterminées précisément par l'analyse) que les grandes catégories sociales traditionnelles (profession, sexe, âge, lieu de résidence. Il s'agit de corréler chaque variante linguistique à une cause extralinguistique (classe sociale, sexe, âge, habitat, race, attitudes des locuteurs, circonstances de la communication, etc.) ou chaque ensemble de variantes linguistiques (réalisation d'une variable) à une ou des variables sociales.

Dans le cadre sociolinguistique, les sociolinguistes s'intéressent beaucoup plus à l'usage et aux usagers qu'à la norme dans leurs études. Les langues sont tributaires de la variation. Elles sont muables et n'ayant pas un ensemble unique et stable de règles, car ces dernières varient en fonction de plusieurs critères. Nous avons beau considéré que les sujets parlants, au sein de la même communauté linguistique, n'ont pas toujours les mêmes usages linguistiques. Ce qui entraine la variation dans la langue. Les sociolinguistes : Flydal (1951) et Gadet (1997) en suggèrent quelques types.

2. Typologie de la variation

Nous distinguons généralement quatre grands types de variations. La première (variation diachronique) a été introduite par Saussure (1968) et ne relève pas directement de la sociolinguistique. Les deux suivantes (diatopique et diastratique) ont été amenées par Flydal (1951) repris par Coseriu, qui a notamment ajouté la quatrième variation (diaphasique, 1966, 1973, 1988) et la cinquième variation diagénitique .La variation apparait à tous les niveaux de langue que ce soit : lexical, syntaxique, morphosyntaxique ou phonétique.

2.1.La variation diachronique

Selon le dictionnaire de Larousse (1994), nous définissons cette variation «caractères des faits linguistiques considérés de point de vue de leur évolution dans le temps ,succession de synchronies constituant l'histoire de telle ou telle langue ou bien l'évolution dans le temps des faits sociaux , économiques ». Moreau l'a définie comme « La variation diachronique est

Chapitre II : La variation sexolectale

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liée au temps ; elle permet de contraster les traits selon qu'ils sont perçus comme plus ou moins anciens ou récents. » (1997 : 284).

2.2.La variation diatopique

Cette variation a affaire à la position géographique des locuteurs comme a expliqué Moreau : « La variation diatopique joue sur l'axe géographique ; la différenciation d'une langue suivant les régions relève de cette variation. Pour désigner les usages qui en résultent, on parle de régiolectes, de topolectes ou de géolectes » ((Moreau, 1997 : 284).

Le facteur espace consiste à nous montrer que les locuteurs vivant sur le même territoire ne parlent pas, certes, de la même façon mais chaque région n'est qu'un porteur d'identité qui engendre les mêmes types d'effets.

2.3.La variation diastratique

Cette variation est tributaire de différentes classes sociales des locuteurs. Autrement dit, les locuteurs ont des usages différents en fonction de la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Cette différenciation donne naissance au concept de `' sociolecte `' qui est défini comme une variété de langue parlée par une communauté.

« La variation diastratique explique les différences entre les usages pratiquées par les diverses classes sociales. Il est question en ce cas de sociolectes » (Moreau, 1997 : 284).

2.4.La variation diaphasique

Cette variation est aussi nommée situationnelle ; c'est-à-dire une variation qui relève de la situation de communication dans laquelle les locuteurs se trouvent. Ce type de variation divise les locuteurs en plusieurs catégories en fonction des registres utilisés au sein de la même langue. Selon Moreau : «On parle de variation diaphasique lorsqu'on observe une différenciation des usages selon les situations de discours ; ainsi la production langagière est-elle influencée par le caractère plus ou moins formel du contexte d'énonciation et se coule-t-elle en des registres ou des styles différents» (1997 : 284).

2.5.La variation diagénétique

Nous considérons le sexe des locuteurs comme une réalité sociale que nous décrivons de manière objective. Ces locuteurs parlent différemment en fonction de leur nature

biologique. Nous signalons que les femmes ont une latitude d'usage moins étendue que les hommes. Elles ne peuvent pas exprimer leur colère publiquement au moyen des mots jurons à cause de leur statut social inférieur par rapport aux hommes et des jugements sociaux que nous leur avons attribués.

Comme nous avons délimité notre champ d'étude, nous avons opté pour étudier, dans cet espace de variation, la variation diagénique pour pouvoir observer et étudier les différents critères sur lesquels se manifeste une différenciation sociolinguistique dans le langage féminin et le langage masculin tout en mettant en évidence l'usage de la langue auprès des deux sexes.

3. La variation sexuelle ou sexolectale

Les situations de communication vise essentiellement le relation entre le sexe et le langage. A partir de ce point de vue, notre étude se rapporte sur les particularités langagières et leur relation avec le facteur du sexe que nous pouvons considérer comme une dimension sociale.

Ce facteur fait partie de l'organisation des sociétés. Il joue aussi un rôle très important dans les pratiques sociales et les échanges verbaux. Le sexe n'est qu'un paramètre parmi d'autres susceptibles d'expliquer exhaustivement les variations linguistiques. Par ailleurs, l'émergence de parler des hommes et celui des femmes sont tributaires de leurs différences biologiques qui expliquent que les hommes et les femmes parlent différemment. Alors, cette étude traite les différentes réflexions sur les interrogations relatives au facteur en question.

Ce travail s'inscrit dans le cadre sociolinguistique à caractère variationniste. La langue est un fait social comme l'a définie Meillet (1921 ). Elle change selon des facteurs extralinguistiques. Parmi ces facteurs, nous avons l'aspect sexuel des interlocuteurs qui est considéré comme un facteur majeur pouvant avoir une influence sur la langue. Dans cette dernière se manifeste le phénomène de la variation. Mais, pour mieux élucider l'impact de ce facteur sur la variation linguistique, nous avons opté pour nous baser sur des travaux effectués par quelques linguistes tels que: Yagullo (1978), Moreau (1998), Lakoff (1973), Labov(1973), Bailly, (1977), Ucciani (2012) et d'autres dont nous allons citer les noms lors de l'analyse.

Chapitre II : La variation sexolectale

Les différences linguistiques liées au sexe du locuteur sont récemment devenues l'objet d'étude de certains sociolinguistes. Des explorateurs et des savants ont remarqué que dans les sociétés primitives l'existence de parlers distincts entre les femmes et les hommes. Ces différences ont été, cependant, négligées par les anthropologues.

Les linguistes ont aussi considéré la différenciation sexuelle dans la langue comme un trait archaïque propre aux sociétés non-développées ; c'est-à-dire ces différences étaient une particularité inexistante dans leurs sociétés modernes comme elle a signalé marina Yaguello dans son livre « les mots et les femmes » : « Différenciations sexuelles dans la langue comme un trait archaïque destiné à disparaitre au fur et à mesure qui meurent ou s'occidentalisent les sociétés primitives »( Yaguello (1978 :17) cité par Christian Baylon : 1996)

De plus, les linguistes ont pris ces différenciations pour des phénomènes notoires qui ne méritent pas leur attention. Par conséquent, ces phénomènes ne seraient point leur objet d'étude de sorte qu'ils étaient relativement inactifs dans le champ de recherches sur la langue et le sexe.

Néanmoins, à la fin des années 1960, les linguistes ont pris des initiations pour s'intéresser aux recherches sur la langue et le sexe suite à l'émergence du mouvement féministe qui a poussé les linguistes à faire des investigations sociolinguistiques en élargissant leurs champs d'études en prenant en charge la dimension du sexe.

Lakoff (1973) a été la première qui a reconnu que la variation sexuelle a une influence sur la langue. Selon cet auteur, le langage féminin est hésitant raison pour laquelle son impuissance l'empêche de requérir un pouvoir sur l'homme dont la langue peut être un instrument de domination sur les femmes. De plus, les grammairiens ont constaté que le discours féminin diffère linguistiquement de celui des hommes. Cette différenciation linguistique entre hommes et femmes est étudiée dans le cadre concret de l'interaction verbale .Certains considèrent les femmes comme plus conservatrices car elles dénotent l'omission volontaire de ce qui pourrait être dit. En conséquence, elles sont moins créatives.

4. Le parler féminin et le parler masculin

Toutes les enquêtes sociolinguistiques menées aux Etats-Unis, en Angleterre, en Amérique du sud et en France ont pris en considération toutes les caractéristiques phonétiques et phonologiques du langage féminin et celles du langage masculin de

Chapitre II : La variation sexolectale

différentes classes sociales. Nous avons remarqué que les femmes utilisent dans leurs parlers des formes linguistiques normées et prestigieuses mieux que les hommes. Lakoff (1973 :17) admet que « le langage féminin existe de manière flagrante qui différencie clairement du langage des hommes ».

Selon les recherches sociolinguistiques, les femmes utilisent dans leurs parlers des formes normées car elles privilégient le parler standard tel que l'explique Labov : « Pour les variables sociolinguistiques stables, les hommes utilisent des formes non-standard plus fréquemment que les femmes. » (1973 :210).

De plus, dans notre société, le statut de la femme est pris pour un statut inférieur vu que les traditions et les coutumes obligent les femmes à être conservatrices, raison pour laquelle, dans une conversation mixte, elles se sentent moins valorisées que les hommes, toutefois , elles cherchent des expressions et des mots plus prestigieux elles se servent d'une langue plus normée.

Selon les avis fondés au moyen des études effectuées par les trois linguistes : Jespersen (1922), Key (1970) et Lakoff (1973), le parler féminin est plus raffiné et plus correct que le parler masculin. Alors, selon Key et Lakoff (cités par Nathalie Berger, 1973 :7) : « le comportement des femmes est moins assuré que celui des hommes et leur langage, plus poli, reflète cette incertitude »

Les différentes recherches dans le champ sociolinguistique ont bien élucidé la signification de certains critères attribués au langage des femmes. Il s'agit du raffinement, de la politesse, de l'incertitude, etc.

Quand nous déclarons que le parler des femmes est beaucoup raffiné, cela dit, nous voulons bien montrer que les femmes choisissent un lexique adéquat pour imposer leur présence face aux interlocuteurs hommes. Quant à l'usage des expressions de politesse n'est qu'une manière dont les femmes procèdent pour ne pas entrer en conflit avec les hommes .

4.1. Le raffinement

Jespersen, Lakoff et Key ont démontré à travers leurs recherches que le parler des femmes se caractérise par l'absence de mots grossiers et déjurons. Lakoff à son tour a étudié deux phrases identiques sur le plan de la syntaxe et du lexique. Les phrases étaient en anglais.

Chapitre II : La variation sexolectale

Chapitre II : La variation sexolectale

De cela, nous avons procédé à la traduction des exemples1 cités par Lakoff (1973) pour mieux expliciter le principe de raffinement.

- « Oh !chéri, tu as encore mis le beurre d'arachide dans le réfrigérateur » - « Merde, tu as encore mis le beurre d'arachide dans le réfrigérateur » :

Elle a attribué la première phrase au parler des femmes car « chéri » c'est une expression que la femme utilise en parlant avec son interlocuteur homme. Quant à la deuxième phrase, elle l'a attribuée au parler du masculin car « merde » est une expression répandue beaucoup plus chez les hommes.

Toujours, selon Key, Jespersen et Lakoff qui affirment que le parler des femmes se caractérise par l'absence deslots grossiers et déjurons Sur le plan lexical, pour exprimer leurs sentiments, les femmes choisissent réellement un lexique qui ne choque pas la pudeur de leurs partenaires. Cela dit, nous pouvons estimer que la femme se sent si faible devant un interlocuteur homme notamment cette faiblesse l'oblige à être conservatrice tout en faisant recours à l'euphémisme.

4.2.La correction D'après Yaguello :

« La grammaire prescriptive évoque toujours l'image de la vieille institutrice ou de la gouvernante revêche. Les femmes attacheraient plus d'importance à la correction du discours, à la norme .Elles ont même (d'après plusieurs enquêtes une tendance à l'hypercorrection, c'est -à-dire à l'assimilation excessive du modèle dominant. Elles emploient moins de formes stigmatisées et intériorisent davantage les formes prestigieuses emploient ». (1978 :20).

Les femmes, dans leur parler, veillent souvent à reconnaitre les énoncés plus corrects et insistent sur la bonne prononciation. A titre d'exemple, les femmes adoptent la prononciation standard du phonème /r/ par opposition aux hommes qui ont tendance à rouler le /r/.

1 Les exemples sont cités dans le livre « women's language »de Lakkof (1973) en langue anglaise et nous les avons traduits en français vu que notre recherche se fait en français.

Les femmes ont souvent tendance à idéaliser leur prononciation, autrement dit, elles font recours à la correction phonologique pour élever leur statut social qui est défini inférieur à celui des hommes dans la société. Aussi, comme les femmes occupent beaucoup plus des fonctions professionnelles largement publiques, elles sont censées recourir à une variété proche de la norme que les hommes qui sont moins exposés à la norme.

4.3.La politesse et l'incertitude

La politesse linguistique est une attitude par laquelle la locutrice donne à son interlocuteur la liberté d'exprimer sans lui imposer ses idées et sans stigmatiser ses opinions afin de ne pas entrer en conflit ouvert avec son partenaire. D'après Lakoff (1973) et Key(1970), les femmes sont plus polies que les hommes .Cette politesse se manifeste dans la formulation des ordres

- Ferme la porte (1)

- S'il te plait ! Ferme la porte. (2)

-Tu peux fermer la porte. (3)

- S'il te plait !tu peux fermer la porte. (4)

Ces deux linguistes ont bien déterminé les propriétaires de ces énoncés de sorte que les formulations 1 et 3 exprimant des ordres directes émanées de l'homme. Quant aux phrases 2 et 4 elles sont des phrases dites par des femmes parce que le degré de politesse dans ces formulations exprimant beaucoup plus une prière plutôt qu'un ordre. Cette manifestation de prière n'est qu'un signe de politesse provenant des femmes qui ont souvent tendance à employer davantage la prière car les femmes évitent éventuellement le langage affirmé de sorte qu'elle insiste sur l'affaiblissement de l'impératif.

Nous pouvons donc dire que la politesse des femmes se rapporte à leur incertitude. Lakoff a affirmé que les femmes font plus usage que les hommes de formes polies et super polies, de précaution oratoire et d'intensification. De plus, il est reconnu dans les champs sociolinguistiques que le langage féminin se caractérise par l'exagération pour exprimer un sentiment extrême afin de frapper les esprits des hommes. Elles utilisent dans leurs propos des adverbes d'intensité par exemple : « gravement, terriblement, effroyablement ». (Berger 1973:15)

Chapitre II : La variation sexolectale

Le parler des femmes est vu par les hommes comme un parler hésitant et inconsistant car elles veillent à contrôler leur parler devant eux pour ne pas être stigmatisées. Aussi, elles parlent de manière aléatoire à cause de la timidité qui les empêche de s'affirmer en toute liberté. En revanche, elles veulent se libérer du sentiment de domination masculine.

Jespersen (1922) a démontré que les phrases dites par les femmes sont souvent inachevées par ce qu'elles ne réfléchissent pas en parlant ; raison pour laquelle les mots leur échappent. Quant aux hommes, ils s'expriment publiquement et avec une grande ostentation ce qui explique leur statut de domination aux femmes comme elle a bien expliqué Yaguello (1978 : 9) : « la différenciation sexuelle apparait donc avant tout comme un fait d'ordre sociolinguistique qui se reflète dans la langue en tant que système sémiotique parmi d'autres. » (Cité par Baylon, 1996: 119).

5. Etude du para -linguistique

Les études sociolinguistiques ont met en évidence des phénomènes qui ont joué un rôle très important pour justifier la différenciation sexuelle. Il s'agit de la voix, le ton et le débit.

Les femmes, dans une conversation mixte, haussent leur voix par opposition aux hommes qui veillent à baisser la voix en présence des femmes. Néanmoins, la voix de la femme est prise pour un tabou. De ce fait, Morsly (2002) a bien dénoté dans ses écrits que dans les familles algériennes, il n'y a que la voix du père ou du mari qui manifestent haussement. En se référent à l'islam qui a aussi interdit la femme de hausser sa voix en présence de l'homme « la voix de la femme doit être couverte de même que toutes les parties du corps soumises dans les traditions islamiques à l'obligation du hidjab (voile) » (Morsly 2002 :9) .

La voix de la femme est un signe d'impureté. nous remarquons, cependant, que les femmes veulent hausser leur voix dans une conversation en présence des hommes pour imposer leurs opinions tout en souhaitant marquer leur présence pour attirer l'attention du sexe opposé et d'être libérées de l'autorité masculine car elles se sentent stigmatisées dans une situation de minoration.

En revanche, les femmes sont mal vues et mal jugées par les hommes à cause du volume sonore de leur voix tout en paraissant autoritaires. En conséquence, elles déplaisent

Chapitre II : La variation sexolectale

aux hommes. De plus, le ton des femmes est pris, selon les coutumes sociales, pour un signe d'autorité critiquons négativement leurs voix perçantes qui sont estimées désagréable surtout en comparaison avec la douceur émanée de la voix basse des hommes. Tout cela pour valoriser encore une fois les hommes par rapport aux femmes.

Par ailleurs, à l'instar de la voix basse des hommes, nous remarquons aussi que le débit de leur parole est plus lent que celui les femmes qui parlent avec un débit plus fort.

Nous pouvons signaler que la voix et la manière de parler sont une caractéristique biologique mais elles sont tributaires du poids social parce qu'elles suivent un certain symbole primitif et culturel. Par conséquent, un homme ne doit pas parler d'une voix fluette ni une femme d'une voix grave. Nous apprenons aux enfants, dès leur plus jeune âge, à intérioriser ces « stéréotypes culturels » et à parler en fonction de leur appartenance sexuelle car les locuteurs se réfèrent inconsciemment aux archétypes primitifs existant dans leur société, en revanche, nous apprenons donc aux garçons une prononciation moins nasale et aux filles une prononciation plus nasale.

6. Les stéréotypes dans le parler des deux sexes

Nous pouvons inférer que les pratiques langagières des hommes et des femmes ne sont que des stéréotypes émergés dans la société selon des coutumes et des traditions. Ceux peuvent être réels ou imaginaires.

6.1. La définition du concept du stéréotype

Nous tenons compte généralement que le stéréotype constitue une forme spécifique de verbalisation d'attitudes. Elle est le résultat d'un consentement des membres appartenant au même groupe social sur certains traits qui sont approuvés comme valides et discriminants pour décrire un autre dans sa différence. Le stéréotype se manifeste comme un élément de la structure des représentations ; c'est-à-dire les représentations inventées que les individus connaissent à priori sans aucun motif empirique ou rationnel tout en jugeant les individus en fonction de leur appartenance sexuelle ou sociale. Par conséquent les individus portent des jugements de valeurs en fonction de ces stéréotypes.

Les stéréotypes sociaux sont omniprésents de manière assez remarquable dans les études sociolinguistiques afin de mettre l'accent sur les rapports entre le sexe, la langue et la

Chapitre II : La variation sexolectale

communication. Notre société est construite sur la hiérarchisation des sexes qui établit une différence de valeur entre les hommes et les femmes car cette construction sociale a un lien avec la domination masculine

En outre, cette domination masculine fait naitre le phénomène de l'inégalité comme a montré Ucciani dans son article « La transmission des stéréotypes de sexe » : « Les stéréotypes renforcent donc les inégalités, et, inversement, les inégalités renforcent les stéréotypes » (2012:12-13).

Selon les études effectuées par les anthropologues qui ont approuvé d'une manière évidente que les caractères féminins et masculins se construisent différemment en fonction des sociétés les formes de communication sont différentes : « hommes et femmes utilisent un langage distinct dans toutes les situations, indépendamment du sexe de l'interlocuteur » (Yaguello 1978: 35). Nous pouvons donc définir les stéréotypes comme des catégories langagières qui mettent en évidence l'identité du sexe. Cette identité sexuelle forgée à partir des idées préconçues et rattachées à ce qui font traditionnellement le masculin et le féminin. Aussi, les grammairiens ont constaté que les femmes se distinguent linguistiquement des hommes dans la mesure où ces jugements s'appuient sur des arguments historiques.

Dans chaque société nous remarquons qu'il existe partout et toujours un sexe majeur et un sexe mineur, un sexe fort et un sexe faible. Il s'agit là « du langage de l'idéologie » (Ucciani, 2012:9). Les inégalités entre les hommes et les femmes résultent l'émergence de certains stéréotypes favorisant la distinction entre le parler féminin et celui masculin.

Les stéréotypes sont des préjugés pouvant être attribués à chaque locuteur selon son genre sexuel. Ils ont un caractère sémiotique. Cela dit, ce sont des préjugés relevés à travers l'observation du parler des femmes et celui des hommes. Ils sont aussi considérés comme des représentations dont l'interprétation est tributaire des coutumes sociales.

6.2.Les stéréotypes dans le parler masculin et féminin

Le parler masculin est orné de virilité ce qui nous permet d'admettre que les hommes utilisent de l'argot et des expressions détournées dans le cas où ils abordent des sujets à connotation sexuelle ou ironique. Cela dit, les hommes ont souvent tendance à se servir d'un style communicatif indirect et détourné notamment quand ils parlent des femmes tout en décrivant leurs corps ou leurs aventures avec elles. Ce leur permet d'avoir la possibilité

Chapitre II : La variation sexolectale

d'avoir un champ libre pour créer « un vocabulaire sexué » (Ucciani, 2008:7) propre à leur langage. Le discours des hommes est pris pour un discours logique, concis et traitant des sujets sérieux sauf que leur discours ayant une particularité exprimant la dominance.

Quant au parler féminin : il est moins naturel et plus maniéré que celui des hommes. Selon les études sociolinguistiques effectuées par Labov (1976) : « les femmes, ont tendance, dans les situations formelles et, donc, aussi sans doute les situations expérimentales à modifier leurs pratiques linguistiques en fonction des attentes dominantes » (Pillon 1987 :14).

Les femmes sont beaucoup plus douées que les hommes pour exprimer les manifestations émotionnelles ; raison pour laquelle leur discours est trop émotionnel : « L'intonation des femmes est chargée d'émotion, plus expressive que celle des hommes, plus « cool ».» (Ucciani, 2012 : 6).

De plus, les femmes ont une préférence raciale pour avoir un niveau de langue beaucoup plus correct comme a signalé Labov (1973) dans ses recherches par conséquent, les femmes surveillent leur langage et évitent les jurons parce qu'elles apparaissent plus conservatrices que les hommes. Le discours des femmes est, en outre, mieux articulé. Elles traitent des sujets triviaux portant sur le mariage, la cuisine, la mode vestimentaire en vogue, etc. Elles évitent, cependant, de parler des sujets tabous et d'aborder des sujets si abstraits car elles se sentent incapables.

Nous signalons que nombreux sont les sociolinguistes qui aperçoivent que les femmes sont plus bavardes. Entre autres, les femmes ont des stratégies de conversation en présence des hommes: « Les femmes sont connues comme bavardes, futiles, frivoles et indiscrètes » (Bailly, 2009 :35).

Comme il est connu, à priori, dans les sociétés que les hommes monopolisent la parole mais les femmes, dans certaines situations de communication, procèdent aussi à la coupure de la parole. Elles procèdent ainsi parce qu'elles n'ont pas un rôle dominant dans une conversation mixte et elles se sentent sous la domination masculine. En revanche, dans la plupart du temps, ce sont les hommes qui leur coupent fréquemment la parole : « Elles n'ont pas un rôle dominant dans la conversation, elles sont plus souvent interrompue que leurs partenaires masculins et choisissent moins fréquemment les sujets de conversation. » (Gadet, 2003 : 13).

Chapitre II : La variation sexolectale

Comme les femmes sont beaucoup conservatrices, elles ne se permettent pas d'avoir plus de créativité avec la langue. Elles évitent l'usage des mots tabous. En conséquence, elles veillent à se conformer à l'image de la féminité comme elles sont vues par leur entourage. Néanmoins, les hommes, leur discours est sérieux et caractérisé par l'utilisation d'un langage familier orné de l'argot ainsi qu'ils parlent avec assurance et une grande confiance comme a souligné Bailly: « Les hommes sont perçus comme plus froids, moins communicatifs, moins expressifs et plus discrets, plus sérieux, plus importants et moins bavards. » (2009 : 35).

7. Les particularités linguistiques des deux parlers

7.1.L'utilisation de la langue

Nous soulignons, au sein d'une même société, que les femmes et les hommes partagent une langue commune mais nous devons réellement parler de styles engendrant des discours différents. Par ailleurs, nombreux sont les chercheurs qui affirment qu'il y'ait une différenciation linguistique réelle entre les hommes et les femmes de sorte que cette réalité est liée aux différents domaines tels que : le domaine lexical, morphosyntaxique et phonétique.

7.1.a. Sur le plan lexical

A l'instar des mots utilisés dans le domaine linguistique de raffinement, de politesse et d'incertitude que nous avons déjà cités en haut, Jespersen , key et Lakoff affirment l'existence de différenciation lexicale portant sur des éléments lexicaux employés particulièrement par les femmes.

Les chercheurs ont signalé que les femmes utilisent des termes propres à elle. Le seuil qualitatif dans la sélection du lexique est plus élevé car elles utilisent certains lexiques par préférence, comme a expliqué Muller:

Ses tâches d'éducatrice, en effet, lui donnent conscience de servir de modèle linguistique à l'enfant qui doit s'insérer dans la communauté ; par ailleurs , son infériorité physique et le rôle , conditionnée par la maternité , qu'elle remplit dans la famille aux cotés de l'homme , lui valent une certaine retenue naturelle .Elle évite en particulier les mots vulgaires et obscènes et affiche plus de réticence à employer les mots « tabous » , les lexèmes « équivoques », les associations gênantes. (Muller (1985: 176), cité par Baylon, 1996: 119)

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À l'instar, du choix scrupuleux des mots, les femmes utilisent certains mots qui mettent en évidence une différenciation entre le discours masculin et leur discours tels que l'usage des adjectifs, des formes emphatiques et des diminutifs.

Selon lakoff (1973), le comportement linguistique des femmes est truffé des adjectifs d'admiration exprimant l'exagération telle que « adorable », « mignon », « délicieux ». Le parler des hommes est, cependant, rempli des adjectifs neutres, par exemple: « simple », « cool », « magnifique ». De plus, les femmes n'utilisent pas des mots jurons dans leur parler, elles veillent à contrôler leur lexique.

Les femmes ont tendance à employer des formes emphatiques dans la mesure où elles ont un gout d'augmenter excessivement la vérité parce qu'elles préfèrent l'usage des adjectifs d'extravagances.

A l'instar des caractéristiques suscitées du parler féminin, il existe un autre trait lexical qui engendre l'émergence du phénomène de différenciation. Il s'agit de diminutifs qui sont galvaudé dans le parler des femmes qu'à celui des hommes comme elle a bien affirmé Morsly (2002)

Dans les représentations des locuteurs les diminutifs sont considérés comme portant en eux une forte charge de féminité. Les hommes s'abstiennent à utiliser les adjectifs exprimant la diminution car à un certain âge, les jeunes garçons, lorsqu'ils veulent proclamer leur masculinité, refusent d'être appelés par un petit nom Cependant, les femmes préfèrent conserver leur « petit-nom » par lequel elles veulent être appelées.

Morsly (1997) a cité quelques adjectifs de diminution connus dans notre dialecte algérien. Elle explique que les femmes utilisent plus que les hommes les diminutifs tels que : «/fnidjel/ «petite tasse » ,/sRiwer/ «petitou« , /kwijes/ «petit verre« ; /tbisi/ «petite assiette«.

Nous expliquons que l'utilisation du diminutif est considérée comme une spécificité du parler féminin. Ce qui fait que l'emploi de ces diminutifs par des hommes est fortement stigmatisé. Nous pouvons déduire que le lexique des femmes est souvent moins précis que celui des hommes. Ces derniers savent toujours trouver « le mot juste ».

Chapitre II : La variation sexolectale

7.1.b. Sur le plan morphosyntaxique

Sur le plan morphosyntaxique, il est affirmé par des linguistes tels que Jespersen (1922) que les femmes interrompent leurs phrases. Or les hommes sont connus par la maitrise de la complexité syntaxique dans la mesure où ils forment des phrases assez longues. Nous pouvons inférer que cette prédilection des hommes pour une syntaxe plus complexe leur permet de concentrer le maximum d'informations et les communiquer dans un rapport logique. Néanmoins, les femmes s'empressent de parler de sorte que cet empressement les empêche de réfléchir et de peser leurs mots. Par conséquent elles se trouvent dans l'obligation de laisser leurs phrases inachevées. Les chercheurs ont remarqué que les femmes utilisent beaucoup plus des pronoms personnels, des adverbes d'intensité et de négations en comparaison avec les hommes qui préfèrent les pronoms impersonnels et les exclamations.

Comme les femmes apprennent plus tôt à parler elles sont connues par leur performance linguistique de sorte qu'elles font moins de fautes de grammaire. Par conséquent, elles articulent mieux que les hommes qui sont plus accoutumés d'être soumis à l'aphasie et au bégayement car les hommes se sentent assez valorisés que les femmes dans le cadre social.

7.1.c. Sur le plan phonétique

Straka a montré au moyen de ses enquêtes menées à Strasbourg que « les femmes articulent plus rapidement que les hommes, nécessitent moins de temps pour la même phrase ». (Straka 1952 :335), cité par Baylon, 1996: 118). De ce fait, le débit de la parole chez les locutrices est plus rapide et conditionné par la capacité respiratoire de la moindre combinée avec une énergie articulatoire plus faible. Ce qui entraine parallèlement l'affaiblissement des occlusives:/p/, /t/, /d/, /k/, /b/, /g/.

Dans les études sur la variation phonétique, le sexe du locuteur est émergé comme étant l'un des facteurs les plus importants dans le cadre social dans la mesure où il a un effet hétérogène sur les variables qui représentent un changement dans le son. Labov (1976) met en valeur les caractéristiques sociales de la voix et ses variations en déclarant que les variables linguistiques jouent un rôle majeur dans les changements phonétiques. De ce fait, les

Chapitre II : La variation sexolectale

différences phonétiques selon le sexe dépendent des conséquences acoustiques et perspectives de différentes dimensions articulatoires.

Cela dit, ces variations se sont émergées à cause des caractéristiques anatomiques des deux sexes. Par conséquent, les hommes et les femmes n'ont pas la même prononciation de quelques consones telles que (/r/, /t/, /d/) ainsi que certaines voyelles. Nous pouvons donc dire que la prononciation joue le rôle d'identification entre les personnes. Nous allons déduire que la correction phonologique serait donc pour les femmes un moyen pour consolider2 leur statut social en général inférieur à celui des hommes. Par conséquent, la correction phonétique et grammaticale est l'apanage des femmes.

7.2.Le choix de langue

Nous pouvons affirmer sans nul doute qu'il y ait des disparités entre le parler des femmes et celui des hommes dans leurs pratiques langagières. Il nous restera à découvrir si cette différence d'usage d'après le sexe du locuteur apparaît aussi au niveau du choix de langue et plus précisément dans la pratique de l'alternance codique. Pour cela, nous nous devons nécessairement de faire un rappel sur cette notion d'alternance codique avant de voir les possibles interactions entre l'appartenance sexuelle des locuteurs et leur usage de l'alternance codique.

7.2.a. L'alternance codique

La situation linguistique de l'Algérie peut être qualifiée de plurilingue à cause de la coexistence de plusieurs langues de statuts différents. Nous avons d'une part, ce que le discours officiel a tendance à nommer, la langue nationale (l'arabe classique) et les langues étrangères (le français principalement) ; et d'autre part, les langues maternelles : le tamazight et l'arabe dialectal.

Au sein de ces langues, de nombreuses variations linguistiques prédominent, elles sont généralement tributaires de la région, de normes sociales et culturelles. En effet, d'une région d'Algérie à une autre, d'un individu à un autre, le parler varie selon les usages, les usagers et la situation de l'énonciation.

2 Ce mot est cité par Trudgill (1997 :185)

Chapitre II : La variation sexolectale

Face à cette diversité linguistique, de nombreux phénomènes sont émergés sous l'effet des contacts des langues tels que l'emprunt, l'interférence et l'alternance codique. Les sociolinguistiques pensent aujourd'hui que le code switching désigne un changement ou une alternance de langues ou variétés de langues dans un discours ou dans une conversation.

Nous ne pouvons pas aborder le phénomène de l'alternance codique sans parler des notions de contact des langues et de bilinguisme. Le premier chercheur à utiliser le terme de contact des langues est Weinreich (1953). Selon lui ce concept inclut toute situation où la présence de deux langues influe sur le comportement langagier d'un individu. Puisque le contact des langues a d'abord eu lieu chez l'individu, Weinreich (1953) définit le bilinguisme comme la pratique de l'individu qui emploi alternativement deux langues. Mais depuis, il y a eu beaucoup de fluctuation dans les définitions du bilinguisme allant d'un pôle minimal de compétence vers un pôle maximal.

D'une part, une tendance qui considère comme bilingue seulement les personnes qui ont une maîtrise totale et parfaite des deux langues ; et d'autre part, une autre tendance entreprend des personnes bilingues ceux qui n'ont qu'une connaissance passive de la deuxième langue ou possèdent une compétence minimale dans l'une des quatre compétences linguistiques.

Nous cogitons à adopter la définition du bilinguisme, pour les besoins de notre étude, donnée par Morsly « Est bilingue tout individu qui est en mesure de comprendre et de s'exprimer dans deux langues ». (Morsly, 1995: 10).

Le phénomène manifesté du contact des langues est le « parler bilingue » c'est-à-dire l'usage simultané de deux codes ou deux langues par le locuteur. Dans le parler bilingue, les énoncés sont fécondés par de maintes marques favorisant l'activation simultanée des deux systèmes linguistiques. Ces marques apparaissent sous les impressions transcodiques existant dans le parler des locuteurs sont : l'emprunt, l'interférence et l'alternance codique appelée aussi "code-switching".

L'emprunt est défini comme un processus par lequel « un élément d'une langue est intégré au système linguistique d'une autre langue » (Hamers & Blanc, 1983: 452). Les segments empruntés sont souvent limités au lexique et peuvent être un morphème, un mot et même toute une expression.

Chapitre II : La variation sexolectale

Pendant le processus d'emprunt, le segment emprunté s'adapte à la phonologie et la morphologie de la langue d'accueil. Il y a deux sortes d'emprunt en fonction du degré d'intégration. L'emprunt intégré qui se situe au niveau de l'usage d'une communauté toute entière et se fait spontanément par les locuteurs comme : « week-end, bay-bay , Ok », par contre l'emprunt qui est propre à un individu est un phénomène fait de manière consciente et volontaire :exemple «npiqueniqui3 sur facebook » pour dire : je fais une recherche sur facebook).

7.2.b. L'interférence

C'est l'introduction dans le parler du bilingue des formes linguistiques appartenant à un système différent de celui du système cible. Ce transfert est individuel et se fait de manière inconsciente. L'interférence peut être d'ordre phonétique, lexical, syntaxique, et elle peut même apparaître au niveau de l'orthographe.

Nous pouvons donc dire que, selon les constatations dans le domaine linguistique, les femmes ont souvent tendance à recourir à l'alternance codique dans leur parler plus que les hommes. En effet, le français est plus facilement utilisé par les femmes qui voient en lui le moyen à la fois de contourner les tabous et d'être à la mode. Nous pouvons tirer comme résultat que les femmes emploient l'alternance codique avec plus de fréquence que les hommes, en revanche, nous pouvons admettre qu'il y a des différenciations dans la pratique de l'alternance codique basées sur le sexe du locuteur.

7.3.La conformité linguistique

Nous avons constaté, d'après les études sociolinguistiques notamment les études laboviennes (1972) que les femmes sont beaucoup plus disposées à l'adoption d'une langue standard et à la conformité linguistique.

Toutes les recherches sociolinguistiques menées aux États-Unis, en Angleterre, en Amérique du sud, en France, ont approuvé la vraisemblance de ce constat. Ces sociolinguistes ont ajouté que les femmes, dans les situations formelles, sont beaucoup plus susceptibles au respect de la norme de prestige linguistique que les hommes. Comme les femmes sont engagées dans la vie sociale et jouent un rôle public très crucial, elles se trouvent dans

3 Cet exemple est tiré de notre corpus. Nous allons en revenir lors de l'analyse dans le chapitre IV.

Chapitre II : La variation sexolectale

l'obligation d'avoir une grande sensibilité à essayer de se passer de la domination masculine en utilisant une langue normée.

Par conséquent, nous avons attribué aux femmes la qualité de « pruderie linguistique »4 suite aux travaux effectués par Labov (1972) qui a affirmé que les femmes s'attachent à la norme et à la correction du langage beaucoup plus que les hommes .Par ailleurs, les femmes doivent s'en tenir à la norme et parler avec un accent agréable à entendre alors que pour les hommes tout leur est permis à cause de leur domination masculine qui prime dans notre société. Ce qui leur permet de parler avec la façon qui leur plait sans d'être stigmatisés.

8. Un aperçu sur les modes et les thèmes du discours des femmes et des hommes Le discours sert à transmettre des informations et il est pourvu d'une occupation selon des modes provenant d'une codification sociale. Nous signalons que, selon les études sociolinguistiques, les hommes et les femmes ont des modes de discours différents à cause de l' hiérarchie qui induit la division sociale des rôles entre les hommes et les femmes. Nous pouvons noter que cette hétérogénéité au sein des modes de discours provoque l'émergence de la différenciation linguistique sexuelle.

Le mode du discours des femmes est marqué par le maniement du bavardage de sorte qu'elles utilisent dans leurs discours des registres en fonction des thèmes traités dans un contexte public ou privé. Aussi, nous avons remarqué sur le terrain social que les femmes parlent assez souvent dans leur discours du mariage, de la cuisine, de la mode vestimentaire et surtout elles maitrisent le colportage. Par conséquent, nous déduisons que le parler des femmes est considéré comme un parler futile et stérile quant au parler des hommes est pris pour un parler sérieux et fonctionnel.

En effet, les hommes ont des modes de discours assez particuliers qui dépendent de leur domination sociale par rapport aux femmes. Cela dit, ils abordent des thèmes racontant les actions célèbres des héros dans des contextes différents selon le domaine que ce soit religieux, sportif ou politique. De plus, le discours des hommes est orné de jeu de mots fondé sur l'homonymie leur permettant d'être discrets.

4 Terme utilisé par LAKOFF (1973)

Chapitre II : La variation sexolectale

9. Les différences de pratiques dans l'échange verbal

Nous constatons que, dans un échange verbal entre des interlocuteurs hétérogènes, il existe certaines caractéristiques qui marquent la différenciation linguistique vue que Les femmes et les hommes ont des rôles sociaux différents. Par ailleurs, l'échange verbal entre les femmes et les hommes est caractérisé par des tours de parole successivement ordonnés. En effet, chaque interlocuteur veut exposer son opinion à l'autre. Ce qui engendre la manifestation de l'interruption qui enfreint les règles de conversation. Ce caractère est l'apanage des hommes à cause de son poids social qui lui a accordé une certaine dominance sur les femmes.

En revanche, les hommes sont les détenteurs du pouvoir. Comme les femmes veulent maintenir leurs rôles dans une conversation mixte, elles tentent d'achever leurs propos en même temps que leurs interlocuteurs. Nous avons constaté que les hommes monopolisent beaucoup plus la parole afin d'exercer leur dominance. De ce fait, les femmes dissimilent leur soumission par le haussement de la voix et le bavardage exagéré à cause de la timidité excessive. Yaguello a affirmé que « Le contrôle de la parole est lié au pouvoir » (2002 :62). Ce qui explique l'oppression des hommes sur les femmes auxquelles ils reprochent fréquemment de ne pas avoir les bonnes habiletés de parler de sérieux domaines et de ne pas pouvoir avoir la possibilité de les comprendre.

Par ailleurs, le fonctionnement des pratiques langagières dans des échanges verbaux

entre les hommes et les hommes est sous l'influence de certains phénomènes. Ces derniers font naitre des formes de comportements

I,

al

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

1. L'enquête par questionnaire : Analyse des données recueillies

Si nous comparons les résultats obtenus en fonction des réponses des femmes et celles des hommes interrogés, nous pouvons noter qu'il y'a des écarts significatifs concernant les caractéristiques du parler féminin et du parler masculin.

De ce fait, nous schématisons les résultats obtenus à travers les réponses des enquêtés sous forme de secteurs .Nous avons donc attribué deux couleurs différentes à leurs réponses. La couleur rouge représente la réponse négative et le bleu indique la réponse affirmative selon le sexe.

La question 01 : « y'a-t-il des marques de différenciation dans le parler des femmes et dans celui des hommes ? »

Nous avons obtenu des résultats représentés sous forme de secteurs. Nous remarquons que 100% du nombre total des femmes ont déclaré nettement l'existence de la différenciation dans le parler des deux sexes, or, 10% des hommes ont vu qu'il n'existe pas des variations linguistiques chez les deux sexes.

10%

homme

oui non

90%

femme

oui non

100%

0%

37

Fig.1 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° : 1) (Voir infra, tableau n°1 : annexe 3)

La question 02 : « Qui parmi les deux sexes alterne t-il deux langues dans son parler ?

Nous pouvons signaler suivant les résultats obtenus que les enquêtés avaient des avis différents de manière que 80% des femmes et 90% des hommes interrogés ont déclaré que les femmes ont souvent tendance à faire appel à l'alternance codique quand au 10% des hommes et 20% des femmes ont souligné que les hommes font aussi appel à l'alternance

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

38

codique , cela dit, Nous pouvons dire qu'il existe manifestement une relation entre le sexe des locuteurs et leurs emplois de l'alternance codique. Nous allons donc analyser ultérieurement des séquences tirées de notre corpus pour vérifier l'information que les femmes emploient l'alternance codique dans leur parler avec plus de fréquence que les hommes.

10%

femme homme

homme

90%

20%

femme

femme homme

80%

Fig.2 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°: 2) (Voir infra, tableau n°2 : annexe 3)

La question 03 : « Est-ce-que la langue utilisée par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée par les hommes selon des critères linguistiques ?

Si oui la différenciation apparait :

a. Au niveau de la modification phonétique.

b. Au niveau morphosyntaxique.

c. Au niveau Lexical

Nous remarquons que, selon les histogrammes, la majorité des enquêtés du genre féminin ont déclaré que le parler des femmes n'a pas les mêmes traits linguistiques que celui des hommes de sorte que 100% des femmes et 90% des hommes ont affirmé ce constat, or 10% des hommes remarquent qu'il n'existe pas des critères linguistiques permettant de détecter une différenciation dans le parler des deux sexes.

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

femme

homme

oui non

100%

0%

oui non

10%

90%

39

Fig.3 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°: 3)
(Voir infra, tableau n°3 : annexe 3)

a-. Au niveau de la modification phonétique.

30% des femmes et 70% des hommes ont affirmé que la langue utilisée par les deux sexes est différente car le phénomène phonétique est un critère assez important pour entrainer la manifestation de la différenciation ; à titre d'exemple , les hommes ont souvent tendance à rouler le /r/ par contre, Les femmes le prononcent correctement, aussi, il y'a des femmes qui prononcent le phonème /d/=/3/ par prestige ou par vanité par exemple, elles prononcent le mot1 : "différence":/3iferâs/ ,

au niveau de la modification phonétique

Femmes

3

Hommes

7

Tableau 03 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°3a)

(Voir infra, tableau n°3.a : annexe 3)

1 Cet exemple est tiré de l'enregistrement de la conversation féminine, nous revenons sur ce phénomène lors de l'analyse.

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

40

b\. Au niveau morphosyntaxique.

Le critère a été bien pris en valeur car il marque clairement une preuve primordiale de variation entre les parlers des deux sexes, dans la mesure où 30% des femmes et 20% des hommes ont affirmé que les hommes et les femmes ne formulent pas les mêmes types de phases. Nous avons une idée que les femmes ont une certaine sensibilité à contrôler leur langage parce qu'elles sont linguistiquement compétentes par rapport aux les hommes comme elle a affirmé Gadet « women are linguistically Superior men are siciolinguistically incompetent»2 (citée par Chambers 1992 : 199).

Les hommes sont connues par la complexité syntaxique alors que les femmes interrompent leurs phases à mi-chemin en cherchant à embellir leurs propos. Comme il a déclaré Holmes (1995)3: "liée à la nécessité pour les femmes de s'adapter à un nombre plus grand de marchés linguistiques que les hommes".

En effet, 70% des femmes et 80% des hommes voient que le parler des deux sexes ont les mêmes caractéristique morphosyntaxiques, néanmoins, nous notons que les femmes utilisent des phrases grammaticalement correctes dans leur discours contrairement aux hommes, cela dit, les compétences linguistiques des femmes entrainent une bonne malléabilité de la langue que chez les hommes. . « Cette compétence qui engendre une plus grande malléabilité face à la base linguistique, et donc, une capacité accommodative plus développée » (Moise 2002 :56)

Nous pouvons déduire que les femmes veillent fréquemment à s'intégrer dans la société en procédant à manier la langue de manière correcte .A partir de ce point de vue, nous signalons que les femmes seraient plus sensibles à la variation.

 

Au niveau

morphosyntaxique

Femmes

3

Hommes

2

Tableau 04 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°3.b)

(Voir infra, tableau n°3.b: annexe 3)

2 Gadet Françoise(2007), la variation sociale en français.

3 -tiré d'un ouvrage de Jean-Marc Daweale ,2001 :8

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

c/ Au niveau Lexical

Nous notons que 10% des femmes et 10% des hommes affirment que la différenciation apparait aussi sur le plan lexical .Le choix des mots diffère chez les deux sexes car les hommes ont la possibilité de se servir de différents lexiques. Comme elles sont conservatrices ne se permettent pas de se servir d'un lexique exprimant le tabou, par conséquent, elles utilisent l'euphémisme à la place de l'insulte, du langage impoli et ignominieux.

Les hommes utilisent aussi des mots codifiées, autrement dit, ils sont libre d'user du langage comme bon leur semble. Ainsi que Lakoff(1973) et Jespen(1922) soulignent que le parler des femmes se caractérise par l'absence de mots grossiers et déjurons.

 

Au niveau lexical

Femmes Hommes

1

1

Tableau 05 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°3.c)

(Voir infra, tableau n°3.c : annexe 3)

La question 04 : « Qui parmi les deux sexes utilise-t-il une langue normée?

Selon les données collectées à travers les avis des hommes et des femmes, nous avons remarqué que 60% des femmes et 60% des hommes affirment que les femmes ont tendance à utiliser une langue normée que les hommes, ce phénomène de norme influe le parler des deux sexes raison pour laquelle Labov (1972) affirme cette proposition de sorte qu'elles adoptent les variantes linguistiques stables et standard à cause de leur statut soit disant inférieur à celui de l'homme, en revanche, elles cherchent à travers l'usage de ce langage et leurs ambitions sociales à marquer leurs présence de manière à produire des variations normées.

Labov (1972) a fait une constatation que les hommes choisissent les variantes stigmatisées dans leurs parlers alors que les femmes préfèrent davantage la norme standard.

En effet, 40% des hommes et, 40% des femmes affirment que les hommes utilisent aussi une langue normée, cependant cette remarque n'est pas conforme aux statistiques générales basées sur des interviews et des théories sociolinguistiques, notamment, les femmes sont sensibles aux formes linguistiques si prestigieuses .Selon Labov 1975 « les femmes sont

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

42

plus sensibles que les hommes à produire un discours surveillé dans le but de ne pas être critiquées et jugées comme étant une plus forte conscience de la norme que le hommes" .4

40%

femme o~homme

homme

60%

40%

femme

femme homme

60%

Fig :4 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° :4) (Voir infra, tableau n°4 : annexe 3)

La question 05 : « Est-ce-que les femmes se surveillent-elles dans une conversation mixte ou en présence des hommes?

a. Par timidité.

b. pour se montrer moins bavardes.

c. par prestige.

Selon les résultats obtenus, nous remarquons que la majorité des hommes et des femmes interrogés constatent que les femmes se surveillent lorsqu'elles entrent dans une conversation avec les hommes de sorte que 80% des femmes et 100% des hommes affirment cette hypothèse. Néanmoins, 0% des hommes et 20% des femmes voient que les femmes ne se surveillent pas lorsqu'elles parlent en présence des hommes. Les femmes se surveillent davantage dans une conversation mixte dans le but d'avoir accès à un statut supérieur car les femmes sont considérées comme un être inférieur à cause des coutumes et des traditions sociales.

4 Cette citation est tirée d'un livre de Jean-Marc Dewaele, (2001) La langue française au féminin , Paris, L'Harmattan, p : 123.

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

homme

oui non

100%

0%

20%

femme

oui non

80%

43

Fig.5. : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n °:5) (Voir infra, tableau n°5 : annexe 3)

La majorité des hommes et des femmes ont affirmé la vraisemblance de cette surveillance. En effet, certains des enquêtés l'ont attribuée au phénomène de la timidité de sorte que 50% des femmes et 30% des hommes déclarent que les femmes sont trop timides dans une conversation hétérogène. Elles sont trop conservatrices à cause des coutumes et des traditions sociales.

 

Par timidité(a)

Femmes

5

Hommes

3

Tableau 06 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°5a) (Voir infra, tableau n°5.a : annexe 3)

Par ailleurs ,10% des femmes et 10% des hommes ont souligné que les femmes ne veulent point se montrer bavardes devant les hommes pour qu'elles ne soient pas mal vues.

Pour se monter moins bravades(b)

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

Femmes

 

1

Hommes

1

Tableau 07 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°5.b) (Voir infra, tableau n°5.b : annexe 3)

En effet, 60% des hommes et 40% des femmes voient que les femmes ont un caractère prestigieux qui les pousse à se surveiller pour ne pas être stigmatisées. De ce fait, elles se mettent dans une situation de surveillance car elles cherchent à améliorer linguistiquement leur position sociale en se servent d'un langage plus prestigieux. Néanmoins, 60% des femmes et 40% des hommes voient que les femmes parlent sans se surveiller en présence des hommes. Cela dit, elles s'expriment en toute liberté.

 

Par prestige (c)

Femmes

4

Hommes

6

Tableau 08: tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question 5c)

(Voir infra, tableau n°5.c : annexe 3)

La question 06 : « Qui utilise beaucoup plus l'expression gestuelle dans son discours?

D'après les statistiques obtenues à travers notre enquête, nous avons remarqué que 80% des femmes et 90% des hommes constatent que les femmes utilisent beaucoup plus l'expression gestuelle que les hommes. Mais, 20% des femmes et 10% des hommes ont noté que certains hommes utilisent aussi l'expression gestuelle en parlant.

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

~~mme

~~ ~ homme

20%

femmes

80%

hommes

~~ ~~mme ~ homme

10%

90%

4%

Fig.6 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° : 6)
(Voir infra, tableau n°6 : annexe 3)

Selon l'avis majoritaire, nous avons déduit que les femmes se servent de l'expression gestuelle non-verbale pour expliquer davantage car elles ont souvent tendance à se justifier plus que les hommes. Elles n'ont pas aussi de confiance en soi. Comme les hommes sont calmes et ils ont la capacité d'inspirer laconiquement une idée aux femmes, ils peuvent se passer de al gestualité.

La question 07 « Qui selon vous le sexe qui crée le plus de nouveaux mots dans son parler ?

Nous avons remarqué que 80% des femmes et 100% des hommes ont déclaré que les hommes ont cette faculté de créativité lexicale parce qu'ils créent de nouveaux mots en procédant à l'emprunt à divers langues, tel que l'emprunt du français à l'arabe.

On peut dire que les hommes sont plus créatifs que les femmes. Ce qui explique les résultats obtenus à travers la question trois (3.c)5, le lexique utilisé par les hommes diffère de celui utilisé par les femmes.

% « Est-ce-que la langue utilisée par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée par les hommes selon des critères linguistiques ? Sur le plan lexical.

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

20%

femmes

80%

hommes

100%

46

Fig.07 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n °: 7)

(Voir infra, tableau n°7 : annexe 3)

La question 08 : « Dans une conversation mixte qui monopolise beaucoup plus la parole?

Selon les avis collectés, nous pouvons à admettre que les hommes monopolisent beaucoup plus la parole que les femmes de sorte que 100% des hommes et 80% des femmes interrogés ont renforcé cette hypothèse. Cela dit, dans une conversation mixte, les hommes interrompent les femmes sans qu'elles protestent contre cette interruption. Cette monopolisation est une marque de soumission des femmes et un signe d'autorité dans la mesure où les hommes ont ce désir de domination sur les femmes. Selon Edelski (1981 :125) « Les hommes prennent davantage la parole dans une discussion formelle alors que les femmes dominent des discussions informelles ».

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

hommes

100%

0%

femmes

20%

80%

47

Fig 8 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n°: 8) (Voir infra, tableau n°8: annexe 3)

Selon Holmes (1997), les femmes cherchaient davantage à créer des liens de solidarité. Raison pour laquelle, elles interviennent moins dans des situations formelles et se cèdent ainsi à monopolisation des hommes car elles éprouvent un sentiment manifesté par statut social subordonné à celui des hommes.

La question 9 : « Les particularités et les caractéristiques linguistique dans le parler des deux sexes?

Réside dans :

a) Le langage détourné

b) Le ton de la voix. !

c) L'usage des expressions de politesse.

Les résultats de la question n : 16 ont affirmé qu'il y'ait une différenciation linguistique dans le parler des deux sexes. Nous pouvons donc dire que cette variation est tributaire des traits et des caractéristiques linguistiques. A partir de ce point, nous avons opté pour étudier ces caractéristiques :

6 « Y'a-t-il des marques de différenciation dans le parler des femmes et dans celui des hommes ? »

a) Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

Le langage détourné

Nous notons que 30% des hommes et 10% des femmes ont déclaré que le langage détourné est l'apanage des hommes de sorte que ce langage est une caractéristique cruciale et omniprésente dans le parler masculin. De ce fait, le langage masculin est truffé des mots détournés. Les hommes sont connus par le maniement de la langue détourné. Selon Jespersen (1922), l'utilisation des expressions détournées notamment à connotation sexuelle par les hommes est considérée comme un reflet de leur nature mâle. Donc, c'est une manière de mettre en valeur leur virilité et leur domination. En conséquence, les hommes parlent entre eux un langage codifié7.

 

Le langage détourné (a)

femmes

1

hommes

3

 

Tableau 09 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question°:9.a)

(Voir infra, tableau n°9.a : annexe 3)

b) Le ton de la voix

30% des femmes et 20% des hommes ont soutenu l'idée selon laquelle le ton de la voix des femmes diffère de celui des hommes. C'est une remarque visant une ségrégation sexuelle. Néanmoins, la modulation de l'intonation chez les femmes est un signe désignant leur soumission.

Cette différenciation est due au premier lieu à la nature intrinsèque des appareils phonatoires de chaque sexe. Nous constatons que les femmes ont une voix assez perchée contrairement à la voix basse et grave des hommes.

 

Le ton de la voix(b)

femmes

3

hommes

2

Tableau 10 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° :9.b) (Voir infra, tableau n°9.b : annexe 3)

7 Nous revenons sur ce point dans l'analyse des enregistrements.

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

c) L'usage des expressions de politesse

Sur le plan de l'usage des expressions de politesse, les statistiques recueillies montrent que les femmes utilisent des expressions de politesse beaucoup plus que les hommes ; de manière que 60% des femmes et 50% des hommes ont affirmé cette réalité. De plus, LAKOFF (1973) a assuré fermement cette particularité plausible qui caractérise le parler des femmes. Autrement dit, la politesse linguistique se manifeste clairement comme une attitude par laquelle les locatrices laissent à leurs interlocuteurs la liberté de décision. Elles ne leur imposent ni leur autorité, ni leurs droits, ni leurs exigences car les femmes évitent les conflits raison pour laquelle elles apparaissent plus polies que les hommes. A ce propos, Lakoff avance que : « Les femmes font plus usage que les hommes de formes polies et super ploies, de précaution oratoire et indentification » (1973 : 53).

Nous pouvons souligner que les conditions sociales font mouvoir la politesse sur les femmes. Ce qui explique que les femmes se trouvent dans l'obligation de parler de façon révérencieuse avec les hommes.

Lakoff (1973) a souligné que la politesse des femmes se manifeste dans la formulation des ordres, comme a signalé Yaguello (1978) « l'incapacité de s'affirmer, de dire ouvertement ce que l'on pense, de réclamer son dû, de donner des ordres ». (Cité par Lakoff (1975:28)).

L'usage de l'expression

politesse(c)

femmes hommes

6

5

Tableau 11 : tableau représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° :9.c)

(Voir infra, tableau n°9.c : annexe 3)

La question 10 : « Qui utilise mieux le français en Algérie ? »

A partir des résultats obtenus au moyen de notre enquête, nous soutenons nettement que les femmes pratiquent convenablement la langue française beaucoup plus que les hommes. Si bien que 90% des femmes et 60% des hommes ont tiré conclusion que ce constat est vrai .D'après les études sociolinguistiques, nous avons déduit que les femmes ont une grande habileté à apprendre les langues étrangères notamment la langue française. Par contre,

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

50

40% des hommes et 10% des femmes ont déclaré qu'il y'a aussi des hommes qui maitrisent le français en Algérie.

40%

hommes

60%

femmes

10%

90%

Fig10 : Graphe représentatif des résultats de notre enquête (réponses à la question n° :10) (Voir infra, tableau n°10 : annexe 3)

Chapitre III : Analyse et traitement des données de l'enquête par questionnaire

2. Synthèse de l'analyse du questionnaire

Le questionnaire a été pris pour un outil d'enquête consistant à expliquer notre problématique.

A travers les réponses des enquêtés, nous constatons que le langage féminin, contrairement au langage masculin se caractérises par : l'accent prestigieux, la pauvreté lexicale, le respect des normes morphosyntaxique et le recours à l'alternance codique. Les femmes parlent couramment la langue française mieux que les hommes .Ces derniers ne s'intéressent pas beaucoup à la norme.

A cet effet, les enquêtés ont montré au moyen de leurs réponses que l'usage et le choix de la langue jouent un rôle crucial qui contribue à l'émergence de la différenciation dans les pratiques langagières des deux sexes. Comme la majorité des enquêtés ont signalé que la différenciation linguistique entre les hommes et les femmes est omniprésente dans la société, nous pouvons déduire, à partir des statistiques recensées de l'analyse du questionnaire qu'il existe une disparité inéluctable entre la parler féminin et masculin. Cette hétérogénéité linguistique est due à plusieurs préjugés sociaux et aux différents niveaux linguistiques qui favorisent la manifestation de la différenciation sexuelle.

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

1. L'enquête par enregistrement

1.1. La méthodologie

Notre recherche s'intéresse aux pratiques linguistiques des étudiants et des étudiantes de l'université de Hassiba Ben Bouâli pôle d'Oulèd Farès de différentes filières. Il s'agit des personnes enregistrées.

1.2. Présentation et recueil du corpus

Nous avons opté pour faire que trois enregistrements portant sur le parler des hommes et des femmes dans différentes conversations. Dans notre partie pratique, nous allons sélectionner des séquences à partir desquelles nous analysons des phénomènes linguistiques et des préjugés sociaux.

De ce fait, nous ciblons, dans notre corpus, l'étude de la variabilité des productions langagières réalisées par les hommes et les femmes dans le but d'identifier les traits exprimant la différenciation linguistique entre le parler des femmes et celui des hommes. Selon Katja, le corpus est « la description de la variabilité des productions langagières telle qu'elle est proposée par des sociolinguistiques variationniste s'appuie sur l'indentification d'un trait structural qui donne lieu à des réalisations multiples, conditionnées par des facteurs internes et/ou externes que l'on cherche à déterminer dans un corpus ». (2002 : 77)

Nous avons rencontré un seul problème, il s'agit du choix des conversations qui assurent la vérification de nos hypothèses. Raison pour laquelle nous avons fait des efforts pour nous intégrer dans les groupes sélectionnés afin d'enregistrer les conversations adéquates. En effet, l'enregistrement concernant la conversation masculine a été fait par le biais d'un informateur que nous avons chargé pour enregistrer la conversation.

Dans cette enquête sociolinguistique se pose le problème de transcription car l'enregistrement contient un mélange de code. Il y existe l'usage de plus d'une langue et il a apparu des propos inaudibles de sorte que leur transcription a été faite difficilement.

Les conversations enregistrées sont constituées des interruptions et des bruits .Le texte conversationnel appartenant à un groupe féminin est marqué par des rires. Nous avons recueilli ces supports en énoncés oraux. Nous avons donc pensé à faire une étude empirique sur le parler des étudiants(es) par ce que nous somme aussi étudiante fréquentant la même université, ce qui nous permet de faciliter la collection des données dont nous avons besoin dans la réalisation de notre enquête.

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

De ce fait, nous avons collecté un échantillon de parlers des femmes et ceux des hommes étant considérés comme une référence. La constitution du corpus fait appel à une étape très importante, il s'agit de la transcription orthographique des contenus conversationnels.

2. Analyse du corpus

Cette partie est centrée sur l'analyse de quelques caractéristiques des pratiques langagières des locuteurs et des locutrices en relation avec les différents stéréotypes attribués à chaque sexe.

Dans notre analyse, nous dévoilons l'ensemble des phénomènes servant à détecter les marques qui caractérisent les pratiques langagières des femmes et des hommes dans différentes conversations que ce soit mixte ou intimes.

Pour des raisons méthodologiques, nous allons classer le corpus par ordre chronologique des enregistrements que nous nommons respectivement :

E1 (conversation mixte), E2 (conversation masculine), E3 (conversation féminine).

LH1, LH2 ce sont des abréviations attribuées aux locuteurs et LF1, LF2, LF3, LF4 sont attribuées pour désigner les locutrices.

2.1. Analyse des séquences

2.1.1. Séquences E1 Séquence: 01

LH1 : la qualité de la formation ça doit être +++ revue (La qualité de la formation doit être +++ revue). LF2 : C'est vrai..

LF1 : Pourquoi ça ça on est au master où les modules.

LF2 : C'est vrai déjà déjà on est / donc moi je sens qu'il y a un encombrement.

Dans cette séquence, nous remarquons que LH1 a formulé une phrase syntaxiquement correcte sauf qu'il a introduit « ça » c'est un pronom exprimant une forme raccourcie du pronom « Cela » surtout utilisé à l'oral. Ce qui explique le phénomène que le sexe masculin ne respecte pas la norme.

L'énoncé de LF1 est inachevé. Il s'agit d'une expression insignifiante. Parallèlement, LF2 a aussi formulé un ensemble de phrases consécutivement inachevées sans enchainement logique.

Nous rejoignons l'idée de Lakoff (1973) qui a déclaré que les femmes forment assez souvent des phrases inachevées parce qu'elles se précipitent à parler sans réfléchir par ce qu'elles veulent expliquer plusieurs idées à la fois.

Séquence : 02

LH1 : il y'a un encombrement mais malgré ce cet encombrement, il n'y'a pas, il n'y'a pas c'est-à-dire d'efficacité de ces modules.

LF3: voilà ~

LF2 : exactement ~

LF3 : il nous faut une autre formation .

LF1 : c'est-à-dire, il n'y' a pas une mise en étude de ces modules, c'était comme si imposés ou bien spontanément comme ça et et sans vision.

LF3 : Aléa ( ) / exactement de manière aléatoire comme
ça.

LH1 : exactement / même le module s'impose, plus la charge / il y'a des modules qui ne figurent pas c'est-à-dire dans notre spécialité.

Dans cette séquence, nous remarquons que LH1 n'arrive pas à distinguer entre l'usage de « ce » ou de « cet » dans le cas où le nom commence par une voyelle. Ce phénomène est dû au souci d'hésitation .Néanmoins, ce locuteur a formé des phrases complètes et compréhensibles.

La norme est éclipsée dans le parler des hommes, nous remarquons que le LH1 a cité

dans ce passage : « exactement / même le module s'imposé plus la
charge/ il y'a des modules c'est-à-dire qui ne figurent pas dans c'est-à-dire dans notre spécialité » [cette expression « le module s'impose » est mal formulée .Le locuteur aurait dû dire : «le module est imposé ». La norme est absente dans le langage de LH1].

Séquence : 03

LF4 : tous ça, tous ça~

LF2 : Maisî

LH1 : le LMD, le LMD est conçu / c'est-à-dire par apport aux besoins et la situation des européens c'est pas des étudiants algériens.

LF1 : exactement ~

LF2 : Mais, nous pourrons bien être face à +++

LH1 : on a conçu ce programme par rapport à ses besoins aux besoins de ses cultures.

LF3 : exactement.

Nous remarquons davantage que les femmes se sentent incapables de parler librement en présence des hommes. Raison pour laquelle, leurs énoncés sont incomplets de sorte que leurs réponses sont si courtes. Elles cherchent à affirmer les idées du sexe opposé sans donner leur propre opinion. Elles disent « exactement ». Ce qui approuve la théorie Labovienne qui déclare que les femmes sont soumises à la domination masculine. En répondant par « voilà » et « exactement». Les femmes encouragent davantage leur interlocuteur masculin à continuer d'imposer son idée dans la mesure où elles réagissent plus positivement.

Les hommes ont beaucoup plus confiance en soi par rapport aux femmes qui hésitent souvent dans une conversation mixte. Nous pouvons donc partager l'opinion de Holmes (1997) « les femmes cherchent davantage à créer des liens de solidarité » (cité par Jean-Marc Dewaele ,2001 :15) avec les hommes à cause des différences en orientation sociale.

Séquence : 04

LH1 : C'est ça / et en plus +++ chez nous ça passe à l'algérien / orientation + et [meçaref] (le népotisme).

LF2 : Même la qualité des diplôme et et ++ ça désirait et et ++ on a pas on est pas reconnu nos diplômes, ne sont pas reconnus ou reconnus.

LH1 : (les rires) oui mais constitutionnement alors là être

(les rires).

LF2 : au ( ) aussi constitutionnellement.

LF4 : Mais [kony gololkom aa ygololkom Takraw] LMD [Takraw] licence [wala] LMD ?

Mais (si on vous dit aa on vous dit, vous étudiez) LMD, (vous étudiez) Licence (ou bien) LMD ?

LF1 : Mais généralement, nous remarquons que notre orientation a été bien planifiée, [awadi] [plutôt] c'est-à-dire elle n'était pas bien faîte. au niveau de la qualité elle est bien faîte. mais pas bien faîte +++ et voilà.

LF2 : [ana ana natfaker smaHli](Moi, moi je me rappel, pardonne -moi ), il y'a deux années ou trois années de cela le le magister, le magister et et et avait une formation, bien bien conçue le pro( ) l'em ( ) l'emploi du temps doit être allégé .

LF3 : Tout à fait , oui.

LF2 : voilà et mainant ++ [sçib] (difficile) +++.

LH1 : « [BasaH] les modules, les modules [kano] les modules de spécialité, on te donne que la base..

(mais) les modules, les modules (étaient) les modules de spécialité, on te donne que la base.

LF2 : et / il n'y'avait, je me rappelle / il y'avait trois jours chargées de travail.

LF4 : Mais [basaH Hna çadna gaçe ] les jours chargés. Mais (mais, nous avons tous) les jours chargés \\.

LF2 : C'est du remplissage [hadaya tbanli] c'est du remplissage [hadaya tbanli] que c'est du remplissage.

Nous sommes dans une optique d'alternance codique qui apparait dans la conversation mixte que nous avons enregistrée. Nous remarquons que les femmes enregistrées font recours à l'arabe dialectal dans leur parler beaucoup plus que les hommes se servent de quelques mots en arabe. Cependant, les femmes forment des phrases en arabe dialectal.

Tous les locuteurs se servent de l'alternance codique de type intradiscursive de sorte

qu'ils introduisent dans la langue française des expressions ou des mots l'arabe dialectal. De cela, nous remarquons que l'alternance codique chez LH1 est centrée sur l'usage des mots connecteurs tels que : mais « basaH » quant aux locutrices « LF2» « LF4 » utilisent pour personnaliser leurs discours les pronoms personnels en arabe dialectal « Hna/ana » dans les énoncés Mais[basaH Hna çadana] et dans [ana, ana natfakar, SmaHli ]. Ce qui

approuve la déclaration de Lakoff (1972) qui a tiré une conséquence que les femmes ont souvent tendances à utiliser des pronoms personnels.

Séquence :05

LF2 : des modules qui n'ont rien avoir avec [LOKHRRINE][les autres] modules [taçe] (de) spécialité.

LF3 : les modules [taçe](de) spécialité [çadna tlata bark] (nous avons seulement trois).

LF2 : « [hadouk li samohom] (ceux que l'on appelle) une unité fondamentale, normalement les unités ceux qui sont considérées comme une unité fondamentale [lokhrine](les autres).

LH2 : C'est une fausse spécialité.

LF3 : [hadi](celle-ci) est une spécialité n'est pas prise en charge. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

(le bruit qui est dû à l'appel qui a empêché la détection des énoncés des étudiants).

LF2 : même eux apparemment [wakila] (peut-être) ils ont subi une formation d'un mois ou deux moins.

LF3 : [chkone](qui)?

LF2 : [hado li li ][ce qui qui ].

LH1 : les spécialistes.

Dans cette intervention, nous sommes toujours dans l'optique de l'alternance intradiscursive. La majorité des locutrices parlent en français. Cependant, elles introduisent des mots en arabe dans leurs énoncés. Par exemple :

LF2 « des modules qui n'ont rien avoir avec [Lokhrine]( les autres) modules [taçe] (de) spécialité », et aussi LF3 « les modules [taçe] (de) spécialité, [çadna tlata bark ](nous avons seulement trois). Quant aux les hommes, ils n'utilisent que le français dans leur énoncés.

Nous constatons, donc, que les femmes ont souvent recourt à l'arabe dialectal pour décrire la situation de la formation qu'elles reçoivent à l'université.

LF2 « [hadok lisamohom](ceux que l'on appelle) une unité
fondamentale ».

Dans cet énoncé, LF2 essaie de donner une définition à un concept non défini la par locutrice. Donc, elle est passée de l'arabe dialectal à la langue française

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

LF3 : [hadi](celle-ci) est une spécialité n'est pas prise en charger Quant à LF3 qui passe aussi de l'arabe dialectal à langue française en utilisent le pronom démonstratif [hadi] (celle-ci) pour remplacer le mot « spécialité » en parlant à ses interlocutrices.

Séquence :06

LF1 : [kayane] (il y'a) il y'a des priorités qui ont même +++. LF3 : [badlolhom gaçe] (on leur a tout changé) les modules +++.

LF2 : même eux [kima galek elgawri](comme il a dit l'européen ) ils appréhendent.

LF1 : [kifach anta ykarik waHad](comment toi, il t'enseigne quelqu'un) spécialiste en sciences de langage, par exemple [wala] (ou bien) en FLE [wmaykarinach waHad](il ne nous enseigne pas quelqu'un) spécialiste en F.O.S.

LH1 : C'est administratif /c'est administratif .

LF1 : C'est, c'est contradictoire [wala la la ? ] (ou bien non ?) ~.

Dans cette tranche de conversation, les locuteurs et locutrices critiquent les procédures d'enseignement de la spécialité F.O.S de sorte que les locutrices passent de l'arabe dialectal au français alors que LH1 utilise une seule langue. Il s'agit de la langue française.

Nous remarquons que LF1 forme un énoncé inachevé qui débute par arabe dialectal. Quant à LF2 débute son discours avec du français puis elle passe à l'arabe dialectal.Elle rapporte des paroles : [kima gal el gawri] ils appréhendaient (comme il a dit l'européen, ils appréhendaient). Il s'agit d'un discours rapporté.

Séquence :07

LH1 : « »

LH2 : [hada] le fos [hada], module [taçe](le) FOS [mtaproposiloch çlih][machi ygolana açtoni] \\ (ce) FOS (ce) module de ce FOS (tu ne le lui proposes pas mais il ne nous dit pas ; donnez-moi \\) .

Toujours dans la perspective de l'alternance intradiscursive. Cette fois, notre remarque est focalisée sur la manifestation d'un emprunt ,ceci est un métissage entre l'arabe

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

dialectal et la langue française .Ce phénomène est émergé suite à l'usage de deux langues (l'arabe dialectal et le français [[mtaproposiloch])

Nous avons remarqué aussi que dans le parler des deux sexes apparaissent fréquemment des mots français empruntés à la langue arabe de sorte que ces mots sont prononcés à l'algérienne.

Dominique Caubet (1998) « Cette prononciation maghrébinisée anisée du français est intiment liée à la question de l'identité »1.

A partir de ce point de vue, nous allons analyser le mot prononcé par le locuteur LH1dans : « [mataproposilouch çlih](Tu ne le lui proposes pas) ».

Nous allons décortiquer ce mot [mataproposilouch] comme suit :

[mataproposiolouch] = [mata+ proposer+ loch]. Il s'agit d'un emprunt qu'est tributaire de processus d'intégration de sorte que le locuteur a enchâssé des morphèmes grammaticaux de l'arabe dialectal à la base verbale du français. Ainsi, le verbe « proposer » est précédé de l'adverbe de négation [ma](ne) ; puis il est suivi d'un adverbe masculin marquant la négation [ouch](pas) et la lettre (L), est une marque indiquant le sexe masculin dans l'arabe dialectal.

Nous avons déjà argué que les hommes veulent stigmatiser leur parler. Par conséquent, ce genre d'emprunt est abondamment utilisé dans les pratiques langagières des locuteurs algériens notamment chez les hommes beaucoup plus que chez les femmes.

Sequence: 08

LF2 : « [ana ana natfakar smaHli]... [moi, moi, je me rappelle, pardon. ]...

Nous remarquons que la locutrices a utilisé une structure de politesse après avoir interrompu son interlocuteur. Cette situation nous a incitée à souligner que les femmes sont beaucoup plus polies que les hommes vue que la pression sociale oblige les femmes à être polies à cause de leur statut social qui est inférieur.

Les locuteurs (trices)

Espace de temps

La longueur des unités par seconde

Le nombre d'interruption

LF1

00.04_____00.16\\

12 secondes

00

' Dominique CAUBET, (1998 ) ,le métissage langagier chez les maghrébins en France et en Algérie, p :139.

LH1

00.16_____00.25\\

09 secondes

01

LF2

00.25_____00.36\\

11 secondes

01

LF3

00.36_____0.37\\

01 seconde

01

LH1

00.37 0.43

06 secondes

01

 
 

Silence

Silence

Silence

LH1

00.57 1.07\\

50 secondes

00

 

LF2

1.07 01.14\\

07 secondes

01

 

LH1

01.14 1.36\\

12 secondes

01

 

LF1

1.36 1.48

12 secondes

01

 

LF3

1.48 1.56\\

07 secondes

00

 

LH1

1.56 2.24

68 secondes

01

 

LF2

2.25 2.34

9 secondes

00

 

LF3

2.34 2.43

09 secondes

00

 

LF1

2.43 2.58\\

15 secondes

00

 

Silence

Silence

Silence

Silence

LH1

3.24 3.32

08 secondes

01

 

LF2

3.33 3.44

11 secondes

00

 

LF3

3.45 3.52\\

07 secondes

00

 

Silence

Silence

Silence

Silence

LH1

4.12 4.20

08 secondes

01

 

LF2

4.24 4.30\\

06 secondes

00

 

LH1

4.30 5.03\\

73 secondes

01

 

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

LH2

5.05_____5.09

04 secondes

00

LF4

5.11_____5.18\\

07 secondes

00

LH1

5.18_____5.29\\

11 secondes

01

LF1

5.29_____5.40

12 secondes

01

LF2

5.40_____5.43

03 secondes

00

LF1

5.45_____5.56\\

11 secondes

00

LH1

5.56____6.24\\

68 secondes

01

Tableau12 : tableau synthétique2 des résultats correspondant aux stéréotypes émergés dans la
conversation mixte.

A travers les résultats obtenus dans le tableau (ci-dessus) qui résume les stéréotypes dans la conversation mixte [E1] plus particulièrement ceux qui portant sur la monopolisation, et l'interruption de la parole ainsi que le stéréotype de politesse.

Il apparait nettement que le locuteur LH1 a pris respectivement 10 fois la parole, cependant, le nombre des interventions des locutrices est seulement 14 fois répartis entre les 4 femmes comme suit : [LF1 : 5 interventions, LF2 : 5 interventions, LF3 : 03 interventions et LF4 : une (1) seule intervention.

Parallèlement à ces résultats, si nous examinons le nombre total des unités par seconde produit par le locuteur LH1 dans ses interventions est 313 secondes quant au LH2 n'a produit que 09 secondes. Toute fois, les 04 locutrices ont produit 136 unités par seconde réparties judicieusement entre elles.

Ceci nous conduit à montrer que le locuteur LH1 a monopolisé la parole en présence de ses interlocutrices sans leur donner une opportunité pour exprimer leurs idées ; dans la

2 Le tableau ci-dessus résume le nombre des interventions et des interruptions apparaissant dans la conversation mixte. Nous avons comptabilisé la durée de l'intervention de chaque locuteur et locutrice et nous avons délimité le nombre des interruptions réalisé par les hommes et les femmes pour pouvoir connaitre qui parmi les deux interrompe-t-il la parole à son partenaire ? et Qui a-t-il pris beaucoup plus la parole ?

(\\ : Est un singe représentant le phénomène d'interruption)

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

mesure où il a parlé pendant de longues durés comparativement aux durés prises par chaque locutrice.

Sur une autre optique, nous remarquons que le nombre d'interruptions produit par LH1 est de 09 sans s'excuser. LF2 quant à elle, a interrompu le locuteur LH1 deux fois en utilisant une formule de politesse sollicitant le pardon à la durée [1.07 - 1.14] ce qui indique que les femmes sont plus polies devant le sexe opposé.

Dans une conversation mixte , nous apercevons que le sexe masculin a cette faculté de domination sur le sexe féminin parce que le statut social des femmes est en général inférieur à celui des hommes .En conséquence ,les femmes ,en revanche paraissent passives et soumises raison pour laquelle elles se font souvent interrompre .

Nous réputons que les phénomènes de domination et d'interruption ne sont que des préjugés sociaux influencent impérativement la pratique de la langue.

Nous passons maintenant à analyser quelques séquences appartenant au deuxième enregistrement [E2] afin de pouvoir y dégager quelques phénomènes. Nous remarquons que lors de l'analyse nous nous sommes confrontée à un phénomène de création lexicale fait par des jeunes garçons dont nous avons enregistrés la discussion. Un de ces jeunes garçons raconte, dans cette discussion, son aventure sur facebook de sorte qu'il était en quête de connaitre une jeune femme.

2.1.2. Séquences E2

Séquence: 01

LH2 : [Ay tbali rikanet] +++ (il me parait qu'elle était +++) sinon [kanet dayra tof taç zala gowriya Fa] profil (elle a mis (une) tof (photo) d'une belle européenne sur (le) profil).

Dans cette réplique, le jeune LH2 a formé des mots appartenant au registre langagier de l'argot tel que : TOF et [zala] (une belle fille) [TOf] (une photo) est une forme de l'argot français.

Le mot [Zala] (une belle fille) est un mot appartenant à l'argot algérien, crée par les jeunes garçons entre eux pour quand il s'agit d'une discussion intime. C'est une sorte d'une néologie par emprunt qui est l'apanage des hommes. Comme il est apparu dans quelques énoncés oraux de ce jeune Hicham (LH1) (voir séquence E2 :02).

Séquence :02

LH1 : [konte haka gaçad nconnecté mana\fal]( j'étais assis comme ça entrain de connecter eh bien \sur [face book](réseau social) ,[konte enpiqueniqui I( j'étais entrain de piqueniquer )++++++++ [wah ,aya gçate I( oui, alors , je suis resté ) nager [haka falI ( comme ça sur )[face bookI(un réseau social

- Transcription et découpage

a) [nconnecté] :[n](je) + connecter +[é](e) : [n], c'est un substantif en arabe dialectal qui représente le pronom personnel « je ». Or, connecter : un verbe en français.

b) [Fa facebook/ konte npiqueniqué+++] (sur facebook, je piqueniquais) :

[piqueniqué] (je piqueniquais) : dans cette expression le mot « piqueniquer » a une signification connotative de sorte que le locuteur LH1 veut dire à ses interlocuteurs que : « J'étais en train de faire une recherche sur facebook ».

Séquence :03

LH3 : [Ombaçad piquite çliha?]~ (après, tu l'as eue dans ta poche?).

LH1 :[piquite çliha, rak taçrafni~] (je l'ai eue dans ma poche, tu me connais parfaitement).

Nous remarquons que les deux locuteurs ont un discours métissé entre l'arabe dialectal et le français. Les locuteurs [LH3 et LH1] ont utilisé le même mot « [piquite] çliha» (je l'ai eue dans ma poche) qui a été conjugué selon le modèle du système de conjugaison de l'arabe dialectal, de manière que le locuteur LH1 a remplacé le pronom complément d'objet direct (la ) qui renvoie à la femme par le morphème (ha) .Ce dernier correspond à la troisième personne du singulier au féminin dans l'arabe dialectal. De ce fait le mot [piquite] est composé d'une base verbale de la langue française : « piquer » qui veut dire : « percer » c'est le sens authentique quant au sens connotatif exprimant l'idée que : le locuteur (LH1) a mis la fille dans sa trappe .Ce mot [piquite] se compose aussi de (te) ; c'est un morphème de l'arabe dialectal exprimant la terminaison du verbe conjugué au présent avec la première personne du singulier.

Séquence :04

LH2 : [chHal] victimes? î (combien y'a-t-il de) victimes? î.

LH3 : [chHal hadi mal] victimes? î (combien est-elle classée cette) victimeî.

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

LH1 : 1430.

LH3 :ohî[rak kima] maitre Guinness ohi (tu es comme le maître Guinness).

Dans cette séquence, les jeunes garçons utilisent dans leur langage le mot « victime » pour désigner le nombre des filles que le locuteur LH1 les a mises dans son escarcelle et de les émouvoir sentimentalement.

LH3 : « oh 1 [tu es comme le maître Guinness 1] à partir de cette expression, LH3 veut transmettre à son interlocuteur LH1 l'idée qu'il a battu le score de séduction.

Séquence : 05

LH1 : [Aya malkom ya djmaça~ wak] ça y'est [rani braquitha, wdraguitha, wdemanditha çla numro/ hdarna wgasarna labas] ( alors, qu'est-ce qui vous prend mes amis j mais) ça y'est (je l'ai braquée et je l'ai draguée et je lui ai demandé le numéro de téléphone / nous avons parlé et nous nous sommes amusés parfaitement).

Nous constatons que, dans cette séquence, le jeune LH1 a usé des mots que nous pouvons considérer aussi comme un création néologique. Il s'agit du mot [Braquitha] (je l'ai braquée) son découpage est comme suit : [Braquer]+[t] (la terminaison du verbe avec la première personne du singulier) [ha] (la) (C.O.D) c'est un pronom complément d'objet direct qui renvoie à la jeune femme .

Le sens authentique du mot « Braquer » vent dire « agresser » mais dans cet énoncé le mot « braquer » exprime un autre sens péjoratif de sorte que LH1 veut faire comprendre à ses interlocuteurs qu'il a mis la fille sur son tableau de chasse.

A l'instar de des mots qui ont une signification connotative, dans ces énoncés, il existe le phénomène de la néologie par emprunt dont les mots crées n'expriment pas un sens connotatif, tels que :[wdraguitha, wdemaditha çla numro ](je l'ai draguée et lui ai demandé le numéro).

[wdraguitha] : se compose de :[w](et) + draguer +[t] (la terminaison du verbe avec la première personne du singulier) , [ha] (la) (C.O.D) c'est un pronom complément d'objet direct qui renvoie à la jeune femme .

Le locuteur (LH1) a ajouté un morphème appartement à l'arabe dialectal exprimant le pronom complément direct [ha] (la: COD) la troisième personne du singulier au féminin sauf

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

que le sens de draguer dans cette expression exprime la séduction autrement dit, le verbe draguer exprime un sens dénotatif.

Séquence :06

LH1 : [wdemanditha çla numro](je lui demandé le numéro).

Le locuteur LH1 a utilisé dans son langage le mot « numro » que nous pouvons considérer comme une adaptation à l'emprunt de sorte que le mot « numéro » garde sa marque du masculin sauf qu'il perd le son / e/ ; le locuteur LH1 a procédé à se servir de l'élision du phonème/e/ et du remplacement de la voyelle (u) par (o). Nous savons bien que le phonème [y] n'existe pas dans le système phonétique arabe donc notre locuteur (LH1) a substitué le son [y] par le plus proche dans le système phonétique arabe qui est le[o].

« Ces différentes stratégies de communication donnent lieu à un nouveau dérapage phonétique à des niveaux d'intégration et par conséquent à une nouvelle prononciation spécifique qui peut faire l'objet d'un arabe algérien ». (Khalladi , 2012 :78).

2.1.3. Séquence E3

Nous passons à analyser des séquences appartenant à l'enregistrement de la conversation féminine (E3)

Séquence : 01

LF2 : [ ana ki natnarva mça] mon mari (moi, quand je m'énerve à cause de) mon mari.

Nous remarquons que la locutrice a fait recours au code mixing de sorte qu'elle a intégré un mot français emprunté à l'arabe dialectal tout en gardant la même signification aussi bien en français qu'en arabe. Il s'agit du mot « natnarva » dans lequel elle a fait l'élision de manière qu'elle a supprimé le son /e/ en le remplaçant par le son /a/. Ainsi qu'elle a utilisé un substantif de l'arabe dialectal « na » qui exprime la première personne du singulier « je » et la lettre « t » c'est un pronom complément renvoyant au sujet . Il s'agit de la forme pronominale. Elle a aussi introduit dans ce mot le suffixe « a » exprimant la désinence du verbe de la première et la troisième personne du singulier selon le système de la conjugaison de l'arabe dialectal.

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Séquence : 02

LF1 : « la jifférence [kifah] entre le début [wfi] la fin1' (Quelle est la différence entre le début et la fin?)

Nous constatons que la locutrice LF1 a prononcé « jifférence »= [ 3ifer~s] le mot « différence ». Ce qui nous permet de signaler qu'il s'agit d'un défaut de prononciation. C'est phénomène relevant de la phonétique très répandu dans le langage des femmes qui sont connues par leur attitude prestigieuse afin d'affirmer leur statut de « femmes modernes » (Taleb-Ibrahimi ,1997 :114).

Séquence :03

LF3 : la période, la période [chaba kamal ki tk 3 ni ] fiancée [ombaçd]. La période, la période (la plus belle quand tu serais) fiancée (après)

LF4 : [hadik] la plus belle période !1' (cette) période est plus belle 1'.

LF3 : psq [had kamal] les rêves [wkamal mor zwaj] ce qui compte [draham w lmasaouliya w +++] parce que (tous) les rêves (après le mariage) ce qui compte (c'est l'argent et la responsabilité et ++++).

Nous constatons que les trois locutrices utilisent exclusivement dans leurs parlers la langue française et l'arabe dialectal. La locutrice LF3 passe du français à l'arabe dialectal pour décrire la période des fiançailles. Quant à la locutrice LF4 utilise l'arabe dialectal pour désigner et utiliser le pronom démonstratif [hadik] (cette). Ajoutons aussi que la locutrice LF3 a alterné la langue française avec l'arabe dialectal en utilisant aussi le pronom démonstratif [hadok] (ces) pour désigner les rêves.

Nous pouvons dire que les femmes ont souvent tendance à utiliser les pronoms que ce soit démonstratifs ou personnels car ce phénomène fait partie de leur usage linguistique puisqu'il apparait chez elles comme un caractère langagier.

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Chapitre IV : Analyse des données résultant de l'enquête par enregistrement

Séquence :04

LF3 :[rjal yabgho tfol] (les hommes aiment le garçon ).

LF4 : [hadi kanat barki] + actuellement [nas rahi] cultivé (cette idée était auparavant)+ actuellement (les gens sont ) cultivés.

LF2 : [saH], c'est vrai. (oui), c'est vrai.

Nous remarquons que les locutrices LF4 et LF2 utilisent respectivement l'alternance intradiscursive de sorte qu'elles passent de l'arabe dialectal au français. La locutrice LF4 a commencé par un pronom démonstratif [hadi] (cette) pour décrire la situation culturelle des gens actuellement vis-à-vis la progéniture masculine et féminine. Or, la locutrice LF2 a commencé par l'expression de confirmation [saH] (oui) pour partager l'idée de son interlocutrice LF4.

Séquence : 05

LF3: [basaH] pour moi, je préfère [roH] avec lui véhiculée / c'est mieux que [roH] [f] transport'

(Mais) pour moi, je préfère [partir avec lui] en voiture/ c'est mieux que [je pars] par transport'.

LF1 : ce n'est pas toujours, toujours , toujours, nonJ1

LF2 : Moi/ mon mari [maçandouch] ( ) voitureJ1 donc [lazam nroH][f] transport [kifach ndir]?J1

Moi/ mon mari (n'a pas (de) voiture) donc (il faut que je parte)(par) transport (que dois-je faire)?J1

Nous soulignons que les locutrices LF1 et LF2 ont utilisé deux langues dans leurs discours pour parler de leurs problèmes de transport.

Nous pouvons tirer conséquence à travers cette analyse de ces trois séquences que les femmes, dans une conversation féminine et intime, utilisent beaucoup l'alternance codique de type intradiscursive. En conséquence, nous adaptons l'idée affirmée par les études

sociolinguistiques que les femmes se servent dans leurs parlers de l'alternance codique avec plus de fréquence.

3. Synthèse de l'enquête par enregistrement

Le phénomène de l'alternance codique est assez présent dans le parler des femmes plus que dans celui des hommes. Cela dit, notre hypothèse est vérifiée à travers de l'analyse de certaines séquences conversationnelles tirées de la conversation mixte. Nous pouvons donc dire que le choix de la langue est une marque de différenciation linguistique chez les deux sexes.

Aussi, selon l'analyse de la conversation masculine, nous avons souligné que les hommes parlent entre eux un langage réservé en créant un lexique propre à eux, ce ayant un caractère détourné pour exprimer un événement relevant du domaine de séduction. De cela, nous pouvons arguer que les hommes se servent d'un langage codifié embelli d'humour.

Ce phénomène nous incite à tirer une conséquence que les hommes prennent certaine liberté de la langue vue le statut social en général de domination. Cette liberté leur donne l'opportunité de créer un lexique spécifique du parler masculin. En revanche, il est connu, dans le champ sociolinguistique, que les hommes sont créatifs de sorte que cette créativité enrichit leur langage ; contrairement aux femmes dont le parler est pauvre à cause de leur nature féminine qui les incite à être beaucoup plus conservatrices.

Nous pouvons ajouter que le lexique créé par les hommes est caractérisé par métissage entre des mots de la langue française et de l'arabe dialectal. Les mots empruntés ont une signification authentique ou bien ils dépassent cette signification pour désigner un autre contenu sémantique. Néanmoins, les femmes préfèrent généralement parler la langue française de manière correcte en respectant les normes. Elles ont tendance à incruster dans leur langage des mots empruntés ayant une signification authentique.

Nous avons comptabilisé le nombre des mots empruntés qui ont été créés par les hommes dans les deux conversations (mixte ou masculine), nous avons repéré huit mots (voir le corpus dans les annexes). Cependant, les femmes, dans la conversation féminine, n'ont pas procédé à l'emprunt, sauf une seule locutrice LF2 a cité un seul mot « natnarva ».

De cela, nous pouvons inférer que les hommes ont le droit de créer un lexique pour enrichir leur langage, par conséquent, ils peuvent aborder de divers sujets portant sur de différents domaines.

Or, les femmes n'ont pas cette capacité de créer un nouveau lexique propre à elles. A cet effet, leur langage est connu par une pauvreté lexicale. Ceci délimite les sujets abordés par les femmes, dans la mesure où elles parlent du mariage, du travail, de la cuisine. Mais les hommes prennent ces sujets abordés par les femmes pour des sujets futiles. Nous avons argué que la création lexicale se manifeste amplement dans le parler des hommes.

De plus, nous avons constaté que, à travers les résultats obtenus (voir le tableau ci-dessus n° :2), le taux des interruptions est flagrant chez les hommes qui interrompent les femmes lors d'une conversation verbale mixte afin d'imposer leur domination sur elles. Néanmoins, les femmes peuvent interrompre la parole aux hommes en leur disant « pardon ». Cette expression de politesse nous a permis d'apercevoir que les femmes veillent à être plus polies que les hommes.

A partir de ces points de vue, nous pouvons conclure que les stéréotypes étudiés dans notre corpus ont répondu judicieusement à nos hypothèses. Autrement dit, les préjugés sociaux entrainent l'émergence de la différenciation linguistique entre les hommes et les femmes.

 
 
 
 

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Conclusion Générale

Toute étude exige une introduction et une conclusion, l'une définit les objectifs et l'autre résume la manière dont ils ont été atteints et le degré de la réussite de notre étude. En nous appuyant sur le paramètre de sexe nous avons tenté d'écrire et analyser certains phénomènes dans des conversations enregistrées constituant notre corpus. L'objectif que nous avons tracé au début de cette étude était de prouver d'une manière convaincante qu'il existe éventuellement un manque de parité entre le parler des hommes et celui des femmes. De ce fait, nous avons voulu traiter quelques paramètres sociaux et linguistiques entrainant l'émergence de la variation sexuelle.

Notre étude a été focalisée sur la description du langage des étudiants et des étudiantes de l'université Hassiba Ben-Bouaali- pôle d'Ouled -Farès- dans des situations de communication différentes à caractère in-vivo. Autrement dit, nous avons analysé les caractéristiques du parler des hommes et celui des femmes dans une interaction mixte, féminine et masculine afin de mettre en lumière quelques résultats.

A travers les données analysées nous avons démontré, d'une part, qu'il existe réellement une différenciation linguistique basée sur le sexe du locuteur ; et d'autre part, nous avons tiré conséquence que le langage des deux sexes est tributaire des stéréotypes sociaux et des éléments linguistiques qui se sont manifestés dans l'analyse de notre corpus.

L'analyse quantitative et qualitative des parlers des femmes et des hommes dans différentes conversations constituant notre corpus nous ont permis de détecter un nombre de caractéristiques relatives au phénomène de la différenciation linguistique :

- A travers le cadre d'analyse de l'alternance codique, nous nous sommes rendue compte qu'il existe effectivement une disparité dans le choix de la langue par les locuteurs et les locutrices. Ces dernières paraissent avoir recourt fréquemment à l'alternance codique beaucoup plus que les hommes.

- En nous appuyant sur la conversation masculine, nous avons constaté que le phénomène d'emprunt est répété en plusieurs reprises par les locuteurs. Ces derniers utilisent au moyen de l'emprunt un langage codifié. Quant aux locutrices s'abstiennent à s'en servir dans leur parler de sorte qu'elles font des phrases correctes. De plus, Les femmes, dans une conversation mixte, se cèdent à la domination des hommes qui les interrompent souvent en monopolisant la parole. Par ailleurs, comme

le statut des femmes en général est inférieur à celui des hommes, leur parler est pris pour un langage futile. Nous pouvons arguer que les stéréotypes langagiers sont des représentations reflétant le socioculturel des sociétés. En somme, cette différenciation linguistique est le résultat d'une inadéquation des modèles sociaux dominants. Bien que le nombre des locuteurs soit inférieur à celui des locutrices dans une conversation mixte, nous avons constaté lors de l'analyse que les hommes imposent leur domination sur les femmes.

Nous signalons que les résultats obtenus, à travers cette enquête micro-sociolinguistique, ne peuvent être que partiels parce que, d'une part, nous nous sommes basée sur un nombre d'enquêtés et de locuteurs enregistrés très limité ; et d'autre part, nous n'avons pas pu , à travers ces analyses quantitatives et qualitatives du corpus, englober un grand nombre de locuteurs et traiter de manière empirique d'autres facteurs tel que : le débit de la parole et la prononciation des locuteurs et locutrices.

De manière générale, l'analyse des données recueillies a pu démontrer que les femmes et les hommes diffèrent par leur langage vu que le lexique, la fréquence d'emploi de certains mots ou de certaines expressions, le mode de discours de chacun et la manière dont les locuteurs et les locutrices pratiquent dans des conversations amicales ont renforcé la véracité de l'idée que la langue est sexuée.

Sachant que le champ d'étude de la sociolinguistique est assez vaste. Le langage et la langue restent dans un constant changement et évolution. Nous prévoyons, dans le cadre d'une enquête de plus grande envergure, d'autres études sur le phénomène étudié afin de dévoiler d'autres facteurs éclipsés dans notre travail.

 


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10 ! ai 'e

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Dictionnaire

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Annexe I : Le questionnaire

Je vous prie de bien remplir ce questionnaire de recherche en répondant avec soin aux questions posées ,Je tiens à vous préciser que le but de ma recherche est d'étudier le parler féminin et celui du masculin en détectant leurs caractéristiques dans les conversations bilingues (l'arabe et le français ,ou le français seulement ) qui se déroulent entre les hommes et les femmes .

Je vous remercie d'avance de votre contribution.

1- Age :

2- Sexe :

3- Niveau d'étude

4- Résidence :

5- Lieu de naissance :

6- Lieu d'origine de la mère :

7- Lieu d'origine du père :

8- Nivea d'étude des parents :

9- Profession des parents : -père : -mère :

1\ Y a t-il des marques de différenciation dans le parler des femmes et dans celui des hommes ?

Oui

Non

2\Qui parmi les deux sexes alterne -t-il deux langues dans son parler ?

les femmes les hommes ?

3\ Est -ce que la langue utilisée par les femmes diffère-t -elle de celle utilisée par les hommes en fonction des critères linguistiques ?

Oui

non

Si, c'est oui, la différenciation apparait dans :

a\ au niveau de la modification phonétique. b\ au niveau morphosyntaxique c\ au niveau lexical

4\ qui parmi les deux sexes utilise t-il une langue normée ?

Les hommes les femmes

5\Est-ce-que les femmes se surveillent elles dans une conversation en présence des hommes ?

Oui

non

-\si oui pourquoi:

a\ par timidité

b\ pour se montrer moins bavardes

c/ par prestige

6\ qui utilise l'expression gestuelle beaucoup plus dans son discours ?

Les femmes

les hommes

7\Qui est selon vous le sexe qui crée le plus de nouveaux mots dans son parler ?

Les femmes

les hommes

8\Dans une conversation mixte qui monopolise beaucoup plus la parole ?

Les femmes les hommes

9\Les particularités et les caractéristiques linguistiques dans le parler des deux sexes apparaissent elles dans :

a\ le langage détourné

b\l'usage des expressions de politesse c\ le ton de la voix

10\Qui utilise mieux la langue française en Algérie ?

Les femmes

les hommes

KHEIRA : `'Et ++parce que le problème c'est / c'est/ il faut revoir tous ça avec le système LMD /c'est un système imposé et /Heinî

Annexe II

I -La transcription orthographique du premier enregistrement

L'enregistrement de la conversation mixte

Durée : cinq minutes et cinquante six secondes.

Khadija: `' Qu'est-ce-que vous pensez sur autant que des étudiants en 2emme année master sur la qualité de notre formation \\

AHMED :'' Bon, bon ++\\

KHADIJA `'A la faculté de HASSIBA BEN BOUAALI bien sûr à Chlef. Ahmed : `'La qualité de la formation ça doit être +++revueî

KHEIRA :'' C'est vrai ~

KHADIJA :'' Pourquoi ça ça +++++

KHEIRA `' C'est vrai déjà déjà on est des on est au master où des modules donc moi je sens qu'il y'a un encombrement.

FATIHA'' Qui ne sont pas intéressantsî \\

AHMED :'' Il y'a un encombrement mais malgré cet encombrement, il n'y'a pas ,il n' y' a pas ,c'est-à-dire d'efficacité de ces modules

.

AMINA :'' Voilàî

KHEIRA :'' Exactement ~

AMINA :'' Il nous faut une autre formation.

Silence

AMINA :'' Ils ne servent à rien.

KHADIJA `'C'est-à dire il n' y'a pas une mise en étude de ces modules ,c' était comme si imposés ou bien spontanément comme ça et et sans vision !

AMINA :'' Aléa( ) - exactement de manière aléatoire comme ça ~

AHMED :'' Exactement - même le module s'impose la charge - il y'a des modules ,c'es-à-dire qui ne figurent pas dans c'est-à-dire dans notre spécialité ~ \\

AMINA :'' même spécialité.

AHMED :'' Exactement ~ LMD c'est c'était un système imposé \\

KHEIRA :''On on on copie ce qui ee +sur eh,eh,eh ++(un) autre méditerranée et on l'emporte ici

AHMED :'' Exactement et lors de l'imposition de ce système, on a pas pris ,par exemple un échantillon , une spécialité on a on a essayé sur ce système

KHEIRA :'' En considération.

FATIHA :'' Et le LMD et on le généralise +++++ KHEIRA :'' Et,et et ++il faut le dire ~

AHMED :'' On a imposé à tout le monde comme ça ~

KHADIJA :'' Et bien sûr ~ à l'étranger ce n'est pas les mêmes conditions à l'étranger les les conditions pédagogiques et les techniques etc ++ ce n'est pas , ce n'est pas comme l'Algérie bien sûr

AHMED :'' Bien sûr c pas +++ \\

KHADIJA :'' Importer quelque chose ou bien im( ) quelques choses

sans avoir les étudiées !

KHEIRA :'' Sans avoir étudié le terrain ~

AMINA :'' Mais à l'étranger, il est reconnu réussi++ il est réussi c'est le contraire à en Algérie .

FATIHA :'' Où ça où ça ? KHEIRA :'' Mais ++\\

AHMED : `' Le LMD, le LMD est conçu \+c'es-à-dire par rapport aux aux besoins et la situation et la situation et des statuts des européens c'est pas pour des étudiants algériens.

KHADIJA : `' Exactement ~

KHEIRA :'' Mais nous pourrions bien être face à +++

AHMED :'' On a conçu ce programme par rapport à ses besoins aux besoins de ses cultures.

AMINA : `' Exactement ~

AHMED :'' C'est ça \ et en plus +chez nous ça passe à l'algérien orientation +et [mçaref] (népotisme).

KHEIRA :'' Même la qualité des diplômes et et ++ça désirait et et ++ on n'a pas on n'est pas reconnu ~\ nos diplômes ce ne sont pas reconnus ou reconnus.

AMINA :'' Internationalement (rire) intentionnellement (rire).

AHMED :'' (rire) oui, mais constitutionnellement alors-là ,être (rire ) .

KHEIRA :'' au( ) \ aussi constitutionnellement !

FATIHA :'' Mais [kon y gololkom iygololkom takraw ](si on vous dit ,on vous dit vous étudiez ) licence [wala](ou bien ) ,LMD,[takraw ](vous étudiez )licence [wala](ou bien ) LMD ?

KHADIJA :'' Mais généralement , on remarque que notre orientation a été bien planifiée , c'est-à-dire la qualité mais [awadi]( plutôt ) c'st-à-dire elle n'était pas bien faite ~au niveau de la qualité ,elle est bien faite ~mais pas bien, faite ++ \\

AHMED :'' c'est une inefficacité, inefficacité ~ KHADIJA :'' et voilà ~

AHMED :'' Exactement ~ c'est un problème ~

Khadija :'' Oui !

Silence

AHMED :'' Non,non,on nous dit qu'il y'a quatre ans ,quatre ans ,ils

sont « »\\

KHEIRA :'' [ana ana natfakar smaHli]( je ,je me rappelle ,excuse-moi ) , il y'a deux années ou trois de cela ! le le magister, le magister et et et avait une formation bien bien conçue le pro (gramme) l'em( ) l'emploi du temps doit être allégé .

AMINA :'' Tout à fait, oui.

KHEIRA :'' Voilà ! et mainant ++[sçib](difficile).

AHMED :'' [basaH](mais) les modules ,les modules [kano](étaient ) les modules de spécialité .on te donne que la base ~

KHEIRA :'' Les modules qui seront par rapport en relation avec la spécialité.

FATIHA hausse la voix en créant une sorte d'ambigüité :''Les

modules qui sont en relation avec la spécialité. ~

KHEIRA :'' Et \ il y'avait , je me rappelle \ il y'avait trois jours chargés de travail.

FATIHA : `' Mais [basaH Hna çadna gaç ] (mais nous avons tous ) les jours chargés !

KHEIRA :'' C'est du remplissage. [hadaya tbanli ]( cela ,il me parait ) c'est du remplissage .

AMINA :'' C'est du remplissage ~

KHEIRA :'' Des modules qui n'ont rien avoir [ lokhrine ]( ces ) et et +++

FATIHA :'' [f] LMD [chHal mal] ( combien de) modules [taç](de)spécialité ?

AMINA :'' Les modules [taç](de ) spécialité [çadna tlata bark] ( nous avons trois seulement ).

KHEIRA :» [hadouk li samuhom ]( ceux que nous appelons ) une unité fondamentale normalement les unités ceux qui sont considérées comme une unité fondamentale [ces]+++

KHEIRA :'' C'est -à- dire que nous sommes des étudiants de troisième année master de spécialité FOS , au niveau de la bibliothèque aucune

docu( ) aucune documentation , elle est pauvre normalement !+++

KHEIRA :» Elle est [hadi] (c'est une ) ,c'est une fausse spécialité . AHMED :'' C'est une fausse spécialité ~

AMINA :'' [hadi]( c'est une ) une spécialité n'est pas prise en charge.

X ,xx,xxxx ,x,xx,xxx,x,xxxxxx

KHEIRA :'' Même eux apparemment [wakila ] (peut être ) ils ont subi une formation d'un mois ou deux mois .

AMINA :'' [chkone ] ( qui )?

KHEIRA :'' [hado] (ces ) les les ++ \\ AHMED :'' Les spécialités .

KHEIRA :'' voilà , les spécialités ~

FATIHA :'' [çandhom ] ( ils ont ) (le ) doctorat [çandhom ] ( ils ont ) le magister .

ALI :'' Ils ont le magister.

KHEIRA :'' et et ++++AMINA :'' Les magidtérants , les magistérants n'ont pas encore leurs postes !

AMINA :'' Les magistérants ~ , il y'a des doctorants comme même ~ [wala rahom ywajdo ]( ou bien ils sont entrain de préparer ) [fa](le ) doctorat [taçhom] ( leur ) ?

(silence)

KHEIRA :'' Même [hada ](ce ) monsieur X C'est un spécialiste . AHMED :''un spécialiste [un spécialiste !

AMINA : [un spécialiste !

KHEIRA :'' Mais [hado ] ( ce sont ) les magistérants de

spécialités !pourquoi ils nous n'assurent pas des modules de spécialités ?

AMINA :'' [maçlabalich ana ] ( Je ne sais pas ,moi ) ~

KHADIJA :'' [kayane ] ( il y'a ) , il y'a des priorités qui ont le même +++,

KHEIAR :'' même eux [kima gal el gawri ] ( comme il a dit l'européen ) :''

ils appréhendent ,ils appréhendaient'' et ++

KHADIJA :» [kifach anta y karik waHad ] ( comment toi, il t'enseigne quelqu'un ) (un )

spécialiste en sciences de langage ! par exemple[wala] ( ou bien
)en FLE [wmaykarikch waHad ] ( (de ) spécialité en FOS !

AHMED :'' c'est administratif \c'est administratif ~

KHADIJA :'' C'est ,c'est contradictoire [wala lala]( ou bien non ) ?

AHMED :'' quand on le propose des modules on le propose des et lui dit , il dit voilà :''je suis enseignant ~

ALI :'' « »

AHMED :'' Quand on le propose pas [hada](ce )le FOS [hada] ( ce ) le module [taçe ] (de ) le FOS [mataproposiloch çlih ] ( tu ne le lui proposes pas ] ? [mayjich golana açtouni]( il ne vient pas nous dire `'donnez -moi»++\\

AMINA :'' En plus [fihadak ]( dans ce ) le module ++++++

KHADIJA :'' [basaH](mais ) normalement [hada ]( ce ) le rôle [taçe](de ) l'administration [wala lala]( ou bien non ) ? ~

AHMED :''C'est un problème administratif.

KHEIRA :'' ça arrive de proposer quoi que ce soi. ~

II- La transcription orthographique de deuxième enregistrement concernant la conversation masculine.

Durée : Deux minutes et seize secondes

HICHAM :'' Hier ,le soir ,il y'avait une belle soirée inoubliable et très agréable [konte haka gaçad nconnecté mana\fal]( j'étais assis comme ça entrain de connecter eh bien \sur [face book](réseau social) ,[konte enpiqueniqui ]( j'étais entrain de piqueniquer )++++++++ [wah ,aya gçate ]( oui, alors , je suis resté ) nager [haka fal] ( comme ça sur )[face book](un réseau social ) ,[talç ,habate ]((je) monte et( je) descends ,[talç habate] ((je) monte et( je) descends ), [rak taçraf l~çakliya taç lface book kifach dayra ]( tu connais la mentalité du réseau social comment elle est .[aya lkite waHda ,banatli çliha haka manaçrafch kifach ?](Alors j'ai trouvé une fille ,je suis attiré envers elle comme ça je ne sais pas pourquoi ?) , [ ajoutitha \ acceptatni \lih,lih makarçatch gaç aya gçadna mgasrine ](elle m'a ajouté \elle m'a ajouté \ si rapidement , elle n'a même pas attendu ,alors ,nous sommes restés en nous amusant ) .

MOHAMED :'' [Mgasrine fal ] ( vous vous amusez sur )[massenger]( une pratique pour garder le contact avec des amis .

HICHAM :» [aya gçadna mgasrine haka ,salam ,salam ](Alors ,nous sommes restés ensemble en nous amusant comme ça ,salut, salut) ,ça va [ghaya ,mana man ,gçadna ngasro fi baçdana mana nta mnine man mana ]( bien ,alors , nous sommes restés en discutant ensemble toi, tu es d'où ?comme ça ~

MOHAMED :''f dawas,dawas ] (on fouille dans les dossiers ,on fouille dans les dossiers )i, HICHAM :'' [wah,ndawas](oui, je fouille dans les dossiers ).

MOHAMED :'' [ombaçde piquite çliha?]( Après, tu la mets dans ta trappe ?)j

HICHAM :» [saHa saHbi ombaçd npiqui çliha ]( oui, mon ami après ,je la mets dans ma trappe) ,oh !(piquite çliha rak taçrafni ](je l'ai mise dans ma trappe ,pourtant tu me connaissais )i,

MOHAMED : `' (rire).

HICHAM :»[basaH asmaHli bçatatli waHd el] ( Mais ,,excuse -moi !elle m'a envoyé une certaine ) photo î

ALI :'' [chHal](combien) victime ?(tu as combien de victimes maintenant ?) MOHAMED :»[chHal hadi? ]( combien est elle classée sur ta liste ?) [mal] ( ) victimes ? HICHAM :» 1430

MOHAMED `' Oh ![rak kima ]( Tu es comme )( )maitre Gueness !î

HICHAM :'(rire)

Ali :''« »

MOHAMED :'' [wahj](ouiî)

HICHAM:'' [aya \basaH baçtatli waHd el]( alors, elle m'a envoyé une certaine ) photo ++ [waHd el ](une certaine ) photo ,[saHbi waHd ](mon pote!une certaine ) silhouette \[waHd](une certaine )la silhouette [andha](qu'elle a !)î

MOHAMED :'' [skanitha al çdou](Tu l'as scannée eh! Le dangereux !)î

HICHAM :'' [chayala asaHbi !]( qu'est-ce que tu as mon pote !)(de) A(à)z~

ALI :'' [yassama fiha l ] (cela veut dire qu'elle a )(le) bricole !î HICHAM :'' [fiha kawi gaç ! yahî]( elle en a beaucoup !oh î) MOHAMED :'' Oh![ghaya gaç!](c'est bien alors!)

ALI :[amala kach+++++++++](alors ,il y'a +++++++++)

HICHAM :'' [ya rana ngolo]( on est entrain de dire que c'est ) la victime 1930 [omalek ?](mais qu'est-ce-que tu as ? î)

ALI :'' [amal tayaHtha fa chabka ?](Alors, tu l'as faite accrocher à ton hameçon ?)

HICHAM :» [chtahiy !,tzaçak !î](quoi !tu plaisantes !î)[basaH a jamaça asamHouli waHd el àaynine \makalah naHkilkom gaç !](mais ,mes amis ,excusez-moi ,elle a des yeux ,ce n'est pas la peine de vous en raconter ! ) , [walah el çadim yajabdo l ] (je vous le jure qu'ils extraient )(le) gaz [man](de)HASSI MASSAOUD [ya saHbi ! asmaHliî](oh !mon pote !excuse-moi !î)

MOHAMED :''[balek kanete makraziya kanate ]( peut être ,elle était larguée par un autre ,elle était ) brulée si non [matadihach fik gaçî](elle ne s'intéresse non plus à toij) \[el mohima ana nwasik aHraz tagressilek machabka w tih hada makane.,](l'essentiel ,je te conseille que tu fais attention si elle s'échappe de ton filet et elle va finir par s'enfuir c'est tout ..J.)

ALI :» [win kifah ] (où ?comment ?) ,[win waslate?](que s 'est arrivé ?).J.

HICHAM :»Oui ![oskote bark gasartalha](je l'ai dupée)une grande pomme de terre (je l'ai flagorné grossièrement )++

MOHAMED :'' un Satanî

HICHAM :''Oh ! Un Satan directe .( je ressemble à un Satan ).

ALI :'' (Ay tbali ri kanet]( Eh !elle me semble qu'elle était )++++++ +++++ si

non [kanet dayra tof taçzala gawriya fal ](elle avait met une photo d'une
belle file européenne sur le) profil.î

MOHAMED :''[aya sakatna ntaya rak kima]( Eh !tais-toi ,tu es comme )(une)soupape [çlabalek ?](tu te rends compte ?)

HICHAM :'' [ayaw malkom ya jamça wakî ]( Eh! qu'est ce qui vous prend les amis ,mais )ça y'est [rani brakitha , wdraguitaha ,wdemandétha çla numro \hdarna ,wgasarna labas.](je l'ai braquée,je lui ai demandé le numéro (\de téléphone )î\nous avons parlé ,nous nous sommes amusés parfaitement )

Silence

MOHAMED `'[amala rak mçawal\trandafha ?î] (Alors ,tu as décidé de lui donner un rendez-vous ?j

HICHAM :'' [ya wadi nta gaçe rak mrid ,ntaya saHbi lbareH bayet nçrag w nabrag w fatali manrandafhach !îki thawate wtnawad nn numro nadih +nadih.](mais tu es toutalemnt dingue toi,mon pote, hier ,j'ai passé la nuit en suant et je brillais et en fin de compte je ne lui ai rend pas un rendez vous !îmême si elle refuserait et hésiterait (le) n(uméro) (le) n(uméro) le numéro je l'aurais+je l'aurait..

III- La transcription orthographique de la conversation féminine Durée : Sept minutes et quatorze secondes

SAMRA :''Imène j[aHkili g ~~lili ~Mostapha raho mliH~]

IMENE :» cha bay khosso~]

SAMRA :»[raki çarfa rani rayHa natzawaj~]+[krib ] le mariage [taç~~]\[raho krib].

IMENE :» célibataire !~

SOUHILA :''Au moins [taçraf el Hyate kifach dayra.]

IMENE :'' l'habitude [kifah ~]

SAMRA :''[ h rani nHawas naçraf ~]

IMENE :'' la djifférence (différence )[kifah] \ entre le début [ wfi] la fin ? [f) ( ) début [taç] l() mariage [wfal +++wach naHki ,nabki ,nabki]

SAMRA :'' la la kifah zaçmak tbadal +++]\\

HALIMA:'' la période, la période [chaba kamel ki tkouni ] fiancée [ombaçde].+++\\

IMENE :''fiancée [wala haka]++\\

SOUHILA :''[hadik]la plus belle période .

SAMRA :'' [h matakhalçonich ~ IMENE !raki çarfraî]\\

HALIMA :'' psq [ hadok kamel] les rêves [w kamel mor zwaj yarjço.+ce qui compte [draham w~mas ~~~~liya w'..\\

IMENE :''[ kol Haja , kol Haja ,kol Haja++ tarjaç ]la jifférence (la différence) [kamel ay Haja kima haka yatnabcho çliha mdaga]

(silence)

HALIMA :'' [raki çarfa çlah]psq [Hna mçadnach hadik ]la culture [taçe] la discussion, on discute pas [f] la maison [ki chghol ri tasra Hdja + \\

SOUHILA :''directement (un) problème ~ HALIMA :''oui .

IMENE :'' directement,ça fait trois mois, toujours , toujours ,[mdaga].++++[daymane ,lazeme yfout nhar mdaga ,ida fat nhar m taç mdaga açarfi ]--

HALIMA :'' [ machi mdaga ] grave +mais +++++

IMENE :'' el mohim ]++

SAMRA :'' [khawaft ~~~~ni ~]+++

IMENE :'' SARA![w~nti.]

HALIMA :'' [laçkoba lik]

Sara :'' [khawaft ~~~~ni.]

SOUHILA :'' déjà +++++++~

HALIMA :'' [nti l~cars taçak raho krib fi ] juillet~

SOUHILA :'' Mois de juillet oui [inchallah ].

HALIMA :'' [inchallah]

IMENE :' [açardina ~]

SOUHILA :'' [inchallah] bien sur \\

SAMIRA :'' [inchallah ya rabi]

IMENE :''[inchallah y~laHkak l~khwatatek ,inchallah]

SOUHILA :''[ liyah waçlah bç~~d charî]

(rire) (bruit)

SAMRA :'' [ah!çandek +raki ] enceintel

HALIUMA :'' [~~h]je suis enceinte .

SAMRA :'' [belbarka çlih]

Souhila:'' [allah y~kamalek inchallah ~]

HALIMA:'' [laçk ~~~~ba likom]

(rires) (bruit) est du des paroles des autres groups de filles )

SAMRA :'' [cha çandek? ]~

HALIMA :''En principe +[çandi tofla].

SAMRA :'' [inchallah]

HALIMA :''psq [chafte] deux gynécologues [waHda gatli çandek tofla

, waHda gatli tfol] je ne sais pas î

SAMRA :''[inchallah takhroj chaba kima ana ]

(rires ) (silence )

SAMRA :'' [golili î HALIMA ! chaba kima kima anaî]

HALMIMA :'' pcq [ki gotlo ana rani rayHA l']

gynécologue [gotlo wach rak bagh~~ tfol wal tafla -gali inchallah

waHda kima ntiya -]donc [maranich çafa ila taklakh walaî++] (rire)

SAMRA :' [mojamala]

HALIMA:''[mojamala wala khaif ila tofla wala]+ je ne sais pas [machi fal] ( ) habitude [ Hna f] la société [taçna]-

SAMRA :''[taçna yabgho]\\

HALIMA :'' [rajal yabghi tfol]

SOUHILA :''[hadi kanat bakri]+actuellement [anas rahi]cultivé.

SAMRA :'' [saH]c'est vrai.

SARA :'' [ana khawaft ~~~~ni IMENE.,!zidi ya IMENE golili.]

IMENE :''[chta n~golek ?]

SARA :'' [zidi golili]

IMENE :'[bine waHda w~rajalha ]ça dépend ,ça dépend -\\

HALIMA :''[ki kone] +++++

SAMRA :'' [Hsab el] ( ) mentalité [taço]

HALIMA :'' La mentalité [taçake mça taçe rajlek] ça diffère-[machi kif kif]~

(silence)

SOUHILA :''Même la vie conjugale [lahna fi fi] l'Algérie ![c'est pas facile.c'est pas facile ~c'est le contraire. c'est la belle-mère ,les belles-soeurs tous ça~[ida madabaztich mça çjouztek \\]

SARA''Parfois[wallah matalkay]problème[kima tatlakayah mça rajal] SOUHILA :''voilàî

IMENE :'' Nonî[ana çjouzti rabi tawal fi çmarha inchallah]î SOUHILA :''[inchallah]c'est rare[win]la belle mère comme ça\\ SARA :''voilàî

IMENE :'' Au moins[kona dayrine] une idée[zaçmak ki roHO]La belle-mère[hiya lisib ~~~~ha waçra.]

SARA :''[waçra h]

IMENE :''c'est djifférent(différent)-c'est mon mari ,c'est pas ma belle-mère~

SAMRA :''[kima gatlek SOUHILA]c'est rare[talkay]la belle-mère+++

(silence)

SOUHILA :''[ana jabli rabi gaçe had ~~~~]les problèmes [taçe rajlek m]la jalousie ?.

SARA :''[çlah?,çlah?]la jalousie~[yek rahi çand ~~~~]

IMENE :''namchi fa nakl ,roh fa nakl çadi.,darwak~]impossible

(silence)

SAMRA :''[~~h.,][tr ~~~~h~~ f](le) transport~

IMENE :''[mm]

SAMRA :''[kane]normal ?

IMENE :''[kane]normal.

SARA :''[basaH rajal machi kima makbal,darwak raki mart machi+++]

SAMRA :''c'est ( )contraire,[dok yghi( ),yghir çliha ygol raki.\\]

HALIMA :''[basaH] pour moi ,je préfère [roH]avec lui véhiculé +c'est mieux que [roH f] (le) transport \\

IMENE :''C'est pas toujours ,toujours ,toujours ,nonî[takanti chwiya]~

SAMRA :MoiI mon mari[maçandouch]( ) voiture.donc[lazem n~roH F]( ) transport[kifach n ~dir~]voilàî

IMENE :'' [~~h,nti tHabi]( ) transport [w~howa y~Hab]( ) transport. HALIMA :''déjà le fait qui[raho m~khalik]mariée[w~takray,w~tokhorji]\\ SAMRA:''voilàî

SARA :''C'est déjà beaucoup [C'est déjà beaucoup~

SOUHILA : [C'est déjà beaucoup
(silence)

SAMRA :''[inchallah rabi y~çina]

SOUHILA :''Enfin ,[Hna bghina ,makach li drabna nach nazawj ~~ Hna Hawasna çla zwaj]~

IMENE :''[lazem nastaHaml ~ ~~ ~~]

(rire)

SAMRA :''[takadri tasamHi fih tadih waHdokhra ?]î

SOUHILA :'' Non !jamais !bien sur

SARA :''[takadri tasamHi fih ?

SOUHILA :''Non !jamais

SAMRA ;''[khlas~]

HALIMA :''Moi+j'adore mon mari[w~nmoute çlihj,]

SAMRA :''[inchallah rabi khaliholek]

HALIMA :''Je l'adoreî+

SAMRA :''[allah y ~barek]

(silence)

SAMRA :''[w]IMENEî

IMENE :''[inchallah]~

SAMRA :''Tu l'aimes beaucoup ?î

(rires)

Halima :''IMENE [rahi][out]

(rires)

HALIMA :''[malki fach konti tkhami ?.Tu penses à quoi?~

IMENE :'[f]( ) transportî

(rires)

SOUHILA :''maçlich ya sidi kach n~harnadiha w~nadik fa](le) transport.

(rires)

SARA:''[ri çla jal ]( ) transport

SOUHILA :'' Dis-moiî

SAMRA :''à cause du transport!î[à cause du transport

SARA : [à cause du transport

SAMRA :''à cause du transport[raki gaç haka]!î[raki m~hanyafi haja waHdokhra ?]î

IMENE : `'[lala m~hanya]

SAMRA :''Non,[Haja]l'essentiel++++

(bruit)

IMENE :''[m~hanyafi swalaH waHdokhrine ]mais \\

SARA :''[hadi kol rajal fih swalaH zinine ,w~swalaH machi mlaH]~

SAMRA :'' Par exemple+d'autres choses++++++

SOUHILA :''[choufi Hna nsa]en

général[maçadnach](la)patience[nabghoha]+\\

SAMRA :''[wajda][wajda]~

SARA : [wajda]~

SOUHILA :''Ah ![daymane wajda+taklach basaH Hadi hiya] la vie quotidienne [fiha y~konofiha hado]les problèmes -jamais[wala tfawti nhar hakak] c'est impossibleî

SAMRA :''même ,même [kima konafi\\]

HALIMA :''[fi dyarna+++++ SAMRA :''[ki kona f++çand\\

HALIMA :»Nos parents +c'est normalT SAMRA :»[Oh. kona hakaT]

Sara :»[lala]mais[basaH kayna]une différence-la vie[ki tk ~~~:niçand rajal machi kima]la vie[kitk ~~~:.ni çand]tes parents .rtes parents [balak y'jawzohalek-khtra çla khatra basaH rajlak hak\\]

IMENE :»stricte [stricte.

SOUHILA : [stricte.
SAMRA :»[Haja]sérieux[saH]

(silence)

IMENE :»c'est différent la mentalité+[ana wiyah]( ) mentalité djifférente(différente).

(silence)

SAMRA :»[ana]parfois[n gol lokane ri gçate çand]papa [m'hanya fi rassi makane li y'tbakhtarçliya-makane li yaàmorni wlo gaçda çand]papa[m'hanyafi rassi].

SOUHILA :»Mais[hada maktoub rabi]. SARA :»maktoub rabi]

++++++++++

(rires)

SARA :»[maçlich rabi « »

IMENE :»[ana ki natnarva mça] mon mari n'golhalo++\\ SOHILA :»n'importe quoi\\

IMENE : `' [n'golhalo fi wajh ~~ô]1

exe

Annexe III : Les statistiques récupérées à travers les réponses des enquêtés

1er question : Y'a-t-il des marques de différenciation dans le parler des femmes et celui des hommes?

Tableau n°1

 

Oui

Non

Femmes

10

0

Hommes

09

01

2éme question ; Qui parmi les deux sexes alterne t-il deux langues dans son parler?

Tableau n°2

femme

 

homme

alterne

N'alterne pas

alterne

N'alterne pas

8 femme

1 homme

9 femme

2 homme

3éme question: Est-ce-que la langue utilisée par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée par les hommes selon des critères linguistiques?

Tableau n°3

Oui

Non

Femmes

10

0

Hommes

9

1

Si, oui est-ce-que la différenciation apparait dans

 

au niveau de la modification phonétique

Au niveau

morphosyntaxique

Au niveau lexical

Femmes

3

3

1

Hommes

7

2

1

4éme question : Qui parmi les deux sexes utilise-t-il la langue normée?

Tableau n°4

homme

 

femme

utilise

N'utilise pas

utilise

N'utilise pas

6 femme

4 homme

6 femme

4 homme

5éme question : Est -ce-que les femmes se surveillent-elles dans une conversation mixte, c'est-à-dire en présence des hommes?

Tableau n°5

 

Oui

Non

Femmes

8

2

Hommes

10

0

Si c'est oui pourquoi

Tableau n°5a.5b.5c

Par timidité(a)

Pour se monter moins bravades(b)

Par prestige (c)

Femmes

5

1

4

Hommes

3

1

6

6éme question : Qui utilise l'expression gestuelle beaucoup plus dans son discours?

Tableau n°6

homme

 

femme

utilise

N'utilise pas

utilise

N'utilise pas

9 femme

1 homme

8 femme

2 homme

7éme question : Qui est selon vous le sexe qui crée plus de nouveaux mots dans son parler?

Tableau n°7

homme

 

femme

crée

Ne crée pas

crée

Ne crée pas

10 homme

0 femme

8 homme

2 femme

8éme question : Dans une conversation mixte qui monopolise beaucoup plus la parole?

Tableau n°8

homme

 

femme

monopolise

Ne monopolise pas

monopolise

Ne monopolise pas

10 homme

0 femme

8 homme

2 femme

9éme question : Existe-t-il des particularités et des caractéristiques dans le parler des deux sexes? Si c'est oui ces particularités apparaissent dans ;

Tableau n°9

Le langage détourné (a)

Le ton de la voix(b)

L'usage de

l'expression politesse(c)

femmes

1

3

6

hommes

3

2

5

10éme question : Qui utilise mieux la langue française en Algérie?

Tableau n°10

homme

 

femme

utilise

N'utilise pas

utilise

N'utilise pas

6 femme

4 homme

6 femme

4 homme






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams