WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La variation sexolectale entre pratiques langagières, réalité et stéréotypes.

( Télécharger le fichier original )
par Houria Benguiza
université Hassiba ben BOUAALI DE CHLEFALGERIE - MASTER en sciences du langage  2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2.La correction D'après Yaguello :

« La grammaire prescriptive évoque toujours l'image de la vieille institutrice ou de la gouvernante revêche. Les femmes attacheraient plus d'importance à la correction du discours, à la norme .Elles ont même (d'après plusieurs enquêtes une tendance à l'hypercorrection, c'est -à-dire à l'assimilation excessive du modèle dominant. Elles emploient moins de formes stigmatisées et intériorisent davantage les formes prestigieuses emploient ». (1978 :20).

Les femmes, dans leur parler, veillent souvent à reconnaitre les énoncés plus corrects et insistent sur la bonne prononciation. A titre d'exemple, les femmes adoptent la prononciation standard du phonème /r/ par opposition aux hommes qui ont tendance à rouler le /r/.

1 Les exemples sont cités dans le livre « women's language »de Lakkof (1973) en langue anglaise et nous les avons traduits en français vu que notre recherche se fait en français.

Les femmes ont souvent tendance à idéaliser leur prononciation, autrement dit, elles font recours à la correction phonologique pour élever leur statut social qui est défini inférieur à celui des hommes dans la société. Aussi, comme les femmes occupent beaucoup plus des fonctions professionnelles largement publiques, elles sont censées recourir à une variété proche de la norme que les hommes qui sont moins exposés à la norme.

4.3.La politesse et l'incertitude

La politesse linguistique est une attitude par laquelle la locutrice donne à son interlocuteur la liberté d'exprimer sans lui imposer ses idées et sans stigmatiser ses opinions afin de ne pas entrer en conflit ouvert avec son partenaire. D'après Lakoff (1973) et Key(1970), les femmes sont plus polies que les hommes .Cette politesse se manifeste dans la formulation des ordres

- Ferme la porte (1)

- S'il te plait ! Ferme la porte. (2)

-Tu peux fermer la porte. (3)

- S'il te plait !tu peux fermer la porte. (4)

Ces deux linguistes ont bien déterminé les propriétaires de ces énoncés de sorte que les formulations 1 et 3 exprimant des ordres directes émanées de l'homme. Quant aux phrases 2 et 4 elles sont des phrases dites par des femmes parce que le degré de politesse dans ces formulations exprimant beaucoup plus une prière plutôt qu'un ordre. Cette manifestation de prière n'est qu'un signe de politesse provenant des femmes qui ont souvent tendance à employer davantage la prière car les femmes évitent éventuellement le langage affirmé de sorte qu'elle insiste sur l'affaiblissement de l'impératif.

Nous pouvons donc dire que la politesse des femmes se rapporte à leur incertitude. Lakoff a affirmé que les femmes font plus usage que les hommes de formes polies et super polies, de précaution oratoire et d'intensification. De plus, il est reconnu dans les champs sociolinguistiques que le langage féminin se caractérise par l'exagération pour exprimer un sentiment extrême afin de frapper les esprits des hommes. Elles utilisent dans leurs propos des adverbes d'intensité par exemple : « gravement, terriblement, effroyablement ». (Berger 1973:15)

Chapitre II : La variation sexolectale

Le parler des femmes est vu par les hommes comme un parler hésitant et inconsistant car elles veillent à contrôler leur parler devant eux pour ne pas être stigmatisées. Aussi, elles parlent de manière aléatoire à cause de la timidité qui les empêche de s'affirmer en toute liberté. En revanche, elles veulent se libérer du sentiment de domination masculine.

Jespersen (1922) a démontré que les phrases dites par les femmes sont souvent inachevées par ce qu'elles ne réfléchissent pas en parlant ; raison pour laquelle les mots leur échappent. Quant aux hommes, ils s'expriment publiquement et avec une grande ostentation ce qui explique leur statut de domination aux femmes comme elle a bien expliqué Yaguello (1978 : 9) : « la différenciation sexuelle apparait donc avant tout comme un fait d'ordre sociolinguistique qui se reflète dans la langue en tant que système sémiotique parmi d'autres. » (Cité par Baylon, 1996: 119).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo