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Impacts de la réduction du temps scolaire sur l'apprentissage dans l'enseignement secondaire général au Bénin. Cas du collège d'enseignement général 3 de Bohicon.

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par Franck et Ignace YEMADJE et METCHEDE
Université d'Abomey Calavi-Bénin - Maitrise 2012
  

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PREMIERE PARTIE

GENERALITES

CHAPITRE PREMIER

CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE

1. Problématique

En matière de politique éducative, la qualité et l'efficacité de l'apprentissage sont des notions clés. Au moment où les débats actuels sont focalisés sur la rentabilisation du temps de travail, la gestion axée sur les résultats, le temps continue d'être mal géré dans nos établissements. Sans risque de se tromper, on peut affirmer que les grèves répétées, les activités liées au processus électoral, les absences répétées et prolongées, les visites aux heures de cours, les appels téléphoniques de longue durée, les sorties anarchiques etc... constituent des freins à la mise en oeuvre correcte des programmes d'études. Même si l'année scolaire est apparemment apaisée et n'a connu aucune perturbation significative visible, des manques à gagner sont d'une manière ou d'une autre occasionnés aux principaux bénéficiaires des prestations des enseignants que sont les apprenants. La gestion à bon escient du temps scolaire au quotidien devient alors une préoccupation majeure en vue d'assurer à nos élèves une formation de qualité, c'est ce qui nous amène à nous poser la question suivante:

Quelles peuvent être les causes et les conséquences de la réduction du temps scolaire dans notre système éducatif ?

Notre recherche se propose de répondre à cette question suivant les objectifs que nous nous sommes fixés.

2. Revue de littérature

Afin de mieux maitriser les contours de notre sujet et d'approfondir nos connaissances sur la question de l'impact de la réduction du temps scolaire sur l'apprentissage dans l'enseignement secondaire général au Bénin, une prise de connaissance des études antérieures dans le domaine a été faite.

Dans son ouvrage intitulé«Les rythmes majeurs de l'enfant», (2009)MONTAGNER Hubert,évoque d'abord la notion de rythme de développement mais l'essentiel est consacré aux rythmes biopsychologiques de l'enfant, depuis les premiers jours de la vie postnatale jusqu'aux âges de l'école élémentaire inclus. L'accent est mis sur deux rythmes majeurs qui influencent les capacités d'attention, de traitement de l'information, de mobilisation des ressources intellectuelles et de communication, ainsi que la fatigue : le rythme veille/sommeil au cours des vingt-quatre heures et le rythme des fluctuations de la vigilance comportementale dans la journée. En France, l'aménagement du temps scolaire ignore ces rythmes. Des propositions sont formulées pour l'améliorer.

PERRENOUD Philippe dans son ouvrage« Le temps en éducation  :regards multiples» (2001)aborde la problématique du temps en éducation à travers une réflexion sur l'organisation du travail scolaire et son rôle dans la lutte contre les inégalités devant l'école.

Il rappelle ainsi la grande tendance de l'évolution du temps scolaire et les propositions d'aménagement des rythmes scolaires existants au niveau de l'année, de la semaine et de la journée. Il dresse ensuite un bilan d'expérimentations menées sur trois sites pilotes en France et évalue les effets bénéfiques constatés aux plans psychosociologique, cognitif, social et culturel. Enfin, il analyse les conditions de leur réussite et les résistances qui freinent le développement de ces innovations. Il permet en fait par une discussion sur la comparaison des coûts d'opportunité des différents temps, d'enrichir la réflexion académique sur l'efficacité du temps scolaire.

Face à un temps scolaire relativement standard qui ne prend pas en compte les rythmes d'apprentissage différents selon les élèves, l'auteur propose d'autres registres de différenciation : didactisation des tâches, nouvelle organisation du travail scolaire dans le cadre de cycles d'apprentissage pluriannuels.

Dans leur ouvrage intitulé« Le temps en éducation : regards multiples »,SAINT-JARRE Carole et DUPUY-WALKER Louiseont fait le point sur ce que représente l'organisation du temps en éducation. Les auteurs issus de différents champs d'étude (histoire, sociologie, étude des organisations, pédagogie...) tentent de mieux comprendre le rôle que joue le temps dans le système éducatif. La première partie veut cerner les bases de l'organisation du temps en éducation. La deuxième partie s'intéresse aux effets des changements sociaux sur la réforme des pratiques éducatives, qu'ils portent sur les systèmes et structures scolaires ou dans la classe. La troisième partie rassemble six contributions qui examinent l'organisation du temps en éducation sous l'angle de l'individu et sous celui de l'institution. Enfin, le dernier chapitre porte une réflexion critique sur certaines préconisations (augmentation du temps scolaire) et examine des modèles alternatifs permettant de rationaliser l'utilisation du temps et des ressources.

Dans son ouvrage intitulé : « L'organisation et l'utilisation du temps scolaire à l'école primaire : enjeux et effets sur les élèves » (2009), SUCHAUT Bruno, fait le point sur la question de l'organisation du temps à l'école primaire en mobilisant les résultats des recherches sur le temps scolaire. Dans une première partie, l'auteur reprend les principaux résultats mis en évidence par les études internationales et françaises sur l'efficacité du temps d'enseignement. Il montre les modifications en France sur le plan quantitatif (diminution du nombre d'heures de classe sur un siècle) et qualitatif avec le développement des activités périscolaires et de l'accompagnement éducatif. Ensuite il donne une synthèse des travaux qui se sont intéressés à la relation entre le temps alloué aux disciplines et les apprentissages des élèves. La deuxième partie est consacrée aux travaux liés à la problématique de l'organisation du temps scolaire (dans l'année, la semaine, la journée) et aux rythmes d'apprentissage des élèves. Ces recherches sont de deux types : recherches expérimentales organisées par les chrono-biologistes et les chrono-psychologues et d'autres qui cherchent à évaluer l'impact d'organisation du temps alternatifs sur les acquisitions des élèves.

SUE Rogeraborde également la question dans son ouvrage intitulé : Les temps nouveaux de l'éducation (2006).Pour lui, l'institution scolaire s'est construite sur le modèle de l'atelier, de l'usine et des lieux de mise au travail. « La forme scolaire et notamment le temps scolaire sont calqués sur l'organisation du travail industriel, sa discipline et ses valeurs auxquelles ils doivent préparer ». Il établit un parallèle entre la crise du travail et la crise de l'école et analyse les mutations du travail. Il distingue deux transformations essentielles: l'importance croissante des activités hors travail dans la performance du travail lui-même et les qualités ou compétences requises et attendues au travail. Mais celles-ci ne sont pas inscrites dans la formation scolaire, elles peuvent même être incompatibles avec la forme d'apprentissage.

L'auteur plaide pour relativiser le temps scolaire par rapport à d'autres temps considérés comme éducatifs. L'éducation s'opère aussi dans de multiples autres lieux que l'école et il s'y transmet aussi tout un ensemble de savoirs - les savoir-faire associatifs qui pourraient également faire partie d'une certification et d'une validation.

Quant àLELIEVRE Claude, dans son ouvrage intitulé :« Les politiques scolaires mises en examen : onze questions en débat » (2008) il retrace l'évolution de l'aménagement du temps scolaire en France. Il est question du découpage de l'année scolaire et de l'adaptation des calendriers scolaires avec le zonage géographique des congés pour des raisons socio-économiques ainsi que de la durée de la journée scolaire. Il rappelle les textes officiels qui organisent le temps scolaire et éducatif et les débats suscités par ce sujet (aménagements du temps scolaire au niveau local, les devoirs à la maison, la semaine de classe écourtée dans le primaire).

Bruno SCHANT (2009) dans son ouvrage intitulé :« L'organisation et l'utilisation du temps scolaire à l'école primaire : enjeux et effets sur les élèves », il montre clairement que le temps scolaire est une notion centrale en matière de politique éducative car son organisation et son utilisation déterminent les conditions d'apprentissage des élèves. Si du point de vue de la recherche en éducation cette question peut être abordée sous des angles divers, c'est principalement la répartition du temps qui retient le plus l'attention des acteurs du système éducatif et qui fait débat comme c'est aujourd'hui le cas avec la suppression du samedi matin à l'école primaire.

Dans cet ouvrage, il montre que le temps scolaire peut s'aborder sous l'angle de plusieurs disciplines qui utilisent des paradigmes spécifiques. Selon lui le temps reste la ressource principale qui structure toutes les activités éducatives et qui est l'ingrédient incontournable de toute phase d'apprentissage. Le coeur de cette problématique concerne donc les conséquences de la distribution et de l'usage du temps scolaire des élèves. Pour sa part la question du temps scolaire est en relation directe avec d'autres questions essentielles comme celle du traitement de la difficulté scolaire, et même plus généralement encore, celle de l'efficacité des pratiques d'enseignement.

Dans la première partie, il a mis l'accent sur le volume du temps offert aux élèves et sa répartition au cours de l'année, de la semaine et de la journée. Selon lui le modèle d'analyse du temps d'enseignement proposé par Smyth (1985) distingue les différents niveaux d'analyse possibles en articulant ces deux aspects quantitatifs et qualitatifs. Un premier niveau de ce modèle se limite à la quantité officielle de temps d'enseignement, le second se centre sur la quantité d'instruction reçue par l'élève, celle-ci pouvant différer de la précédente, notamment du fait des absences des enseignants et des élèves. Le niveau suivant examine le temps effectivement alloué au contenu des activités scolaires. Les deux derniers niveaux de ce modèle concernent la dimension qualitative du temps avec le temps d'enseignement de l'élève sur la tâche (lié à l'attention de l'apprenant) et enfin le temps d'apprentissage académique qui peut être considéré comme la rentabilité du temps d'enseignement sur les apprentissages. Ce modèle d'analyse permet de considérer l'ensemble des dimensions du temps d'enseignement allant d'une approche globale et institutionnelle à une approche ciblée sur les comportements des élèves.

Pour cet auteur, depuis cent ans, la durée de l'année scolaire a été divisée par 1,5 passant de 1338 heures au début du XXième siècle à un nombre théorique de 864 heures aujourd'hui (il n'est pas tenu compte dans ce calcul des 60 heures attribuées dans le cadre de l'aide personnalisée). Cette diminution du nombre annuel d'heures d'enseignement correspond à une diminution du nombre de jours d'école (par augmentation des jours de congé) et, de ce fait à la baisse du nombre d'heures dans la semaine : passage à 27 heures en 1969, puis à 26 heures en 1989. Depuis cette date, on relève une dissociation entre le temps des élèves et celui des enseignants qui bénéficient d'un temps spécifique pour les activités de concertation pédagogique notamment. Depuis 2009, la durée hebdomadaire d'enseignement s'est encore réduite à 24 heures pour les élèves qui n'éprouvent pas de difficulté. .

CHOPIN Marie-Pierre dans un article publié intitulé« Les usages du "temps" dans les recherches sur l'enseignement »,N° 170, mars 2010, fait l'analyse de la manière dont les chercheurs en éducation font usage du concept de temps. Allongement ou raccourcissement du temps d'enseignement, rationalisation du temps de travail des professeurs, individualisation des temps d'apprentissage des élèves. Le recensement des travaux sur ce sujet fait apparaître un phénomène de répétition/recomposition. Dans une première partie, l'auteur établit, dans une perspective diachronique, une synthèse des travaux américains sur le temps de l'enseignement avec une focalisation dans les dernières recherches sur le temps d'enseignement. Dans une deuxième partie, l'auteur s'intéresse aux travaux francophones produits sur ce sujet. Pour l'auteur, « la réflexion sur le temps de l'enseignement conduit en fait à un retour questionnant sur les finalités pédagogiques mais aussi politiques de l'école ». .

Dans laRevue française de pédagogie, DELHAXHE Arlette a produit unarticleintitulé«Le temps comme unité d'analyse dans la recherche sur l'enseignement » (1997)dans lequel elle retrace la manière dont le temps a été pris en compte depuis le début du siècle selon les paradigmes qui ont jalonné la recherche sur l'enseignement. Elle montre que l'importance de la variabilité du temps que le maître alloue réellement à l'enseignement d'une matière est reconnue depuis longtemps et constitue un fait récurrent dans tout ce courant de recherche. Les progrès méthodologiques réalisés pour mieux appréhender les relations entre le rendement des élèves et le temps d'apprentissage sont également analysés. Ainsi, le modèle de Carroll et tous les travaux qui se sont caractérisés par la prise en compte du temps investi par l'élève dans l'apprentissage de la matière ainsi que la relation entre contenu enseigné et contenu évalué y sont présentés.

KPOSSIHANDE J. et FASSINOUA.(1986), ont abordé la question de la réduction du temps scolaire sous l'angle de la vocation que tout enseignant doit avoir pour son métier. A travers le thème intitulé  « Le métier d'enseignant et le problème de la vocation en République Populaire du Bénin », ces auteurs pensent qu'il convient de donner à la vocation sa place et de voir comment faire pour avoir debons enseignants. Ils ont donc pour cela :

ü Cherché des éléments de référence en essayant de dégager un profil-type de l'enseignant : son rôle, sa mission, ses qualités physiques, intellectuelles et morales, ses aptitudes et sa vocation.

ü Décrit les mutations intervenues depuis 1975 qui ressemblent à une certaine "prostitution" de la fonction enseignante apparue dès la création d'un corps de jeunes instituteurs révolutionnaires et l'institution des services d'assujettissement à la mission d'enseignement, des enseignants contractuels d'Étatet contractuels locaux. Ces mutations sont caractérisées par :

§ La détérioration des conditions de vie et la dégradation des conditions de travail;

§ La cohabitation d'enseignants hétéroclites;

§ La mauvaise place de l'enseignant dans la société;

§ L'absence de motivation.

Il apparaît alors que ce sont les recrutements peu rigoureux, les mauvaises conditions de vie et de travail ainsi que la formule `'tout cadre est enseignant `' qui ont contribué à faire baisser le temps scolaire. Les auteurs estiment alors que la revalorisation de la fonction enseignante passe par :

· un recrutement rigoureux;

· une formation initiale sérieuse et obligatoire;

· une formation continue effective ;

· une formation permanente contrôlée par des inspections régulières;

· les stages de perfectionnement à l'étranger;

· l'obligation faite à l'enseignant de faire de la recherche.

ANJORINI. (1986) pour sa part a fait une étude sur l'influence de la formation initiale des enseignants du moyen général sur les rendements scolaires. L'auteur s'est proposé d'analyser le caractère hétérogène des qualifications du personnel enseignant en vue de savoir le remède à apporter, car il estime qu'un rapport de cause à effet assez significatif peut être établi entre l'inexistence et la qualité de la formation initiale de l'enseignant et le rendement scolaire des élèves dont il ala charge.Il a situé l'importance de la formation initiale en mettant l'accent sur son sens, son but et sa nécessité. Il a ensuite; à travers une description du personnel enseignant en place à cette époque, mis en évidence la distorsion flagrante entre ce qui est prévu et ce qu'on a en réalité et qui est caractérisé par une grande diversité des profils. L'analyse de l'auteur a tenté de mettre en évidence d'une part les implications de l'absence de formation initiale du professeur sur le rendement scolaire et d'autre part les conséquences néfastes pour l'enseignement tant sur le plan psychologique et pédagogique que sur celui des connaissances.

Quant à OTODJI F & HOUNDEKPINKOU P. (1983) abordant leur étude sur les problèmes d'intégration du jeune enseignant béninois dans son milieu professionnel, ont souligné que le rôle de l'enseignant que le stagiaire est appelé à jouer risque d'être amoindri si certaines difficultés d'ordre matériel et moral n'étaient pas éliminées ou atténuées.Pour étudier ces diverses préoccupations, les auteurs ont procédé à une enquête par questionnaire auprès de professeurs qui travaillent depuis longtemps afin de proposer une panoplie de solutions.

Ces différents travaux, dans leur ensemble, ont abordé la question de la qualité de l'enseignement d'une façon générale. Les trois derniers ont mis un accent particulier sur la thématique dans notre pays le Bénin. Elles ont le mérite d'apporter des éléments appréciables pour alimenter notre réflexion sur la qualité et l'efficacité du système éducatif béninois. Pour notre part, nous avons voulu étudier la situation qui prévaut en matière de qualité et d'efficacité de l'offre éducative dans l'Enseignement Secondaire Général 3 Bohicon, du point de vue de la gestion et de l'utilisation du temps scolaire.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote