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Aires protégées et exploitation pétrolière en RDC. Cas du parc national des Virunga.

( Télécharger le fichier original )
par Isaac SADIKI SIKIVAHWA
Université de Kisangani - Licence en Droit 2015
  

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Section 2 : L'envahissement du PNVi par les besoins ménagers et le

bilan de l'exploitation forestière de l'Est de la RDC

Dans la présente section, il est question pour nous d'analyser le degré d'envahissement du Parc par les activités humaines qui, sans pour autant le détruire complètement, font subir à celui-ci des sérieux dégâts sur ses écosystèmes.

Ainsi, dans un premier temps, nous analysons les statistiques de consommation des charbons de bois dit « Makala » des ménages de la ville de Goma ; ensuite nous ferons un petit commentaire sur la gouvernance des ressources forestières de l'Est de la RDC.

65 Environnement pour le développement. Novembre 2012. Evaluating the Prospects of Benefit Sharing Schemes in Protecting Mountain Gorillas in Central Africa. Série de documents de travail.

71

Tableau n°4 : Statistique de consommations des charbons de bois des ménages de la ville de Goma

Catégorie de
consom-
mation

Consommation
moyenne par
an exprimée
en sac de
35kg/an

Nombre des
ménages
échantillonnés

Pourcentage
des
ménages
interviewés

Consom-
mation totale
par an

Achat par sac

21

2 218

55%

699 300

Achat en
détail

24

1 700

42%

612 960

Electricité

 

149

3%

0

TOTAL

 

4 067

100%

1 312 260

Source : Marc LANGUY, Samuel BOENDI et Walter DZIEDZIC66.

Il se dégage de ce tableau, que les acteurs ont menés une enquête qui avait très clairement épinglé la crise du bois de chauffage autour du PNVi. Ce qui nous pousse à dire que, outre les conflits armés autour et dans le PNVi, les bois du parc ainsi que ses ressources sont aussi en danger compte tenu de la densité de la population autour du site et des grandes agglomérations qui émergent chaque jour telles les villes de Goma, Beni ; les Cités de Kasindi, Bulongo, Kyavignonge...

L'évaluation de la consommation de la ville de Goma, s'est faite selon 3 approches indépendants afin de pouvoir en comparer les résultats et d'en garantir la valeur. Une première, assez grossière, a consisté à extrapoler la consommation de la ville en utilisant les données standards de consommation par personne ou par famille dans la région, multiplié par le nombre de personnes ou de ménages à Goma.

Une deuxième a été suivie au niveau d'une enquête détaillée auprès de 4.067 ménages mais aussi des hôtels, hôpitaux, pour connaitre non seulement leur consommation de bois mais aussi les dépenses liées à l'achat de bois d'énergie.

66 Marc LANGUY et al. La problématique de l'approvisionnement en bois en zone limitrophe du PNVi in Virunga, la survie du 1er Parc d'Afrique, 2006.

72

Enfin, une étude menée auprès des différents centres d'approvisionnement de la ville en Makala.

S'agissant du bilan de l'exploitation illégale des forets en RDC, une étude a été menée par Chantam house sur l'énergie, l'environnement et les ressources forestières de la RDC en avril 2014, qui a abouti aux conclusions qu'un bilan de la matière bois compare l'approvisionnement en bois légal(les récoltes légales officielles plus les importations) avec la consommation effective( les exportations réelles et l'utilisation domestique réelle). La différence entre la consommation et l'approvisionnement légal donne une indication de l'étendue de l'exploitation illégale.

Cette analyse, qui limitée à l'offre et à la demande de grumes et les sciages, suggère que la récolte réelle en 2011 en RDC (2.400.000m3) correspond à plus de huit fois la récolte légal officielle (300.000m3). La différence (2.100.000m3) est le fruit d'une exploitation illégale dépassant les volumes de récolte officielle sous licence et enregistrer. Cela suggère qu'au moins 87% de l'exploitation forestière en RDC en 2011 est illégale67.

67 Sam LAWSON, l'exploitation illégale des forets en RDC, in Chantam hause, Avril 2011- version révisée juillet 2011.

Tableau 5 : Bilan de l'exploitation forestière sans licence en RDC en 2005-2011 (tous les chiffres en m3 sauf indication contraire)

 

Production sous

licence

Approvisionnement légal

 

Consommation totale

 
 
 
 

Récolte

Importations

Total

Exportation

Utilisation

Total B

B-A

%

sans

 
 

légale réelle(1)

en EBR (2)

(A)

en EBR(3)

domestique en EBR

 

(exploitation sans licence)

licence

 

2005

 

169946

25000

194946

 

835796

835796

640850

77

 

2006

 

155009

25000

180009

471604

1042106

1513710

1333701

88

 

2007

334942

310000

25000

335000

479645

1206141

1685786

1350786

80

 

2008

804448

353247

25000

378247

449983

1427684

1877667

1499420

80

 

2009

555129

373284

25000

398284

330401

1394618

1725019

1326735

77

 

2010

672688

249539

25000

274539

367679

1655272

2022951

1748412

86

 

2011

842832

293096

25000

318096

403400

2003293

2407393

2089297

87

 

Source : (1) chiffres du gouvernement pour la production formelle des grumes annoncés par l'OFAC et dans les forêts du Bassin du Congo : Etat des forets 2010 ; (2) Estimation des importations de grumes et les sciages basée sur l'analyse des données d'exportation des pays d'origine sur UNCOMTRADE. La plupart des importations proviennent de Zambie et d'Afrique du Sud, (3) chiffres du gouvernement annoncés par l'association Technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT), plus estimation des volumes en EBR exportés de RDC de l'Est vers les pays voisins (200 000m3/an ne figurent pas dans les statistiques d'exportation officielles) basée sur Forest Monitor (2007) et WWF-Uganda (2012) ; (4) chiffre de la consommation urbaine totale, calculé à partir de l'enquête de

68 Sam LAWSON, op.cit.

Consommation 2009 à Kinshasa (MBEMBA M., et al. 2010), extrapolé à la population urbaine totale et élargie à d'autres années d'après les variations du PIB et de la population urbaine.

Ces chiffres comprennent uniquement l'exploitation illégale des forets qui dépasse la récolte sous licence. Etant donné que de nombreux types d'illégalité se produisent dans les limites des récoltes déclarées et ne sont pas révélés par le bilan de la matière bois, les estimations de l'exploitation illégale devraient être considérées comme des valeurs minima pour la proportion de la production légale qui s'avère illégale d'une manière ou d'une autre. Vu que d'autres éléments prouvent la présence d'un grand nombre d'illégalité au sein de la production déclarée, le montant et la proportion de la production illégale de bois sont probablement supérieurs68.

La grande majorité de la production illégale mesurée par le bilan de la matière bois correspond à une exploitation forestière à petite échelle, qui approvisionnement les marchés domestiques ou exporte de la RDC de l'Est vers les pays voisins.

La corruption est un facteur des principaux indicateurs de la faiblesse dans la gouvernance des ressources forestières de la RDC. Dans ce contexte, il ne peut être pas surprenant que la gouvernance forestière soit très mauvaise.

La gouvernance d'autres secteurs est tout aussi médiocre, voire pire. D'un côté, l'exploitation industrielle et la conversion des forets en RDC restent relativement limitées par rapport à l'échelle des forets du pays. Contrairement à d'autres pays de forêts tropicales, il reste beaucoup de forets précieux à sauver et ce, parce que la destruction et la dégradation sont encore lentes, la situation peut encore être inversée.

75

Le code forestier de 2002 fournit une bonne plateforme sur laquelle bâtir un système de bonne gouvernance forestière, et le moratoire sur les nouvelles concessions d'exploitation industrielle continue d'offrir le temps et l'espace nécessaire pour améliorer la gouvernance. La réforme du secteur forestière a cependant ralenti et presque atteint le point mort au cours des dernières années ; une volonté politique renouvelée est nécessaire pour redonner de l'élan au processus.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery