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Aires protégées et exploitation pétrolière en RDC. Cas du parc national des Virunga.

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par Isaac SADIKI SIKIVAHWA
Université de Kisangani - Licence en Droit 2015
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Nous voici au terme de notre deuxième partie qui a porté sur les risques d'exploitation pétrolière et le dilemme de développement durable dans le Parc National des Virunga, en effet, les activités d'exploration, comme les études sismiques et les forages d'exploration, ont des répercussions environnementales localisées. Ces activités nécessitent l'installation de camps de base ; ceci implique le défrichement de la végétation naturelle, la construction de voies d'accès, la production d'eaux usées et la formation de déchets solides, ainsi qu'une pollution sonore et lumineuse.

En l'absence d'une planification rigoureuse et d'une gestion appropriée des déchets, les équipes de prospection risquent d'introduire des espèces végétales exotiques et envahissantes. En outre, les équipes seront amenées à puiser les eaux souterraines ou l'eau du lac, ce qui bouleversera le réseau hydrographique et aura des répercussions sur la faune et leurs habitats.

Pour le gouvernement congolais, le statut juridique des biens du patrimoine mondial découle de la convention pour la protection du patrimoine culturel et naturel. Les biens s'inscrits incombent au premier chef à l'Etat partie, mais l'inscription sur la liste postule que les biens appartiennent aussi à l'humanité et sont ainsi placés sous une sorte de sauvegarde internationale. Il y a donc un système de coopération et d'assistance pour aider l'Etat partie du point de vue financier et matériel.

La communauté n'entre pas directement dans la gestion des biens concernés, mais il y a un suivi qui est réalisé par des organismes internationaux indépendants de l'Etat partie (par exemple centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature). Cette protection est toute relative par rapport à la puissance de l'Etat partie sur son territoire.

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Les groupes armées sont encore présents, par ci par là dans le Parc sans que la Belgique, l'Union Européenne, l'Unesco, l'UICN, le WWF, le global Witness et autres, ne s'en émeuvent ni ne mettent des moyens efficaces pour les y déloger.

CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS

Nous voici au terme de notre étude qui a porté sur les aires protégées et l'exploitation pétrolière : le cas du Parc National des Virunga nous a intéressés.

En effet, l'intérêt de ce travail répond au questionnement lié à la réduction de la pauvreté par l'exploitation des ressources pétrolières des aires protégées, il répond également au souci d'améliorer l'efficacité de la gestion des aires protégées en vue d'en garantir la pérennité par rapport aux menaces de tout genre qui s'y exercent dans le contexte de guerre, d'insécurité, de surexploitation des ressources minérales et forestières ainsi que la réduction de la pauvreté des populations par une gouvernance responsable des ressources pétrolières et forestière de l'Est de la République Démocratique du Congo ;

Il tourne autour de la problématique s'appuyant sur la loi n°14/003 du 11 Février 2014 relative à la conservation de la nature dans son chapitre quatre spécialement à son article 19 qui propose des mesures dérogatoires pour raison d'intérêt public dans la protection de l'environnement. Pourtant, dans la déclaration de Kinshasa sur les sites du patrimoine mondial de la RDC du 14 Janvier 2014 à son titre VIII, la RDC inscrit la nécessité de limiter la détérioration des cinq sites du patrimoine mondial de la RDC afin de préserver leur valeur universelle exceptionnelle et de réunir les conditions pour leur réhabilitation écologique en vue de leur retrait futur de la liste du patrimoine mondial en péril.

Par cette déclaration, la RDC s'inscrit dans l'ordre des différentes conventions internationales interdisant l'exploitation des ressources naturelles à l'intérieur des parcs nationaux et des sites de l'UNESCO, ainsi l'exploitation des ressources et leur conservation sont-elles incompatibles ?

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Nous nous sommes posé les questions suivantes : Question principale

> Pourquoi le gouvernement congolais tente-t-il autoriser l'exploitation pétrolière dans une aire protégée telle le Parc National des Virunga ?

Questions subsidiaires

> Comment l'exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga pourrait-elle contribuer à l'éradication de la pauvreté dans le chef des populations et contribuer à la régulation du climat?

> Quel est le bilan de l'exploitation forestière dans les zones environnantes du Parc National des Virunga et de l'Est de la RDC?

Face à ces questions, nous avons émis des hypothèses suivantes :

y' Le gouvernement congolais tenterait d'autoriser l'exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga en tenant compte de son opinion intérieure qui pense que l'exploitation future du pétrole et des ressources minières est une des solutions pour l'amélioration de sa situation matérielle et pour son développement ; confronté aux nombreux défis de sous-développement, l'obligation d'exploiter les richesses et les ressources naturelles de son sol et sous-sol pour le bien être de sa population serrait un impératif.

y' L'exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga ne contribuerait en rien dans l'éradication de la pauvreté des populations environnantes, du fait que les revenus pétroliers créé une incitation forte à la connivence entre les hommes politiques et les hommes d'affaires dans le pays africains,

y' L'exploitation forestière dans les zones environnantes du Parc National des Virunga serait insignifiante dans le processus de l'éradication de la pauvreté des populations, du fait de la

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mauvaise gouvernance des ressources forestières qui accroissent la production en bois des pays limitrophes tels le Rwanda et l'Ouganda.

Nous avons recourut à la méthode juridique n'impliquant pas le terrain, et se limitant à l'exégèse et deux approches comparative et systémique au modèle de DAVID EASTON. La méthode juridique consistait d'abord à rassembler les textes légaux et règlementaires relatifs à la conservation de la nature et la protection de l'environnement tels la loi n°14/003 du 11 Février 2014 relative à la conservation de la nature, la déclaration de Kinshasa sur les sites du patrimoine mondial de la RDC du 14 Janvier 2011, les conventions internationales de l'UNESCO ; ensuite la qualification des faits tel que présentés dans ces différents textes et enfin l'interprétation et l'analyse des faits.

L'approche comparative s'intéressait aux interpénétrations entre les différents modes de protection de l'environnement par les pays producteurs du pétrole.

L'approche systémique au modèle de DAVID EASTON a mis en exergue trois acteurs qui sont le gouvernement congolais, les investisseurs de la SOCO d'une part, et la société civile du Nord Kivu et ONG de défense de la biodiversité comme le WWF et la Virunga Fondation d'autre part, enfin une analyse statistique nous a permis de faire des comparaisons sur les études antérieures des différents acteurs dans la protection de la biodiversité de l'Est de la RDC.

Les techniques documentaires ainsi que de l'interview non structurée afin d'appréhender la façon dont le gouvernement congolais gère la question de la destruction de l'environnement par l'exploitation pétrolière, nous ont permis de récolter les données.

Nous avons abouti aux résultats ci-après, d'abord, la conservation des ressources et leur exploitation ne sont pas incompatibles mais complémentaire ; ainsi, le gouvernement congolais a autoriser

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l'exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga en tenant compte de son opinion intérieure qui pense que l'exploitation future du pétrole et des ressources minières est une des solutions pour l'amélioration de sa situation matérielle et pour son développement ; confronté aux nombreux défis de sous-développement, l'obligation d'exploiter les richesses et les ressources naturelles de son sol et sous-sol pour le bien être de sa population, le statut juridique des biens du patrimoine mondial découle de la convention pour la protection du patrimoine culturel et naturel. Les biens s'inscrits incombent au premier chef à l'Etat partie, mais l'inscription sur la liste postule que les biens appartiennent aussi à l'humanité et sont ainsi placés sous une sorte de sauvegarde internationale.

La communauté n'entre pas directement dans la gestion des biens concernés, mais il y a un suivi qui est réalisé par des organismes internationaux indépendants de l'Etat partie (par exemple centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature), il découle que le PNVI est en destruction constante par les facteurs autres que l'exploration pétrolière, malgré la présence de l'ICCN et des partenaires.

Si donc le PNVI est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, il est d'abord et avant tout une portion du territoire national congolais, sur lequel l'Etat exerce sa pleine souveraineté. Garant constitutionnel du bien être de sa population, l'Etat congolais devra donc prendre ses responsabilités, car le déclassement d'un site du patrimoine est bien envisageable, quoi que ardu sur le plan procédural, par rapport au règlement intérieur du comité du patrimoine mondial. L'évidence démontre que, dans un bon nombre des pays africains, les richesses pétrolières sont sources de pollution de l'air, de destruction de la faune et de la flore, la paupérisation de la population autochtone, de troubles sociaux et même de guerre. Ensuite, l'exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga ne contribue en rien dans l'éradication de la pauvreté des populations environnantes, du fait que les revenus pétroliers tels que

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prévu dans le contrat de partage, à l'article 6 alinéa 3 du contrat, que « le contractant allouera annuellement un montant de deux cent mille dollars (200 000) en phase d'exploration et trois cent mille dollars (300 000 USD) en phase de production, au titre d'interventions sociales au profit des populations locales environnant les sites pétroliers suivant un programme concerté avec le ministre des hydrocarbures.

Ces interventions toucheront, au volet développement, notamment les domaines de la santé, de l'éducation et de la culture. Les montants y réservés font partie des coûts pétroliers et sont donc récupérables. Ce qui ne représente rien par rapport à une population estimée à 100 000 habitants autour des sites d'exploitation, comparativement aux potentialités du secteur de la pêche et de l'énergie, qui peuvent favoriser le vrai développement qui tient compte des besoins réels des populations s'il y a l'amélioration de la gouvernance des ressources dans tous les secteurs économiques. Enfin, l'exploitation forestière dans les zones environnantes du Parc National des Virunga et l'Est de la RDC est insignifiante dans le processus de l'éradication de la pauvreté des populations, du fait de la mauvaise gouvernance des ressources forestières qui accroissent la production en bois des pays limitrophes tels le Rwanda et l'Ouganda.

La corruption est un facteur des principaux indicateurs de la faiblesse dans la gouvernance des ressources forestières de la RDC. Dans ce contexte, il ne peut être pas surprenant que la gouvernance forestière soit très mauvaise.

La gouvernance d'autres secteurs est tout aussi médiocre, voire pire. D'un côté, l'exploitation industrielle et la conversion des forets en RDC restent relativement limitées par rapport à l'échelle des forets du pays. Contrairement à d'autres pays de forêts tropicales, il reste beaucoup de forêts précieuses à sauver et ce, parce que la destruction et la dégradation sont encore lentes, la situation peut encore être inversée.

suivante :

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Ainsi, si la paix s'installait durablement dans la région, le tourisme dans le Parc National des Virunga, l'accès à l'énergie électrique et la pêche pourraient être un moteur de développement durable pour le pays et toute la région. Cette recherche, contribue :

? Au Droit international public, a réaffirmé le principe de la souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles, toute en relativisant ce dernier par rapport aux besoins de la protection de l'environnement et la régulation du climat qui sont des questions qui surpassent les intérêts nationaux et touchent à la planète entière ;

? Au droit international de l'environnement, à faire le choix dans la complémentarité de l'exploitation des ressources naturelles, et leurs conservation, qui doit prendre en compte les intérêts des générations futures, en privilégiant les ressources renouvelables qui sont moins polluant ;

? Au développement durable, à faire une exploitation rationnelle des ressources, qui doit être écologique, par des actes qui contribuent au renouvellement des écosystèmes forestiers ;

? Et enfin quant à la résolution des conflits, elle prône les

aires protégées comme un espace vital pour la
conservation des espèces, et non le lieu

d'hébergement des groupes armés, par une
gouvernance qui implique les communautés locales, le gouvernement congolais ainsi que des bailleurs des fonds qui interviennent dans la protection de l'environnement.

Vu ce qui précède, nous formulons les recommandations

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> A l'Etat Congolais

y' De prioriser plutôt l'industrie touristique dans la région du bloc sédimentaire de Graben Albertin que l'industrie pétrolière, ceci vu la fragilité de cette zone riche en biodiversité et vue les effets néfastes que peut provoquer l'exploitation du pétrole ;

y' De prioriser aussi l'exploitation du gaz méthane du lac Kivu pour l'électrification de cette zone non seulement dans le souci de réduire la pression de la population sur les aires protégées, mais aussi d'épargner cette même population au danger de l'éruption de ces gaz.

> A la société Soco

y' De prendre en compte les intérêts de la population dans les futures contrats qu'elle conclura avec le pays, et de délocaliser son projet en dehors des limites du PNVi ;

y' De protéger l'environnement en vertu du principe de la responsabilité environnementale imposé aux sociétés multinationales et locales, et ce en vertu du respect des droits humains.

> A la population locale

y' De s'impliquer avec courage et soif dans la conservation de la nature et des forêts en particulier, car la destruction des forets et des Parcs Nationaux a conduit à la désertification de certains pays et au desséchement de certains cours d'eaux à l'instar du lac Tchad.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera