WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La constitution tchadienne du 04 mai 2018 et la consolidation de l'état de droit.


par Keumaye Tchiakika
Université de Dschang Cameroun - Master 2 en droit public 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion du chapitre 2

L'État de droit est un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. C'est-à-dire que tous les mandataires politiques sont tenus par le droit qui a été édicté. Pour ce faire, il faut que le législateur respecte ce principe en limitant constitutionnellement la puissance publique. Cette limitation est remarquable à travers le contrôle de l'Exécutif par le Parlement et la consécration de la responsabilité des Gouvernant.

Le Gouvernement reste en principe hors de toute atteinte, le contrôle parlementaire est un contrepoids dans un régime dont la tendance de la gouvernance est assise sur le respect du droit édicté par lui-même. Ainsi, la Constitution a prévu le contrôle de l'Exécutif par la représentation nationale. Ce contrôle exprime l'idée que le peuple est et demeure le seul détenteur du pouvoir. C'est donc au nom du peuple que l'AN exerce son contrôle sur l'action de l'Exécutif. L'objectif visé par le constituant était de parvenir, au gré des circonstances, à l'encadrement du pouvoir exécutif si bien que le contrôle n'aboutit pas à l'engagement de la responsabilité politique du Gouvernement.

L'encadrement du pouvoir exécutif passe aussi par le positionnement de l'Exécutif vis-à-vis de sa responsabilité. L'évolution de la politique de ces dernières années montre que l'opinion publique demande plus de transparence dans la gestion des affaires publiques. Les citoyens sont aussi exigeants sur la moralité et la probité de ceux et celles qui, dans la mise en oeuvre du système représentatif, bénéficient de leur confiance pour agir en leur nom. Á défaut, il faut des coupables et des sanctions. Ainsi, la responsabilité des membres du Gouvernement est une notion constitutionnellement claire aujourd'hui. Et si l'effectivité des règles et mécanismes de leur mise en oeuvre ne sauraient prêter à interprétation, comme dans les années antérieures, il reste seulement à s'assurer de leur efficacité à l'épreuve des réalités de la vie politique au Tchad.

60

CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE

La Constitution tchadienne du 04 mai 2018 présente des avancées considérables dans la préservation de l'État de droit dans ce pays. Ces avancées sont variables et présentent un intérêt important dans un contexte où les pouvoirs publics tentent d'outrepasser leurs limites constitutionnelles. A cet égard, la Constitution a prévu des garanties des droits fondamentaux de manière graduelle et a limité la puissance du pouvoir exécutif.

Afin de répondre aux exigences de l'État de droit, le constituant tchadien a porté un regard sur la protection des droits fondamentaux reconnus à la personne humaine. Ainsi, la Constitution apparait à la fois comme le symbole et l'instrument de perpétuation de la démocratie et sa suprématie doit être assurée par le juge constitutionnel. Si les juridictions constitutionnelles sont l'expression de l'État de droit214, nous comprenons donc leur rôle dans le contrôle de l'action de l'Exécutif. Le juge de l'administration joue également un rôle important dans le contrôle de l'action gouvernementale. Le juge administratif apparaît comme le juge de l'activité du pouvoir règlementaire. Le juge judiciaire quant à lui est le gardien des droits fondamentaux par excellence.

La protection des droits fondamentaux n'apparait pas seulement à travers la garantie de ceux-ci, mais elle s'observe également à travers la limitation du pouvoir de l'Exécutif. Il est indispensable d'éviter que les gouvernants tordent le cou, par leurs actions, aux libertés contenues dans la Constitution. C'est ainsi que la Constitution a confié le contrôle de l'Exécutif à l'AN. Même si les conséquences du contrôle parlementaire sur l'Exécutif ne sont pas politiquement importantes, la simple institution de ce contrôle suffit à considérer le pouvoir Exécutif comme désormais encadré et surveillé dans son action. En plus, l'aménagement de statut pénal du Chef de l'État et la responsabilité des membres du Gouvernement est ainsi présenté à la fois comme une exigence de transparence et une exigence de justice, malgré sa mise en oeuvre difficile. Une réforme, qui nécessite une dose de

214 Voir GICQUEL Jean, Droit constitutionnel et institutions politiques, Montchrestien, 2002, p. 715 cité par MOYEN Godefroy, « L'exécutf dans le nouveau constitutionnalisme africain : les cas du Congo, du Benin et du Togo », op, cit., p. 55.

courage de la part des autorités, est nécessaire pour rendre la fonction présidentielle et ministérielle moins monarchiques, plus transparentes et plus conformes à l'idéal républicain et aux valeurs démocratiques modernes.

Alors, la Constitution tchadienne de 2018 présente des avancées visibles mais elle contient également des obstacles persistants à l'émergence de l'État de droit.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault