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La pression foncière face aux enjeux de la gestion des ressources naturelles dans la province du Kadiogo.


par Youssouf TIENDREBEOGO
Universite Ouaga I Professeur Joseph KI ZERBO - MASTER II Géographie option Gestion des Ressources Naturelles 2017
  

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ABSTRACT

Access to land in Burkina Faso has become a major stake from the point of view of its value and the security of the property. However, land cornering by the affluent poses problems related to the decline in the cultivable areas of farming families. In these small areas, farmers are no longer able to have enough crops to meet the food needs of their families. Also, in the development of purchased land, natural resources are degraded.

With regard to the problems posed by the management of natural resources, the following question arises: what are the challenges of land tenure pressure on the management of natural resources in the province of Kadiogo? The main objective of this research is to analyze the stakes of the land pressure on the management of natural resources in the province of Kadiogo, particularly in the Ouagadougou suburban. Results were obtained through the combination of two methods, namely qualitative and quantitative methods. Therefore, a diachronic analysis of the satellite images, social survey and the field observations were made.

The results of the surveys show that 75.14 % of the population of this area sells their land in order to improve their living conditions. However, 88.62 % of the population estimates that the improvement of living conditions is temporary, because in the long run, they find themselves in a difficult economic situation than that before the sale of their land. Moreover, 3 % of the population find themselves without land and are therefore exposed to misery. In addition, land buyers degrade land to set up their infrastructure or carry out their activities. To this must be added the various actions of the peasant population on the lands which lead to an increasing degradation of natural resources. These results were verified by the diachronic analysis of the spot images of 1986, 1995 and 2014, respectively 9 years and 19 years apart. These show a degradation of the environment. For example, there is a decline in the area of shrub savannas, water bodies and bare areas for the benefit of fields and settlements (both urban and non-urban areas). Field areas increased from 32.40 % to 50.49 %, from 0.84 % to 3.31 % for the urbanized areas and from 0.00 % to 6 % for the unfenced areas. In this environmental dynamic, the population engages in other activities such as handicrafts, trade and livestock to meet the social and food needs of their households.

Keywords: Burkina-Faso, Kadiogo, Natural resources, cornering, degradation.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'économie rurale des pays du monde est fondée sur les activités agro-sylvo-pastorales. La terre, principale support de ces activités humaines est aujourd'hui convoitée par plusieurs acteurs. Entre 2006 et 2011, 50 à 80 millions d'hectares auraient fait l'objet de transactions foncières dans le Monde (BENKAHLA A., 2011). Selon le rapport publié par OXFAM (2011), les 10 dernières années (2001-2011), près de 200 millions d'hectares de terres ont été vendues, louées, cédées ou font l'objet de négociations dans le cadre des transactions foncières à grande échelle. L'Afrique apparaît comme la zone la plus touchée avec 134 millions d'hectares de projets identifiés et le phénomène semble voué à s'étendre. Les nouvelles acquisitions des terres entraînent ainsi une insécurité foncière croissante des populations, alors qu'elles n'ont pas d'autres alternatives en dehors de l'agriculture et connaissaient déjà des difficultés d'accès à la terre (BENKAHLA A., op.cit.).

Le développement des agro-industries et de l'agrobusiness participent à doter l'Afrique d'un secteur agricole qui comprend des chaînes de valeur hautement productives et rentables, qui peuvent établir un lien efficace entre les petits et moyens producteurs et les marchés (FONTAN SERS C., 2010). En outre, les nouveaux acteurs devront permettre de par leurs entreprises, l'augmentation de la monétarisation des productions et la compétitivité des produits (OUEDRAOGO M., 2003).

Le concept d'« agrobusiness » a été introduit en 1999 au Burkina Faso dans un contexte dominé par une agriculture « familiale » qui emploie la majorité de la population (GRAF, 2011). Les actions des agrobusiness men de très grandes dimensions (50 à 400 ha) s'observent dans la plupart des régions du pays où les ressources naturelles sont encore relativement disponibles (OUEDRAOGO M., op.cit.). L'objectif de cette promotion est de solliciter les investissements des entrepreneurs dans le domaine agricole pour permettre d'assurer la sécurité et atteindre l'autosuffisance alimentaire. Depuis cette période, nous assistons à une course effrénée des personnes nanties vers les terres rurales. Débutée dans les provinces des Banwa, du Ziro, de la Sissili, du Houet, elle a gagné au fil des années la périphérie des grandes villes du pays. Les populations autochtones et propriétaires terriens trouvent là une aubaine pour avoir des ressources financières afin d'améliorer leurs conditions de vie et de travail, même si celles-ci s'exposent davantage à la pauvreté. L'affluence vers ces terres a fait que la question des marchés fonciers est devenue centrale. La question foncière porte sur des enjeux d'efficacité économique et de productivité, bien sûr, mais aussi de paix sociale, de citoyenneté et de gouvernance (CHAUVEAU J-P. et al., 2006).

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L'accaparement des terres, l'acquisition ou l'appropriation à grande échelle, la privatisation et la concentration foncière ou les investissements fonciers sont les qualificatifs pour évoquer l'ampleur de l'agrobusiness. La ruée des agrobusiness men vers le milieu rural pourrait effectivement permettre l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire. Cependant, leurs entrées posent un certain nombre de problèmes qui sont entre autres, la diminution des espaces cultivables des paysans, la gestion des ressources naturelles et l'insécurité alimentaire de la population rurale qui tire l'essentiel de sa survie de ces terres agricoles. A ces différents problèmes s'ajoutent les conflits fonciers. Dans la plupart des situations marquées par une gestion conflictuelle, les dynamiques d'appropriation foncière s'opèrent dans un contexte où la rareté relative de la terre se cumule à une croissance démographique importante, à de faibles revenus des ménages et à une crise du renouvellement des ressources naturelles (BINOT A. et al., 2007).

L'accès à la terre à usage d'habitation, de culture, de pâture ou pour la spéculation foncière, est devenu un enjeu majeur pour tous (COMPAORE G., 2003 ; BOUJU J., 2010 ; ADAMCZEWSKI A. et al., 2013). Dans la province du Kadiogo, la terre fait face à une spéculation importante. Particulièrement, la population périurbaine de la ville de Ouagadougou est confrontée à la disparition des terres agricoles, des espaces ruraux au profit d'une urbanisation excessive menaçant ainsi les écosystèmes, les espaces naturels et le potentiel de production agroalimentaire. En plus de l'accès, il se pose un problème de gestion durable des ressources naturelles.

La vente des terres développée dans la province du Kadiogo est plus accentuée dans la périphérie de Ouagadougou. Elle est un phénomène social et économique qui pose avec une certaine acuité les questions de la disponibilité des espaces cultivables, la gestion durable et l'exposition de la population fragile à la misère. La conjugaison de ces éléments a engendré une transformation du milieu, des systèmes agraires et de production agricole. De cette situation, il en découle un constat désolant : dégradation très avancée des ressources naturelles, saturation démographique, rupture sociale avec l'éclatement des unités d'exploitation, saturation de l'espace foncier, la « brousse est finie » (TALLET B., 1997)1.

Au vu des enjeux qu'engendre la pression foncière dans la province du Kadiogo et principalement autour de la ville de Ouagadougou, il est nécessaire de se pencher sur la privatisation des terres dans ce milieu. Cette présente étude se veut une contribution à la connaissance des enjeux de la pression foncière dans la province du Kadiogo, notamment

1 Cité par SOME B. F., 2002 : Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestion des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy ; p. 17.

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dans l'interface Ouagadougou Tanghin-Dassouri. Cette analyse est scindée en deux grandes parties : la première nommée « le cadre théorique, et méthodologique de l'étude», est subdivisée en deux chapitres, présentant ainsi les aspects théoriques, contextuels, méthodologiques et la zone d'étude. La deuxième partie intitulée « présentation et discussion des résultats de la recherche » et subdivisée en deux chapitres, présente quant à elle les résultats issus de l'enquête, de l'observation sur le terrain et de l'analyse diachronique. Elle aborde également la discussion et l'orientation de la recherche.

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PREMIÈRE PARTIE : LE CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE DE L'ÉTUDE

 
 
 
 

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