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Le malaise identitaire et sa quete dans l'enfant des deux mondes de Karima Berger : vers une représentation romanesque de l'hybride


par Amar MAHMOUDI
UMMTO - Master 2 2021
  

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2.1. La quête mémorielle : vers une issue salvatrice.

Longtemps durant, on a pu opposer à la vision de Kateb Yacine (le rappel à une Algérie « multinationale ») le fantasme d'une terre unifiée de par son passé et ses hommes. Rêve sans trop de grandeur cependant car influencé par les idéologies de la mouvance nationaliste. La littérature dite moderne des années 1970 et plus, s'affirme alors essentiellement dans « l'opposition au régime en place. »91(*). Il ne s'agit plus dès lors de prendre part à la vaste campagne de décolonisation que de pointer du doigt les « nouveaux maîtres qui s'installent à Alger. » (K. Berger, 1998, p. 35.). En effet, un brusque changement s'opère qui fait qu'on ne s'intéresse guère plus au colonisateur qu'aux effets charriés par lui sur ces derniers. De là à considérer ses rapports substantiels à une Algérie caractérisée plus par son goût de l'oppression que par l'étanchéité de ses rêves empreints de chauvinisme : une problématique qui ne relève guère plus de l'opposition binaire colonisé/colonisateur, mais de la confrontation de ces cultures et idéologies dans l'espace national fortifié, et donc se rapportant aussitôt à l'ensemble de ces manoeuvres qui font que, irréversiblement, l'identité se confond avec la seule « mémoire militante » (V. supra : chap. 1, p. 20). De ce fait, notre roman s'inscrit tout entier dans cette tendance de la « désillusion », initiée par Dib aux abords de l'indépendance92(*).

Cependant, le désenchantement en question n'est pas tout à fait exempt de pouvoir face aux circonstances qui l'ont vu naître et apparaît alors comme la condition Sine qua none de la destitution d'un ordre de vie ancien, cher à la particule dirigeante, par celui de la colonisation-globalisation (l'Impérialisme fanonien), ou bien selon les mots de Max Weber « la destruction d'une harmonie séculaire. ». Outre la dimension sociale que prend ce propos, le désenchantement y figure ici de manière beaucoup plus individuelle, c'est-à-dire défini plutôt comme « un sentiment qui intervient dans l'histoire personnelle d'un individu lorsque celui-ci prend conscience du décalage qui existe entre la réalité et sa représentation idéalisée. »93(*). Autrement dit, dans l'ordre relatif aux différents processus de travestissement de l'Histoire, tant individuelle que collective. En ce sens, le seul dénominateur commun entre individu et société demeure la mémoire.

En effet, dans le cas de Karima Berger (écrivaine exilée), nous retrouvons son obsession pour ce thème de la mémoire confisquée qu'elle reprend aussitôt sous des allures subversives, car voyant dans l'Algérie de la post-indépendance une « Révolution détournée »94(*) : en particulier vis-à-vis de son être dont elle puise l'essentiel, et qui s'avère d'un militantisme autre en raison de son hybridité multiculturelle (proche du cosmopolitisme). Aussi bien pour contrer le vice d'une nature morte, le narrateur incarne-t-il la mémoire vivante (l'Agua Viva, cet être fluide aux apparences profondes, chap. XIII) des origines, objet de véritables incantations à l'endroit de l'Histoire qu'elle purifie ainsi de ses élans personnels et protecteurs.

C'est donc tout naturellement que survient cette image d'« eau vive », un beau jour incrustée dans l'imaginaire fluctuant de l'enfant en quête de repères désormais inexistants, imposant la figure de cet être vivant et fugace, évoluant - de par sa nature fugitive - dans un univers d'intermittence passagère voire discontinu. Vive, créature invétérée, enfouie dans les profondeurs des espaces maritimes, à l'image de l'enfant fouinant dans les replis de sa mémoire et guettant d'un état à l'autre la bande éphémère de sa jeunesse, nous paraît-il, incarne dans sa nature vulgaire (autant que salutaire), l'être « insaisissable au corps morcelé. »95(*), figure rompue et disloquée :

À chacun de ses voyages, là-bas, la jeune femme presque mûre mais encore fouineuse, animée d'une curiosité insatiable, cherchait toujours dans l'armoire maternelle, mais cherchait quoi ? Revivre l'intimité profonde que figurait l'antre sombre du meuble, retrouver ce temps où elle était dedans. Entre les piles de draps, entre les jours des voiles et dentelles, parmi les tresses de lavande, entre les transparences des flacons à parfums : là, sa mère recelait les reliques de ses maternités passées : dents de lait, mèches de cheveux, prépuces asséchés, et de sa fille, la jeune femme presque mûre, sa Soura, fragment d'ombilic. (K. Berger, 1998, pp, 123-124.)

Cette quête de soi, dès son retour en Algérie, son berceau d'origine, se révèle impossible. Dans son désir absolu de renouer avec les siens, l'ardeur de communier de sa chair avec la voix de cette île coupée du monde et de ses fils, elle s'ingénie à percer à bon coup l'étoffe rigide qui la porte : en vain cette « Chair asséchée » tente-t-elle de remonter vers la source qu'elle n'en trouve pas. Soit qu'elle fût altérée, ou renvoyée par quelque mésaventure, soit qu'elle n'a jamais existé envers elle. Pensive, elle demeure à cet égard « privée de son eau nourricière », et l'enfant assiste médusée à la dépravation de sa mémoire, pensant qu'un pays, qu'une patrie c'est avant tout le reflet et le produit de ses enfants, abrupts et divertis qu'ils sont, et non plus cette poignée d'êtres démesurément façonnés en une image sainte (à l'opposé des « mécréants ») tels qu'on les fait :

Chair asséchée par le temps, privée de son eau nourricière : laquelle ? Comment savoir qui en était la source, le corps de l'enfant ou celui de la mère ? « Les incrédules n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Nous les avons ensuite séparés. » (K. Berger, 1998, p. 123.)

À la lumière de ce texte, nous croyons déceler à présent un des aspects figuratifs essentiels de l'« Agua viva », celle d'une Algérie natale et sourcière, vaste étendue féerique faite de rencontres et d'affluences, imposant et gros corps maternel, terre d'ablution où coulent les flots éternels96(*). Cette parabole des temps anciens, jointe à la parole sacrée de Dieu : « Et nous avons créé à partir de l'eau, toute chose vivante. » (K. Berger, 1998, p. 123.), imprime l'idée d'une originalité préséante, voire légitime et vivante. S'en rapportant à l'image de sa mère, l'enfant, « jeune femme presque mûre » en quête de reconnaissance, en perçoit donc la nécessité d'une telle démarche et poursuit son inspection jusque dans les recoins les plus éloignés de sa mémoire, en se projetant sans cesse vers le reflet imputrescible de cet être doublement symétrique, car seule en mesure de l'absoudre des préjugés que l'Histoire lui intente. Le don de la mère, ce fragment d'ombilic dont elle s'empare à présent est comme transposé tout entier dans la chair meurtrie de l'enfant. La pureté rituelle de ce geste (sa portée spirituelle pour l'auteure) émerge, à la surface houleuse de cette mer qui la tient en des élans saccadés, pareillement à une preuve éclatante de certitude (les reliques, gages de son historicité authentique) dans un océan de brume et de désespoir.

L'« Agua viva » nous incite par ailleurs à plonger dans cet univers de la mémoire fait de vie et de mort (vie de simplicité, de partage, vie spirituelle), en quête d'un état de légitimité provisoire, de ruines charnelles chéries par le bruissement de l'être authentique. Pétri dans cette forme de liberté qu'on ne reconnaît nulle part ailleurs qu'au sein de collines ondoyantes, saturées de mouvements de reflux, elle s'élance vers cet univers flottant où les deux rives s'entremêlent pareilles au cheminement de l'être hybride (mi-terrestre, mi-aquatique) :

Elle voulut un jour retrouver ses anciennes camarades d'école pour dérouler ensemble leur commune mémoire, elle espérait en secret découvrir ce que fut pour elles leur enfance algérienne, lire comme en un miroir offert, un partage où viendraient danser les reflets de leurs origines croisées. (K. Berger, 1998, p. 69.)

Cependant, dans son désir de témoigner à nouveau de tout son être sublime, dans cet authentique hymne à la mémoire ou ce qu'elle appelle modestement sa « quête de légitimité » (idem, p. 116.), l'enfant se surprend en train de « chuchoter des mots d'un autre âge », sans plus de vigueur car désormais il ne reste plus aucune trace consistante de ce qu'elle fût ou de ce que furent ses autres semblables sur cette terre :

Elle savait pourtant ce partage inégal. Elle savait que le miroir ne renverrait que de brèves et fugitives étincelles, des éclats brouillés, imparfaits... (K. Berger, 1998, p. 69.)

Comme le concède ce dernier extrait, toutes les sources authentiques sont inaccessibles à ses yeux et, de cela, toutes les chairs qui s'y désaltèrent périssent à présent de ce fluide retourné, à l'image de ce don inconsolable de l'enfant « retenant dans les plis de son velours une Agua viva, morte : morceau de son propre cordon ombilical conservé jusque-là par sa mère. » (K. Berger, 1998, p. 123.). L'enfant, de par les événements contraignants qui ont marqué son passé, sera confronté à la dureté de la réalité présente, aux retournements brusques et aux revirements de l'espace97(*) immédiat. Aussi bien, aux diasporas modernes qu'à tous ceux qui ne sont pas l'incarnation près du sacré (l'arabe et le coran pour seules références), « la ville arabe98(*), ce continent noir leur résistait, impénétrable et interdit. » (K. Berger, 1998, p. 70.). C'est le cas de la plupart des villes de la circonscription de l'enfant, à l'instar de Médéa qui, autrefois fierté de ses habitants, est désormais devenue « Médéa la conformiste, vouant à l'insigne religieux un culte sans mesure, [...] conjurant au moyen de corps rendus glabres, la moindre trace de l'impur ou de corruption des humeurs, des sueurs et des souillures,[...] Médéa esclave... » (K. Berger, 1998, p. 87.). De ce fait, c'est le concept d'« impureté » qui sert de catalyseur à la mémoire sollicitée en nous suggérant d'emblée « l'agilité de cet être aquatique et, partant, la difficulté de saisir son essence. »99(*).

À la pureté du corps lumineux (idem, p. 87.), à la salubrité de son lignage (obsession de cette nouvelle Algérie), l'auteure oppose la véracité émotionnelle « des coeurs purs » (idem, p. 113.) qui y échappe à la dévotion feinte de cette fratrie dissimulant à coup sûr « sa soumission, ce murmure incessant de patenôtres qui se dégageait de son corps, la nimbant dans un voile de chasteté qu'elle entretenait dévotement en ne se vêtant que de couleurs clairs, elle [qui] lui inspirait du dégoût. » (K. Berger, 1998, p. 96.). L'enfant, plus que jamais résolue à garder sa mémoire intacte, décide d'inverser à son tour l'ordre initial des choses : nous assistons au revirement d'une situation de départ (l'impureté) par une situation d'arrivée (l'exil), puis inversement de subvertir cet ordre en situation de départ (l'exil) par rapport à une situation d'arrivée (la pureté). L'une est nécessaire à l'autre, dans la mesure où le recouvrement de la mémoire, de la vraie mémoire, n'a d'autres issues favorables que le soin que fait naître en elle l'exil. L'enfant, en identifiant l'exil à la mort, c'est en effet à la pureté de l'âme sur le corps (de tout temps abdiqué) qu'elle aspire. De là l'idée que partir c'était en quelque sorte mourir, mais dans la dignité profonde de l'être conscient de soi et de sa misère. En effet :

Depuis, l'enfant savait que partir était un premier deuil, une façon de se purifier. [...] Cette dernière destination surtout déchaînait l'émotion des coeurs purs. [...] résisterait-elle au périple en ces terres inconnues, à la chaleur, la foule, au trouble qui étreint le fidèle [...]. Au moindre signe de fatigue, de lassitude, [...] la mort s'annonce, à genoux, figure de la délivrance, veillant sur la venue de l'Heure pour un être en état de plus que pureté. (K. Berger, 1998, pp. 113-114.)

La structuration du roman à l'image d'un long monologue, véritable « Mémoire de l'absent »100(*), insiste sur la façon dont l'auteure active la fonction individuelle et procède à la prospection des deux espaces temporellement disjoints : « Le coeur en liesse, elle écoutait, observait, goûtait, sentait les parfums d'une terre qu'elle cherchait à reconnaître dans la trame d'une mémoire rompue ou de celle d'un rêve nocturne ne livrant qu'au fil du jour les fragments de sa composition. » (K. Berger, 1998, p.125.). Le travail de l'écriture se fonde alors sur cette nature « voyageuse » car passeuse « d'une rive à l'autre, d'un monde à l'autre, dans un sens, dans l'autre, sans cesse. » (idem, p. 125). En effet, L'enfant des deux mondes, dans une trajectoire analogue à L'aventure ambigüe de C. H. Kane, met en scène une situation où se joint le déchirement inconsolable entre la société traditionnelle (arabe) et les valeurs héritées de l'occident (françaises). D'où le profond remaniement engendré par les deux extrêmes antithétiques, avec, toutefois, une inversion des rôles (les valeurs de la modernité étant une partie indispensable et vitale pour plusieurs générations d'Algériens).

En dépit donc de trancher une situation par une autre, à défaut de vouloir tronquer quelques éléments de son existence par d'autres, l'exil, et, dans une large mesure la mort, constituent autant de possibilités pour le dénouement (en partie, dans le cas où la cohésion de l'oeuvre succombe au tragique de la vie101(*)) de cette mésaventure : aussi bien, l'Agua viva, ce morceau de chair ombilicale mi-morte mi-vivante, vient-il maintenant la hanter dans ses nuits et, comme une « présence » maléfique et dérangeante, anéantie de part et d'autre et parsemée de ruines, lui inspire le geste définitif et salutaire :

Jusqu'au printemps, où lors d'une promenade près du Pont-Neuf, épuisée par ces longues nuits de rêves moites, le fleuve fut une délivrance. D'une incroyable liesse ce matin-là, il semblait l'inviter à incarner la destinée du pâle vestige. Le soir même, elle revint, sur le Pont-Neuf et d'un geste sûr et sans équivoque, elle le précipita dans les flots soyeux. (K. Berger, 1998, p. 125.)

Ce présage à la nature première, ce voeu du retour transposé peu à peu dans la qualité funeste de l'objet (devenu insignifiant), une fois projeté par-dessus le pont et parvenu au contact de l'eau, est-il aussi à prendre comme un gage de renaissance et de pureté. C'est alors seulement que l'objectif principal de l'enfant semble réellement atteint, celui de concilier à la fois le corps et l'âme que lui prête à nouveau sa destinée. Tout cela n'eut pu être possible sans la volonté introspective du narrateur qui se glisse spontanément dans l'univers de l'enfant et, pour davantage de considérations, nous rend ce témoignage dans un récit où « L'exploration de la mémoire [au prix d'un grand effort personnel] déjoue les falsifications de l'Histoire et les prétentions unificatrices des discours d'identité. »102(*).

* 91 Charles BONN & Naget KHADDA, « introduction », in Charles BONN, Naget KHADDA, Abdallah MDARHRI-ALAOUI (Dir.), Littérature maghrébine d'expression française, Paris, Edicef, coll. « Universités Francophones », 1996, p. 12.

* 92 Mohammed Dib, Qui se souvient de la mer ?, Paris, Seuil, 1962, 187 p. De même que, dans le premier chapitre de L'enfant des deux mondes, le narrateur établit-il un lien entre la symbolique de l'univers décrit et La grande maison de M. Dib.

* 93 Amel MAAFA, « L'Histoire, lieu de désenchantement dans le roman algérien post-colonial », in Synergies Algérie, (n° 26), 2018, p. 98. L'auteure y cite également la trilogie de Rachid MIMOUNI, le recouvrement du monde traditionnel et l'engagement qui s'en suit : la souillure, la violence et le rejet, comme thèmes principaux.

* 94 Ibid., p. 98.

* 95 Hakim MAHMOUDI, « La poésie de Mohammed Dib : entre bris-collage et bricolage. Éléments d'une esthétique postmoderne. », Thèse de doctorat en langue française, Option : Science des textes littéraires, sous la direction de Charles BONN & Khedidja KHELLADI, ENS d'Alger, 2015-16, p. 25.

* 96 La Fontaine de Jouvence, aussi appelée « fontaine d'Immortalité » ou « fontaine de Vie » y figure comme un symbole de pérennité et de renouvellement. Cette source mythique, provenant de la mythologie biblique et classique, évoque l'idée de purification et de régénération.

* 97 La ville « comme espace politico-symbolique », Ombasic MAYA, « Espace urbain et identité. », Thèse de doctorat, Option : Littérature générale et comparée, sous la direction de Monnet, Rodica-Livia, Montréal, 2012.

* 98 Autre aspect important de la mésaventure sociale d'où figure la ruralisation des espaces urbains, s'avère être la « religiosité » implantée dans le très vaste panorama social que gouvernent des idéaux passéistes. En effet, comme le donne à lire A. CHENIKI, « Le ruralisme est réfractaire aux discours « modernistes », il s'illustre surtout par des attitudes conservatrices teintées de religiosité. ». Ahmed CHENIKI, op. cit., p. 47.

* 99 Hakim MAHMOUDI, op. cit., p. 26.

* 100 Nabile FARÈS, Mémoire de l'absent, Paris, Seuil, 1974, 240 p.

* 101 Appréhender « les problèmes politiques et sociaux d'une modernité maghrébine » au risque d'« occult[er] la dimension proprement littéraire » qui les met en évidence. Charles BONN & Naget KHADDA, « introduction », in Charles BONN, Naget KHADDA, Abdallah MDARHRI-ALAOUI (Dir.), op. cit., p. 14.

* 102 Ibid., p. 18.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote