WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Une analyse critique de la pratique actuelle de sanctions internationales.


par Vinny MBOMBO
Université de Kinshasa - Licence de droit 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Catégories de contre-mesures:

La pratique démontre que ces mesures se répartissent en deux grandes catégories à savoir, les mesures de rétorsion et les représailles non armées.

a. Les mesures de rétorsion

Il convient d'entendre par mesures de rétorsion des actes inamicaux, voire préjudiciables, mais intrinsèquement licites, qui répondent à un acte antérieur qui pourrait lui aussi avoir été inamical mais licite, ou illicite au plan international.

La notion de rétorsion s'applique, en droit international, à une conduite « inamicale» de la part d'un État à l'encontre d'un autre, mais une conduite, s'il faudrait que l'on reprenne la définition avancée par la Commission du droit international, qui ne doit pas être incompatible avec une obligation internationale de l'État recourant à la mesure de rétorsion, alors même qu'elle peut être une réponse à un acte internationalement illicite posé par l'État cible de la mesure de rétorsion43. En d'autres termes, la mesure de rétorsion ne doit pas comporter une

42 BULA BULA (S.), Droit international public, Notes de cours à l'usage des étudiants de G3, UNIKIN, 2015, p. 261. 43Sur la notion de rétorsion, voir notamment DAILLIER (P.) et FORTEAU (M.) et PELLET(A.), Droit International Public, Paris, LGDJ, 2009, p. 1055.

En 1979, suite à l'invasion de l'Afghanistan, le Sénat américain a refusé d'examiner les accords SALT II, déjà signés par l'URSS et les Etats-Unis.

25

violation d'une obligation internationale de l'État qui y recourt vis-à-vis de l'État contre qui elle est prise.

Nous pouvons soutenir que les actes de rétorsion sont des mesures contraignantes prises par un Etat qui use rigoureusement de son droit afin de répondre à des actes eux-mêmes licites mais inamicaux commis à son égard par un autre Etat. Au regard du droit international, ce sont des mesures licites et légales. Car, même si elles sont contraignantes et dolosives, elles n'appellent cependant aucun usage de la force. L'Etat auteur des rétorsions use de son droit d'autoprotection que lui reconnait la société internationale mais d'une manière forte, ou plutôt draconienne. On dit qu'« un Etat à l'égard duquel un autre Etat a pris une mesure qui, tout en étant légale et licite, est discourtoise, rigoureuse, dommageable, peut prendre à son tour, à l'égard de celui-ci, des mesures ayant le même caractère afin de l'amener à revenir sur le droit chemin. »

La mesure de rétorsion peut prendre des formes très variées. Notamment:

Ø Expulsion de diplomates

Le renvoi du personnel diplomatique de l'Etat accréditaire par l'Etat accréditant, tel que cela a été le cas, par exemple, de l'expulsion d'étudiants iraniens et de certains membres du personnel diplomatique iranien en poste à Washington lors du conflit entre les Etats-Unis et l'Iran lors de l'affaire de prise d'otages américains à Téhéran en 1980.

Ø Rupture des relations diplomatiques

Dans le cadre de l'affaire du personnel diplomatique à Téhéran ci-haut mentionnée, on a abouti à une rupture complète des relations diplomatiques entre les deux Etats, suite à la décision des Etats-Unis.

Ø Interruption des négociations diplomatiques en cours ou refus de ratifier des accords déjà signés

26

Ø Non-renouvellement des privilèges ou accords commerciaux

A la suite de la répression en Pologne, les Etats-Unis ont décidé en 1981 de ne pas renouveler leur accord maritime bilatéral avec l'URSS et de soumettre à des restrictions l'admission des navires soviétiques dans les ports américains à partir de janvier 1982.

Ø Réduction ou suspension de l'aide publique à l'Etat en question

En décembre 1982, en réaction contre les tueries commises par la milice et autres violations des droits de l'homme au Suriname, les Pays-Bas ont suspendu la mise en oeuvre d'un programme d'aide à ce pays. Récemment aussi la Belgique a suspendu son aide humanitaire en faveur de la République Démocratique du Congo.

Le principe en cette matière reste le non usage de la force mais il faut noter que peu importe qu'elle réponde à un acte licite ou illicite, la mesure de rétorsion est par nature licite et légale au regard du droit international tel que déjà relevé précédemment. C'est, d'ailleurs, cette licéité par nature qui fait la différence d'avec des mesures de représailles, qui ne sont licites que par définition.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon