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Une analyse critique de la pratique actuelle de sanctions internationales.


par Vinny MBOMBO
Université de Kinshasa - Licence de droit 2018
  

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INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

Le dictionnaire Robert définit la problématique comme « l'ensemble des problèmes qui se posent sur un sujet, quelque chose qui pose problème »1. Selon le Professeur Kabengele, la problématique « est une situation qui se présente en face de nous et demande une solution »2. En d'autres termes, la problématique n'est qu'un ensemble des questions que peut valablement se poser une science ou une philosophie en fonction de ses moyens, de son objet d'étude et de ses points de vue. Elle est l'ensemble des préoccupations, des interrogations ou des questionnements qui suscitent le goût de la recherche chez une personne ou un chercheur.

Les normes juridiques ne sont pas, par expérience, intégralement suivies où les mesures de contrainte ne sont pas prévues. Dans cette optique, une certaine doctrine3 soutient que la simple force obligatoire déclarée de la norme serait peu suffisante pour assurer le respect de la loi. Si le droit présuppose une certaine règlementation de l'usage de la force, il n'en reste pas moins qu'un système juridique a nécessairement besoin de la force matérielle pour se faire respecter.

Or, il y a une contradiction flagrante entre la notion de sanction et celle de souveraineté caractérisant les Etats en droit international et du fait également de l'horizontalité des relations interétatiques.

Au départ, évoluant dans une anarchie où seule la vengeance privée, mieux la justice privé, était la loi ou prévalait, les Etats coexistent aujourd'hui dans une société internationale peu à peu institutionnalisée par la création, d'abord, de la Société des Nations, avant celle de l'Organisation des Nations Unies par la consécration particulièrement dans la Charte des Nations Unies, des principes comme le non-recours à la force et le règlement pacifique des différends.

Pour ce qui est des Nations Unies, la mission principale qui lui a été confiée, plus spécialement à son organe central, le Conseil de sécurité, est le maintien de la paix et de la

1 Dictionnaire le Robert Mini, Paris 2016, p.565

2 D., KABENGELE, Problématique d'intégration économique, UNIKIN, 2010-2011, p.9. 3Dabin, Théorie générale du Droit, Paris, 1953.

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sécurité internationale. Il est, par conséquent, le seul compétent pour juger, au nom de la société internationale, d'une menace à la paix et à la sécurité internationale. Et ce dans telle situation que le chapitre VII de la Charte l'autorise à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires impliquant ou non l'emploi de la force pour rétablir la paix et la sécurité périclitées.

Il faut constater que l'ONU, qui est l'organisation internationale à laquelle quasiment tous les Etats sont membres, s'est vue attribuer la compétence de sanctionner.

Ainsi, en acceptant de se fédérer dans l'organisation des Nations unies, les Etats se sont défaits d'une partie de leur compétence souveraine au profit de celle-ci pour assurer un certain ordre dans la société internationale. Cela créa par ce fait même une verticalité dans la relation entre l'ONU et ses membres4.

Dans la Charte de l'ONU, les Etats ont donc choisi de ne pas recourir à la force armée, ni à s'ingérer par des moyens de pression dans les affaires intérieures des autres Etats. Ils ont décidé de laisser au Conseil de sécurité la compétence de sanctionner ceux des Etats qui violent le maintien de la paix et de la sécurité internationale.

En faisant de l'ONU et de son Conseil de sécurité des gardiens de la paix et de la sécurité internationales, les Etats avaient choisi de ne pas se voir unilatéralement aux sanctions, même lorsque les engagements internationaux sont gravement violés par un Etat membre. En même temps, les Etats avaient aussi défini un corps des règles indiquant quand et comment, au nom de la communauté internationale, l'ONU et son Conseil, peuvent décider des sanctions. Les règles édictées à cet effet constituent le droit international des sanctions. Ce droit détermine un régime juridique des sanctions internationales.

Mais, de plus en plus, parmi les entités souveraines, au sujet desquelles l'idée des sanctions semblait à un moment donné très impossible, se développe une pratique des sanctions ciblées, parfois décidées au sein de l'ONU, parfois prises unilatéralement par des Etats, contre d'autres Etats.

En effet, alors que le droit international, celui qui régit les sanctions aussi, est un droit interétatique, la pratique actuelle tend vers des sanctions contre des individus.

4 Lire à ce sujet les articles 2 et 24 de la Charte de l'ONU.

Tous ces procédés ne peuvent être mis en oeuvre que par une autorité supérieure à celui sur qui la sanction devra être infligée. Or, nous l'avons relevé ci-haut, la société

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Les pratiques actuelles des sanctions, celles qui se décident en dehors de l'ONU et unilatéralement par des Etats contre d'autres Etats, ainsi que celle qui voit des sanctions visées des individus, nous amènent à nous interroger sur le régime juridique des sanctions.

Deux questions nous intéressent donc dans le cadre de cette étude : la première est celle de connaître le régime juridique des sanctions en droit international. Elle implique que l'on dise quand et comment décide-t-on des sanctions ainsi que qui est habileté à décider des sanctions dans les relations internationales. La seconde est celle qui veut discuter de la licéité de la pratique des sanctions unilatérales et des sanctions contre les individus.

Destinées à maintenir la paix et la sécurité entre les Etats, les sanctions internationales contemporaines prennent au fur et à mesure d'autres tournures qui les écartent de leur missions et sens traditionnels. Mais, malgré les détournements dont elles font objet, les sanctions internationales contemporaines constituent un rempart utile contre les menaces pesant sur les grands équilibres.

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