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Investissements et croissance économique. Cas des secteurs de l’énergie et de l’eau au Bénin.


par Mahougnon Raymonde Marie Claire HOUANGNI
Ecole nationale d'économie appliquée et de management - Diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste 2017
  

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2.1.2.4. Présence de relation bidirectionnelle entre la consommation d'énergie vers la croissance

En Afrique, peu d'études se sont consacrées au lien entre le niveau de richesse d'un pays et sa consommation d'électricité (Jumbe, 2004). Cependant, il existe certains auteurs qui ont essayé de mettre en évidence ces relations soit sur des pays pris individuellement ou sur des groupes de pays. Tout comme dans le cas des pays industrialisés, les études sur les relations entre la consommation d'électricité et la croissance en Afrique indiquent une absence de consensus sur le sens de causalité.

Jumbe (2004) a abordé la question dans ces travaux sur le Malawi. Il a montré qu'il existe une relation de causalité unidirectionnelle du PIB vers la consommation d'électricité sur la période de 1970 à 1999 dans ce pays.

2.1.2.5. Autres résultats

Idrissa Ouedraogo (2010) utilise les techniques de cointégration aux bornes de Pesaran et al pour mettre en évidence la relation entre la consommation d'électricité et la croissance économique au Burkina Faso sur la période 1968-2003. Il intègre dans sa modélisation certaines variables à savoir ; la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF), le PIB et la consommation d'énergie électrique. Après application de la méthode de Pesaran, l'auteur aboutit au fait qu'il existe une relation de long terme bidirectionnelle entre la consommation d'énergie et l'investissement. Les travaux de Ouédraogo révèlent également l'existence d'une relation rétroactive positive entre les investissements et le Produit Intérieur Brut.

En ce qui concerne les études empiriques sur l'analyse des relations existantes entre les investissements dans les secteurs l'énergie et de l'eau, et la croissance économique, les résultats sont similaires.

Ainsi, Global Water Partnerships Central Africa a travaillé sur le « Développement d'une stratégie de financement du secteur de l'eau en Afrique centrale : Etude nationale sur le financement du secteur de l'eau» ; en Juin 2010. L'approche méthodologique utilisée est composée : de recherche documentaire ; des enquêtes enrichies des observations ; des échanges et des estimations et extrapolations statistiques. Au cours de cette étude les investissements dans l'hydraulique urbaine de 2004 à 2007 ; les ressources exploitables pour l'hydroélectricité et les enjeux majeurs dans le secteur de l'eau ont été présentés. Par ailleurs, les auteurs ont fait le diagnostic du financement du secteur de l'eau en s'intéressant aux financements et aux besoins en investissements des sous-secteurs de l'eau ; par une analyse descriptive. Comme résultats, cette étude a permis de : dresser l'état des lieux général du secteur de l'eau et de faire un diagnostic de son financement ; et présenter une analyse prospective dudit financement.

Par ailleurs, Ongono Patrice du Centre d'Etudes et de Recherche en Economie et Gestion (CEREG) Université de Yaoundé II Cameroun  a étudié les « Investissements en Infrastructures Publiques et Performances Economiques au Cameroun » pour évaluer l'impact de l'investissement public routier, de l'investissement public en énergie, et de l'investissement public en télécommunications sur la croissance du PIB par tête et l'investissement privé. Pour cette étude, il a été défini : une équation de croissance qui s'inspire du modèle de Solow augmenté (Mankiw, Romer et Weil41(*) 1992) ; et une équation d'investissement. L'étude a porté sur la période 1970 à 2008. Les méthodes utilisées sont les suivantes : la Méthode des Moindres Carrés ordinaires, la Méthode des Variables Instrumentales proposée par Arellano & Bond (1991) et la Méthode des Moments Généralisés (MMG). L'estimation de l'équation de la croissance a révélé que : seuls l'investissement routier a des effets sur la croissance économique ; les investissements en énergie sont actuellement insuffisants pour que les effets bénéfiques soient ressentis sur la croissance du PIB par tête ; et les investissements en télécommunications ne sont pas alloués dans les secteurs productifs. De même, l'estimation de l'équation d'investissement montre que : l'investissement public routier et l'investissement public en énergie sont respectivement complémentaires de l'investissement privé ; et l'investissement public dans le secteur des télécommunications évince l'investissement privé.

De même, « l'Unité de Coordination de la Formulation du 2ième programme et suivi des réformes du MCA-Bénin » et « le Millenium Challenge Corporation » ont commandité en juillet 2012 une étude sur le thème : « Analyse des contraintes à l'investissement privé et à la croissance économique au Bénin », afin d'identifier les obstacles à l'investissement privé en vue de les lever pour favoriser : le développement du secteur privé, l'éclosion d'une masse critique d'entrepreneurs, la création d'emplois durables et la réalisation d'une croissance forte et soutenue dans le temps. La méthode utilisée est celle de l'arbre de diagnostic de la croissance proposé par Hausman, Rodrik et Velasco (2005). Pour établir le caractère actif (ou majeur) des contraintes, chaque contrainte a été soumise à la série des quatre (04) tests proposés par Hausmann, Klinger et Wagner dans leur manuel de diagnostic de la croissance. L'analyse approfondie des contraintes potentielles a permis de faire ressortir celles qui ont un impact déterminant sur le niveau de l'investissement privé et de la croissance économique. Il s'agit : de la défaillance de la coordination dans la formation ; du déficit en infrastructures d'énergie électrique ; du déficit en infrastructures routières dans les zones rurales ; de la corruption le long des principaux corridors commerciaux ; du déficit en infrastructures de transport ferroviaire ; de l'inadéquation de l'environnement des affaires.

Aussi, les Nations Unies dans leur 3è Rapport mondial des sur la mise en valeur des ressources en eau ont-elles rédigé un article sur « l'eau dans un monde qui change ». Dans ce document, il a été rappelé que : les investissements dans l'eau potable et l'assainissement contribuent à la croissance économique et la pauvreté reste élevée en Afrique subsaharienne. Ainsi, près de 50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté absolue d'1,25 USD. De même, Il existe une relation forte entre les investissements dans l'eau et la croissance. Par ailleurs, il est financièrement difficile pour les ménages d'investir dans l'amélioration de leur accès à l'assainissement. Selon le type d'opération, chaque dollar investi dans l'amélioration de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement a en moyenne un gain de rendement de 4 USD à 12 USD. Près d'un dixième de la morbidité mondiale pourrait être évité par une amélioration de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement, de l'hygiène et de la gestion des ressources en eau. L'hydroélectricité fournit environ 20% de l'électricité mondiale, une part qui est restée stable depuis les années 90.

Parmi ces rares études, on peut aussi énumérer celui de Kane (2009). Cet auteur analyse l'intensité énergétique du PIB dans la zone UEMOA en utilisant les données de panels hétérogènes non stationnaires et les tests de cointégration basés sur les données de panel. Il met en évidence un modèle économétrique en prenant en compte quatre (04) variables : l'investissement, la structure productive, le PIB par tête, et le taux d'urbanisation. Les résultats de sa modélisation révèlent que l'intensité énergétique42(*) du PIB au sein de l'UEMOA dépend largement du niveau d'investissement, de la structure des économies et du taux d'urbanisation. Il montre également que la consommation d'énergie est dominée par le secteur industriel.

Au Nigéria, ce sont les travaux d'Akinlo (2009) qui ont été les premiers à s'intéresser à cette problématique. En effet, pour faire ressortir le lien entre la consommation d'électricité et la croissance du PIB, l'auteur décompose les séries sur la consommation d'électricité et le taux de croissance réelle en utilisant le filtre de Hodrick-PrescottEn appliquant ce filtre, il parvient à décomposer chaque série en sa composante saisonnière, cyclique et sa tendance. Les résultats des estimations montrent qu'il y a cointégration entre la tendance et les composantes cycliques des deux (02) séries, ce qui semble suggérer que la causalité de Granger est probablement liée au cycle économique. L'auteur suggère donc d'investir davantage dans le secteur de l'électricité afin de réduire l'inefficacité dans la fourniture et dans l'utilisation de l'électricité pour stimuler la croissance économique au Nigéria.

* 41 A contribution as the empirics of economic growth, Mankiw, Romer et Weil, 1992

* 42 L'intensité énergétique (IE) est une mesure de l'efficacité énergétique d'une économie. C'est la consommation d'énergie par unité de PIB ; en 2000 elle de 301,1 tep/M$ au Bénin et 154 tep/M$ au Japon

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci