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étude de la perception de l'actionnariat et l'ouverture du capital dans les entreprises de la ville de Lubumbashi.


par Nyamulula AKSANTI
Université Nouveaux Horizons (UNH) - Licence en Sciences de Gestion 2020
  

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2.2. Types d'actionnariats

La plupart de pays disposent actuellement des nombreuses entreprises individuelles, mais la contribution de ces dernières à la production nationale reste faible. La grande partie de la production nationale est réalisée par de grandes sociétés dont le capital se trouve dans les mains des actionnaires et qui sont dirigées par des managers salariés (Koening, 1998). S'il convient encore une fois de rappeler ici cette citation de M. Rioux (2012) : « les firmes multinationales sont aujourd'hui les vecteurs les plus structurants des processus d'intégration et de transformation de l'économie et de la société mondiale. Elles se sont imposées face au marché et aux flux commerciaux, et, qu'on s'en réjouisse ou non, elles peuvent être considérées comme la plus grande innovation du 20ème siècle en tant que nouvelle méthode d'organisation de la production ».

Quiconque désire créer une entreprise à moindre cout et le plus simple possible, opte pour une entreprise unipersonnelle. Cela lui donne de nombreux avantages dans la mesure où il est le seul propriétaire, il perçoit l'intégralité des gains provenant de ses efforts et ne risque pas de perdre le contrôle de son entreprise (Gérard, 2000). Cependant, l'entreprise individuelle présente aussi des inconvénients. L'entrepreneur étant le seul propriétaire et dirigent, bien que ses décisions touchent les autres parties prenantes de son entreprise (fournisseurs, clients, employés, etc.), sa responsabilité n'est pas limitée, que cela porte sur l'intégralité de son patrimoine. Dans le cas d'une entreprise individuelle, le développement de celle-ci reste limité aux capacités du patrimoine de l'entrepreneur. Comme évoqué ci haut, en RDC, l'accès à l'emprunt n'étant pas aisé pour biens des entreprises, afin de limiter le risque qu'encoure l'entrepreneur, dans ce cas, l'ouverture de l'actionnariat devient salutaire pour le développement de l'entreprise.

Malgré les difficultés financières que rencontrent nombreuses entreprises congolaises en général et lushoises en particulier, l'initiative de faire appel au capital-investissement pour augmenter leur capacité de production n'est toujours pas en pratique. (Gérard, 2000) , justifie ce comportement par le fait que, dans l'esprit du fondateur, le poids des arguments en faveur de

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l'élargissement de l'actionnariat n'est toujours pas facile à mesurer. Sans doute, il est buté à des multiples interrogations : les fonds propres apportés par les investisseurs sécuriseront ils la croissance de l'entreprise, voir l'accélérer ?

Si l'ouverture de l'actionnariat (augmentation du capital) permet la croissance de l'entreprise (augmenter sa taille, ses capacités de production), plusieurs études ont montré le rôle que joue la taille de l'entreprise dans son activité économique. L'étude de (Cette & Daniel, 1992) montre que la rentabilité et la productivité des entreprises dépendent de leur dimension. Il en ressort que dans 85% des secteurs d'activités, il existe une tranche de taille optimum et on observe une correspondance partielle ou parfaite des tailles optimales, productivité et rentabilité dans huit secteurs sur dix, et qu'une meilleure efficacité productive va généralement de pair avec une meilleure rentabilité. Se basant à cette étude nous pouvons comprendre pourquoi à Lubumbashi comme en RDC en général, dans certains secteurs d'activité (comme les mines, le pétrole, le mobilier, l'industrie, les banques ou les assurances etc.) nous trouvons moins ou presque pas d'entreprises à capitaux congolais.

Plusieurs études ont démontré le rôle important que joue la taille de l'entreprise dans le domaine de compétitivité. Selon (Bussenault & Martine Pretet, 2002) « la compétitivité est l'aptitude de l'entreprise à soutenir durablement la concurrence sous toutes ses formes ». Il s'agit de la capacité à maintenir le niveau de présentation en s'adaptant à toutes les évolutions, aussi bien dans les techniques que dans les gouts et les modes d'utilisation de ses ressources. Elles définissent en fin l'entreprise compétitive comme celle qui, à tout moment, fournit au client un rapport cout/avantage ou un rapport au moins équivalent à celui offert par ses concurrents.

L'étude de (Savoye, 1994) montre que le positionnement de l'entreprise sur son marché est relatif à sa taille. Ce positionnement selon la taille s'explique tout d'abord par le fait que, bénéficier de l'avantage d'exercer certaines activités techniques est relié à la taille des entreprises. Selon cette étude, moins d'une TPE industrielle sur dix est située sur un point fort du commerce extérieur contre une entreprise de 100 à 200 salariés sur quatre, une entreprise de 200 à 500 salariés sur trois et près d'une grande entreprise sur deux y arrivent.

Plus les entreprises industrielles sont grandes, plus elles se situent donc sur le champ des activités dans lequel les avantages compétitifs par rapport à la concurrence étrangère paraissent les mieux affirmés. (Roy, 2001), lui dans son étude portant sur l'agressivité concurrentielle, la taille et la performance des entreprises, démontre que les PME sont vulnérables que les grandes entreprises dans des situations d'affrontement. Selon son étude, la performance des entreprises de petite taille diminue lorsque ces dernières se livrent à des manoeuvres agressives et que leurs concurrents fassent de même.

(Thomas, 2012), quant à lui, établit un lien entre le risque de l'actionnaire et la taille de son entreprise en montrant que l'actionnaire encoure un risque en capital très important selon qu'il investit dans une TPE, PME que dans un grand Groupe. Le tableau suivant montre la différence de ces risques de l'actionnaire selon les différentes tailles des entreprises

Vu ce qui précède, il est vrai de dire que valoriser les placements de particuliers dans le capital des PME non cotées est un objectif séduisant. Les personnes physiques jouent un rôle très

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Tableau 1 : Risque de l'actionnaire par rapport à la taille de l'entreprise

Type de risque
De l'actionnaire

Taille de l'entreprise

Grand groupe

PME

TPE

Risque de faillite

Nul

Non nul

Elevé

Risque de liquidité

Très faible

Important

Très élevé

Risque en capital

Faible

Important

Très important

Source : (Thomas, 2012)

A partir de ce tableau, nous remarquons que plus l'entreprise est petite, plus le(s) propriétaire(s) encoure(nt) des risques énormes pouvant même aller à la perte de leur investissement.

Par ailleurs, (Choinel, 2000)considère le capital-investissement comme ayant pour objet essentiel le financement du développement de l'entreprise, puis ajoute en disant que toute considération en terme de dilution des actionnaires fondateurs devrait passer après l'intérêt de l'entreprise qui est de boucler son plan de financement, et non de restreindre son expansion ou de s'affaiblir faute de fonds propres suffisants. En outre, (Choinel, 2000) définit Le capital-investissement comme une mise en disponibilité des moyens destinés à accompagner en capital ou en quasi-capital d'une entreprise déjà bien positionnée sur ses marchés, de façon à accélérer sa croissance, tout en réalisant une plus-value significative en fin de période. Cette manière de voir les choses vient appuyer notre problématique de recherche qui se résume en la question : Pourquoi la plupart des entreprises congolaises n'ouvrent pas leur capital à l'épargne du publique malgré leurs besoins en financement et les difficultés d'obtenir un financement par l'intermédiation des banques ?

Selon (Koening, 1998), les managers sont considérés comme des agents rationnels. Ils forment dans une entreprise un groupe homogène qui maximise une fonction d'utilité en avenir certain. Ils sont peu contrôlés par les actionnaires dans les firmes dont le capital est très dispersé. De ce fait, ils sont incités à faire prévaloir leurs intérêts sur ceux des détenteurs des titres, ce qui constitue une source des conflits et pèse sur les couts d'agence.

Les travaux de (Yves, et al., 2014) portant sur la structure de l'actionnariat et la performance de l'entreprise, font voir que la part détenue par le premier actionnaire est positivement associée avec la performance jusqu'à un certain niveau de détention, puis négativement associée avec la performance jusqu'au-delà de ce seuil. Ces résultats laissent entendre qu'au-delà d'un certain niveau, la concentration du principal actionnaire est défavorable à la performance de l'entreprise. (Labelle & Alain Schatt, 2005), quant à eux, dans leur étude sur la « Structure de propriété et communication financière des entreprises françaises », trouvent que quand le public détient une part élevée des actions, les dirigeants communiquent bien afin de s'adjuger le soutien du public et éviter ainsi le risque de remplacement associé à la menace.

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important pour financer les projets de développement, voir les projets innovants. C'est d'ailleurs ce qui s'est observé aux Etats-Unis en jouant un rôle moteur non seulement par leurs capitaux, mais aussi par leurs compétences technologiques dans le domaine. Selon (Choinel, 2000), les personnes physiques constituent une source des capitaux de proximité et qui demeurent abondants avec des règles du jeu claires et jouissant d'une la fiscalité avantageuse. Ceci justifie de manière significative l'importance de recourir au capital-investissement pour une croissance rapide de l'entreprise.

Comme nous l'avons susmentionné dans nos pages précédentes, Dayan et al. (2004) considèrent l'entreprise comme une interface entre les sources de financement et des projets d'investissement. D'une manière générale, l'entreprise doit trouver les fonds nécessaires à son fonctionnement auprès de divers apporteurs des capitaux afin de réaliser les investissements nécessaires. C'est ainsi que, afin d'acquérir les fonds dont elle a besoin, elle peut recourir à des particuliers, à ses salariés, etc.

D'après Core et Guay (2001) ; Kroumollo & Sesil (2006), plus le capital humain est spécifique, plus il devient difficile à contrôler, et au lieu de s'investir dans le monitoring, il est préférable de recourir aux rémunérations incitatives notamment l'actionnariat salarié. L'actionnariat salarié peut contribuer à renforcer le contrôle de l'équipe dirigeante par la participation des salariés actionnaires aux organes de gestion. De même, ils peuvent s'allier avec les actionnaires minoritaires afin d'agir contre leur spoliation par les actionnaires majoritaires, (Hanen & Mohamed , 2008).

L'actionnariat salarié permet d'aligner les intérêts des salariés sur ceux des actionnaires ce qui doit permettre à l'entreprise de réduire les couts induits par les conflits d'agence potentiels. L'actionnariat salarié doit engendrer des effets positifs identifiables au niveau individuel (augmentation de la satisfaction et de la performance du salarié) comme au niveau organisationnel (réduction des inefficience, augmentation de la productivité et la performance de l'entreprise) (Hollandts & Zied, 2003).

Certaines entreprises se trouvent contraintes de par leur nature (entreprise familiale, étatique, etc.), leur forme juridique (selon qu'elles sont des SNC, des SARL, SCS, ou SA) ou par leur politique, ce qui les condamne de ne pas permettre à d'autres partenaires de contribuer à leur capital. Le cas échéant est celui des sociétés à nom collectif (dont l'entrée comme la sortie de l'un des associés entraine la nullité de cette société) et des entreprises familiales.

Néanmoins, ces problèmes liés à la forme juridique trouvent un moyen d'y remédier. L'Acte uniforme révisé relatif au Droit des Sociétés commerciales et du Groupement d'Intérêt économique préconise que l'augmentation du capital doit faire objet d'enregistrement au Registre de Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM en sigle). Cet enregistrement fait objet de modification des statuts. Si une société le désire, elle a donc même le choix de modifier sa forme juridique sans entrainer la naissance d'une société nouvelle. Donc, ceci se présente comme des mesures palliatives aux contraintes juridiques pouvant empêcher à une société de faire recours au capital-investissement pour son financement.

Ainsi, bien que la forme juridique puisse être une contrainte de faire appel au capital-investissement, ceci peut être modifié en cas de besoin. Seules les sociétés à caractère familial

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présentent de grandes contraintes quant à cet effet. Nous les analyserons dans nos paragraphes qui suivent.

Malgré que tous les entrepreneurs soient animés par le même sentiment, celui de voir leur entreprise se développer, les entreprises à caractère familial sont confrontées à des limites dans leurs actions pouvant leur permettre de se développer rapidement. A l'occasion du 200ème anniversaire du groupe Peugeot, (un groupe industriel français appartenant à la famille Peugeot), le nouveau patron Christian Peugeot s'adressant à la presse, dans son allocution dit : « l'entreprise ne nous appartient pas au sens où elle a été développée par nos ancêtres : nous avons collectivement le sentiment de devoir transmettre l'entreprise » (Alain, B. et Didier C., 2010, p.6 ; (Patrice & Céline, 2004). Cet objectif de transmettre l'entreprise aux progénitures est l'obstacle majeur pour l'entreprise de faire appel au capital-investissement.

(Hau & Nicolas, 2007), pour leur part, dans leur étude historique sur les dynasties alsaciennes, relatent l'existence des dispositifs explicites obligeant les héritiers à poursuivre la limitation des dividendes distribués et le réinvestissement d'une large partie des bénéfices réalisés. Ceci se rapporte aux résultats de l'étude sur la « Gouvernance familiale et politique de distribution aux actionnaires » menée par (Patrice & Céline, 2004), qui font voir que toutes les entreprises familiales distribuent moins que les entreprises non familiales. De plus, parmi les entreprises familiales, il existe des différences significatives de distribution selon que la famille soit minoritaire ou majoritaire et selon que la direction soit familiale ou non.

En analysant la philosophie de l'entreprise familiale, dans un contexte comme le nôtre, l'investisseur en capital-investissement étant à la recherche de rendement de ses capitaux, les politiques de l'entreprise familiale risquent de le décourager de s'intéresser à celle-ci.

Dans leur étude intitulée « Analyse multi variable de la performance des PME familiales une lecture par la théorie positive de l'agence », (Charlier & Gilles, 2009) identifient quatre formes de gouvernance de l'entreprise familiale :

? La gouvernance où la famille réunit les critères de contrôle et de direction ;

? La gouvernance où la famille qui contrôle le droit de vote choisit de recruter un dirigeant extérieur ;

? La gouvernance où l'entreprise n'est pas contrôlée majoritairement par la famille, tout en restant dirigée par celle-ci ;

? La gouvernance où l'entreprise n'est plus contrôlée par la famille mais reste dirigée par un de ses membres

Cette même étude de (Charlier & Gilles, 2009) montre que les performances moyennes des entreprises contrôlées et dirigées par la famille sont significativement inférieures de celles des entreprises contrôlées par la famille avec un dirigeant extérieur et de celles des entreprises dirigées par la famille qui n'est pas l'actionnaire principale. Il apparait que les entreprises familiales contrôlées et dirigées par la famille sont moins performantes que les deux autres modes de gouvernance familiales. Ces résultats montrent également que les entreprises dirigées par une famille minoritaire ont une performance nettement plus élevée

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? Synthèse et conclusion de la littérature

Cette revue de littérature nous a été utile dans la mesure où elle nous a permis à comprendre notre thème en affrontant les différents résultats et pensées des autres auteurs ayant traité des sujets voisins à ceci.

Les trois théories expliquant le phénomène de notre recherche nous ont permis non seulement de comprendre le bienfait pour une entreprise de recourir au capital-investissement pour se financer mais aussi les méfaits que présente une telle action pour l'entreprise ainsi que les contraintes pouvant motiver la réticence d'un entrepreneur d'y recourir.

Notre littérature nous a permis de comprendre les avantages et désavantages que présente chaque source de financement de l'entreprise tout en soulignant que l'ouverture de l'actionnariat serait la source de financement fiable pour un environnement comme le nôtre où se posent des difficultés d'accès au crédit bancaire. Elle finit en décrivant les différents types d'actionnariats que peut pratiquer une entreprise tout en spécifiant les avantages que procurent ces derniers.

Afin de comprendre le contexte de notre étude et les méthodes et techniques que nous avons utilisées pour aboutir à nos résultats, comme annoncé dans l'introduction, le deuxième chapitre venant après ce paragraphe est consacré à la présentation de notre champ empirique et la méthodologie de recherche.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault