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étude de la perception de l'actionnariat et l'ouverture du capital dans les entreprises de la ville de Lubumbashi.


par Nyamulula AKSANTI
Université Nouveaux Horizons (UNH) - Licence en Sciences de Gestion 2020
  

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c) Financement par capital-investissement (augmentation du capital)

Après avoir passé en revue les deux précédentes sources de financement (l'autofinancement et l'endettement), nous avons compris les avantages, les inconvénients ainsi que les limites que chacune présente. Les entreprises de la ville de Lubumbashi étant en grande partie des PME, ces dernières, comme l'explique la littérature, sont généralement confrontée à des difficultés de bénéficier de ces deux sources de financement. De ce fait, afin de financer leurs projets de croissance, il ne leur reste que chercher de cofinancement en élargissant leur actionnariat par l'augmentation du capital.

L'objectif de tout entrepreneur est de voir son entreprise se développer et être pérenne. Certes, il se trouve dans un environnement plein d'incertitudes. Ainsi, pour développer et pérenniser son entreprise, il est appelé à la rendre plus compétitive. Cette tâche nécessite des moyens. "Même la grande entreprise, confrontée à l'évolution de son marché, doit innover pour rester pérenne et parfois trouver des moyens de diviser ses risques, c'est-à-dire, trouver des

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cofinancements, de façon à multiplier ses propres moyens, élargir son champ de manoeuvre, et rendre moins discontinus les résultats" dit (Choinel, 2000). Se fondant sur cette pensée, nous estimons qu'en cas d'incapacité d'autofinancement et d'inéligibilité à l'endettement, l'ouverture du capital est une option susceptible de secourir les entreprises de Lubumbashi en besoin de financement.

L'augmentation du capital constitue un moyen essentiel de financement des entreprises. Elle présente l'avantage de permettre une mobilisation des ressources obtenues et sans obligation de remboursement, ce qui conduit au développement de l'entreprise. Seule l'augmentation par apports des actionnaires ou associés améliore la situation financière de l'entreprise. Les autres types d'augmentations (conversion des réserves ou des dettes, etc.) ne sont qu'une simple modification de la structure du bilan (Dayan, A. et al., 2004). C'est la raison pour laquelle, dans ce travail, nous ne parlerons que de l'augmentation du capital avec apports de nouveaux actionnaires ou nouveaux associés en supposant que les anciens sont au bout de leurs capacités ou volontés d'investir plus dans l'entreprise.

L'augmentation du capital présente plusieurs enjeux pour l'entreprise. Lorsque l'entreprise est endettée, l'augmentation du capital renforce la confiance et se présente comme une garantie envers les créanciers, ce qui accroitrait la capacité d'emprunter pour l'entreprise. Augmenter le capital de l'entreprise est également un moyen d'accroitre sa trésorerie, ce qui permet à l'entreprise de réaliser ses objectifs (maitriser ses couts, absorber ses fournisseurs ou ses concurrents etc.), il permet également de renforcer et de solidifier la situation financière de l'entreprise en augmentant sa solvabilité. 5

Malheureusement, l'augmentation du capital est aussi accompagnée des risques. Premièrement, l'augmentation du capital par incorporation des nouveaux actionnaires réduit le contrôle et l'influence des anciens sur les décisions stratégiques de la société. Les nouveaux diluent les anciens : " effet ou risque de dilution" (Gérard, 2000). Selon Abdeljalil (2002 : p.221) cité par Fadoua & Radi (2017), l'augmentation du capital par les apports de nouveaux actionnaires est plus ouverte chez les grandes sociétés cotées en bourse alors que chez les PME, elle est généralement fermée. Cette fermeture s'explique par le fait que les actionnaires majoritaires des PME sont soucieux de la préservation de leur indépendance ainsi que leur pouvoir, autrement dit, de la dilution de leur contrôle sur l'entreprise. La première question de la problématique de cette recherche et l'hypothèse correspondante se réfèrent directement à cet effet de dilution. Ce risque de l'augmentation du capital vient en effet appuyer notre première hypothèse.

Bien que ce risque soit à charge des anciens actionnaires ou associés de la société, le droit des sociétés intervient pour adoucir ce risque. C'est ainsi que, en cas d'augmentation de capital, il est reconnu aux anciens actionnaires le droit préférentiel de souscription. Ce droit leur permet de souscrire en premier aux nouvelles actions ou nouvelles parts sociales émises par la société.6 Le droit préférentiel (actions de préférence) étant encadré par la loi et décidé par les actionnaires, offre une flexibilité dans la gestion du capital et de l'actionnariat et permet de traiter d'éventuelles attentes spécifiques de certains investisseurs (Thomas, 2012).

5 avocats-picoschi.com

6 Droit OHADA, Article 573 de L'Acte uniforme révisé relatif au Droit des Sociétés commerciales et du Groupement d'Intérêt économique

7 Revue-projet.com

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Le deuxième risque auquel s'attend la société en cas d'augmentation du capital, est que généralement les actionnaires demandent une rentabilité plus importante que le cout d'un emprunt. Ceci conduirait donc à une augmentation du cout moyen pondéré du capital. (Thomas, 2012), justifie cela par le fait que le nouvel actionnaire voulant entrer dans la société encoure aussi d'énormes risques auxquels est exposé son investissement pouvant être liés à la conjoncture et/ou à l'entreprise. Il ajoute en disant que « le risque est une composante essentielle de l'investissement et l'actionnaire en tient compte pour forger sa décision d'investissement ». (Thomas, 2012) identifie en fin trois risques auxquels est exposé l'actionnaire et qui le contraindrait à exiger une grande rentabilité de son investissement :

? Le risque de faillite : en cas de faillite, donc si l'entreprise dans laquelle a investi disparaissait, la valeur de l'action et le droit de propriété de l'actionnaire deviennent nuls et ce dernier perd son capital.

? Le risque de liquidité : pour l'investisseur mettant ses fonds dans une entreprise existante, un jour il aura à revendre ses actions, or il n'est pas certain de pouvoir trouver l'acquéreur au moment où il le souhaitera. Ainsi, le risque de liquidité est l'aléa qui pèse sur l'existence d'un acquéreur au moment favorable.

? Le risque en capital : au moment il investit l'actionnaire ne connait pas avec certitude ce que va rapporter son investissement. Le risque en capital est l'aléa qui qui pèse sur le montant des revenus qui vont être générés.

Selon la théorie d'agence, la problématique de rentabilité exigée par les actionnaires est à la base des conflits dits « d'intérêt » qui résulteraient entre les actionnaires et les dirigeants. (Bussenault & Martine Pretet, 2002) , définissent la rentabilité comme la capacité de l'entreprise à rémunérer les fonds durablement mis à sa disposition. Elles estiment que cette rentabilité est même l'objectif de toute entreprise de type privé obéissant aux règles du marché qui est de gagner de l'argent. C'est ainsi que le propriétaire de l'entreprise doit recevoir une rémunération de son effort d'investissement et du risque assumé. Par ailleurs, la souscription au capital d'une entreprise confère le droit de propriété. L'actionnaire ou l'associé selon le cas, n'est rémunéré que dépendamment du résultat qu'a réalisé l'entreprise au cours de l'exercice et proportionnellement de ses apports. Bien que le souci des associés ou actionnaires serait d'exiger la grande rentabilité possible de leurs capitaux, en droit OHADA, l'affectation des résultats doit se faire conformément à la loi, notamment dans le respect de l'article 142 et 143 de l'Acte uniforme révisé relatif au Droit des Sociétés commerciales et du Groupement d'Intérêt économique.

Dans beaucoup de sociétés le risque des couts d'agence entre les actionnaires et dirigeants est inévitable surtout lorsque l'entreprise est sous la direction d'un individu non actionnaire ou même lorsque l'entreprise est dans les mains de l'actionnaire dominant. En telle situation, l'augmentation du capital viendrait en effet accroitre ces couts d'agence. Premièrement, il s'agira des conflits d'intérêts entre les dirigeants et les nouveaux actionnaires qui exigeraient la plus grande rentabilité possible de leurs capitaux. Sachant que dans un contexte de croissance, la demande la plus importante que les actionnaires adressent aux dirigeants de l'entreprise est celle de performance élevée de rentabilité,7 le deuxième conflit d'intérêt serait celui entre les

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nouveaux actionnaires et les anciens qui chercheraient à conserver le contrôle de leur entreprise. Ainsi, la deuxième question de la problématique de cette recherche et l'hypothèse y correspondante se réfèrent directement à cette théorie positive d'agence.

En dépit des risques que présente l'augmentation du capital, nous comprendrons que toutes les conséquences qui surviendraient de cette opération sont théoriquement maitrisables sans porter atteinte à la performance de l'entreprise. Toutefois, la pratique est profondément subordonnée aux propositions des managers et préférences et décisions des actionnaires. Cela étant, l'ouverture du capital constitue un moyen pertinent pour le développement de l'entreprise. Dans un environnement comme le nôtre où l'accès à l'endettement n'est pas aisé, cette opération serait la source fiable d'approvisionnement en capitaux pour les entreprises.

Lorsque l'entreprise a été créée par un ou quelques individus, l'entrée de nouveaux partenaires au capital fait d'eux des associés ou des actionnaires selon la forme juridique de leur société. Dans le monde des affaires, il existe plusieurs types d'actionnariats qui peuvent être pratiqués dans une entreprise. Nous les abordons dans ce dernier point de notre littérature ainsi que leurs effets sur l'entreprise.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote