WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La seconde lecture en droit parlementaire camerounais.


par Daniel MBENGUE EYOUM
Université Yaoundé 2 soa - Master 2 en droit public 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- UN DECLENCHEMENT IMPLICITEMENT MOTIVE

Le terme implicite renvoie à ce qui n'est formellement exprimé. Ainsi, plusieurs motifs peuvent sous-tendre le déclenchement de la seconde lecture sans toutefois être formellement exprimés par le Président de la République. Ainsi, le déclenchement de la seconde lecture, en fonction de la finalité qu'elle vise200, peut être implicitement sous-tendu par des motifs de droit (1) et de fait (2).

1- Un déclenchement implicitement sous-tendu par des motifs de droit

Le Président de la République ne formule pas la demande de seconde lecture ex-nihilo ; c'est nécessairement un ensemble de motifs de droit qui animent le Président de la République dans sa décision. C'est ainsi que, pour justifier que la demande de seconde lecture est sous-tendue par un motif de droit, le Conseil Constitutionnel français a affirmé que : « (15) considérant qu'il est loisible au Président de la République (...) de demander au parlement une nouvelle délibération en vue d'assurer la conformité de la loi à la constitution (...) »201. Au regard de ce considérant, si on nous pose la question de savoir, qu'est ce qui a justifié la demande de nouvelle délibération ? La réponse sera la suivante : le souci d'assurer la conformité de la loi à constitution. L'objet de la seconde lecture cache donc sa motivation, qu'elle soit de droit ou de fait.

2- Un déclenchement implicitement sous-tendu par des motifs de fait

La demande de seconde lecture peut aussi être implicitement sous-tendue par des motifs de fait. Ceci est possible dans la mesure où l'adoption d'une loi par le parlement cause des réactions sociales négatives. C'est cette logique qui a structuré la toute première demande de seconde lecture au Cameroun.

En effet, la seconde lecture avait été demandée par rapport à la nouvelle loi portant Code Pénal. Elle a été déposée au parlement le 13 juin 2016 et a été adoptée le 22 juin 2016. Mais cette loi a été à l'origine de vives tensions sociales dès le 23 juin 2016 car plusieurs de ses dispositions étaient non désirées par les magistrats, les avocats, les hommes politiques, la société civile... Il s'agissait notamment des dispositions relatives à l'adultère des hommes, la filouterie de salaire et de loyer, la mendicité et les immunités ministérielles. C'était donc pour

200 Tel que nous l'avons précisé plus haut, dans la première partie, chapitre 2 (section 2-paragraphe 2), la demande de seconde lecture vise la production d'une loi de qualité, la garantie de la suprématie de la constitution et la préservation de l'ordre social.

201 CC, Evolution de la Nouvelle Calédonie op. cit., considérant n° 15

MBENGUE EYOUM DANIEL Page 63

LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

prévenir des instabilités sociales que la demande de seconde lecture par Président de la République avait été effectuée le 28 juin 2016 ; et doute que ce déclenchement avait une motivation factuelle.

La seconde lecture est donc une prérogative facultative du Président de la République ; mais la maîtrise de cette prérogative ne se limite pas là, elle va jusqu'à son exclusivité du Président de la République par rapports aux organes constitutionnels principaux dans son déclenchement.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo