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La seconde lecture en droit parlementaire camerounais.


par Daniel MBENGUE EYOUM
Université Yaoundé 2 soa - Master 2 en droit public 2018
  

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PARAGRAPHE 2 : LA DECADENCE DU PARLEMENT LEGISLATEUR

La décadence traduit ici l'idée d'une chute progressive du parlement dans l'exercice de sa fonction législative. Ainsi, le parlement législateur est décadent dans la mesure où la seconde lecture apparait comme l'une « des contraintes qui encadrent son action, limitent son autonomie et réduisent sa place dans le système politique »234. En clair, la seconde lecture constitue non seulement un vice à la souveraineté du parlement (A), mais aussi une directive adressée au parlement (B).

A- LA SECONDE LECTURE COMME VICE A L'AUTONOMIE DU PARLEMENT

L'autonomie désigne dans le langage courant « la faculté d'agir librement »235. Dans le langage juridique, il désigne « le pouvoir de se déterminer soi-même ; faculté de se donner sa propre loi »236 . Le parlement, incarnation de la volonté du peuple, dispose donc en principe du pouvoir de se déterminer soi-même, de se donner sa propre loi sous réserve du respect de la Constitution. Mais on peut se rendre compte que ce pouvoir est effrité avec la seconde lecture car cette dernière est un vice non seulement à la volonté directe du parlement (1), mais aussi à la volonté indirecte du peuple (2).

1- Un vice à la volonté directe du parlement

« Le parlement donne des lois qui doivent être validées sans exception, c'est la sagesse de l'Etat. Ni Dieu, ni le roi ne peut déroger à une loi»237 . Cette affirmation de Carl SCHMITT est suffisamment éloquente. Elle traduit l'autonomie dont doit disposer le parlement dans l'exercice de sa fonction législative. Malheureusement, elle ne saurait prospérer face à la seconde lecture car « si la règle est que le texte échappe à l'exécutif dès que le parlement l'examine, les systèmes à autonomie en surface tendront à faire du parlement un organe de réponse »238 . Ainsi, la volonté du représentant du peuple est viciée

234 FAVOREU (L.) et Alii.,op. cit., p. 732. 235Le Robert pour tous, op. cit., p. 78.

236 CORNU (G), (dir.), op. cit., p. 106.

237 Carl SCHMITT, Théorie de la Constitution, Duncker et Humblor, Berlin, 1989, p. 279.

238 FAVOREU (L.) et Alii., op. cit., p. 731.

MBENGUE EYOUM DANIEL Page 75

LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

par le Président de la République. Il en va de même de la volonté du peuple, mais de manière indirecte.

2- Un vice à la volonté indirecte du peuple

La loi est l'expression de la volonté générale. Cette volonté générale est celle du peuple, qui l'exprime directement par voie de referendum ou indirectement par des représentants élus. De la sorte, le peuple peut être sollicité pour manifester sa volonté face à un texte. La loi qui sera adoptée ne pourra être réexaminée en seconde lecture par le parlement ou par le peuple lui-même car elle aura un caractère absolu. La volonté directe du peuple par voie référendaire ne peut donc être viciée par une seconde lecture.

Par contre, lorsque la volonté du peuple est exprimée indirectement par le parlement, elle peut être viciée à tout moment par la demande de seconde lecture. Son avis doit être pris en compte et c'est la raison pour laquelle la seconde lecture apparait davantage comme une directive adressée au parlement.

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