WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La seconde lecture en droit parlementaire camerounais.


par Daniel MBENGUE EYOUM
Université Yaoundé 2 soa - Master 2 en droit public 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- LE DEFAUT DE MECANISMES D'ENCADREMENT DE LA SECONDE

LECTURE

L'autre raison pour laquelle la seconde lecture est une prérogative insurmontable est relative au défaut de mécanismes d'encadrement. La seconde lecture est un poids qui ne rencontre pas de contrepoids parlementaire ou propre au Président de la République. C'est ainsi qu'il n'y a pas de restrictions sur le nombre de demandes (1) et sur le nombre de sessions pour l'adoption ou la caducité du texte (2).

1- La non-restriction du nombre de demandes sur un texte

La seconde lecture n'a pas fait l'objet de restriction relativement « au nombre de demande de seconde lecture au-delà duquel le texte devrait impérativement être promulgué »251. Ainsi, après l'adoption d'un texte en seconde lecture, le texte peut être renvoyé au parlement à nouveau et ainsi de suite. Le seul moyen d'éviter cette situation est, pour le parlement, de se plier aux exigences du Président de la République. Par contre, si le nombre de demandes de seconde lecture avait été restreint ou précisé par les textes, le moyen de la contrecarrer aurait été d'adopter la loi initiale jusqu'à ce que le Président de la République épuise son nombre de demandes. Ceci aurait contribué à la mise en oeuvre d'un consensus sur la loi entre le Président et le parlement et le point de vue des deux organes serait considéré. Mais, en l'état actuel, le parlement reste inféodé, ceci d'autant plus qu'il n'y a pas restriction du nombre de sessions pour que la loi soit adoptée ou déclarée caduque.

250 Ibid.

251 BILOUNGA (Th.), op. cit., p. 71.

MBENGUE EYOUM DANIEL Page 79

LA SECONDE LECTURE EN DROIT PARLEMENTAIRE CAMEROUNAIS

2- La non-restriction du nombre de sessions pour l'adoption ou la caducité

du texte

Les sessions parlementaires sont les périodes durant lesquelles le parlement se réunit pour l'adoption des projets ou propositions de loi. Au Cameroun on fait la distinction entre les sessions ordinaires, qui sont au nombre de trois et les sessions extraordinaires qui sont convoquées par le Président de la République. La seconde lecture peut donc être demandée autant de fois dans le cadre de ces différentes sessions.

En France sous la première République, le roi exerçait le pouvoir législatif avec son véto suspensif qui pouvait toutefois être surmonté après trois sessions parlementaires consécutives252. Mais, depuis la deuxième République jusqu'à nos jours, le véto ou la demande de nouvelle délibération du président n'a plus fait l'objet de restriction à un nombre de sessions déterminées.

Au Cameroun, depuis sa consécration jusqu'aujourd'hui, la seconde lecture n'a jamais fait l'objet de restriction à un nombre de sessions, « elle n'est pas circonscrite dans le temps ; selon le moment de l'adoption du texte concerné, la session parlementaire peut même avoir pris fin, la seconde lecture étant renvoyée à la session ordinaire suivante ou à une session extraordinaire »253. C'est donc non seulement témoigner son caractère insurmontable, mais aussi la superposition incontestable du Président de la République dans la procédure législative. C'est donc à cet effet que la seconde lecture est pour le Président de la République une prérogative de décision ultime sur la loi.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King