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Rôle des pratiques et systèmes agroécologiques dans le renforcement de la résilience à  l’insécurité alimentaire des ménages maraichers.


par Noura KABORE
Centre Régional AGRHYMET - Master sécurité alimentaire et nutritionnelle 2020
  

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Abstract

Market gardening is an agricultural sector which occupies an important place in the economy of Burkina Faso. However, it is based on an intensive use of inputs (mineral fertilizers and pesticides/herbicides) with harmful consequences for human health and the environment. Some market gardeners have therefore opted for various agroecological practices in order to improve their yields and the sanitary quality of their products. This study looked at the roles of these practices in strengthening the resilience to food insecurity of market gardening households in the provinces of Kadiogo and Oubritenga in Burkina Faso. The objectives of this study are to inventory agroecological practices on market gardening sites and to analyze the effect of these practices and agroecological systems on household food and nutrition security. Data were collected through focus groups, interviews and individual surveys with not only agroecological and conventional producers, but also with support structures involved in agroecology in the study area. This study revealed not only the existence of a diversity of agroecological practices in market gardening, but also that the adoption of a given agroecological technique by a market gardener takes into account his objectives and the requirements of the speculation produced. The analysis of the food situation also revealed that market gardener households practicing agroecology have, to some extent, a fairly diversified diet and a more adequate food consumption. However, the rate of households exposed to a situation of severe food insecurity remains high among both agroecological and conventional market gardener households. Nevertheless, this rate was lower among agroecological market gardeners compared to the conventional ones. Agroecological practice could therefore be an effective way for producers to build resilience to food insecurity.

Keywords: Agroecology, Conventional Market gardening, Food security, Market gardening households, Burkina Faso.

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INTRODUCTION

Depuis quelques années, le monde fait face à une insécurité alimentaire et nutritionnelle persistante ; les pays les plus touchés sont notamment ceux de l'Afrique sub-saharienne avec une prévalence de la sous-alimentation de 22,8 % en 2018 (FAO, 2019a). Les déterminants de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans cette région de l'Afrique sont entre autres la pression démographique, la pression foncière, la faible fertilité des sols, ainsi que les troubles politiques ou les dysfonctionnements des institutions locales (Vintrou, 2012). Au Burkina Faso, la prévalence de la sous-alimentation s'élevait à environ 20% en 2017 (FAO, 2018a), et ceci pourrait s'expliquer par la situation d'insécurité que traverse le pays depuis 2015(avec comme conséquences entre autres, les déplacements des populations, le dysfonctionnement des marchés), les périodes sèches et la baisse des productions agricoles et fourragères (CILSS, 2019). Aussi jusqu'à une époque récente, les paradigmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle visant à éradiquer la faim, se concentraient essentiellement sur l'accroissement de la valeur calorique du régime alimentaire (FAO, 2018b). Cependant, les approches reposant sur l'utilisation incontrôlée d'intrants chimiques afin d'accroitre le rendement des terres, l'augmentation des superficies cultivables et le gain de productivité du travail, la promotion de la technologie et la monoculture, passent souvent à côté des causes profondes de la faim et de la malnutrition. Elles peuvent aggraver la malnutrition en restreignant l'accès à une plus grande diversité de l'alimentation (FAO, 2012), notamment pour les pays en voie de développement, où le secteur agricole y est très peu subventionné et fortement dépendant des conditions climatiques. Aussi les pays sahéliens, ayant un système agricole très sensible aux précipitations, à la température et aux sécheresses graves, et dont une part importante de la population tire ses revenus de l'agriculture, sont plus exposés aux risques de famine (FAO, 2018a). Le Burkina Faso dépend fortement de l'agriculture, qui est caractérisée par des systèmes de production de subsistance, de petites exploitations familiales de types extensifs, faiblement mécanisées, et une diversification limitée (PAM, 2014). Le secteur agricole burkinabè représente 34 % du PIB, dont 12 % du PIB sont générés par le secteur des cultures. En outre, l'agriculture représente environ 60 % des emplois. (Norman et al., 2019). Cependant l'agriculture burkinabè se heurte à de nombreuses difficultés qui sont entre autres l'appauvrissement des terres agricoles, la faible maîtrise de l'eau, les risques

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phytosanitaires et les invasions des bio-agresseurs des cultures, pouvant réduire les productions agricoles (Cissé, 2017). Aussi dans le souci d'augmenter la production et la productivité agricoles, les paysans burkinabè abusent des pesticides et engrais chimiques pour la lutte contre les bio-agresseurs et l'amélioration de la fertilité des terres (Tarnagda et al., 2017). Ce fait est en particulier constaté dans le secteur du maraîchage, car il repose sur un usage intensif d'intrants (engrais minéraux, déchets organiques, produits phytosanitaires, eaux usées), avec des conséquences néfastes pour la santé humaine et l'environnement (Abdulkadir et al., 2013 ; Son et al., 2017). En 2018, la culture maraîchère était pratiquée par environ 698 683 producteurs, dont 445 091 hommes soit 65 % et 244 592 femmes soit 35 % (MAAH, 2019b). Le maraîchage constitue le secteur de production agricole qui crée le plus d'emploi pendant la saison sèche au Burkina Faso, et qui octroie de nombreux postes aux femmes, principaux agents de commercialisation des produits maraîchers (van Caloen et Dagneau de Richecour, 2015). Les activités maraîchères augmentent le revenu des producteurs, leur permettant de satisfaire leurs besoins socio-économiques (Bognini, 2010). Cependant, le maraîchage peut avoir des impacts négatifs sur la santé, notamment à cause de l'usage intensif d'intrants chimiques. Une étude sur des sites maraîchers de Ouagadougou au Burkina Faso concluait que 65 % des pesticides utilisés sont classés dans l'échelle de toxicité de l'OMS et 67,5 % de ces pesticides sont destinés au traitement du coton et non à des cultures maraîchères (Tarnagda et al., 2017).

Une transformation fondamentale de ce système de production à forte demande d'intrants chimiques, en des systèmes plus productifs mais plus économes en ressources naturelles, s'avère nécessaire. Et ce, pour permettre au Burkina Faso de relever le défi de la résilience face à l'insécurité alimentaire et aux déficiences nutritionnelles qui affectent les ménages pauvres ou très pauvres (FAO, 2018b). Aussi, selon une étude menée au Moyen-Ouest du Vakinankaratra de Madagascar, l'agroécologie contribuerait à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations du Sud (Joyeux, 2015). C'est dans ce sens que le gouvernement burkinabè promeut le développement de pratiques innovantes agroécologiques en faveur d'une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest (CEDEAO, 2018). En effet, l'adoption de ces pratiques innovantes contribuerait à atténuer les multiples difficultés rencontrées par les agricultures familiales, notamment la crise de fertilité et la dégradation des sols, l'instabilité et le changement climatique

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et la faiblesse et l'irrégularité des rendements et revenus agricoles (Levard et Mathieu, 2018). Ainsi, l'agroécologie apparait comme une solution permettant d'aboutir à des systèmes agricoles, plus productifs et plus résilients (HLPE, 2019).

Fort de ce constat des questions subsistent :

§ Les producteurs maraîchers de la zone urbaine et péri-urbaine de Ouagadougou ont-ils adopté des pratiques agroécologiques ? Si oui, lesquelles ?

§ Les pratiques et systèmes agroécologiques appliqués au maraîchage urbain et péri-urbain ont-ils une incidence sur le niveau de sécurité alimentaire d'un ménage maraîcher ?

La présente étude vise à analyser le rôle de l'agroécologie dans le renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire des ménages maraîchers dans les provinces du Kadiogo et de l'Oubritenga au Burkina Faso. L'objectif général de cette étude est l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages maraîchers à travers la pratique de l'agroécologie. Il s'agira plus spécifiquement (i) d'identifier les pratiques agroécologiques sur les sites maraîchers de la zone d'étude, et (ii) d'analyser l'effet de ces pratiques et systèmes agroécologiques sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages maraîchers. Pour répondre aux questions posées plus haut nous allons considérer deux hypothèses qui seront les axes de nos recherches :

§ Hypothèse 1 : Les pratiques agroécologiques sur les sites maraîchers dans la zone urbaine et péri-urbaine de Ouagadougou sont diversifiées et bien adoptées par les producteurs ;

§ Hypothèse 2 : Les pratiques agroécologiques améliorent sensiblement le niveau de sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages.

Ce mémoire qui rend compte du travail effectué, est constitué de quatre chapitres interdépendants. Les deux premiers chapitres développent des aspects généraux, dont une introduction générale, une synthèse bibliographique et une section qui décrit la zone d'étude. Les deux derniers chapitres sont consacrés à des sujets spécifiques sur les questions liées aux résultats d'enquêtes. Ils présentent les principaux résultats de l'étude, et discutent des objectifs spécifiques présentés ci-dessus. Chaque chapitre comprend une introduction, une méthodologie, les résultats, une discussion et une conclusion partielle. Le document se termine par une conclusion générale qui consiste en une synthèse des résultats ainsi que des perspectives pour des

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travaux de recherche futures. Les références bibliographiques sont présentées à la fin du document.

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