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Contribution à l'histoire économique du Soudan Français, le commerce colonial de 1870 à 1960

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par Djibril Issa Niaré
Université de Bamako Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) - Maitr??se 2003
  

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PREMIERE PARTIE :

ORIGINES ET FACTEURS DECISIFS DU COMMERCE COLONIAL

CHAPITRE I :

LA TRAITE NEGRIERE, ORIGINE DU COMMERCE COLONIAL

L'esclavage est l'une des plus vieilles pratiques de l'humanité. Il a des origines dans l'Antiquité. Il est pratiqué dans toutes les parties de la terre peuplées par l'espèce humaine. Il s'effectue sur plusieurs échelles : au sein d'un royaume, au sein d'un empire, au sein d'une sous-région, au sein d'un continent et au sein d'un espace intercontinental. L'Afrique ne fait pas exception. Elle connut une forme très importante avec une particularité tant historique, économique, sociale que politique sinon géopolitique.

Il est convenu d'appeler cette forme Traite Négrière. La traite négrière était pratiquée en direction de plusieurs grands axes, créant ainsi deux cas : la traite orientale et la traite atlantique.

La traite orientale était pratiquée en grande partie dans l'Océan Indien, la Mer Rouge et la Méditerranée. Elle consistait à amener d'Afrique les esclaves noirs pour le Proche-Orient et les pays occidentaux bordant la Méditerranée.

Quant à la traite atlantique, qui retient surtout notre attention, elle était pratiquée dans l'Océan Atlantique. Elle débuta à partir du XVème siècle et prit fin dans la seconde moitié du XIXème siècle. La traite atlantique consistait à acheter des esclaves noirs africains en Afrique, pour les vendre sur le continent américain principalement et l'Europe d'une manière relativement faible. L'itinéraire de ces négriers (marchands d'esclaves noirs) avait trois grands pôles : l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. D'Europe, ils s'approvisionnaient essentiellement en produits manufacturés européens (verreries, textiles, alcools, friandises, etc.) qui étaient vendus et échangés contre captifs. Ces derniers (les esclaves) étaient vendus en Amérique et aux Antilles pour répondre à la demande en main-d'oeuvre principalement dans les plantations de canne à sucre, de coton et de café. D'Amérique, les marchands s'approvisionnaient en grande partie en épices et des matières premières pour l'industrie textile. Ces produits étaient vendus en Europe.

La traite négrière plongea l'Afrique dans une situation sans précédent, créant ainsi la méfiance entre les différentes entités politico-ethniques, favorisant un désordre conjugué à une instabilité et une insécurité qui s'intensifia progressivement de manière croissante. Elle fut causée principalement par l'esprit d'aventure des Européens, la recherche par ceux-ci des bras valides pouvant satisfaire les besoins en main d'oeuvre du nouveau monde dont la puissance réside dans l'agriculture et la recherche pour l'Europe d'une population active servile assumant les tâches domestiques.

La traite permit au monde occidental de se développer tout en amorçant une croissance économique qui suit le processus irréversible de la mondialisation. L'Europe acquit par la suite une hégémonie économique, politique et culturelle. L'Amérique bénéficia d'une population très active bâtissant de véritables infrastructures économiques permettant de préparer une longue et solide puissance économique.

Quant à l'Afrique, qui fournit les esclaves, elle fut dépouillée d'une de ses principales richesses que constituent les bras valides et les femmes en âge de procréer. Comme conséquences psychologiques, la traite amorce chez l'Africain un sentiment de surestimation de l'homme blanc. Les différentes entités politico-ethniques ou étatiques se lancent dans une situation de cahot très accentuée. Ces différents facteurs appauvrissent considérablement l'Afrique.

Cette traite balise le terrain pour les relations économiques entre l'Afrique et l'Occident. A partir des voyages de reconnaissance est apparue la traite négrière, à partir de cette traite est apparu le commerce colonial, et ce commerce colonial enclenche les relations économiques modernes entre l'Afrique et le reste du monde que nous vivons aujourd'hui. Tous ces phénomènes et ces relations sont classés de manière inévitable dans le processus de mondialisation enclenché depuis l'Antiquité.

Ainsi, la traite négrière apparaît comme un facteur prépondérant dans l'avènement du commerce colonial. Le commerce colonial est la suite historique du processus enclenché par la traite négrière. Plusieurs jalons posés rendent aisés la compréhension de ce point de vue. La pratique régulière de la voie maritime Europe-Afrique favorisa une bonne connaissance de l'Afrique. Les infrastructures commerciales (comptoirs commerciaux), la commercialisation à petite échelle de certains produits africains (peaux et produits végétaux) parallèlement au commerce d'esclaves, le contact permanent avec les peuples africains ne pouvaient que préparer un terrain favorable à la pratique du commerce colonial qui était déjà latent. La cessation de la traite négrière est en soi un début logique pour le commerce colonial car l'Europe en quête d'une dynamique de croissance économique concevait l'Afrique comme un déboucher et aussi il fallait trouver un substitut à l'esclave comme marchandise. Notons qu'à cette période les progrès technique et scientifique avaient propulsé en avant l'industrie européenne qui était jadis « artisanale » en créant une surproduction. Puisque ce surplus devrait être écoulé, l'Afrique répondait à ce besoin, d'autant plus qu'une relation de sujétion était établie. L'événement qui consolida cette relation de sujétion est la conquête coloniale et la colonisation.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery