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La gestion et la gouvernance des déchets dans la ville-province de Kinshasa

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par Evrard NKENKU LUAKA
Université de Kinshasa - Gradué en Sciences Economiques et de Gestion 2005
  

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2.2 Problèmes d'évacuation des déchets

Kinshasa est une ville que ses propres habitants décrivent universellement comme « un cadavre, une épave » ou qu'ils surnomment « Kin-la-poubelle ». « On estime aujourd'hui, écrit l'anthropologue René Devisch, que moins de 5 % des habitants de Kinshasa ont un salaire régulier21(*). » Les résidents survivent « grâce à leurs potagers omniprésents et grâce à leur débrouillardise ils achètent, revendent, trafiquent et marchandent ». « L'article 15 » (qui punit le vol dans le code pénal) est devenu la charte de la ville, et « se débrouiller » en est le slogan officieux22(*).

L'organisation de la gestion des déchets urbains à Kinshasa a connu de nombreux changements au cours des dernières décennies, notamment en raison de l'instabilité du gouvernement et de la volatilité des organismes d'exécution. En effet, chaque réduction ou élargissement de l'équipe gouvernementale a entraîné une redéfinition des compétences et des organigrammes ministériels, et très souvent la nomination de nouveaux responsables.

La gestion des déchets liquides a contribué à l'instauration de changements semblables à ceux qu'ont causés les projets de la Banque mondiale dans les années 70 et 80. A la fin des années 80, au moment où la gestion des déchets liquides était en voie de surmonter ses difficultés grâce à des structures de gestion efficaces, la gestion des déchets solides connaissait, à son tour, une crise qui persiste aujourd'hui.

Selon une enquête réalisée en RDC sur la situation des femmes et des enfants en 2001, il était démontré que généralement les kinois en particulier utilisent deux types d'évacuation des déchets, à savoir : les évacuations hygiéniques et non hygiéniques. En vue de présenter un travail claire, concis et précis, nous traiterons dans les lignes suivantes l'évacuation des déchets liquides, solides, industriels, et autres dans la ville de Kinshasa, selon les informations en notre possession.

L'Office des Voiries et Drainages (OVD), une entreprise publique, chargée de préparer et de conduire ou superviser les travaux de voiries et de drainage. Cette institution, qui avait de bons cadres techniques avant-guerre, est aujourd'hui très affaiblie, en termes à la fois d'équipement (y compris engins de chantier) et de personnel. Les salaires sont trop faibles pour être attractifs, et les arriérés importants. La structure-même de l'entreprise est peu claire, dans la mesure où, après les années de division durant le conflit, la réunification est difficile, certaines autorités provinciales souhaitant garder leur contrôle sur les capacités techniques. Les difficultés de fonctionnement de l'OVD, si elles ne sont pas résolues, pourraient devenir une contrainte majeure à la réalisation de programme conséquent de travaux de voiries.

a. Déchets liquides

Pendant les premières années qui ont suivi l'indépendance, la ville de Kinshasa, alors d'importance modeste, avait très peu d'équipement d'hygiène publique et de drainage à sa disposition. Les eaux ménagères, les eaux de drainage et les déchets industriels étaient généralement déversés dans lieux appropriés (vidoirs, cours d'eaux ...).

Mais, les choses ont changé avec le temps car les lieux appropriés pour l'évacuation des déchets liquides. Et les constructions (anarchiques) ont pris place dans certains de ces endroits aménagés pour accueillir les déchets de la ville.

Les eaux usées sont évacuées par les toilettes, par jet, enterrées, ou restent par terre, et d'autres moyens. Dans la ville de Kinshasa : 7,5% des ménages utilisent les égouts; 25,4% utilisent les caniveaux d'eaux pluviales, 1,5% utilisent les puits perdus; 17,4% utilisent le trou dans la parcelle/rue; 45,2 les jettent à la volée dans la parcelle, dans la rue; 3,1 utilisent d'autres moyens d'évacuation. Le trois premiers sont considérés comme moyens d'évacuation hygiéniques et représentent 34,4% à Kinshasa23(*).

En cas de pluie, les voies deviennent souvent de simples bourbiers sur lesquels toute circulation, même piétonne, est difficile. Les réseaux d'évacuation des eaux usées sont quasiment inexistants en RDC, sauf dans quelques rares quartiers résidentiels urbains réservés aux couches les plus aisées de la population. A Kinshasa, de nombreuses fosses septiques et de latrines débordent, exposant les habitants aux risques de maladie et offrant un terrain de prédilection aux nuisibles porteurs de maladies (on estime que 88 pour cent des maladies à Kinshasa sont dues aux conditions sanitaires).

L'aide du Programme des Nations unies pour le développement et de l'Organisation mondiale de la santé permettra d'élaborer un plan-cadre de drainage en vue d'adopter une démarche cohérente. Ce plan pourrait faire renaître des vieux plans de l'hôtel de ville d'une construction d'un réseau de collecteurs primaires et secondaires afin de centraliser la collecte des eaux usées et leur évacuation dans le cours d'eau.

La caractéristique principale du réseau des voiries est son sous-développement général - voire son absence totale dans certains centres urbains, y compris des capitales provinciales. Au total, le réseau comprend 790 km de voiries revêtues et 6 607 km de voiries en terre pour l'ensemble du pays. Là où elles existent, la majeure partie des voiries datent de la période coloniale et n'ont pratiquement pas fait l'objet d'entretien depuis leur construction. Les problèmes ont été aggravés au cours des dernières années par l'accroissement du trafic, en particulier à Kinshasa et dans les autres grandes villes.

* 21 René Devisch, « Parody in matricentered christian healing communes of the sacred spirit in Kinshasa », Contours, University of Illinois Press, vol. 1, n° 2, automne 2003.

* 22 Michela Wrong, In the Footsteps of Mr. Kurtz, Paperback, Londres, 2000.

* 23 République Démocratique du Congo, Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2/2001, Rapport d'analyse, Kinshasa, Juillet 2002, p.23

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