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Parcours en forêt et risque de dégradation des potentialités pastorales dans la IVème série forestière de Mekna (Tabarka-Tunisie)

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par Naceur BOUSSAIDI
Université Tunis-Cartage (INAT) - Mastère de l'INAT en lutte contre la désertification 2005
  

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6.4. Réhabilitation sur le plan sol

6.4.1. Défense contre l'érosion hydrique

La défense contre l'érosion par l'eau des terrains de parcours doit reposer sur le principe que la goutte de pluie qui tombe sur le sol doit être arrêtée et autant que possible pouvoir s'infiltrer à l'endroit même où elle tombe ou au plus près de cet endroit. Ceci implique le corollaire extrêmement important, bien que trop souvent complètement perdu de vue que les travaux de lutte contre l'érosion et contre ses conséquences indirectes, doivent commencer au plus haut des bassins fluviaux et aux plus haut même de leurs bassins de réception. Toutes les méthodes permettent d'arrêter le ruissellement et de favoriser l'infiltration de l'eau.

6.4.2. Défense contre l'érosion éolienne

La défense des terrains de parcours contre l'érosion par le vent est une opération souvent difficile. Il peut arriver que la simple suppression du pâturage pendant quelques années permette à la végétation de se réinstaller sur les terrains dénudés par suite d'abus et soumis à ce genre d'érosion. On peut aussi aider le sol à retrouver une meilleure cohésion en lui incorporant de l'herbe, de la paille, ou en utilisant toute autre méthode qui lui permet de conserver une teneur en eau aussi élevée que possible. Si ces méthodes sont insuffisantes, on ne voit guerre d'autre possibilité que d'installer des plantations forestières d'abri, mais il semble que le but de ces plantations soit essentiellement de permettre l'utilisation agricole, ou tout au moins sous forme de pâturages améliorés, des terrains qu'il s'agit de protéger.

VI. CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

7.1. CONCLUSION GENERALE

Les problèmes de l'exploitation pastorale du domaine forestier revêtent une importance capitale car ce domaine s'étend sur des territoires où les traditions pastorales sont bien assises et constituent parfois la base des activités des populations. Cela comporte le maintien de relations plus ou moins étroites entre les terrains forestiers et les terres extérieures et entraîne tous les inconvénients imaginables lorsque se produit ou s'accentue un déséquilibre économique à l'intérieur et à l'extérieur du domaine par le jeu soit de phénomène socio-politiques, soit de modification plus ou moins rapides des structures de population traditionnelles et des relations de complémentarité plaine-forêt. Le manque d' une discipline dans l'exploitation de la plupart des forêts tunisiennes constitue sans doute un des aspects les plus préoccupants de situation, le manque de mesures dans l'utilisation rationnelle des terrains forestiers comme parcours et les abus fréquents que les usagers commettent dans les forêts et les maquis résultent de l'absence d'une action cordonnée et intégrée visant à satisfaire les besoins croissants des populations à travers un développement parallèle de toutes les potentialités naturelles disponibles.

En outre, la situation des parcours et de l'élevage extensif est devenue précaire et alarmante. Elle menace d'une désertification accrue d'une année à l'autre et d'une marginalisation proche des systèmes d'élevage extensif et semi intensif ou du moins, elle les placera sous des conditions de production qui ne permettent pas la mise sur le marché des produits de l'élevage à des prix compétitifs et abordables par le tunisien moyen, surtout dans le contexte d'une libre économie de marché. (DGF, 1995).

Les possibilités de la substitution de l'UF pastorale par celle provenant de l'irrigué ou de l'utilisation des aliments pour le bétail, sont également limitées, car en plus des limites des ressources hydrauliques, la production fourragère rencontrera une grande compétitivité face à d'autres types de productions inscrites au niveau d'autres stratégies nationales visant la sécurité alimentaire.

Comme l'élevage en Tunisie est très fortement lié aux espaces pastoraux, son avenir dépendra de la place et de l'importance que donneront la planification la politique en matière de gestion de ressources naturelles et des équilibres qui restent à trouver entre les principales spécialisations agricoles et leur partage de l'espace. Dans tous les cas, les parcours doivent être considérés comme l'un des éléments essentiels de l'économie nationale.

Malgré ces aspects négatifs, il y a encore de nombreux indicateurs favorables qui laissent espérer des possibilités relativement prometteuses pour le développement des parcours en Tunisie. En effet, quoique dégradée, la végétation autochtone comprend encore des espèces et des variétés à haute valeur pastorale et qui peuvent être réhabilitées, en laps de temps relativement court, par la mise en repos, la gestion rationnelle et la propagation par resemis ou repiquage d'éclats de souches, le bilan de l'eau, largement négatif à l'état actuel, peut-être sensiblement amélioré par des techniques simples visent l'accroissement de l'infiltration, la maîtrise des eaux de ruissellement et la valorisation de l'impact positif de l'animal, toujours considéré comme transformateur d'UF en produits d'élevage et comme facteur dégradant.

Cependant, l'organisation et la gestion adéquate des potentialités pastorales de n'importe quelle zone peuvent permettre une amélioration plus importante et plus durable sur une large partie des parcours.

7.2. RECOMMANDATIONS

La IVème série de Mekna, fait partie de toute la région de Khroumirie caractérisée par une diversité floristique, faunistique et sociale représentée par une population à majorité rurale et qui tire profit de la forêt depuis son installation. En effet, l'élevage est l'un des piliers de la vie de cette population et le parcours forestier constitue la base alimentaire du bétail qui pâture librement en forêt sans limites et sans réglementation.

Cependant, pour sauvegarder l'écosystème forestier et sans rompre son équilibre, nous suggérons certaines recommandations qu'on les juge utiles pour la bonne gestion des potentialités pastorales et entre autre en vue d'un développement durable de ces ressources naturelles :

· Chercher à préserver le milieu naturel de la forêt en limitant la destruction massive des composantes forestières (flore et faune).

· Optimiser l'utilisation des ressources naturelles pastorales en adoptant le type de bétail à introduire en forêt et en respectant mieux la charge animale.

· Etudier les potentialités pastorales par zones et par strates en vue de déterminer la capacité productive de chaque catégorie de plantes utilisées par le bétail.

· Mettre en valeur les clairières forestières (si la superficie est suffisante) par leur resemis en espèces herbacées ou arbustives fourragères et organiser le pâturage à l'intérieur de ces zones.

· Améliorer le maquis par recépage des espèces consommables par réduction d'espèces envahissantes et peu acceptables par les animaux et par une mise en défens pour une période déterminée.

La protection du patrimoine nécessite aussi la transformation de l'élevage non seulement dans les zones forestières mais sur l'ensemble du territoire. Cette transformation ne peut pas être l'oeuvre de la seule Direction des Forêts, c'est un problème national qui suppose la cohérence des objectifs nationaux à moyen et à long terme. La politique de la conservation du patrimoine est intimement liée à celle de la production agricole en général et de la production agricole en particulier. L'harmonisation des différents objectifs poursuivis dans ces domaines est une nécessité impérieuse. C'est la raison pour laquelle il paraît nécessaire de créer à l'échelle nationale un organisme qui puisse veiller à cette coordination, et répartir les tâches entre les différents organismes qui sont amenés à intervenir. (DGF, 1978).

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