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Parcours en forêt et risque de dégradation des potentialités pastorales dans la IVème série forestière de Mekna (Tabarka-Tunisie)

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par Naceur BOUSSAIDI
Université Tunis-Cartage (INAT) - Mastère de l'INAT en lutte contre la désertification 2005
  

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6.3. Réhabilitation sur le plan forestier

Pour la forêt de la IVème série de Mekna, l'aménagement sylvo-pastoral se définit comme un diagnostic du milieu naturel et social, des potentialités pastorales et sylvicoles, et débouche sur l'élaboration d'un programme d'action adéquat permettant la réhabilitation et l'amélioration des parcours en harmonie avec la régénération et la conservation des formations forestières, et également, la mise en place des bases d'un système d'entente sociale pour l'encadrement et l'organisation des éleveurs pour une utilisation commune de l'espace pastoral. Ainsi, le processus d'aménagement sylvo-pastoral est un travail d'apprentissage de longue haleine dont l'aboutissement reste conditionné par l'adhésion des éleveurs au principe organisationnel et la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés par le développement des forêts et de l'élevage.

Les traitements sylvicoles prévus par l'aménagement forestier (éclaircies, dépressage...), sont ouverts au parcours en respectant dans la mesure du possible les principes habituels d'inscription.

6.3.1. Régénération des espèces forestières

Aucune gestion durable d'une forêt ne peut être garantie, si, pendant un temps déterminé, une partie de ce système de régénération n'est pas mise en défens et régénérée. Conditionnant l'avenir même de cette ressource, cette mesure s'impose à tous. Pourtant, celle -ci est souvent l'objet de contestation de la part des ayants droit qui lui reprochent de distraire du parcours une surface importante et de mettre en défens, pour une période trop longue, cet espace pastoral. Mais cette règle n'a rien de rigide ou de rigoureux et cette surface peut être réduite si les peuplements se régénèrent bien et rapidement ou si les ressources pastorales en dehors de la forêt sont importantes.

A ce niveau les concertations avec les usagers ou leurs représentants porteront sur la taille minimale et la répartition spatiale des parcelles à régénérer dont le choix est à faire de manière consensuelle, que sur l'importance de la surface de régénération. L'enjeu ici, est de sauver la forêt sans pour autant négliger l'intérêt des usagers.

La durée de la mise en défens, dépend essentiellement de l'essence forestière et de la facilité avec laquelle celle-ci fructifie et se régénère. De 15 à 20 ans pour les résineux, la durée théorique de la mise en défens n'est plus que de 6 à 10 ans pour les feuillus (Quercus suber).

L'ouverture des mises en défens peut, bien entendu, intervenir plus tôt, si la régénération est acquise avant les délais fixés par l'aménagiste.

6.3.2. Traitement forestier et pastorale (dépressage, éclaircie)

Au niveau de chaque forêt, des actions sylvicoles sont planifiées et exécutées conformément au plan de gestion. Leurs objectifs sont la production de bois nécessaire à l'économie locale, notamment du bois de feu et de service, l'amélioration de la croissance des tiges conservées en vue d'en tirer ultérieurement la meilleure partie, et l'ouverture des peuplements, le prélèvement du couvert et l'éclairement du sol si nécessaire au développement du tapis herbacé et à l'accroissement de la production fourragère.

L'intensité des interventions est dosée de manière à obtenir le compromis qui permet d'optimiser les productions ligneuses et herbagère. Les expérimentations ont permis d'adopter un itinéraire technique à appliquer pour les taillis, défini comme suit :

· 20 ans après la coupe de régénération et de recépage, dépressage avec enlèvement de 1/3 du matériel.

· Le contrôle du couvert se poursuivra tous les 10 à 15 ans selon l'état de développement de chêne liège de manière à garder un recouvrement moyen de 45 à 60%. (Options Méditerranéennes, 2000)

La mise en défens à appliquer après chaque traitement sylvicole durera environ deux années. Cela pour permettre d'une part au tapis herbacé de se développer et, d'autre part, aux rejets de ne pas prendre un développement important. La tendance actuelle est de faire des éclaircies dans les futaies et des dépressages dans les taillis pour favoriser les individus les plus vigoureux à houppiers bien développés capables de fructifier abondamment (chêne-liège) pour améliorer la ration alimentaire du bétail et pour produire ultérieurement du bois et du liège de qualité.

6.3.3. Plantations pastorales

La plupart des milieux forestiers sont situés en pente et leurs sols sont squelettiques peu propices à ce type d'intervention nécessitant le plus souvent une préparation mécanisée des sols. Les essais entrepris dans la forêt de la IVème série de Mekna, semblent dans l'ensemble beaucoup plus contestables et ne produisent des effets positifs avérés qu'en situations expérimentales peu reproductibles sur le terrain. L'application d'un système de reboisement sur des bases bien étudiées et contrôlées est nécessaire pour l'obtention d'un couvert végétal à densité respectable à la production fourragère.

6.3.4. La mise en défens

Cette technique très peu coûteuse, reste un instrument plus efficace pour la régénération et la réhabilitation des formations forestières. Les mises en défens s'organisent selon plusieurs modes qui ont des effets différents sur la végétation. A titre d'exemple, le report du pâturage au delà de la période de croissance critique pour augmenter la vigueur et le recouvrement des espèces les plus appétées par le bétail. Le repos annuel permet la reconstitution des réserves des plantes et la production de semences. La durée de mise en défens va de quelques semaines lorsqu'elle fait partie d'un schéma préétabli permettant aux plantes pastorales de ne pas être pâturées aux périodes critiques, et ne doit en aucun cas dépasser deux années pour éviter toute tension sociale avec les pasteurs. En effet, la durée des mises en défens dépend du degré de dégradation des parcours et de la conjoncture pluviométrique. Elles ne démarreront en principe que lors d'une bonne année et devraient s'accompagner d'une gestion contrôlée.

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