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Parcours en forêt et risque de dégradation des potentialités pastorales dans la IVème série forestière de Mekna (Tabarka-Tunisie)

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par Naceur BOUSSAIDI
Université Tunis-Cartage (INAT) - Mastère de l'INAT en lutte contre la désertification 2005
  

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3.2. PASTORALISME ET DOMAINE FORESTIER

3.2.1. Définition des termes

Dans son rapport général édité en 1978 sur les aspects socio-économiques du pastoralisme dans le domaine forestier, la Direction Générale des Forêts a défini le terme de pastoralisme comme un élevage extensif de bovins, ovins et caprins pratiqué par des populations sédentaires habitants au sein du domaine forestier. La population est sédentaire et le bétail vagabonde dans un rayon de 5 km et même plus autour des habitations aux quelles il revient le soir pour y passer la nuit.

De son côté, Neffati M. lors de son intervention à l' I.A.V. Hassen II (Rabat - Maroc) en 1999 a défini le terme pastoralisme comme étant l'exploitation de la végétation spontanée, non cultivée et peu ou pas entretenue, par des animaux pâturant, élevés à des fins de production.

Quant au domaine forestier, il est défini comme étant les terrains boisés, ou non qui ont été classés d' après la loi dans le domaine forestier de l'Etat. Il est composé d'un ensemble de terrains, aux limites parfois imprécises qui sont boisés, couverts de maquis ou de garrigue ou nus. Tous ces terrains sont censés être forestiers ou à vocation forestière (D.G.F.1978).

3.2.2. Législation forestière et pratique pastorale

Il existe une législation forestière portant sur le pâturage dans le domaine forestier. Cette législation n'est que peu appliquée et implique indirectement, avec les pratiques pastorales et le nombre croissant de cheptel, la dégradation du couvert végétal des zones forestières.

3.2.3. La réalité économique et sociale

La très forte résistance qu'opposent les problèmes pastoraux dans le domaine forestier provient de leur caractère économique et social.

A une forte densité de population dans les Mogods et la Khroumirie, s'ajoute l'exiguïté des superficies cultivables et cultivées. Le caractère dispersé de l'habitat dans les zones forestières, son éparpillement, fait qu'il n'y ait pratiquement pas de zone forestière qui ne soit parcourue par le bétail quand elle n'est pas mise en défens. Cet état de fait n'est cependant pas dépourvu de base juridique puisque la loi (code forestier) reconnaît un droit d'usage au pâturage pour les populations forestières.

3.2.4. Le bétail et les pratiques pastorales

L'impact du bétail sur le domaine forestier ne dépend pas uniquement de son importance, mais aussi de son organisation en troupeaux, de la composition et du nombre de chacun d'eux, des techniques de pâturage, d'élevage, des soins, etc....

La quasi-totalité de ce bétail est d'origine forestière c'est-à-dire qu'il y est né. Il est sédentaire, son alimentation provient presque exclusivement de la végétation forestière. Cette étroite dépendance rend le bétail extrêmement sensible aux mesures conservatoires (mise en défens) qui peuvent être prises localement.

La pression du bétail est patente mais difficilement mesurable à cause en particulier de la très grande difficulté de son identification, du caractère parfois saisonnier et fluctuant du pâturage. Le bétail qui pâture en forêt est composé d'une multitude de petits troupeaux gardés la plupart du temps par des enfants ou parfois de femmes. Dans certains endroits, les bovins sont lâchés en forêt sans surveillance pendant plusieurs mois. C'est une pratique qui commence à plus ou moins disparaître de nos jours.

En forêt, les bovins sont séparés des autres espèces animales (ovins, caprins) c'est-à-dire qu'ils pâturent seuls et non avec les caprins ou les ovins, alors que les troupeaux d'ovins et de caprins sont relativement fréquents mais la proportion d'ovins est très faible. Le troupeau composé exclusivement d'ovins se rencontre rarement en forêt.

3.2.4.1. Alimentation et parcours

La caractéristique principale de l'élevage pastoral réside dans la proportion de nourriture prélevée directement par le bétail sur la végétation naturelle. Il existe une grande variété de plantes (herbacées et ligneuses) qui sont consommées. D'une façon générale, les habitants ont une bonne connaissance de ces plantes et de leur « appétibilité » selon les espèces animales.

L'espèce caprine est certainement la mieux placée à utiliser plus que les autres la végétation forestière.

L'accroissement de la population, celle du cheptel, l'extension des mises en défens, des défrichements et des cultures ont réduit l'espace pastoral en grandes proportions. Cette réduction est si importante que la possession du bétail devient de plus en plus liée à la propriété privée du sol.

3.2.4.2. Les techniques pastorales

On pense souvent que le bétail dans les zones forestières n'est pas l'objet des techniques particulières d'élevage et qu'il est mené sans aucune règle. Il est cependant certain que le bétail est mené selon certaines techniques peu rationnelles mais au hasard. On peut dire que dans les zones forestières, il y a eu régression des techniques d'élevage par la suite de la petite taille du troupeau, de la transformation de l'espace pastoral et plus généralement du changement social et économique.

3.2.4.3. Pastoralisme et milieu naturel

Quelque soit le jugement que l'on peut porter sur la dégradation du milieu naturel, sur l'absence de rationalité au niveau national de l'exploitation pastorale de la végétation forestière, on peut reconnaître que l'exploitation pastorale est l'activité qui valorise le mieux la végétation forestière à l'échelle d'un ménage ou d'un groupe de ménages.

L'élevage pastoral dans les zones forestières n'est pas un phénomène nouveau, il est donc une activité très ancienne mais dont le caractère et l'impact sur la végétation forestière se sont transformés. L'activité pastorale a été exercée de tout temps au dépit de la végétation sans pour autant constituer un problème.

3-2-4-4- Les améliorations pastorales

Les améliorations pastorales sont liées aux unités sylvo-pastorales. Chaque amélioration, qui est en fait une ressource fourragère supplémentaire devra correspondre à une mise en défens portant sur une superficie qui est supposée produire l'équivalent d'unités fourragères supplémentaires mises à la disposition des usagers par l'amélioration.

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