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les problèmes fonciers en zone de front pionnier agricole: cas de Dèrègouè dans la province de la Comoé

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par Sihé NEYA
Université de Ouagadougou - URF/SH - département de géographie - Maîtrise 2006
  

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5.2. LES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES

La dynamique foncière à Dèrègouè s'explique aussi par l'essor de la culture du coton, la monétarisation des transactions foncières à travers l'influence socio-économique des nouveaux migrants et les facteurs politiques.

5.2.1. L'influence de l'essor de la culture du coton

Le développement de la culture du coton dans la Comoé a engendré la création de la zone cotonnière de Banfora. Mais, nous nous intéressons surtout à son influence sur les pratiques foncières. Elle s'est traduite par l'extension des terres cultivées et une monétarisation des modes d'accès à la terre.

la superficie des champs de coton a connu de 2003 à 2004 un taux de progression de 18.2%, en passant de 8.460 à 10.000 ha dans le département de Sidéradougou (ZATA de Sidéradougou, 2003), tandis que dans la région cotonnière de Banfora qui couvre les provinces de la Comoé et de la Léraba, elle a connu une régression de 0.9% en passant de 64.589 à 64.021 ha en cette même période (Sofitex,2005). Nous pouvons donc conclure que le développement de la Culture de coton dans le département de Sidéradougou est très important. L'essor de cette spéculation a contribué ainsi à l'accélération de la saturation foncière car elle a mobilisé de vastes superficies. Cette situation a stimulé certaines pratiques telles que les retraits de terre, la réduction de superficies des champs, les déguerpissements et, surtout les dégâts de champ par les animaux.

Si le coton a contribué à l'accélération de la saturation des terres, il ne faut cependant pas occulter son impact sur les transactions foncières. En effet, avec la culture du coton, le métayage permanent a pris la forme de fermage en ce sens qu'en lieu et place du loyer en nature, les producteurs de coton qui ne cultivent pas les céréales sont dans l'obligation de verser l'équivalent des tines de « siman » en espèces (Cf. tableau n°6)

Tableau n°6 : Situation du loyer en nature versé par les métayers selon les chefs de terre

Chefs de terre

Redevance en nature (en tine)

Redevance

en nature (en Kg)

Equivalent

de la redevance en espèce (en FCFA)

Ouattara Bassabana

2

67

[3.000 - 3.600]

Ouattara Baladji

2

67

[3.000 - 3.600]

Ouattara Bas sandi & Bamory

2

67

[3.000 - 3.600]

Ouattara Bakary

3

100

[4.500 - 5.400]

Ouattara Adama

4

133,2

[6.000 - 7.200]

 

Source : Enquête de terrain 2005/2006

Ainsi, la culture du coton avec les revenus monétaires qu'elle procure et qui permettent à certains paysans de s'acheter certains biens (motocyclette, boeuf, etc.) ont fait perde à la terre son caractère sacré. Elle est de moins en moins perçue comme un bien sacré et collectif qui permet de subvenir aux besoins de subsistance, mais plutôt comme une source de revenus et de profit, stimulant ainsi les transactions foncières monétarisées. L'essor de la culture du coton a entraîné « le développement de l'économie de marchande qui est guidée par la recherche du profit au détriment de l'économie de subsistance ; et dans une région où la terre est de plus en plus valorisée, le régime foncier subit nécessairement de profondes transformations » (J.M Kohler, 1968 ; cité par Bakayogo Nouhoun, 2003 : 83). Á Dèrègouè, ces transformations sont perceptibles à travers l'émergence de la « vente », les retraits de terres, l'augmentation des contreparties données en échange d'une parcelle, etc.

La dynamique des pratiques foncières consécutives à l'essor de la culture du coton a été renforcée par l'influence économique des migrants.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille