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Impact prévisible de l'intégration de l'Algérie à la zone de libre échange Union Européenne et Organisation Mondiale du Commerce sur la filière huile alimentaire.

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par HACHEMI Nassim
Institut National Agronomique -ELHARRACH- -  magister en sciences Agronomiques 2007
  

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Transformation
ENCG , CEVITAL ,
POLIPROS 

Exportation

Grossistes

SOUS PRODUIT POUR ALIMENTS DU BETAIL

Détaillants

Consommateurs

Figure n° 8 : Les structures de la filière huile alimentaire.

A ce jour, une seule entreprise privée est apparue nettement sur le marché. Elle conditionne, produit et distribue de l'huile et dérivés sous sa marque déposée. Il s'agit de l'entreprise CEVITAL qui dispose d'un complexe composé essentiellement d'une raffinerie, d'une margarinerie et de silos implantés à proximité du port de Béjaia. Le complexe est opérationnel depuis le mois d'octobre 1998.

Il existe également d'autres concurrents potentiels comme POLIPROS avec un potentiel de raffinage de l'ordre de 33 000 t /an en cours d'installation (en 2006). Ce sont des grossistes privés qui importent de l'huile à conditionner. Leur avantage, c'est d'importer de l'huile de très bonne qualité.

1. L'appareil de transformation existant :

a)- La trituration :

Au niveau de l'ENCG :

L'ENCG disposait, avant 1982, de trois ateliers de trituration des graines oléagineuses importées, d'une capacité totale de 80 000 tonnes / an.  Mais ces trois ateliers ont été fermés sur décision du Ministère des Industries légères. (Djoudi K 1997)

Au niveau de CEVITAL :

En 2003, l'entreprise privée CEVITAL s'est engagée dans la réalisation d'un atelier de trituration et d'extraction des graines oléagineuses ultra - moderne d'une capacité de 1,800 million tonnes / an, dans le but de couvrir à hauteur de 70% le marché national. (Agri Economics n° 10 , 2003)

b)- Le raffinage :

Au niveau de l'ENCG :

Le potentiel de raffinage de l'ENCG en 1997 était de l'ordre de 1520 tonnes / jour (Djoudi. K 1997). Ce potentiel n'a pas augmenté depuis, du fait qu'aucune autre capacité dépendante de cette entreprise n'a été installée. Il a en fait diminué parce que l'unité UP 08 n'est plus en production (cf.T12 p.47) 

Au niveau de CEVITAL :

A coté de ce potentiel étatique, le complexe CEVITAL s'est doté d'une capacité de raffinage de l'ordre de 1800 tonnes / jour (environ 550 000 tonnes /an) opérationnel à partir des importations d'huile brute depuis 1998.

2. Le réseau de distribution :

Jusque vers la fin des années 90, l'ENCG s'est appuyée sur le réseau de distribution des grandes surfaces, sous tutelle de l'Etat. Avec la disparition de ces structures, l'ENCG s'est retrouvée sans réseau de distribution organisé. Elle s'est orientée alors sur les grossistes revendeurs privés qui souvent n'ont pas été à la hauteur attendue pour honorer dans les délais les paiments de leurs dettes.

3. Les principaux partenaires fournisseurs du pays :

L'Algérie est considérée comme un important partenaire traditionnel auprès des pays fournisseurs suivants en 2005 (Cf . CNIS ) :

Huile en Tonne

Pays

Soja

Palme

Tournesol

Colza

Argentine

120 000

-

70 000

-

Brésil

102 000

-

8 000

-

Indonésie

 

38 800

-

-

Malaisie

-

19 220

-

-

Allemagne

France

6 300

-

-

-

-

-

-

12 155

Russie

-

-

3 000

-

Ukraine

-

-

3 000

-

A titre indicatif les montants pour quelques pays, ont été les suivants :

Argentine  : 107, 22 millions de $US environ

Brésil : 59, 47 `'

Indonésie  : 18, 34 `'

Malaisie : 9, 82 `'

Allemagne : 13, 44 `'

France : 8, 13 `'  

Tableau n°7 : Importations des huiles et graisses (million de $ US).

Désignation

1991

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Huiles et

graisses

146

378

313

263

363

278

213

235

276

342

381

311

Source : Centre National d'Informations Statistiques, 2006.

Les coûts des importations du pays en huiles qui n'ont cessé d'augmenter sont dus à l'accroissement de la demande d'une part et, d'autre part, à l'augmentation des prix sur le marché international.

Figure n° 9 : Evolution des importations de l'Algérie pour quelques types d'huiles en millier de tonnes.

Tableau n°8 : Moyenne annuelle des prix de quelques huiles et matières

importées (en $US / tonne).

.

Désignation

2000

2001

2002

2003

2004

Huile de tournesol

393

408

564

572

740

Huile de soja

 

305

400

525

670

Huile de colza

-

340

455

600

680

Huile de palme

-

200

350

410

500

Tourteaux

232

231

222

246

240

Source : Infolea Oil Word 2004.

Les prix unitaires, au cours de ces dernières années, soumis à d'importantes fluctuations, présentent une tendance forte à l'accroissement. Les prix ont pratiquement doublé entre 2001 et 2004 conduisant à un maintien des importations au niveau national aux environ de 300 000 t à partir de l'année 2000 alors qu'elles se situaient à la fin de la dernière décennie à une moyenne de 325 000 tonnes.

A partir de l'année 2000, les prix moyens CAF (rendu port Alger) à l'importation par l'ENCG des huiles brutes sont présentés ci-après.

Tableau n°9 : Prix moyens des huiles alimentaires importées par l'ENCG. 

Prix moyen

2000

2001

2002

2003

2004

Huiles à l'importation en$ / t (soja,tournesol,colza)

370

470

508

565

630

Source : ENCG.

Les prix moyens ont connu un accroissement sensible. Entre 2000 et 2004, il ont été multipliés par 1,8. Ceci indique que les prix vont continuer à croître tant que le niveau de la demande sera le même sur le marché international.

4. Evaluation de la situation de la filière huile alimentaire :

a.- Organisation :

Pour établir une situation assez exhaustive de la filière, il est utile de se référer au point de départ c'est-à-dire, au niveau de la production agricole et étudier le type de relations existantes et leur degré d'influence sur la filière.

L'absence d'intégration avec l'amont agricole a entraîné une dépendance exclusive aux ressources d'approvisionnements extérieures (tableau n°7).

Le bilan de la situation économique de la filière qui s'identifie avant 1998 à celui du seul opérateur national ENCG, indique que des difficultés considérables sont apparues après la disparition des réseaux de distribution et par conséquent une atrophie de la filière.

Le vide qui s'est ainsi creusé entre la production d'huile raffinée et la consommation, s'est comblé en partie par la mise en service de la raffinerie CEVITAL, qui a su rapidement créer son propre réseau de distribution local (Agro ligne n°4,2000) . Il n'en demeure pas moins que le marché informel de l'huile s'était implanté durant ces dernières années ou l'on a vu souvent des pénuries provoquées à la suite de stockage du produit à la veille de fêtes (Ramadhan,..). La structure de vente et de distribution au niveau national, basée sur les revendeurs, reste insuffisante et mal maîtrisée. L'absence de structures de distribution organisées a handicapé fortement le marché et par là même la politique d'ouverture du commerce et de l'approvisionnement de la population qui est restée précaire au niveau de la consommation.

b.- Compétitivité des Entreprises :

Le passage du pays à l'économie de marché, son adhésion quasi-imminente à l' OMC et l'entrée en vigueur le 1er septembre 2005 de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union Européenne (UE), ouvrant ainsi la voie à l'établissement d'une zone de libre-échange à l'horizon 2017, constituent à la fois de véritables menaces mais aussi des opportunités pour les entreprises locales.

- Menaces : dans la mesure ou leur fragilité financière et surtout leur compétitivité (qualité du produit) les rendent très vulnérables.

- Opportunités : dans la mesure ou cela leur permettra d'accéder plus facilement aux matières premières et à une technologie industrielle performante. En vertu du calendrier de la suppression des barrières tarifaires étalé sur une douzaine d'années, les matières premières forment la première liste des produits pour lesquels l'exemption totale de droits de douane est appliquée depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association.

En matière de compétitivité, il est clair qu'une comparaison en termes de coûts de transformation (raffinage, conditionnement) entre les prix au niveau de la production locale et les prix pratiqués sur le marché international apportera plus de lumière sur la compétitivité du produit local et sa résistance face a l'avènement de nouveaux concurrents sur le marché national.

Pour illustrer cet important aspect au stade actuel et à titre indicatif, le litre d'huile (ENCG) est vendu à 75 DA / litre en 2003 sur le marché national (ONS n°34, 2005) avec un coût moyen avant raffinage de 41,12 DA / litre et 48,50 DA / litre lorsqu'il est raffiné en 2003. (Données obtenues au niveau de l'ENCG* ) et 69.80 DA/litre conditionné prêt à l'emploi . Sur le marché international le litre d'huile coûte 46 DA (prix FOB en 2003) prêt à la consommation. (Cotations des huiles fluides, 2003). Pour une appréciation plus complète de la situation, il est repris ci-après les droits de douanes et taxes à l'importation concernant les deux catégories d'huile

(*) l'ENCG adopte la méthode des coûts complets : c'est la méthode la plus communément utilisée, car elle absorbe aussi bien les charges fixes que variables , c'est ce que l'on désigne comme étant la méthode des coût réels voir annexe 01.

Tableau n°10 : Droits de Douanes et taxes applicables aux huiles à l'importation.

ANNEE

HUILE BRUTE

HUILE CONDITIONNE FINIE

DROIT DE DOUANE

TVA

DROIT DE DOUANE

TVA

1999

05%

14%

25%

EXONERE

2000

05%

14%

25%

EXONERE

2001

05%

14%

25%

EXONERE

2002

05%

14%

25%

EXONERE

2003

2004

05%

05%

17%

17%

30%

30%

EXONERE

EXONERE

Source : Office de promotion du commerce extérieur.

La filière locale n'est pas compétitive sur le plan international. Elle le sera encore moins lorsqu'on prend en ligne de compte la trituration (qui d'ailleurs même en Europe avec un coût de trituration de 0.02 euro pour un litre - (Oil Word 2001)-, l'huile n'est plus compétitive avec celle en provenance d'Asie ou d'Amérique du Sud avec la trituration à 40 $ la tonne). Dans le contexte du marché actuel et dans tous les cas de figure, le prix de revient* en Algérie est supérieur à celui des autres pays producteurs. Aussi, dès l'ouverture des frontières au libre échange et l'entrée à l'OMC, la concurrence va influer considérablement sur le prix à la consommation.

Il est utile remarquer qu'au niveau des unités de production de l'ENCG la maîtrise du coût de raffinage reste encore très faible, celui-ci est passé de 40, 58 DA / litre en 2000 à 47, 99 DA/litre en 2002 (Amrouche 2003). Cependant l'augmentation du coût de raffinage au niveau de l'ENCG suit la même tendance que la hausse des prix de l'huile brute sur le marché international, (de 39.36 DA le kg en 2000 à 45.88 DA le kg 2002). Les charges directes représentent en moyenne 94 % des charges totales pour des huiles raffinées de tournesol et de colza. Les matières premières ont la part la plus importante avec 90.24% en moyenne du total des charges directes des huiles raffinées. Les charges indirectes représentent 5.95% environ du total des charges ; les sections chaufferie et maintenance sont les 69.89 % du total des charges indirectes.

De ce point de vue, l'analyse de l'impact de l'adhésion à L'OMC va permettre d'observer une confrontation des entreprises locales soumises à une rude épreuve de lutte pour la survie face au marché international. La justification de leur existence ne pourra se faire que par les résultats de rentabilité qu'elles obtiendront. A ce stade on peut considérer que l'adhésion à l'OMC va être à l'origine d'une plus grande transparence sur les prix, une meilleure cohérence dans les actions entreprises et un commerce de produits plus loyaux et marchands.

(*) Définition de prix de revient ou coût de revient: c'est la somme des coûts correspondant à l'ensemble des dépenses nécessaires pour élaborer et mettre sur le marché un bien de service.

II.- LA POLITIQUE D'INVESTISSEMENT MENEE PAR L'ETAT :

1.- Historique :

Dés la fin de l'ère coloniale, suivant le même modèle de société nationale monopolistique, le secteur d'Etat s'est étendu assez tôt aux activités agro-alimentaires considérées comme stratégiques. C'est ainsi que la SNCG (Société Nationale des Corps Gras) créée le 09 Novembre 1967 intègre tout d'abord les unités de productions abandonnées par leurs propriétaires ou nationalisées ( SOHER ,CRESPO ,TAMZALI ,HSOR).

En juin 1968, la société METRAL appartenant au groupe UNIPOL-France et la grande raffinerie savonnerie d'Alger appartenant à LESIEUR sont nationalisées et intégrées au patrimoine de la SNCG.

En 1972 il y a eu création de la Société de Gestion et Développement des Industries Alimentaires (SOGEDIA), qui contrôlait, pour le compte de l'Etat, trois activités importantes du secteur alimentaire : les corps gras, le sucre et les conserves, auparavant gérées par trois sociétés distinctes :

*la société nationale des corps gras (SNCG).

*la société nationale de gestion et de développement des industries de sucre (SOGEDIS)

*la société nationale des conserves (SOALCO).

A partir de 1982-83, la SOGEDIA est à son tour touchée par la vague de restructurations des entreprises d'Etat. Elle éclate alors, en trois entités distinctes, donnant naissance aux trois entreprises publiques économiques (EPE) actuelles, entre lesquelles se partage son patrimoine : l'ENCG, l' ENASUCRE et l' ENAJUC.

L'Entreprise Nationale des Corps Gras (ENCG) a bénéficié depuis sa création (décret 82.453 du 11décembre 1982) du monopole de l'Etat sur la production des huiles de graines sur le sol national.

Elle s'est vue confier également dés juillet 1983 une fonction vitale à son activité, le monopole des importations d'huiles brutes (exercé auparavant par l'ONACO devenu l'ENAPAL sous la tutelle du Ministère du Commerce).

DESIGNATION

ADRESSE

UNITE/ PRODUCTION

CAPACITE DE/RAFFINAGE HUILE au 01.01.2000

FILIALE DES CORPS GRAS

ALGER

1, Rue des 600,

Alger port

Alger.

*UP1 : la raffinerie margarinerie d'Alger (RMA)

*UP5 : l'huilerie raffinerie savonnerie d'Alger (HRSA)

*UP6 : la raffinerie savonnerie d'Alger (RSA)

580T/J

FILIALE DES CORPS GRAS DE SEYBOUSE

ANNABA

1, avenue Ben Abdelmalek Ramdane, Annaba.

*UP4 : la raffinerie de ANNABA.

100 T/J

FILIALE DE CORPS GRAS DE

BEJAIA

Route des Aurès

BP n°406

Bejaia

*UP7 : complexe de BEJAIA.

*UP8 : une raffinerie savonnerie à BEJAIA

430 T/J

FILIALE DES CORPS GRAS DE

MAGHNIA

Route de Tlemcen

BP n° 280

Maghnia.

* UP9 : complexe de MAGHNIA.

100 T/J

FILIALE DE CORPS GRAS

D'ORAN

7, Route des Martyrs

Es-Senia

Oran

*UP2 : raffinerie de ES-SENIA.

*UP3 : raffinerie de SIG.

310 T/J

GROUPE ENCG *

13,avenue Mustapha Sayed. Alger

 

1520 T/J

*Le groupe ENCG possède 09 unités réparties en 05 filiales implantées à ALGER, BEJAIA, ORAN, ANNABA et MAGHNIA. La production de l'ENCG est de 418 000 t/an de 275 jours de travail effectif.

Figure n°10 : Structure de l'ENCG.

L'ENCG était jusque là, la seule entreprise intervenant sur l'ensemble de la filière d'approvisionnement local en huile de graines. Le champ d'activité s'étend de l'importation des huiles brutes (de tournesol et de colza) au raffinage local.

Le raffinage des huiles brutes est, de loin, l'activité la plus importante au niveau des neuf (09) unités de production de l'ENCG. En 1991, les capacités de raffinage étaient de 435000 tonnes par an.

A partir de 1986, suite à l'effondrement des cours du pétrole, l'ENCG n'était plus, en mesure de garantir, comme par le passé, un approvisionnement régulier et stable en huiles alimentaires à partir de ses raffineries.

Des mesures législatives et réglementaires ont traduit dans les faits la volonté de rupture avec l'ordre économique ancien. Une nouvelle politique, baptisée « réformes économiques » est élaborée en 1988, consacrant officiellement la fin de l'idéologie interventionniste et annonçant le début d'une phase de « transition vers l'économie de marché »1 qui se traduit en clair par « l'autonomie de gestion »(Loi du 12 janvier 1988), c'est à dire vers la liberté totale reconnue aux dirigeants de définir la stratégie de leur entreprise.

L'intervention de l'Etat va se faire en considération bien sûr des grandes priorités nationales, par une recherche appropriée des solutions : assainissement financier, redéploiement structurel, privatisation du capital, modernisation de l'outil de production.

En effet, une rupture radicale avec les méthodes passées, semble s'imposer d'elle même et ce, en passant d'une économie centralement planifiée à une économie de marché. Cette dernière va jouer le rôle de régulateur de l'activité économique et de stabilisateur social.

Donc, il y a lieu de rompre avec la logique de centralisation, au profit d'un système décentralisé dans lequel les décisions d'investissement, de distribution et de commercialisation doivent répondre aux normes de la mondialisation et du marché. Les entreprises devaient accorder à ces recommandations une attention particulière pour garantir leur pérennité.

L'autonomie des entreprises publiques comme forme de gestion, faisant de celles -ci des personnes morales distinctes de l'Etat, délivrées de toute tutelle administrative, dotées d'un capital social, et désormais régies par les lois universelles de la commercialité. Cette situation est devenue possible grâce à un ensemble de lois visant à donner aux entreprises nationales, le moteur réel de leur développement, leur liberté d'initiative et la maîtrise autonome de leurs instruments de gestion.

1- les réformes économiques ont été élaborées par une équipe restreinte de cadres de l'Etat et du parti FLN, dans l'entourage de l'ex-président Chadli Benjedid. Les grandes orientations de la nouvelle politique ont été consignées dans « Les cahiers de la réforme », Alger, ENAG , 1989.

L'autonomie des entreprises publiques a donné lieu à la création des Fonds de participation en 1989 dont l'objectif était de faire entrer les EPE dans le système de la réforme économique engagé. Ce sont des instances qui avaient aussi le rôle de la surveillance stratégique.

En 1996 a eu lieu la transformation de ces fonds de participations en Holding publics, chargés de la gestion et de l'administration des capitaux marchands de l'Etat.

L'ordonnance N° 95-25 du 25 septembre 1995, précise que le Holding public a pour mission de rentabiliser et de faire fructifier le portefeuille d'actions de participation et autres valeurs mobilières qui lui sont transférés et d'impulser le développement des ensembles industriels , commerciaux et financiers qu'il contrôle.

Au début de l'année 1997, une nouvelle forme de restructuration et de soutien aux entreprises publiques, a été mise en oeuvre. Elle se caractérise par le regroupement des unités de production en filiales, afin d'accroître l'autonomie.

A partir de l'année 2001 un ensemble de textes législatifs a été promulgué (ordonnance n° 01-04 du 20 août 2001, et ses textes d'application). Ces textes portent sur sur les modes d'organisation, gestion et privatisation des entreprises. Ils fixent en outre les modalités d'exercice de l'action spécifique (qui est une action du capital social), et expliquent les modalités d'acquisition de ces sociétés par leurs salariés ou par des tiers dans le cadre de la privatisation prévue à cet effet.

2. La politique d'investissement spécifique aux huiles alimentaires :

Il est utile de souligner que l'on peut rencontrer aujourd'hui des technologies anciennes dues à l'existence d'unités construites avant l'indépendance en coexistence avec des technologies intermédiaires acquises dans le cadre des programmes réalisés à partir du premier Plan triennal en 1969 et des technologies nouvelles introduites récemment.

Avant l'élaboration du Plan quinquennal 1980-1984, deux grands projets ont été envisagés en 1978, l'un à l'Est (Béjaia) et l'autre à l'Ouest (Béni-Saf). Ils s'agissaient d'investissements lourds prévus avec de vastes installations portuaires pour l'approvisionnement en grains et de gros moyens de manutention. Leur coût était évalué autour de 02 milliards de DA de l'époque (environ 200 milliards de DA d'après le cours actuel) (cf Théorie et pratique de la dévaluation P.H Breton et A-D Schor 1993).

Le projet Ouest concernant les huiles a été différé et ne sera pas réalisé avant 1984 à Maghnia. Quant au projet Est, il a été révisé et amputé des installations de trituration et d'autres équipements.

Plus tard, l' ENCG a entrepris, dés l'année 1992, les démarches pour la réalisation d'un programme soutenu de développement des graines oléagineuses au niveau national de même qu'une rénovation de l'unique atelier de trituration situé à Sig, dont la capacité est de

100 tonnes par jour. En matière de raffinage le tableau ci-dessous indique les capacités du Groupe ENCG et leur évolution entre 1969 et 1999. On remarque que la plus forte évolution a eu lieu à partir des années 80 avec l'installation des deux complexes de Maghnia et Béjaia.

Tableau n° 11 : Capacités installées de l'ENGC et leur évolution entre 1969 et 1999 (Raffinage en t / j).

Unités de production

1969

1979

1989

1999

UP1

56

100

100

100

UP2

55

100

100

100

UP3

32

65

190

210

UP4

30

100

100

100

UP5

60

100

165

185

UP6

100

300

300

300

UP7

-

-

400

400

UP8

24

30

30

30

UP9

-

-

100

100

GROUPE ENCG

357

795

1485

1520

Source : ENCG. (collecte de données).

Malgré la progression des capacités installées durant cette période et jusqu'en 1999, il n'en demeure pas moins qu'à partir de l'année 2000, date ayant connu le démarrage des opérations de réforme pour se mettre à niveau et obtenir la certification internationale de production ISO 9001, les capacités de raffinage ont fortement régressé.

En effet, la majeure partie des équipements de l'ENCG, dataient d'avant les années 80, d'où la nécessité de s'en défaire ce qui a entraîné cette régression du potentiel de raffinage. Le tableau ci-après donne un aperçu sur le potentiel réel et actuel de raffinage de l'ENCG :

Tableau n°12 : Capacités installées de l'ENCG et leur évolution entre 2000 et 2005 (raffinage en tonnes / jour).

Capacité

/

année

2000

2001

2002

2003

2004

2005

UP1

99

70

76

76

74

60

UP2

114

96

80

80

80

72

UP3

149

125

112

120

96

88

UP4

99

88

88

88

93

75

UP5

158

122

110

110

74

66

UP6

240

150

160

160

130

118

UP7

308

313

295

304

277

263

UP8

43

00

00

00

00

00

UP9

99

87

88

88

96

72

Groupe ENCG

1309

1051

1009

1026

920

815

Source : ENCG (collecte de données).

A coté de cette entreprise nationale, l'Etat dans le cadre des réformes économiques, ayant supprimé le monopole des importations des huiles brutes et du raffinage, a encouragé le secteur industriel privé au lancement et à la promotion de ces activités.

Source : ENCG

Figure n° 11 : Evolution de la production d'huile de l'ENCG.

Bien vite, on peut s'apercevoir du déclin de la production à partir des années 1999 au niveau de l'ENCG où l'on peut constater que l'une des unités (Béjaia) a complètement fermé. L'ENCG ne représente plus qu'environ 14% de la consommation.

Le reste est approvisionné par CEVITAL pour environ 85% (et quelques petites entreprises, POLIPROS,.. dont la production est à ses premiers balbutiements), et (1% environ sont des marques étrangères à l'importation en huile de table).

C'est ainsi que la Société CEVITAL a obtenu à partir de 1999, une part du marché qui bien vite (2000) est devenue considérable (50%) avec la mise en service de la raffinerie située à Béjaia qui travaille avec une capacité de 600 tonnes en 3x8, répartie sur deux lignes identiques de 300 t en 3x8, soit une capacité globale de 1800 t / j en 2004. (CTC Edit 2004)

Figure n° 11 bis : Evolution de la production d'huile de CEVITAL.

3.- Les investissements de base pour le renforcement de la filière :

Les investissements de base ont pour objectif de mettre en place des dispositifs dotés de moyens et de savoir-faire, capables d'engendrer les conditions nécessaires pour la promotion et le renforcement de la filière.

En fait, des réflexions ont eu lieu au cours des dix dernières années, notamment par la mise en oeuvre de plan de redressement comme celui engagé à partir de 1996 et appelé « banque entreprise » qui avait pour objectif d'alléger les entreprises des contraintes majeures qui freinaient leur développement.

Toutefois, lorsque l'on analyse avec un peu de recul les effets obtenus, l'on se rend compte, à l'exemple de l'expérience vécue par le groupe ENCG, (Salhi S 2000), que ce type de dispositif n'a servi à rien.

La réduction des coûts par la compression des effectifs sans la prise en charge des éléments restructurant (organisation, management, recherche-développement..,) n'a fait qu'enfoncer plus profondément l'entreprise dans une déstructuration indescriptible dont l'impact reste encore de nos jours imprévisible. Malgré les efforts considérables consentis, les objectifs de privatisation de l'entreprise n'ont pas été atteints.

L'entreprise, qui pendant trente années depuis l'Indépendance, assurait à elle seule l'approvisionnement de tout le pays en huiles alimentaires n'a plus « d'énergie » pour faire face au marché local.

Ce type d'investissements qui vise le développement à long terme des différents segments de la filière ne concerne pas uniquement l'aspect technico-économique et législatif mais aussi l'impact sur l'environnement socio-culturel du moment.

L'un des premiers segments de la filière qu'il y aurait lieu de prendre en charge dans le cadre de ce type d'investissement concerne la remise à niveau de l'outil de production existant. Il s'agit d'engager un changement radical des méthodes de gestion et d'organisation avec la mise en place de système d'assurance de la qualité des produits basés sur des normes définies au préalable et existantes au niveau international (ISO 9000, 14000,etc).

Ceci constitue, à terme, pour l'entreprise, une plus value lui permettant d'être mieux outillée pour s'engager dans le passage obligé de la libéralisation.

Ce facteur essentiel autorise la compétitivité et facilite les échanges (Bensiam N. 2000). La certification de l'entreprise est une nouvelle approche qui a été dictée par les exigences du marché international caractérisé au cours de cette fin de siècle par :

- l'émergence de grands ensembles économiques ;

- la globalisation et la mondialisation de l'économie;

- la mise en place de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Le second segment qui gagnerait à l'encouragement des investissements à long terme concerne le facteur humain et l'amélioration des connaissances par le développement des échanges techniques, scientifiques et culturels, le domaine de la formation et de la recherche.

Néanmoins, il est utile de souligner que les fondements de la filière ne pourraient être garantis sans un encouragement conséquent à la mise en oeuvre de toute une stratégie de perception de la production de graines oléagineuses comme partie intégrante des systèmes de cultures au niveau local.

A ce titre, il faut rappeler qu'avec l'avènement, du PNDA en 2000, il y a eu une tentative d'investissement par l'Etat en faveur de la production des graines oléagineuses sous forme de subvention pour les exploitants agricoles (4000 DA/ha + 25% du prix de revient de la production). Toutefois cette opération n'a pas eu les effets escomptés. Dans les zones à pluviométrie printanière abondante, où les oléagineux peuvent être conduits sans irrigation d'appoint (exemple Mitidja, Annaba..,) d'autres produits plus rentables et mieux maîtrisés sont restés plus attractifs telles les légumineuses récoltées en vert (fèves, petit pois...,). Ainsi la prime à la production prévue a été retirée au début de la campagne agricole 2005. En fait, il aurait certainement été plus judicieux de consacrer cet effort au développement de périmètres irrigués, base fondamentale de progrès et de production ; et d'inciter à l'adoption de systèmes de cultures intensifs intégrant l'oléagineux à des niveaux de rentabilité, substantiels (soja, tournesol et colza.).

III.- ANALYSE DES FACTEURS INLUANT SUR LA FILIERE :

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery