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Impact prévisible de l'intégration de l'Algérie à la zone de libre échange Union Européenne et Organisation Mondiale du Commerce sur la filière huile alimentaire.

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par HACHEMI Nassim
Institut National Agronomique -ELHARRACH- -  magister en sciences Agronomiques 2007
  

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3.- Déficience ou échec du système d'organisation et de gestion économique ?

L'un des traits distinctifs de la filière est son évolution dans un contexte socio -économique particulier. Par le passé, il s'agissait d'une gestion répondant aux attentes d'une économie planifiée et fortement centralisée qui, en l'espace d'une décennie environ, se devait de se transformer en économie de marché et créer un environnement socio-économique totalement différent dont la composante principale, la population consommatrice de biens et services, n'était pas préparée.

Toutefois, cette population aux capacités d'adaptation élevées, possédait dans sa mémoire collective d'avant la Révolution quelques rudiments de connaissances de ce type d'environnement de libre concurrence et la proximité de l'Europe facilitait au mieux l'approche pragmatique d'adoption.

Pour cela, il fallait instituer les outils économiques visant à faciliter cette modification en passant d'une économie administrée à une économie d'ouverture, cette volonté d'adaptation, s'est concrétisée à travers certaines mesures :

- L'autonomie de l'entreprises publique comme mode de gestion, rendant celle-ci comparable à une personne morale distincte de l'Etat, délivrée de toute tutelle administrative, dotée d'un capital social et désormais régie par les lois universelles de la commercialité. Au second semestre 1995, deux lois fondamentales ont été approuvées.

- La loi sur la privatisation des entreprises

- La loi sur la gestion des capitaux marchands de l'Etat.

Holding agro- alimentaire de base

  

Le directoire de L'ENCG

Secrétariat

Conseil de surveillance.

Division au niveau du groupe

Filiales

Conceil d'administration au niveau filiale

PDG filiale

Unité de production

Figure n° 12 : Organigramme Holding / ENCG.

Cette dernière a institué le holding, société de participation, en lui attribuant le droit de propriété des entreprises et la mission en matière de stratégie de développement et de restructuration.

Dans cet élan de réformes, les dévaluations et les dépréciations du Dinar ont eu des effets marquants sur les entreprises locales de manière générale et du secteur public en particulier notamment celles, comme l'ENCG qui employait un effectif souvent supérieur aux besoins en main d'oeuvre de l'entreprise.

Ces effets ont fragilisé la trésorerie, désorganisé le dispositif de production, créé la perte du savoir faire et constitué de larges débouchés pour les produits des firmes étrangères, qu'il s'agisse d'équipements industriels, de matières premières et biens intermédiaires ou de services. Le tout était importé, introduit par besoin de stratégie socio-économique du fait de l'incapacité de le produire dorénavant localement ou de libre concurrence de par sa disponibilité sur le marché international à des prix intéressants.

L'évolution des importations nationales tous produits confondus s'est fortement accrue pour atteindre en 2004 un plus de 18 milliards de dollars américains-CNIS 2005- alors qu'elles n'étaient que de l'ordre de 9 milliards de $US en 1998. On peut affirmer, sans être en porte à faux, que le pays a fortement participé à la valorisation du capital international de manière générale et en particulier dans le cas de l'objet de nos travaux, le capital international spécifique à l'agro -alimentaire et en particulier aux huiles brutes. Pour montrer cet état de fait, il suffit de revenir quelque peu en arrière et analyser les différentes étapes qui ont été traversées. Au départ il faut rappeler le principe de base repris par M. Boukella en 1993 sous la forme très claire suivante:

« Face à une demande sociale en croissance rapide, l'Etat s'est engagé à assurer à tous les Algériens une ration alimentaire et nutritionnelle relativement satisfaisante, mais au moyen d'une politique d'organisation de l'offre fondée sur le recours systématique aux importations » Ce mode de régulation des approvisionnements a conduit nécessairement à une impasse dans la mesure où il a fallu faire dépendre l'alimentation de la population de la recette tirées des hydrocarbures c'est-à-dire du prix du pétrole en fonction de la valeur de change du Dollar américain, car toute les ventes étaient libellées en $US d'une part et d'autre part de la disponibilité des denrées alimentaires importées et de leurs prix. Ainsi cette politique était fondée sur trois facteurs sur lesquels les entreprises importatrices et les autorités administratives de tutelle n'avaient aucune influence et encore moins de maîtrise.

La politique alimentaire étatique s'est caractérisée par ailleurs, par la fixation administrative des prix à la consommation à des niveaux très bas et gelés sur une longue période. Cette constante stratégique des politiques nationales durant trois longues décennies à conduit à des situations paradoxales notamment en matière d'huile de table. En effet l'évolution des prix de l'huile alimentaire indique toutes choses égales par ailleurs que le coût du litre d'huile en 1988 a été moins cher que celui de 1966. (Taux de change utilisé 1966 : 1$US= 5DA ; 1979 : 1 pour 10, 1988 : 1 pour 35 ; 2004 : 1 pour 75.)

Tableau n° 15 : Evolution des prix moyens à la consommation (détail).

ANNEE

1966

1979

1988

2004

Huiles et corps gras consom (litre/hab/an)

10.20

15.29

17.17

19

Huiles et corps gras

Valeur DA /litre

2,25

1,22

15

80

Huiles et corps gras

En valeur constante ($/litre)

0,45

0,12

0,42

1,06

Source : Vol.19, 1996 Cahiers Options Méditerranéennes

Pour2004 enquête ONS.

En réalité, vers la fin de la décennie quatre vingt, la situation au niveau de la filière était beaucoup plus tendue du fait que le seul représentant (ENCG) de la filière venait de perdre son monopole sur la matière première d'une part et d'autre part, la compensation au soutien des prix n'a pas suivi, le faisant entrer dans le tourbillon de la dette excessive et des difficultés d'accès à la devise. Ainsi la libéralisation naissante par le biais des réformes engagées avait touché de plein fouet la filière des huiles alimentaires. Cette situation s'est illustrée par l'ampleur de la pénurie en huile de table dont le prix affiché par l'ENCG était de 30 DA le bidon de 5 litres, introuvable et celui disponible sur le marché parallèle à 75DA.

En fait, à partir de 1982 , une autre option avait vu le jour, avec la constitution d'un fonds de compensation (loi 22-01 de mars 1982) à partir des taxes sur certains produits dits de « luxe », pour financer les subventions et le soutien des prix à la consommation. Cette option prévaudra jusqu'à la mise en oeuvre effective des réformes économiques au début des années quatre-vingt-dix tendant à la rupture totale avec le système des prix administrés .en plus de l'allégement attendu des charges sur le budget de l'Etat. L'institution du fonds de compensation était censée équilibrer les finances des entreprises bénéficiaires de subventions, puisque le déficit créé par la différence entre prix fixés et prix réels devait être entièrement comblé par le fonds de compensation. Cependant, aucun de ces deux objectifs n'a pu être atteint.

Le poids de ce type de subvention sur le budget de l'Etat est devenu tellement excessif et insupportable qu'au début des années quatre-vingt-dix à la suite du renchérissement dû aux dévaluations du dinar, « le coût des matières importées par les industries agro-alimentaires concernées, a été estimé à 17.2 milliards de DA en 1990, soit 12.6 % des recettes prévisionnelles du budget de l'Etat pour la même année, fiscalité pétrolière comprise » (S. Bedrani, 1993). Il semblerait que la contre partie à verser aux entreprises est demeurée souvent impayée ou, au mieux, versée avec retard.

Au total, la politique de soutien des prix à la consommation n'a réussi qu'à contenir, artificiellement, le phénomène de l'inflation.

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