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Libéralisation de la filière coton au Bénin

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par Edmond TOTIN
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2004
  

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6. EFFETS DE LA LIBERALISATION SUR LE SYSTEME DE PRODUCTION

Les réformes actuelles ont engendré des mutations dans le secteur cotonnier. Nous avons évalué dans ce chapitre l'impact de ces réformes sur les acteurs et aussi le niveau d'avancement qu'à connu le secteur par rapport au système centralisé avec l'Etat au centre de toutes les activités.

6.1 La libéralisation du secteur cotonnier : la solution attendue ou une impasse pour les acteurs du secteur ?

Il a été tout à fait normal de revoir les mécanismes d'intervention étatiques autrefois en vigueur dans le secteur cotonnier, mécanismes qui donnent un monopole à la SONAPRA, eu égard au manque d'efficience, d'effectivité et d'équité. La nécessaire restructuration du secteur pourrait cependant prendre différentes formes qui vont de la privatisation totale à la restructuration des offices publics de commercialisation, sans remise en cause des principes de base de « l'approche filière ». De nombreuses études (Ton, 2001 ; Dévèze, 2004) ont montré que cette approche a joué un rôle décisif dans le développement rural, en Afrique de l'Ouest.

Face au bilan déficitaire du secteur coton au cours des années 80, les organisations de producteurs et le secteur privé ont été jugés capables d'assurer la coordination et l'exécution des activités et d'augmenter ainsi les bénéfices des producteurs. Mais de tels changements dans l'organisation du secteur ne garantissent pas que les producteurs puissent obtenir une juste part des revenus et profits du secteur.

La libéralisation a favorisé l'implication de plus en plus, des producteurs dans des aspects pratiques des activités du secteur. Mais, leur participation aux décisions, au suivi, au contrôle, à la fixation des prix reste encore très limitée (Ton, 2001). Jusqu'à présent, les organisations paysannes ont eu une petite place au sein des débats concernant l'avenir du secteur : elles ont été toujours considérées comme des « receveuses de politiques »1plutôt que de véritables partenaires.

Avec l'entrée des nouveaux acteurs privés, il paraît maintenant plus difficile de coordonner les diverses activités du secteur. Le marché du coton graine n'est plus transparent qu'hier et des problèmes de planification apparaissent tout au long de la chaîne de production. Cette restructuration institutionnelle a plus que jamais dessoudé les relations entre différents

1 Nous empruntons cette expression à Oloulotan (2001)

groupes d'acteurs en créant au sein de chaque groupe, des catégories de « mécontents ». Ces diverses catégories ont utilisé la faille ou les marges de manoeuvre du réseau original pour mettre en place des circuits dissidents pour servir leurs intérêts. Ainsi, au niveau de la filière, chaque acteur essaie de « tirer le drap de son côté » compte tenu du fait que les intérêts en jeu sont importants.

Cette libéralisation qui devrait permettre à l'Etat, de faire des gains de devises, n'a pas su diminuer l'appétit des différents acteurs, tant au niveau de l'Etat, qu'au niveau des groupes professionnels, à utiliser les revenus du secteur à d'autres fins. Si l'ouverture de la filière, avec l'éclatement du monopole de l'Etat, a permis de créer d'emplois pour plusieurs autres acteurs ( des postes dans les nouvelles institutions mises en place, dans les compagnies privées), elle n'a pas manqué de faire perdre aussi de nombreux intérêts à l'Etat. Les revenus que généraient ces compagnies autrefois à l'Etat se limitent aujourd'hui seulement aux taxes et impôts qu'il doit prélever maintenant au niveau de ces compagnies. Mais vu le fait que la politique s'en est mêlée et les responsables de certaines compagnies privées sont sous protection politique, donc pouvant se passer de payer ces impôts à l'Etat, il n'est pas évident que la situation économique du secteur soit meilleure à celle d'avant libéralisation. Au mieux, cette situation pourrait arranger un petit groupe d'acteurs au détriment de la grande masse des producteurs qui doivent faire face à des coûts de production, sans cesse croissants, amenuisant ainsi leur revenu.

En général, la politique de libéralisation du secteur semble ne pas encore lever le goulot d'étranglement au niveau de la filière. Elle ne reste pas non plus sans impacts sur les divers compartiments de la filière. Examinons alors les mutations engendrées par les réformes sur les différents sous-secteurs de la filière.

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