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La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum

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par Ousseynou Diéle
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006
  

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1.3) Evolution de la gestion des terres

Dans le delta du fleuve Sénégal, c'était la SAED qui se chargeait de l'affectation des terres. En effet, celle-ci en rapport avec les coopératives représentées par leur président, affectait les terres dans les cuvettes aménagées. Mais ce mode de distribution avait très tôt

montré ses limites en ce sens que chaque année, la répartition des terres était reprise et les

paysans couraient le risque de ne plus retrouver les mêmes terres.

La SAED changea vite de méthodes afin d'instaurer un climat de stabilité dans le mode d'affectation des parcelles. Ainsi, elle continuait à assurer la gestion des terres jusqu'en 1987 qui marque le renversement des zones pionnières dans la zone dite de terroir. A partir de

cette date, la SAED n'exerça plus son pouvoir sur ces terres dont la gestion venait d'être

confiée aux Conseils Ruraux.

Des problèmes n'ont pas manqué de surgir lorsqu'on a voulu réhabiliter le casier. En

fait, au moment de la réhabilitation, la SAED avait demandé aux Conseils Ruraux de

confirmer les unions comme affectataires des terres. En réaction à cette requête, une
délibération du Conseil Rural avait affecté les terres du périmètre aux unions hydrauliques et
cela était en parfaite contradiction avec les textes législatifs qui affectaient ces terres non pas

aux unions hydrauliques mais aux OPB ou groupements de producteurs.

Apres l'extension, beaucoup de paramètres étaient pris en considération dans l'affectation des terres. Ainsi pour être attributaire d'une parcelle de 0,40 ha (appelée « kop »

par les paysans du périmètre), il fallait être âgé de 18 ans ou plus, être habitant d'un des
villages de l'union, appartenir à un groupement de producteurs ou une coopérative librement

constituée.

2- Organisation de la gestion et de l'exploitation
2.1) Organisation de la production

Le périmètre de Boundoum polarise au total sept (7) villages : Boundoum-Barrage

(wolofs et Maures), Boundoum-Est (wolofs), Diawar appelé Boundoum-Nord (wolofs),

Wassoul (wolofs), Ronkh (wolofs), Kheun (wolofs) et Diadiam (Maures). Il concerne une
population de 15 508 habitants repartis dans ces sept villages. La superficie totale exploitable
s'élève à 3 098,56 ha et va au profit de 2 557 familles attributaires de parcelles (voir tableau

ci-dessous).

Tableau 6 : la répartition des terres entre les villages

Villages

Pop Totale
(Hbts)

Familles
Attributaires

Sup
exploitables
(Ha)

Sup/attributaire
(Ha/Fam)

S.V

Boundoum-
Barrage

4 500

964

1180,51

1,22

10

Boundoum-
Est

722

103

102,6

1,00

2

Diawar

3 363

337

602,45

1,79

9

Wassoul

941

319

190,39

0,60

3

Ronkh

3960

479

629,71

1,31

9

Kheun

1307

116

186,75

1,61

3

Diadiam

715

239

206,15

0,86

3

Total

15 508

2 557

3 098,56

1,21

39

Source : Données SAED 2005

repartition des superficies aux villages

6%

38%

20%

6%

3%

20%

7%

1

2

3

4

5

6

7

Figure 2 : répartition des superficies aux villages

2.2) Les organisations paysannes
- L'union hydraulique

L'union des OP de Boundoum a été créée en 1991. Elle regroupe trente neuf (39) Sections Villageoises (SV), six GIE et sept (7) Groupements Féminins (GPF). Son siège social se trouve à Diawar.

Avec comme vocation initiale de piloter l'agriculture et la gestion des aménagements hydro agricoles, l'union a vu son objet s'étendre vers un appui aux GIE et SV membres à travers la fourniture de bon nombre de services tels que l'approvisionnement en eau et sa gestion, l'octroi d'intrants agricoles et de crédit, l'entretien des canaux. L'union assure

d'autres activités :

- L'exploitation et l'entretien des stations de pompage (irrigation et drainage).

- Elle dispose d'une commission « matériel » qui a pour charge la gestion et l'entretien des locaux et des magasins de l'union, des équipements et du matériel de bureau, du véhicule

de transport de l'union.

- La commission « commercialisation » assure le suivi de la collecte du paddy, de son décorticage et de sa vente pour le remboursement de la redevance hydraulique et des avances

effectuées sur intrants par l'union. Elle se charge également de suivre les opérations de

commercialisation entre l'union et les riziers.

- La commission « adduction d'eau potable » (AEP) est responsable de la gestion des

différents systèmes d'adduction d'eau potable installés dans les villages du casier.

Loin de se limiter à ces différentes tâches, l'union entretient des relations plus ou

moins privilégiées avec des partenaires comme :

- la SAED : Appui-conseil ;

- la CNCAS : Crédit de campagne ;

- la F.P.A (Fédération des Périmètres Autogérés) : Affiliation ;

- l'union des coopératives ;

- l'union de Boundoum-Barrage ;

- etc.

Le fonctionnement de l'union repose essentiellement sur la redevance hydraulique payée par
les OPB comme source unique de financement. En plus de cela, il y a les organes de décision
qui sont au nombre de trois : le bureau exécutif de 12 membres, le conseil d'administration

composé de 53 membres et l'assemblée générale d'environ 203 membres mandatés par les
différentes sections villageoises.

- Les OP de base

Les OP de base sont chargées de la maintenance des aménagements terminaux, l'acquisition
et la gestion du crédit et la mise en valeur agricole. Ces différentes tâches sont définies par un
contrat qui lie les OP de base à leur Union. Suivant cette logique les organisations paysannes
de base assurent les fonctions suivantes :
- Recenser les expressions de besoins, dresser des demandes de crédit qu'on soumettra au visa
technique de la SAED et négocier le crédit nécessaire auprès des structures de crédit locales ;
- Rendre compte l'Union de tous les éventuels problèmes de leurs membres et de leur
organisation (par exemple retard au niveau de l'approvisionnement en semence, etc.) ;
- distribuer les intrants et recouvrir les exigibles auprès des membres débiteurs ;
- maintenir en état les aménagements terminaux, c'est-à-dire ceux qui sont à l'intérieur de la
maille hydraulique de leur groupement ;
- etc.

2.3) Les relations avec les partenaires extérieurs
a) L'accès au crédit

A la suite de Peter Torekens, dans un film réalisé par Jean Michel D'Estaing sur la riziculture au niveau de la vallée du fleuve Sénégal, nous pouvons dire que le crédit est d'une importance capitale pour le démarrage de la campagne.

Pour le cas de Boundoum, l'union ne prend pas de crédit. Ce sont les sections villageoises qui le font. Sur ce crédit, elles paient à l'union le service de l'eau. Mais pour être

bénéficiaire du crédit, il faut remplir un certain nombre de conditions : être dans une

organisation reconnue juridiquement (GIE), avoir un compte au niveau de la CNCAS,

disposer du visa technique attesté par la SAED, etc.

Il y a également d'autres conditions d'accéder au crédit qui, cependant, sont jugées

très subjectives : par exemple il faut que la banque ait confiance en l'individu.

Ce crédit doit être obligatoirement être remboursé même en cas de calamité majeure ou
agression agricole (péril acridien, attaque d'oiseaux, etc.) d'où la nécessité pour les paysans

de la cuvette de disposer d'un fonds de calamité. Malheureusement il n'y en a pas à
Boundoum.

b) Relation avec la SAED

La SAED est la société de développement qui encadre l'union. Après le transfert de 1991, elle
ne s'est pas totalement désengagée. En fait, il y a un contrat de concession qui la lie avec
l'union des OP de Boundoum. Mais ce contrat est d'une durée indéterminée. Elle a à sa
charge trois missions :

- Encadrement technique et formation des membres de l'Union ;

- Encadrement de la Section Villageoise pour l'entretien et la gestion du périmètre ;

- Contrôle périodique de la gestion technique et financière de l'Union.

D'ailleurs un conseiller agricole représentant la SAED est basé à Boundoum-Barrage.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote