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La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum

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par Ousseynou Diéle
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006
  

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A- Gestion hydraulique dans le périmètre

On est tenté de définir la notion de gestion avec DEBACKER, cité par (A.COLY, 2004)
comme « l'administration des biens d 'un autre et de ses intérêts avec soin, avec talent dans le
but principal du succès
». Ce qui revient à dire que la gestion de l'eau équivaudrait à une
situation où il n'y aurait aucun déséquilibre (ni dans sa circulation, ni dans l'état du réseau),
aucun problème eu égard à la ressource eau. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'une étude
menée par l'ADRAO en 1990 suggérait que « la gestion de l'eau doit inclure toutes les
activités d'exécution et de direction concernant la distribution de l'eau, l'entretien des
infrastructures et la gestion des conflits ».

1- Les infrastructures hydrauliques

A l'instar de tous les aménagements tertiaires, le réseau du casier est composé du

réseau d'irrigation, de drainage et des pistes. Il y a aussi d'autres équipements qui sont
présents dans les villages du périmètre. Il s'agit des hangars, des AEP et du réseau électrique.

1.1) Les stations de pompage
a) La station d'irrigation de Diawar

La station d'irrigation du casier de Boundoum se trouve à Diawar, siège social de l'union des OP. Elle est née en 1968 et édifiée sur la fameuse digue de protection construite par la MAS en 1964. Son équipement peut se résumer sur cinq (5) électropompes totalisant un

débit de 11,7 m3/s dont deux (2) pompes SULZER de 2400 l/s chacune et trois (3) pompes

FLYGT de 2300 l/s chacune.

Comme tout station de pompage pour l'irrigation, son rôle est d'aspirer des volumes d'eau et de les refouler sous une certaine pression dans les canalisations du réseau (RNEDHA,

1996).

Photo 3 : la Station de pompage de Diawar

b) La station d'exhaure de Gaéla

La station d'exhaure du casier dispose de quatre (4) pompes de 2 200 l/s chacune totalisant un volume de refoulement de 8,8 m3/s et une hauteur manométrique totale (HTM)

de 2,7m.

Le rôle essentiel de la station d'exhaure est d'assurer l'évacuation des eaux pluviales,

des eaux des vidanges stockées dans les parcelles (eau de submersion) et des eaux de
drainages des sols en culture dans un émissaire de drainage. Ainsi, serait-il trop dire que
d'affirmer que la station d'exhaure permet l'assainissement du périmètre tout entier ?

1.2) Le réseau d'irrigation et les équipements hydromécaniques

C'est un réseau en commande par l'aval. C'est-à-dire qu'il y a une vanne Avio au niveau de chaque tête. Ce réseau est constitué d'un canal adducteur de 1970 m de long. C'est

le canal qui va de la station de pompage jusqu'aux canaux primaires.

Pour les canaux principaux, on en dénombre six (6) qui sont le BN (Boundoum Nord), le
C1A, le C1B, le C1C, le C2 et le C3. Ces canaux totalisent une longueur de 32 948 m linéaire.

Les canaux secondaires du périmètre, d'un linéaire de 17 003 m, sont au nombre de 15. La
troisième catégorie de canal à savoir les canaux tertiaires compte 144 canaux qui s'allongent

sur 99 756 m. Enfin viennent les canaux quaternaires qui n'ont pas pu être recensés à cause de
leur nombre pléthorique et qui assurent l'alimentation en eau des parcelles.

Dans l'ensemble, tous les canaux à l'exception des quaternaires qui sont en déblai

fossé simple sur terrain naturel sont en terre compactée.

Pour assurer la sécurité des cavaliers en cas de débordement, on a mis en place trois (3) déversoirs. Des modules à masque qui sont au nombre de 130 (certains secteurs en ont 2) sont dressés sur les canaux principaux et desservent des canaux de types secondaires. Ce sont

ces derniers qui assurent l'alimentation en eau des mailles hydrauliques (environ 10 à 12

hectares).

Photo 4 : un module à masque

Nous avons en dehors des modules d'autres ouvrages tels que les partiteurs et ceux qui
officient pour la régulation d'où leur nom d'ouvrage régulateur.

1.3) Le réseau de drainage

Le réseau de drainage du périmètre de Boundoum se structure de la façon suivante : cinq (5) drains primaires totalisant un linéaire de 27 301m ; dix sept (17) drains secondaires d'une longueur total de 33 710m et cent cinq ( 105) drains tertiaires d'un linéaire de 55 760m. Pour limiter les problèmes que les contraintes que le mauvais drainage causait, il s'est avéré

nécessaire d'évacuer les eaux de drainage vers l'océan par l'intermédiaire d'un chenal de

drainage appelé émissaire de drainage.

a) L'émissaire de drainage du Delta

Relié à la station de Boundoum par des ouvrages de connexion, l'émissaire de drainage est
composé des dépressions suivantes : la dépression de Boundoum qui fait 400ha et la
dépression de Krankaye qui fait elle 1200ha de plus que la première soit 1 600ha. L'émissaire
comprend un canal primaire endigué et long de 12km. La largeur de plafond varie entre 8 et
10m et l'eau est déversée dans les deux dépressions déjà citées.

La création de l'émissaire s'inscrivait dans le cadre du plan de développement intégré de la rive gauche (PDRG). Le financement du projet était assuré par la KFW pour un montant de 4 Milliards 800. 000 .000 F CFA et les travaux de la première phase sont achevés en Juin

2000.

b) Les problèmes résolus par l'émissaire

Avec la réalisation de l'émissaire du Delta l'évacuation des eaux de drainage du périmètre de Boundoum depuis la station de Gaéla jusqu'au fleuve plus précisément en aval du barrage de Diama a été rendue possible. L'émissaire a également contribué à renforcer la capacité d'alimentation de l'axe Gorom-Lampsar en libérant le Gorom aval. Du point de vue écologique, ce chenal de drainage a été d'un apport considérable. En effet, le drainage sur le Ndiael qui est une zone protégée et classée au rang de patrimoine mondiale de l'humanité est

arrêté. La salinisation est réduite car les eaux stagnantes qui la favorisaient avant la

construction de l'émissaire sont aujourd'hui éliminées.

Cependant, ces bienfaits de l'émissaire ne doivent surtout pas nous faire oublier un certain nombre problèmes qu'il a engendrés. A titre d'exemple, les parcours pastoraux sont

réduits.

1.4) Les pistes et autres infrastructures

a) Les pistes

Pour le passage des engins, ou l'évacuation de la récolte, l'aménagement de pistes parait être d'une importance considérable. Les pistes dont dispose le périmètre de Boundoum

totalisent un linéaire de 236 431m. Cela se décompose comme suit :

- piste principale revêtue en latérite de 166, 750km de long ;

- piste principale revêtue partiellement longue de 4km ;

- piste secondaire non revêtue d'un linéaire de 0,9km ;
- piste tertiaire en bordure des drains non revêtue totalisant 203,381km de long.

Pour l'entretien des pistes principales, un fonds de maintenance est mis en place et cela dans le cadre de la nouvelle politique de maintenance. Ce fonds est appelé Fonds de Maintenance des Infrastructures d'Intérêt général (FOMIIG) que nous verrons plus tard.

b) les hangars

Pour le stockage de la production et des intrants, l'union des OP de Boundoum a construit sept (7) hangars et un bureau pour l'union sur financement conjoint IDA/KFW. Dans chaque village il y a un hangar où se tiennent les opérations de distribution d'engrais

d'herbicides, de semences, le pesage, etc.

c) Les AEP

L'Union des OP de Boundoum dispose aussi d'une commission AEP (Adduction d'Eau Potable). Cette commission intervient dans la gestion de l'eau en mettant en place des comités de gestion au sein des villages membres de l'Union. Ainsi, des châteaux d'eau (voir photo) sont installés dans chacun des sept villages assurant du coup l'approvisionnement des

populations locales en eau potable.

Le fonctionnement des AEP avait dès le début connu de sérieux problèmes relatifs au prix de l'eau. Face à cette situation, la solution de fixer la bassine de 30 litres à 15 F au lieu de 25 F a été finalement adoptée.

Le niveau de consommation présente deux caractéristiques majeures : d'abord il n'est

pas tellement élevé ; ensuite il varie en fonction du temps.

L'eau potable n'est généralement utilisée qu'à des fins alimentaires et pour les autres activités telles que la lessive, l'abreuvement des animaux domestiques, les ablutions et parfois

les bains et « petites toilettes », l'eau venant directement du fleuve ou de ses défluents est
utilisée. Par exemple pour le village de Ronkh la présence, à côté, d'un marigot appelé Beud

fait que les habitants ne se servent de l'eau potable que pour la boisson.

La situation socioéconomique de la zone explique en grande partie la variation du niveau de consommation. En effet, ce n'est que pendant la période de récolte qu'on l'on

enregistre les forts taux de consommation. Cela découle non seulement du fait que les paysans
voient leur pouvoir d'achat augmenter mais aussi et surtout de l'arrivée massive des
travailleurs saisonniers (« Sourga », les transporteurs de la production, les commerçants, etc.).

Avec les AEP, plusieurs maladies, qui étaient liées à l'eau et qui empêchaient les producteurs qu'elles affectaient de se rendre aux lieux de travail (les champs), ont reculé. Ces maladies étaient la bilharziose, la diarrhée, la dysenterie, etc. et sont aujourd'hui devenues de vieux souvenirs. Vu cela, nous pouvons conclure que les AEP ont contribué à l'amélioration

des conditions de vie des populations du casier.

Photo 5 : Le château d'eau du village de Ronkh
d) l'électrification rurale

La satisfaction des besoins en électricité des équipements électromécaniques des stations de pompage (irrigation et drainage) a finalement abouti à l'électrification des différents villages du périmètre de Boundoum. Des systèmes d'éclairage public

peuvent être notés dans tous les villages et la transformation du riz sera plus facile

avec l'installation de rizeries fonctionnant à partir de l'électricité.

La construction de l'émissaire du Delta, l'avènement des AEP et

l'électrification des villages qui sont des mesures d'accompagnement de la
réhabilitation sont dans l'ensemble d'une grande importance pour les populations du

casier de Boundoum.

3- La distribution de l'eau

La culture du riz est très sensible au manque d'eau et nécessite, dans les conditions
pédoclimatiques du delta du fleuve Sénégal, un apport hydrique non moins important. La
distribution de ce liquide précieux au niveau du casier de Boundoum se fait de la manière
suivante : c'est l'union hydraulique, responsable de la fourniture et de la gestion de l'eau, qui
se charge du remplissage du canal principal et laisse par la suite aux SV le choix de
déterminer les modalités de l'irrigation. Tous les modules qui sont branchés sur le réseau
peuvent fonctionner synchroniquement.

A l'intérieur de la maille hydraulique, l'eau qui entre fera l'objet d'un contrôle très strict obligeant les paysans à organiser des tours d'eau. La mise en place de tours d'eau pour

éviter les dilapidations renvoie à la police de l'eau. Pour ce faire, des aiguadiers ont été
formés et sont chargés de passer la clé du module (les modules sont cadenassés) d'amont en
aval ou inversement afin qu'il y ait un respect strict du tour d'eau. L'irrigation à la parcelle

s'effectue par des prises directes ou des buses en PVC à travers le remblai des canaux.

Cependant, cette distribution pour qu'elle se fasse dans les meilleures conditions, il faut que l'état sanitaire du réseau ne fasse l'objet d'aucune lamentation. Partant de là, la porte ne nous est-elle pas ouverte pour analyser l'état du réseau ?

4- L'état du réseau

C'est surtout au niveau du réseau de drainage qu'il y'a des problèmes. En effet, une insalubrité notoire due principalement aux mauvaises herbes comme le typha caractérise ce réseau. Pour les pistes, les difficultés surviennent le plus souvent en hivernage. Par exemple, la non praticabilité de la piste principale Ross-Bethio-Boundoum Barrage rend très difficile l'acheminement des intrants en saison des pluies. Dans l'ensemble, ce sont ces quelques maux qui affectent le réseau. D'où la nécessité d'y mener, dans l'immédiat, des travaux d'entretien

si l'on veut bien sûr assurer la pérennité de l'aménagement.

Photo 6 : Un Canal de drainage envahi par les typhas australis

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand