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Agriculture urbaine à Kinshasa: Alternative à l'insécurité alimentaire

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par Blaise Muzingu Nzolameso
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux - Diplôme d'études approfondies "DEA" 2005
  

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SUMMARY

The study on the dynamic ones of an urban agriculture with Kinshasa (democratic Republic of Congo) related to the market-gardening die: principal activity of urban agriculture with Kinshasa.

In a city with demographic growth without precedent, the rate of critical unemployment and of a perceptible in all its social dimensions and economic misery, the market-gardening activity was confirmed like alternative of fight against the food insecurity.

Principal provider of food (an average of 567,6 thousand t/an) and source of employment (18.831 owners) and income (101$ per month on average) : it supplies a population considered at 7 million inhabitants nourishing vegetables daily.

This study carried out primarily on the basis of existing documentary source; present the medium of Kinshasa in time and in space, urban agriculture and its importance on food safety, the input and the out could of the market-gardening die in the town of Kinshasa before drawing some conclusions allowing considering prospects for this urban agriculture.

The principal results to announce at the end of this work are amongst other things:

· reduction of the food insecurity by the availability in quality and quality, the permanent supply various market-gardening products and the accessibility of the population to these vegetables;

· environmental protection by the cleansing of the urban environment and safeguarding of the diversity of vegetables;

· improvement of the economic statute socio of the family and in particular of the woman;

· increase in the incomes of manage owners and creation of job;

· contribution to the durability of city.

In spite of the constraints met in this die, it would be pressing to envisage an accompaniment regular and adapted to make succeed such a dynamics.

Key words:urban agriculture, food safety, die, truck farming, Kinshasa

INTRODUCTION GENERALE

La situation socio économique que connaît la République Démocratique du Congo expose sa population aux multiples problèmes parmi lesquels l'insécurité alimentaire. Ce problème préoccupe non seulement la population, le gouvernement, et la communauté internationale mais aussi les chercheurs.

Selon le rapport de la FAO (2001), sur l'Etat de l'insécurité alimentaire au monde, la République démocratique du Congo est le pays qui a connu la plus grande augmentation de la proportion des sous nourris sur la période 1990-92 à 1997-99, soit 29% ou 17 millions de personnes. Ceci représente 22% de l'augmentation sur cette période dans le monde. Le nombre de personnes sous - nourries a triplé en République démocratique du Congo et selon le même rapport, à peu près 70% des personnes sont mal nourries aujourd'hui.

En effet, la crise alimentaire se fait sentir au sein de toutes les couches de la population congolaise en général et celle de Kinshasa en particulier. Le péril alimentaire se vit tous les jours et guette près d'un tiers de la population de manière aiguë sur l'ensemble du territoire. La guerre civile non seulement continue d'entraver la production vivrière et sa commercialisation, mais est aussi l'une des causes directes de la pauvreté généralisée et la raison profonde de l'insécurité alimentaire chronique constatée.

En effet, sans croissance économique soutenue, la pauvreté ne disparaîtra pas et l'insécurité alimentaire persistera.

En réponse à cette insécurité alimentaire et à la pauvreté, les ménages urbains ont adaptés des stratégies de survie parmi lesquelles l'agriculture urbaine. Son mérite et l'utilité ne sont plus à démontrer car elle met à la disposition de la population des produits agricoles variés et de bonne qualité. En plus, l'agriculture urbaine tout en étant génératrice de revenus et créatrice d'emplois, constitue aussi un moyen efficace d'assainissement du milieu par le ramassage et la revalorisation des déchets organiques biodégradables, servant de fertilisant pour une production agricole dans une ville polluée comme Kinshasa.

Malgré tout, elle comporte aussi des limites bien que généralement pratiquée dans des espaces dont le statut précaire dépend très souvent de l'humeur des gestionnaires urbains, la rationalité n'est pas toujours évidente. La tolérance implicite dont elle fait l'objet varie donc d'une commune à une autre, d'un quartier à un autre.

À ce jour, l'Etat Congolais a officiellement pris partie en faveur de l'agriculture urbaine. Un service national et spécialisé est crée au sein du Ministère de l'Agriculture et du

Développement Rural pour assurer l'encadrement dans ce secteur. C'est le cas du Service National pour le Développement de l'Horticulture Urbaine et Périurbaine (SENAHUP), soutenu par un financement extérieur. Et aujourd'hui, les tendances vont vers la détaxation des tous les intrants (fertilisants, semences, etc.).

La présente étude, menée dans un environnement de reconstruction nationale et de protection sociale à pour objectif premier d'étudier la filière maraîchère comme support à la sécurité alimentaire.

A ce titre, nous sommes partis de la littérature existante pour :

· identifier les sites de cultures et de production maraîchère existant dans la ville de Kinshasa ;

· étudier les actes de production et de commercialisation des produits maraîchers à Kinshasa ;

· ressortir les avantages socio-économiques et environnementaux du secteur maraîcher dans la ville de Kinshasa.

Notre travail est subdivisé en trois parties distinctes qui sont précédées de l'introduction et clôturées de la conclusion et des perspectives.

La première partie consacrée au contexte de l'étude présente les grands traits historiques sur la genèse de la ville de Kinshasa, sa localisation géographique et son climat. Un regard est aussi fait sur son urbanisation ainsi que ses caractéristiques et tendances socio économiques.

La deuxième partie traite des généralités sur l'agriculture urbaine et sécurité alimentaire. Elle nous conduit à l'établissement d'une catégorisation de toutes les activités recensées en agriculture urbaine, de son approche historique et de ses fonctions dans l'espace urbain.

La troisième partie a trait à la filière maraîchage dans la ville de Kinshasa. Cette partie phare de notre étude fait allusion à tous les actes de production, de distribution par la commercialisation jusqu'à la consommation. Elle fait ressortir les avantages socio économiques ainsi qu'environnementaux et propose au regard des contraintes et des opportunités, des perspectives de développement de la filière maraîchère à Kinshasa.

1. Problématique

Le vingtième siècle s'est caractérisé par une urbanisation unique dans l'histoire de l'humanité. Dans des pays en voie de développement, ce processus a été plus dramatique que dans le reste du monde. Les impacts de cette dynamique se trouvent accompagnés de problèmes sociaux, économiques et environnementaux indescriptibles.

La ville province de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, est confrontée à un problème de démographie galopante, avec un taux de croissance de l'ordre de 7 % par an. Cette situation accélérée est le fait d'une augmentation du taux migratoire depuis les campagnes vers la ville occasionnée par l'exode rural et les rebellions en fractions importantes.

L'intense exode rural ainsi observé s'explique selon Lenoir 1984, par la quête d'un revenu plus élevé notamment de la part des jeunes, à la recherche, quelquefois temporaire (voire symboliquement quand il s'agit du passage à l'âge adulte) de l'expérience d'un autre mode de vie.

Il faut souligner aussi que le coût de la vie dans les grandes villes étant artificiellement abaissé, et que les emplois industriels et commerciaux sont créés en majorité en ville où se trouve installer le pouvoir politique, avec ses administrations et ses offices, l'exode rural est évident.

Part ailleurs, cette situation s'est accrue aussi considérablement avec la venue de réfugiés, du fait des crises politiques ou de guerres civiles qui ont rendu à la ville son sens d'abri. Cette forme d'urbanisation de crise devrait s'atténuer au profit d'une croissance endogène plutôt que par migration. Aucune disposition n'est mise en place pour arrêter ce flux migratoire et sécuriser cette population estimée à sept millions d'habitants environ, en lui assurant une alimentation régulière.

Par contre, on remarque que malgré les dernières données de la Banque Centrale du Congo signalant les efforts ramenant le taux de croissance économique du négatif au positif entre 2003 et 2004, la misère a atteint des proportions scandaleuses et la situation sur le terrain se vérifie par les indicateurs ci après :

i. l'emploi urbain est en crise ou quasi inexistant suite à la crise politique depuis plus de

8 ans ;

ii. de nombreux fonctionnaires actifs et retraités disposent de trop maigres pensions, car la fonction publique, première source d'emploi stable en ville, a été durablement touchée dans ses effectifs ;

iii. apparition des nouvelles activités productives informelles,

iv. multiplication des vendeurs ambulants, etc.

En dépit de ces contraintes d'accès économique à l'alimentation, ces éléments nous amènent à croire que, la ville de Kinshasa soumise à la crise socio économique se heurte aux difficultés de ravitaillement dues aux conséquences de la guerre, à l'état très dégradé et déplorable des routes d'accès desservant la capitale (BESCOPLAN/ GRET, 2000)1 et aussi bien au charroi automobile très usé utilisé dans le transport des produits vivriers.

Cette gravité se joint aux cris d'alarme des organisations d'aides étrangères et humanitaires qui font régulièrement état de faim et de malnutrition parmi la population dans la capitale congolaise. Les approvisionnements en produits agricoles et alimentaires sont instables et la nature de cette instabilité diffère d'une province à l'autre.

Dans le passé, on a beaucoup parlé du Congo comme scandale minier, mais aussi scandale agricole. Aujourd'hui, l'incidence des pillages de 1991 et 1993, et la situation politique déplorables caractérisée par les guerres civiles sont ressenties sur les revenus des ménages, et l'appauvrissement général de l'économie. La disparition du travail salarié dans le secteur formel, le non paiement des salaires par l'Etat et les privés ayant provoqué le chômage et l'effritement ou l'absence du pouvoir d'achat (estimée par la FAO à 30%) suite à l'inflation et à l'érosion monétaire des populations ont fait des couches sociales vulnérables.

Cette situation de crise socio-économique a conduit à une détérioration du bilan proto énergétique de la population jusqu'à 1367 kcal et 38 g des protéines /jour et par individu (Nkwembe 2002). Le Kinois consomme ainsi environ deux fois moins de calories que la moyenne ce qui le conduit ainsi à une malnutrition dite «quotidienne et fluctuante» dont on retrouve dans certains groupes de la population. Ces groupes souffrent particulièrement de fluctuations de leurs revenus. On peut donc affirmer que la cause principale de l'insécurité alimentaire chronique en R.D.C est la pauvreté absolue de la population.

1 Analyse des effets de l'état des routes de desserte agricole sur l'économie alimentaire à Kinshasa, Programme d'Appui à la Réhabilitation, Volet 1-Infrastructure de base, Rapport Final, Fonds Européen de développement, septembre 2000.

Si la R.D.C a su retrouver son indépendance politique, mais elle est devenue de plus en plus dépendante sur le plan alimentaire. Aux contraintes liées à l'absence des infrastructures pour l'évacuation des denrées des milieux ruraux vers la ville, sont venues s'ajouter des contraintes politiques, économiques et culturelles qui ne cessent d'accentuer la dépendance.

Cette indication nous amène à penser à une nouvelle donne alimentaire. On observe sur le terrain que des milliers, des millions de personnes sont en train de mourir, en silence. A titre illustratif, Brunel (1997), fait remarquer que les enfants atteignent difficilement l'âge de cinq ans. Les personnes âgées ou malades meurent prématurément. Les mères de famille vieillissent trop tôt à cause du volume de travail manuel et physique auquel elles sont soumises tous les jours.

Mais l'on constate que les politiques visant à ralentir (ou empêcher) cette tendance s'étant souvent avérées inefficaces, la population privée de revenus stables ou totalement dépourvue de ressources, s'agglutine dans des quartiers misérables. Dès lors, l'alimentation de ces masses urbaines pauvres n'est en aucun cas une préoccupation majeure des pouvoirs publics.

Malgré tous les problèmes qu'elle connaît et les drames qu'elle vit, Kinshasa constitue un espace social fascinant, à la fois vivace et inventif. Cette ville tentaculaire, où de nouveaux schèmes de régulation et d'organisation se forment et se défont continuellement, est un lieu de contraste, de contradiction, voire de paradoxe. La créativité sociale s'y développe en dépit de la crise multiforme et durable que subit le pays, et même peut-on dire se nourrit de cette crise (Trefon, 2004).

Plusieurs questions se laissent poser. Que l'on considère la croissance démographique de la ville de Kinshasa comme le résultat de la défaillance de l'État dans son rôle de développement des campagnes ou, au contraire, comme un phénomène éminemment lié à la crise, la situation reste d'une ampleur sans précèdent : comment alimenter cette masse sans cesse croissante de citadins désormais déconnectés de la production agricole et donc incapables de se nourrir eux-mêmes ? Comment le Kinois fait-il pour survivre et nouer les deux bouts du mois dans une ville où l'emploi est quasi inexistant ? Quels mécanismes développent ils pour être à l'abri de cette misère ? Comment le kinois vit il avec un tel déficit proto- énergétique et exercer une activité physique ?

Fonction et dysfonction, ordre et désordre se conjuguent au point de paraître se confondre. Or, loin d'être une fatalité, il existe sur la terre largement de quoi garantir à chaque

être humain le respect d'un de ses droits fondamentaux : celui de ne pas mourir de faim. C'est ainsi donc que les Kinois inventent de nouvelles formes d'organisation sociale afin de pallier à la situation sinistrée et faire face aux besoins vitaux.

Notre recherche s'articule autour de la dynamique de l'agriculture urbaine, à travers l'activité du maraîchage, considérée comme alternative parmi plusieurs mécanismes et pratiques développés par la population pour répondre à la situation de crise socio-économique et contribuer tant soit peu à sa sécurité alimentaire.

2. Hypothèses de base

Pour répondre à toutes ces questions fondamentales et explicites qu'on s'est posée dans cette problématique, nous formulons les hypothèses suivantes :

· la crise socio-politico-économique que traverse la RDCongo a renforcé la misère de la population kinoise au point où manger à Kinshasa est devenue une préoccupation d'une population guettée par l'insécurité alimentaire, due à l'insuffisance de la nourriture en quantité et en qualité. L'agriculture urbaine, s'avère l'alternative partielle à la dépendance alimentaire par des productions légumières locales qui constituent un apport à la sécurité alimentaire;

· dans une ville où le système de travail salarié est presque nul et l'emploi est quasi inexistant ; l'agriculture urbaine à travers la filière maraîchère telle que pratiquée actuellement dans la ville de Kinshasa peut être comprise comme étant une stratégie adaptée par certains individus en réponse à une situation de crise socio-économique. Elle est donc devenue une activité génératrice de revenu et créatrice d'emploi.

3. Objectifs de recherche

Le principal objectif est d'étudier la dynamique de l'agriculture urbaine à travers la filière maraîchère considérée comme apport à la sécurité alimentaire par une tendance à l'auto production qui garantirait une autosuffisance alimentaire de la population de Kinshasa.

A ce titre, les objectifs spécifiques poursuivis peuvent successivement être libellés

ainsi :

· identifier les sites de cultures et de production maraîchère dans la ville de Kinshasa ;

· étudier la filière maraîchère à Kinshasa ;

· ressortir les avantages socio-économiques et environnementaux du secteur maraîcher à kinshasa.

4. Méthodologie de recherche

Le présent travail porte principalement sur l'agriculture urbaine comme une contribution à la sécurité alimentaire par la filière maraîchère.

Dans un domaine aussi complexe que celui de l'agriculture urbaine, l'approche méthodologique qui est utilisée pour réaliser ce travail, consiste en une recherche bibliographique appuyée par notre expérience de terrain en tant que professionnel du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural.

Pour ce, nous avons passé en revue, le maximum de littérature sur l'agriculture urbaine et particulièrement sur la filière maraîchère à Kinshasa.

La documentation à travers la revue de littérature en notre disposition a permis de prendre connaissance de différentes études et publications relatives à l'agriculture urbaine, à la sécurité alimentaire et à la filière maraîchère sur le plan local qu'est la ville province de Kinshasa.

5. Résultats attendus

Au terme de ce travail, il sera établit l'appréciation de l'agriculture urbaine comme activité informelle qui permet :

· la production en quantité et en qualité des légumes divers ;

· la disponibilité d'emplois ;

· l'acquisition des revenus dans les ménages des exploitants ;

· la salubrité dans son espace intra et périurbain par le volume des déchets organiques recyclés.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille