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Agriculture urbaine à Kinshasa: Alternative à l'insécurité alimentaire

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par Blaise Muzingu Nzolameso
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux - Diplôme d'études approfondies "DEA" 2005
  

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3.2.4. Facteurs de production dans la filière maraîchères à Kinshasa

Comme toute autre activité de production, les productions maraîchères nécessitent une certaine maîtrise des conditions naturelles. La nature fournit les matières qui, transformées par le travail et le capital seront aptes à la satisfaction des besoins.

3.2.4.1 Terre

Relativement au régime foncier, la loi de 197310 donne théoriquement la propriété exclusive de la terre à l'Etat et supprime les droits des anciens chefs de terre. Or, en pratique on constate qu'il y a souvent un mélange de pouvoir entre l'administration et les autorités coutumières. En effet, ces dernières essaient souvent de conserver leur pouvoir en obtenant les concessions de leurs anciens territoires. Pour obtenir cette concession, elles doivent faire preuve de la mise en valeur des sols. Ce qui conduit souvent à une occupation sommaire de ceux -ci. Cette occupation rudimentaire des terres devient parfois très gênante pour la réalisation d'aménagements agricoles ou urbains, ainsi que pour l'aménagement de centres maraîchers.

Elle constitue le premier facteur de production et sa valeur à cet égard est très variable selon la nature du sol, le climat, les possibilités d'irrigation et de fertilisation, etc. A lui seul, la terre n'est pas suffisante selon Piclet cité par Cishugi (1998), car il suppose le travail. Les volumes des productions maraîchères varient bien entendu selon les superficies des exploitations et celles des plates-bandes ainsi que le nombre de ces dernières.

10 La loi BAKAJIKA de 1973 consacre la propriété exclusive de la terre à l'Etat Congolais.

3.2.4.2. Travail

Le travail reste le second facteur et se rapporte aux différentes tâches agricoles qui sont : le labour, l'enfouissement de la matières organique, le semis, le sarclage, la récolte, etc. Economiquement, le travail est un effort conscient en vue de produire un bien ou un service.11

Trois conditions sont nécessaires pour qu'il ait travail :12 l'effort physique et spirituel, la conscience et la productivité.

3.2.4.3. Capital d'exploitation

En vue d'assurer la production, le maraîcher doit disposer des frais pour les achats divers: les outils et autres instruments aratoires qui font partie du capital d'exploitation, sans oublier les achats courants composés de semences et intrants connexes. Le capital constitue d'une manière générale la richesse d'une exploitation en dehors du travail et de la terre.

Quant aux intrants agricoles, il y a lieu de préciser ce qui suit :

a) Semences

Au début des années 80, le P.M.P. assurait la production de quantités non négligeables de semences pour certains légumes- feuilles, notamment pour l'amarante, l'oseille, les feuilles de patate douce, et la pointe noire. Ce sont des légumes purement congolais. Actuellement, cette production par le P.M.P. est devenue quasi nulle et les maraîchers sont obligés d'acheter leurs semences au magasin des coopératives ou chez des marchands extérieurs au projet.

En général, les maraîchers pratiquent aussi un peu d'autoproduction de semences. Dans ce but, ils laissent monter en graines quelques pieds, souvent en bord de parcelle. Cette possibilité est cependant réduite pour certains légumes qui « dégénèrent » rapidement dans les conditions locales, notamment pour les légumes de type européen.

b) Produits et problèmes phytosanitaires

D'après le rapport phytopathologique du service spécialisé, les problèmes majeurs

sont :

11 KALALA, P. et LANDU, M., Manuel d'économie politique, Centre de recherche interdisciplinaire sur la gestion et le développement (CRIGED), ISC/Gombe, Kinshasa, 1996, p.36.

12 Idem.

· les fontes de semis causées par divers agents pathogènes principalement : Pythium aphanidermatum, Rhizoctonia solani et Sclerotium rolfsii , qui occasionnent de graves pertes en saison des pluies ;

· les attaques par différents insectes (surtout des chenilles défoliatrices et des punaises) pouvant localement être responsables d'importantes pertes ;

· les différentes maladies cryptogamiques s'attaquant aux diverses cultures (le cas le plus grave semble être l'attaque d'Alternaria sp. sur l'oseille).

Il faut souligner que les légumes de types européens posent beaucoup plus de problèmes phytosanitaires et que leur culture durant la saison des pluies est quasi impossible sans artifices financièrement et techniquement difficile à envisager.

c) Fertilisants

Vu le cycle court de la plupart des légumes cultivés, il est préférable d'utiliser un engrais rapidement assimilable mais l'inconvénient est alors qu'il faudra avoir soin d'en apporter fréquemment et que chaque dose soit fonction des besoins réels. Mais le coût des engrais chimiques pose des problèmes et peuvent être remplacé par les fertilisants organiques.

Cet apport de matière organique ou engrais biologique (le compost) est d'autant plus important que les sols très sablonneux de la région de Kinshasa ont naturellement une teneur faible en argile et humus, ce qui se traduit par une faible capacité de rétention des substances nutritives et de l'eau.

Les principales fumures organiques utilisées ne sont autres que : le compost, les parches de café, drèches de brasserie, les feuilles de manguier, ainsi que différentes plantes herbacées.

Relativement aux fumures organiques, il est important de souligner que les ordures étant constitués de près de 80% de matières organiques biodégradables CRB, (1999), peuvent être utilisées pour résoudre le problème de la dégradation de sol.

d) Petit outillage

La plupart des agriculteurs cultivent leurs terres avec des instruments manuels, dont des houes en métal, des machettes, fourche, râteau, binette, arrosoir, brouette et éventuellement le pulvérisateur. D'une manière générale, on constate que le matériel utilisé est assez vieux, ce qui résulte de l'investissement assez important que constitue l'achat de

nouveau matériel, mais aussi d'un certain manque de disponibilité de matériel de bonne qualité.

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