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Comportement organisationnel des sites maraîchers coopérativisés vis à vis des contraintes environnementales

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par Blaise Muzingu Nzolameso
Université Catholique de Louvain - Doctorat en cours 2007
  

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Le comportement des sites de coopératives
maraîchères vis-à-vis des contraintes
environnementales

Avant d'aborder ce point, il importe de faire un diagnostic sur les contraintes qui limitent le développement de la filière maraîchère à Kinshasa.

Diagnostic des contraintes environnementales qui entravent le développement de la filière maraîchère à Kinshasa

Une contrainte est considérée comme un goulot d'étranglement qui freine la poursuite d'un objectif. Trois contraintes environnementales ont été retenues pour ce diagnostic. Il s'agit des contraintes (a) technologiques, (b) financières et (c) matérielles et intrants (voir typologie des contraintes figure 1). Pour chaque contrainte, nous avons tenté de présenter un bilan complet.

a. Contraintes technologiques

Les contraintes technologiques sont avant tout liées au faible niveau d'encadrement technique. Elles exposent les maraîchers à des problèmes épineux tels que l'achat de pesticides et engrais de mauvaise qualité, la brûlure des cultures, l'intoxication des sols de culture, la contamination de l'eau du sol ou de l'air par les métaux lourds et la contamination de la population exposée à la rémanence de ces produits. Les cas de maladies sont surtout liés à la présence des vecteurs, à l'usage des engrais et pesticides chimiques, notamment les organochlorés. Les autres maladies sont associées à l'utilisation des déchets urbains et des eaux usées sans oublier toutefois la présence de microorganismes pathogènes (bactéries, protozoaires, virus, helminthes, etc). Le manque de formation et de sensibilisation des maraîchers reste la cause principale de toutes ces difficultés.

b. Contraintes financières

Le capital très faible dont disposent les maraîchers est une des contraintes les plus importantes en début de saison. La difficulté financière que rencontrent les sites de coopératives maraîchères de Kinshasa est généralement due aux coûts élevés des intrants et du transport, ainsi qu'à l'inexistence de l'accès au crédit. Concernant ce dernier point, il

importe de signaler que, dans les pays d'Afrique subsaharienne, les banques sont des entreprises transférées de l'Europe qui correspondent à un mode culturel étranger aux sociétés autochtones (Baumann et al., 1991). Traditionnellement, les agriculteurs n'ont que rarement recours au crédit bancaire pour financer leurs activités. L'accès au crédit est tout aussi limité du côté de l'offre, surtout avec la libéralisation du secteur bancaire mise en oeuvre dans le cadre des programmes d'ajustement structurel des années 80 et 90. Même les nombreuses institutions de microfinance, créées à la faveur de la libéralisation du système bancaire afin de financer les activités de survie et de lutter contre la pauvreté par la création de richesse et de revenus, ne permettent pas de relever le défi de l'accès au crédit. Elles ne disposent pas des moyens de leurs ambitions et sont plus promptes à financer les activités de commerce et de services : elles considèrent en effet les activités agricoles comme présentant des risques importants et une rentabilité aléatoire. Leurs conditions d'octroi (présentation d'un justificatif de revenu ou d'un compte d'exploitation actuel et/ou prévisionnel, mais aussi des pièces d'identité des cautions) sont autant de barrières infranchissables pour la grande majorité des exploitants maraîchers.

c. Contraintes matérielles et intrants

Parmi les intrants utilisés par le maraîcher kinois, un diagnostic a été réalisé sur son outillage, les semences, pesticides et engrais chimiques.

Outillage

Il ressort de nos enquêtes que certains maraîchers (21 %) sont dépourvus de tout outil, même d'un arrosoir. Un maraîcher se doit pourtant de disposer d'un minimum d'outils (un arrosoir, une houe ou une bêche et un râteau).

Semences

On constate que les maraîchers ont beaucoup de difficultés à s'approvisionner en semences de bonne qualité. L'analyse de cette situation montre que la pénurie en semences peut être justifiée par :


· L'insuffisance de l'offre en semences maraîchères de bonne qualité

Des enquêtes de terrain ont permis de constater qu'il n'existe aucune structure de production de semences maraîchères certifiées à Kinshasa. Face à cette insuffisance, les maraîchers recourent à l'utilisation des semences récoltées sur certains pieds qu'ils laissent monter en fleur à

la fin des divers cycles de production. Concrètement, les statistiques de nos enquêtes indiquent que 74 % des maraîchers produisent eux- mêmes les semences locales, tandis que 21 % d'entre eux n'en produisent pas et sont obligés de les acheter. Cette pratique d'autoproduction s'effectue sans sélection préalable et sans tenir compte des dégénérescences que peuvent subir les variétés locales et des défauts de production que peut induire l'utilisation d'une semence dont les qualités ne sont pas assurées. Certains maraîchers achètent les semences importées de cultures européennes. Considérant le fait que la production locale en semences maraîchères est inexistante, il est étonnant de constater qu'aucune structure ne s'adonne à l'importation et à la distribution des semences au niveau national. Les petits lots trouvés sur place ont un coût très élevé et par conséquent tous les maraîchers ne peuvent pas en disposer.

· La faible capacité de mise en oeuvre des projets

La faible capacité de mise en oeuvre de projets visant à assurer une production de semences de qualité est également mise en cause. En effet, l'insuffisance de moyens financiers des producteurs ne leur donne pas la possibilité de se livrer à des activités annexes de production. Ils préfèrent s'investir dans la production de biens de consommation. Ce désintérêt à l'égard de la production de semences est le résultat d'un manque d'information de la plupart des opérateurs du secteur maraîcher. Il faut pourtant relever que la production et la commercialisation des semences maraîchères dans les conditions actuelles du marché congolais pourraient être aussi rentables qu'une production légumière directe, même sans tenir compte de l'évaluation exacte des prix de revient des semences et produits maraîchers.

· La faible contribution du secteur de la recherche dans la diffusion des ressources semencières de haute qualité

Parmi les facteurs essentiels qui contribuent à la réussite de la culture maraîchère, la qualité des semences employées revêt une grande importance car la production attendue en dépend étroitement. En effet, les semis ne peuvent réussir que si les semences employées disposent d'une pureté spécifique importante, c'est-à-dire d'une faculté germinative suffisante, les rendant indemnes de germes et de maladies pouvant induire une dégénérescence des cultures. Les opérations qui tendent à stabiliser l'homogénéité variétale des semences maraîchères et à conférer à ces dernières des caractéristiques qui optimalisent la production sont souvent du ressort de la recherche. Initialement confiées de manière exclusive à l'Institut national des recherches agronomiques

(INERA), puis à certains opérateurs institutionnels (Service national des semences, etc.), ces missions ne sont plus assurées efficacement aujourd'hui.

Pesticides et engrais chimiques

Les pesticides sont largement utilisés par les maraîchers en l'absence de toute formation préalable sur les techniques d'application et sans identification du besoin. Nos enquêtes indiquent que 92 % des maraîchers de Kinshasa traitent leurs légumes avec des produits chimiques. Outre leur coût relativement élevé et leur mauvaise qualité, ces produits sont parfois très toxiques, d'autant plus que la plupart d'entre eux peuvent être absorbés dans l'organisme par voie orale, pulmonaire ou dermique. Les symptômes les plus fréquents liés à l'ingestion de ces produits sont des problèmes cutanés, digestifs, neurologiques ou respiratoires.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery