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La presse écrite algérienne en Île de France: lectures et identité

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par Ahmed HANIFI
UNiversité Paris VIII - DEA de Sociologie 1996
  

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2 2.1 LA COMMUNICATION

Dès lors que nous utilisons la notion de communication nous sommes dans la nécessité de la clarifier.

Ce terme est en effet polysémique. Il porte en lui plusieurs définitions selon que l'on s'interroge sur le processus de communication ou sur un ou plusieurs éléments de ce processus à savoir : sur les partenaires, sur le message ou bien sur les supports de celui-ci. Ou bien encore si nous l'entendons comme "un système à multiples canaux auquel l'acteur social participe à tout instant qu'il le veuille ou non"1 En fait chaque individu est membre actif d'un "orchestre".

Dans la première perspective c'est à dire lorsque nous l'entendons comme processus, par définition nous faisons appel à l'ensemble des caractéristiques de la communication, c'est à dire non seulement l'émetteur mais aussi le récepteur qui, par son "feed-back" inverse les rôles de l'un et l'autre mais aussi le message. Le tout pris dans un ensemble cohérent. On utilise d'ailleurs fréquemment pour désigner ce processus l'expression "boucle de communication". Le processus est

entier, achevé, lorsque la boucle est bouclée c'est à dire lorsque l'émetteur reçoit (en réponse à son propre message) à son tour le "retour d'écoute" ou "feed-back" (ou réaction). On parle de rupture de la communication lorsque le processus est inachevé, interrompu.

1-G.BATESON et alii. La nouvelle communication (Y. WINKIN en avant propos à).

Paris : Seuil, 1981.

"La communication est un terme irritant ajoute-t-il c'est un invraisemblable fourre-tout, où l'on trouve des trains et des autobus, des télégraphes et des chaînes de télévision, des petits groupes de rencontre, des vases et des écluses".

La seconde perspective s'intéresse à l'un (ou à plusieurs) des éléments du processus de communication. Lorsque nous entendons la communication comme le message transporté nous faisons référence à un système de signes émis et à leur signification, mais aussi aux émetteurs (source), aux récepteurs (destinataires) et à leurs stratégies mutuelles.

Les supports de communication s'entendent comme les moyens par lesquels les messages sont transmis. L'étude de ces moyens montre qu'ils ont considérablement évolué et gagné de façon exponentielle des sphères entières de populations dans le monde.

A l'image de l'économie son pendant, la communication est inégalement répartie et maîtrisée. (Quels groupes pilotent INTERNET et qui sont ces dizaines de millions de consommateurs qui y surfent ?)1

De même, son statut est diversement apprécié selon les systèmes sociopolitiques.

C'est ce dont traite CHEVALDONNE dans son ouvrage2 avec moult détails. Non seulement il y a, dit-il, déséquilibre international dans l'information, par ailleurs largement admis mais aussi des inégalités à l'intérieur même de pays en "voie de développement". Inégalités dans la réception dans la distribution, vite expédiées par "les mass-médiologues" et utilisées par eux comme un élément (une preuve) supplémentaire de l'écart existant entre leur pays et les pays développés. Celles ci ne peuvent donc leur être imputées.Eléments ou preuves ces disparités se suffisent par elles mêmes.

Une des principales fonctions des "mass-médiologies" écrit il est "d'empêcher que puissent être constituées en objet d'étude les déterminations concrètes de l'accès à la diffusion (quel problème peut-il rester quand même les bergers ont le transistor.)".

En préface à l'étude de F.CHEVALDONNE, J.C PASSERON appuie cette perception. Il écrit :

1-On comptait en janvier 1996, neuf millions et demi d'ordinateurs reliés à INTERNET. Soit un total d'environ 55 millions d'utilisateurs surfeurs -on considère qu'il y a en moyenne six utilisateurs pour un ordinateur- (Sources : NETWORK WIZARDS citées par Arnaud DUFOUR "Que sais-je ?" N° 3073." INTERNET". Paris : PUF, 1996.)

2-F.CHEVALDONNE : La communication inégale : l'accès aux média dans les campagnes algériennes. Paris CNRS, 1981. Cet ouvrage est issu de sa thèse de 3° cycle "la communication inégale, facteurs de différenciation quantitative dans la

réception des moyens modernes de diffusion. Université Paris VIII, mai 1979.

"Dans la conversation des classes moyennes algériennes, le lieu commun "même le berger a son transistor" dont l'évidence triviale se renforce des échos idéologiques qu'elle éveille, à l'infini, suffit le plus souvent à se rendre quitte de questions embarrassantes sur les inégalités scolaires, les monopoles d'information ou les hétérogénéités culturelles".

Dans notre recherche nous nous intéresserons sur le rapport qui lie une population particulière à une presse particulière et traiterons de la communication ainsi que l'écrit Erik NEVEU1 "comme une grille de lecture des pratiques sociales".

Nous entendons traiter donc de la population algérienne vivant en France et du type de relation qu'elle établit avec la presse écrite algérienne disponible en France.

Quelle est la force de ce lien ? Comment les lecteurs algériens l'expriment ils ? Comment et pourquoi cette population algérienne "s'inscrit" dans un processus de communication dont la source est essentiellement en Algérie.

"Il y a mille manières de lire, de voir, d'écouter. (...) On peut sans doute mesurer au nombre et à la taille des caractères, ou à la disposition des titres, l'importance accordée à tel ou tel événement, mais a-t-on le droit d'en inférer que le lecteur ait accordé à cette information une importance proportionnelle aux millimètres carrés qu'elle occupait dans le journal ?»2.

L'algérien en France achète-t-il (lit-il) la presse algérienne pour la lire c'est-à-dire pour s'informer ? Ou bien juste pour la "regarder", la feuille, la posséder comme on possède un objet, un bien auquel on tient pour ce qu'il représente ?

Ou bien tout à la fois ? Lire, s'informer et montrer (exhiber) qu'il lit un journal qui n'est pas d'ici, mais d'un ailleurs qui lui est propre ? Qui lui appartient ?

1-E.NEVEU. Une société de communication?.Paris : Monchrestien, 1994.p12.

2-P.BOURDIEU,J.C PASSERON. Sociologues des mythologies et mythologies de sociologues in LES TEMPS MODERNES 12/1963, p998 à 1021.

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