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Le risque pays dans le secteur bancaire

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par Mikael Lévy
Ipag Paris - Master 1 2009
  

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V. / Exemples concrets : les croyances du marché

a) Le défaut russe :

En Russie, le déblocage d'une tranche d'aide du FMI en juillet 1998, un mois avant la crise, a contribué à restaurer la confiance dans le régime de change. Ce fut le facteur d'aléa moral bien plus que la question de l'endettement public dont le marché connaissait l'existence. En somme, le FMI a envoyé le message suivant : le rouble tiendra. C'était l'essentiel car cela supprimait en même temps le risque de change et d'insolvabilité. Des investisseurs prennent alors le pari de prêter à nouveau, mais la Russie se déclare en défaut de paiement à peine un mois plus tard. Elle cumule alors le défaut souverain (y compris sur sa dette domestique libellée en rouble) avec une dévaluation et un effondrement de son secteur bancaire.

Quant à l'Argentine, les marchés n'ont même pas eu besoin de l'intervention du FMI pour croire abusivement à la solidité du currency board : ce régime d'ancrage possédait en soi une crédibilité si forte que l'on n'avait pas prévu de possibilité théorique de sortie. La plupart des analystes privilégiaient d'ailleurs quelques mois avant la crise un scénario de dollarisation : un abandon définitif du peso et son remplacement par le dollar auraient placé la Banque centrale américaine en situation de garante de la stabilité monétaire argentine, en somme en situation de préteur en dernier ressort. C'était une façon de resolvabiliser ou, au moins, de décrédibiliser le pays.

b) La crise asiatique

Quelques mois plus tôt, pendant l'été 1997, des pays du pacifique eurent à faire des à crises monétaires similaires à celle qui pourrait affecter la Russie. En novembre 1997, après le début de cette crise Est-asiatique, le rouble passait sous attaque spéculative. La banque centrale de Russie défendait sa monnaie, perdant près de 6 milliards de dollars en réserves de changes. Au même moment, les actionnaires non résident de GKO signèrent des contrats à terme (forward) avec la BCR pour échanger des roubles en devises étrangères en leur permettant de se couvrir le risque de taux de change pendant la période d'intérim. Selon Desai, ils avaient préparé cette anticipation de perte de valeur du rouble comme les asiatiques l'avaient fait. De plus, un montant important de dettes de grande banques commerciales russes était hors bilan, consistant pour la plupart de contrats à terme signés avec des investisseurs étrangers. Les obligations nettes de tels contrats étaient estimées s'élever à au moins 6 milliards pour le premier semestre de 98. Puis en Décembre 1997, l'économie russe subit un autre coup dur, les prix du pétrole et des métaux non ferreux, soit jusqu'à des deux tiers des gains de la Russie commençaient à descendre.

Le 13 août 98, les bourses, le marchés des obligations et des changes s'effondra à cause des craintes des investisseurs que le gouvernement dévaluerait le rouble et/ou faisant défaut sur la dette domestique. Les rendements annuels des obligations libellées en rouble étaient de 200%. La bourse dut même être fermée pendant 35 minutes tellement les prix chutaient. À la clôture de la bourse, sa valeur avait chuté de 65% avec un petit nombre d'actions effectivement négociées. De janvier à Aout, la bourse avait perdu plus de 75% de sa valeur.

La Russie finit 98 avec une baisse réelle de la production de 4,9% pour l'année au lieu de la faible croissance positive attendue. L'effondrement du rouble créa une chute des exportations russes alors que les importations restaient basses. Depuis les investissements directs en Russie avaient été au mieux incohérents. Dans cette partie, nous avons vu les événements qui ont mené jusqu'à une crise monétaire et le défaut de la dette ainsi que les politiques menées pout l'éviter. On conclut que quatre ingrédients clés mènent à une crise : un taux de change fixe, un déficit fiscal, la dette, la conduite d'une politique monétaire et les attentes de défaut imminentes. En prenant l'exemple de la crise russe de 98, on montre que la prescription de contraction de la politique monétaire face à une crise monétaire peut sous certaines conditions accéléra sa dévaluation. En définitive, la crise monétaire moderne est un symptôme d'une économie nationale en difficulté. Dans ce contexte, il est inapproprié de dire qu'il n'y a qu'un seul remède miracle pour une crise monétaire.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery