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L'applicabilté des conventions internationales relatives au droit de l'enfant au Tchad

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par Eugène Le-yotha Ngartebaye
Université Catholique de Lyon - Master 2 Recherche Fondements des droits de l'homme 2007
  

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B- Les effets de la conception de l'enfant sur les droits civils et politiques

Selon une conception idéaliste, l'enfant est perçu au Tchad comme un petit être sans capacité physique et totalement dépendant des adultes. C'est pourquoi tout ce qui concourt à la manifestation de sa croissance, de sa maturité ou de son mental, n'échappe pas aux parents et au village qui lui accordent des soins particuliers.

Ainsi, prétextant pérenniser le lien social entre les familles, les tribus ou les lignages, les familles « s'échangent les enfants ». Ces échanges sont de véritables actes d'adoption mais n'obéissant à aucune règle formelle. Le placement d'enfants entre les familles connaît des dérives mais il est difficile d'intervenir car c'est au « nom des valeurs coutumières et traditionnelles » que ce placement a été fait. L'enfant devient un objet entre les mains des adultes qui décident de son sort au gré de leurs convenances et leurs intérêts relationnels.

C'est au nom du respect de la coutume ou des préceptes religieux que les atteintes les plus graves sont portées à l'intégrité physique de la fille : la pratique de l'excision, les violences exercées sur les filles pour leur mariage précoce, les coups donnés par les parents comme mesures disciplinaires ou encore les coups de fouets administrés par les marabouts.

La question de l'égalité entre les enfants n'a pas droit de cité. Il existe une nette discrimination entre les filles et les garçons. L'importance davantage donnée aux garçons car on pense que ce sont eux qui perpétuent la lignée. C'est pourquoi les droits successoraux n'existent qu'au détriment de la fille qui est considérée comme une « étrangère dans sa propre famille », car elle a vocation à aller vivre « ailleurs », c'est-à-dire chez son mari. La discrimination entre filles et garçons est acceptée voire encouragée.

La discrimination est également présente entre les enfants nés avec un handicap et ceux nés « sains ». En effet, les enfants nés avec un handicap sont vus comme porteurs de malédiction dans la famille ou dans la société. A cause de cela, la société leur accorde peu d'importance et organise parfois même leur disparition84(*).

S'agissant de la liberté d'expression et d'opinion, l'enfant n'a pas son mot à dire dans la prise des décisions qui le concerne. En effet, en matière de mariage par exemple, le choix de l'époux ou de l'épouse se fait sans consulter les personnes concernées. Ce sont les deux familles des futurs conjoints qui décident de l'union de leurs enfants respectifs. Cette situation s'aggrave encore lorsqu'il est question de donner la fille en mariage dans certaines sociétés. On comprend dès lors que le droit à la vie de l'enfant est entre les mains de la société qui peut décider de ce qu'elle estime être le mieux pour l'enfant ; et non l'intérêt supérieur de l'enfant qui trône aux frontons des lois et conventions de protection de l'enfance.

Fort de ces considérations de perception et des effets qui découlent sur les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels ne peuvent être épargnés.

* 84 A titre d'exemple on se référerait aux enfant jumeaux jetés dans les forêts dans la tradition Ibo au Nigeria que raconte CHINUA ACHEBE dans Le monde s'effondre ,Paris, Présence Africaine,1973 ou encore à la pratique très répandue dans certaines régions du Tchad à jeter un enfant né avec des graves tares prétextant que c'est un « serpent enfant ».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon