WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'applicabilté des conventions internationales relatives au droit de l'enfant au Tchad

( Télécharger le fichier original )
par Eugène Le-yotha Ngartebaye
Université Catholique de Lyon - Master 2 Recherche Fondements des droits de l'homme 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
Pour mieux organiser la sécurité et assurer une défense de l'enfance, les services de police et de la gendarmerie devraient avoir des divisions spécifiques à même de s'occuper des affaires opposant les adultes aux enfants ou encore les enfants à la loi. Or on constate que les services de sécurité ne possèdent pas, pour la plupart, ces structures. Et celles qui existent ne sont fonctionnelles que dans la capitale et quelques rares villes. Les délégations régionales de police ou de la gendarmerie ne font pas très souvent la différence entre les prévenus. L'inexistence des services de la police et de la gendarmerie spécifique aux enfants sur toute l'étendue du territoire compromet de manière grave les chances pour ceux-ci de pouvoir mieux bénéficier des garanties judiciaires.
B- Les centres spécialisés

Certains enfants méritent d'être admis dans des centres spécialisés pour favoriser leur intégration.

Dans un premier temps, les centres spécialisés devraient répondre aux besoins des enfants ayant rencontré des problèmes dans leur milieu familial, des enfants vivant dans la rue, des toxicomanes ou encore ceux victimes de violence de tout ordre.

Ensuite, vient la question des enfants privés de libertés, en particulier ceux détenus. De part les engagements de l'Etat, il devrait y avoir des centres spécialisés chargés d'accueillir les enfants en conflit avec la loi pour leur permettre de mieux s'insérer dans le système social. Or, il n'existe pas au Tchad, en matière de maison pénitentiaire, de chambres séparées des adultes. Les enfants sont détenus avec les adultes dans les maisons d'arrêts. Le gouvernement évoque le manque de moyens pour se soustraire de ces engagements. Le ministère de la justice reste lui aussi parent pauvre en matière budgétaire. Cette situation ne permet pas d'offrir les garanties d'une justice équitable aux enfants car, le plus souvent, sans parents, ils sont rarement défendus par un avocat. Le désintéressement du barreau tchadien des affaires relatives aux enfants s'explique par le fait que l'Etat ne s'acquitte généralement pas des honoraires des requis. Il privilégie beaucoup plus les assises criminelles.

Enfin, on note une insuffisance des programmes de réadaptation physique et psychologique et de réinsertion sociale des jeunes délinquants. Et même s'ils existent, les structures d'encadrements des enfants sont antidatées. C'est le cas du centre de Koundoul qui date de 1962 et qui n'accueille que les enfants de la rue. Ce centre ne répond plus aux exigences modernes car il n'accueille que des garçons, favorisant ainsi la discrimination vis à vis des filles. Il est urgent d'adapter les institutions en charge de la protection de l'enfance aux réalités actuelles, et non de se référer à des institutions devenues caduques. L'inexistence des structures capables d'accueillir et d'encadrer les enfants en conflit avec la loi fait qu'une fois incarcérés, ces enfants peuvent subir de profonds traumatismes, comme des agressions sexuelles.

A leur sortie, ces hommes ont des difficultés à se réinsérer car ils ont enduré des blessures non soignées fautes de structures adaptées. Par ailleurs, vu les difficultés (décès des parents, abandon du foyer conjugal, famine, etc.) qui conduisent certains enfants à interrompre très tôt leur scolarité, l'Etat devrait créer des centres de formation professionnelle pour donner une chance à ces enfants de s'insérer professionnellement.

Les enfants victimes de violences, de traumatismes, de conflits, ont besoin de structures de prise en charge psychothérapeutique. Aujourd'hui, eu égard à tous les troubles qui ont secoué le Tchad et continuent de le secouer, de nombreux enfants ont participé de façon directe aux combats (les enfants soldats) ou en sont victimes (les enfants mutilés par des mines anti-personnels ou d'autres armes). Ils sortent de ces combats avec des séquelles qui en font des handicapés à vie.

L'Etat devrait pouvoir les intégrer en créant des centres qui leur donnent la chance de se former, de bénéficier de soins adéquats car ils nécessitent des considérations particulières. Or, dans ce domaine, l'Etat brille par son absence la plus totale. Ces enfants sont soustraits à la vie et laissés à leur triste sort.

Au niveau de l'éducation, on note l'insuffisance des centres pour la formation des enfants nés sourds muets, aveugles ou porteurs de handicaps. Non seulement ces enfants voient leur droit à l'éducation entravé de manière grave par l'insuffisance de structures, mais de surcroît ils ne peuvent arpenter les couloirs des services publics pour revendiquer leurs droits ou accéder simplement aux prestations de service car les édifices publics sont construits sans tenir compte des personnes handicapés, de manière générale, et des enfants en particulier.

Ces considérations se retrouvent aussi dans les services de l'administration judiciaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand