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Les déterminants relationels et contextuels de l'externalisation des systèmes d'information

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par Nizar BEN SAAD
Institut Superieur de Comptabilité et d'Administration des Entreprises à Mannouba Tunisie - Mastère en Organisation et Systèmes d'Information 2009
  

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2.1.3. Le partage des connaissances :

Introduction :

L'opération d'externalisation des SI met en relation deux organisations distinctes au niveau de leurs activités principales, et par conséquent, les capitaux de savoir et les connaissances existantes dans chaque organisation sont hétérogènes. L'accès de chaque partie aux connaissances de l'autre constitue donc une source d'enrichissement. Au contraire de la vision couramment répandue selon laquelle chaque organisation doit protéger ses connaissances du risque de l'imitation, nous étudions que le partage des connaissances entre l'entreprise externalisatrice et son prestataire constitue un facteur qui favorise l'augmentation de la valeur perçue et le succès de l'opération d'externalisation des SI. Ainsi, la variable partage des connaissances constituera une variable explicative dans notre modèle. Nous commencerons par la présentation des définitions conceptuelles du partage inter-organisationnel des connaissances, puis nous allons étudier ses dimensions.

2.1.3.1. Définitions conceptuelles du partage des connaissances :

Le concept du partage des connaissances est devenu un concept central dans le domaine de la recherche en management stratégique (Prévot 2007). Comme prolongement de l'approche Knowledge-based View, nombreuses sont les recherches portant sur les relations inter-organisationnelles qui se réfèrent au partage de connaissances comme problématique centrale (Sargis 2001). L'importance du partage des connaissances est liée, bien évidemment, au rôle croissant de la connaissance pour la performance organisationnelle. En effet, la définition de la connaissance adoptée par Ke et Wei (2007) reflète clairement ce constat, «Knowledge is defined as a justified belief that increases an entity's capacity to take effective action » (Ke et Wei 2007, p298). La disponibilité des connaissances nécessaires et leur diffusion au moment de la réalisation d'une action augmentent sa chance de réussite.

L'idée principale consiste au fait que les connaissances nécessaires à la réalisation des activités à la base de la création de valeur dans le cadre d'une prestation donnée sont rarement la propriété d'une seule firme. Ces connaissances sont distribuées dans un ensemble d'entreprises (Pardo et al 2006 ; Prévot 2007). Ainsi, Dyer et Singh (1998) conceptualisent le partage inter-organisationnel des connaissances comme un processus ou routines d'échange qu'il les définisse comme « un cadre régulier d'interactions inter-firmes qui permet le transfert, la combinaison ou la création d'un savoir spécifique ». Pour Soekijad et Andriessen (2003), le partage des connaissances entre les partenaires d'une alliance réfère aux processus de transfert, de distribution, et de création des connaissances. En outre, en tant que moyen de performance et d'apprentissage dans le cadre d'une opération d'externalisation des SI, Lee (2001) définit le partage des connaissances comme « l'activité de transfert ou de diffusion des connaissances d'une personne, groupe ou organisation à une autre ». (Lee 2001, p324).

Ces définitions, comme le remarque Renzl (2008), manifestent une confusion entre le concept de transfert et de partage des connaissances. Bien qu'ils soient souvent utilisés conjointement, ces deux concepts ont des significations différentes. En fait, la notion de transfert est issue des théories de la communication et se traduit par la transmission d'un message de la part d'un émetteur vers un récepteur, via un canal de communication et un système de codage (Sargis 2001). La signification de ce concept paraît quelque peu étriquée par rapport à celle désirée dans notre recherche, puisque qu'elle réfère à un mouvement des connaissances qui se réalise en un sens unique (Sargis 2001). Ainsi, nous souhaitons privilégier la conception du partage des connaissances comme étant « un processus réciproque d'échange des connaissances » (Renzl 2008, p.207). Cette conception favorise une approche dynamique de la connaissance dans ses différents modes de conversion (Sargis 2001). Dans cette perspective, le défi principal consiste au développement d'une relation qui permet de transformer les connaissances de chaque organisation à des connaissances pouvant être intégrées et gérées au niveau inter-organisationnelles de sorte qu'elles aient comme conséquence la performance de l'opération d'externalisation (Lee, 2001).

Bandyopadhyay et Pathak (2007) modélisent l'interaction entre l'entreprise externalisatrice et son prestataire comme une possibilité de partage de leurs connaissances et compétences afin de travailler ensemble comme étant une équipe, tout en restant en même temps antagoniques l'un vers l'autre. En fait, bien qu'on parle d'un processus réciproque, chaque partie doit veiller à son propre avantage avant de s'engager dans un processus de partage des connaissances. De point de vue économique, Pardo et al, (2006) arguent que «Decisions by individuals or organizations to share knowledge can thus be seen as based on calculations of risk and reward. Knowledge sharing will occur if the reward is sufficient and the risk of exploitation is sufficiently low» (Pardo et al, 2006, p296). Les motivations de chaque partie constituent donc un facteur qui conditionne le succès du processus de partage des connaissances (Soekijad et Andriessen 2003). Toutefois, l'effet de ce facteur diminue lorsque le partage des connaissances est traité comme un processus social (Bandyopadhyay et Pathak 2007 ; Ke et Wei 2007). En effet, des relations basées sur la confiance, la transparence et la réciprocité permettent, d'une part d'atténuer le risque qu'un des partenaires agisse de façon opportuniste (Ke et Wei 2007), et d'autre part d'améliorer la qualité de communication et d'interaction entre les parties, ce qui facilite le partage des connaissances (Bandyopadhyay et Pathak 2007).

Par ailleurs, Lin (2008) s'intéresse à l'effet de la culture et de la structure organisationnelle. Il montre qu'une culture à tendance innovatrice, ainsi qu'une structure moins formalisée influencent positivement l'efficacité du processus de partage des connaissances. En outre, Soekijad et Andriessen (2003) citent d'autres facteurs pouvant influencer ce processus. Certains sont liés aux caractéristiques mêmes des connaissances partagées en terme de degré de codifiabilité et du caractère contextualisé. D'autres se rapportent à la capacité de chaque partie à partager les connaissances qui sont liées essentiellement à la réceptivité et la capacité d'absorption et d'accès aux connaissances (Soekijad et Andriessen 2003).

2.1.3.2. Les dimensions du partage des connaissances :

La plupart des études sur le partage des connaissances mettent considérablement l'accent sur les diverses formes de connaissances partagées (Pardo et al, 2006). En particulier, en terme des processus, technologies, et structures organisationnelles qui favorisent ou empêchent le partage des différentes formes des connaissances dans un contexte inter-firmes (Pardo et al, 2006). La distinction la plus admise est celle entre connaissance explicite et connaissance tacite (Prévot 2007). Cette distinction est directement liée à la facilité et à l'efficacité du partage (Pardo et al, 2006). Selon la définition de Nonaka (1994) la connaissance tacite est personnelle, spécifique à un contexte, et donc difficile à être formaliser et communiquer, tandis que la connaissance explicite peut être décrite comme connaissance qui est transmissible en langue formelle et systématique.

Cette distinction n'est pas statique, ni dichotomique. Les connaissances tacites et explicites ne sont pas exclusives mais sont localisées sur un continuum (Sargis 2001). D'ailleurs, Lee (2001) propose dans son étude une conceptualisation du partage des connaissances en terme de degré auquel les connaissances peuvent être exprimées sous forme verbale, symbolique ou écrite. Cette conceptualisation permet d'identifier trois formes de connaissances. D'une part, la connaissance tacite est une connaissance qui « ne peut pas être » exprimée sous forme verbale, symbolique ou écrite. Comme déjà mentionné, cette forme de connaissance est incommunicable et intimement attachée à son possesseur (Sargis 2001). Leonard et Sensiper (1998) les caractérises comme étant des connaissances cachées, intangibles, subjectives et spontanées. La seule manière d'acquérir les connaissances tacites est à travers l'apprentissage et l'expérience (Nonaka 1994). Pour ces raisons, et à l'instar de Lee (2001), les connaissances tacites seront exclues du champ d'étude du partage des connaissances.

D'autre part, la connaissance explicite est une connaissance qui « existe » sous forme écrite ou symbolique (Lee 2001). Elle est articulable et généralement documentée (Renzl 2008) sous forme des rapports, des manuels, des périodiques, des bases de données, etc. (Lee 2001 ; Pardo et al, 2006). Elle peut être donc plus facilement et directement observée, capturée, et partagée (Pardo et al, 2006).

En fin, la troisième forme est celle implicite, qui est une connaissance qui « peut être » exprimée sous forme verbale, symbolique, ou écrite, mais non encore exprimée (Lee 2001). Cette dimension inclut des connaissances liées à des savoir-faire, des expertises obtenues par des formations, des connaissances sur le marché et les concurrents, etc. (Lee 2001). Le partage de ces connaissances est possible, seulement il nécessite plus d'interaction et une bonne qualité de partenariat (Lee 2001).

Par conséquent, à l'instar de Lee (2001), après l'élimination de la forme tacite, le concept de partage des connaissances étudié comporte deux dimensions, à savoir, le partage des connaissances explicites, et le partage des connaissances implicites.

Conclusion :

Nous avons retenu la conceptualisation du concept de partage des connaissances comme étant « un processus réciproque d'échange des connaissances » (Renzl 2008). Ce processus concerne deux formes de connaissance, à savoir, le partage des connaissances explicites et le partage des connaissances implicites, qui présentent ainsi les deux dimensions de ce concept.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery