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Fondamentaux dans la fixation du prix des métaux de base

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par Benjamin ZUILI
Epsci- groupe ESSEC -  2009
  

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II.3 Focus: la colossale refonte de l'acier Chinois

L'acier est un élément clé du paysage chinois, et l'une des conditions de sa survie. Premier producteur et premier consommateur mondial, le pays ne peut plus conserver des aciéries d'un autre temps.

Dans le secteur de l'acier, L'Empire du milieu occupe sans difficulté les premières places : premier producteur mondial d'acier brut, avec 500 millions de tonnes en 2008, soit plus du tiers de la production mondiale, premier consommateur et premier importateur d'aciers spéciaux. A titre de comparaison, la seule hausse annuelle de la demande chinoise correspond au double de la consommation française.

Pour alimenter son secteur du bâtiment en armatures ou ses constructeurs automobiles en carrosseries, le gouvernement Chinois a imposé lors de la fixation des plans quinquennaux d'ambitieux objectifs de modernisation et s'est entièrement couverte de hauts-fourneaux. Actuellement on estime que sa capacité annuelle de production excède de 160 millions de tonnes ses besoins en acier de base.

Les restructurations engagées ont provoqué des revers sociaux, qui ont entrainé d'importantes migrations de travailleurs, et semble plutôt redoutées par les ouvriers.

Avec l'arrivée de la crise, Pékin justifie l'urgence de la situation pour mener à bien la restructuration du secteur : Le gouvernement, d'une part attire les producteurs en mettant sur la table 32 milliards d'€ pour relancer la construction. D'autre part l'autre il encourage les fusions et acquisitions des aciéristes régionaux, afin d'accélérer le processus de modernisation.

Les problèmes d'infrastructures de la Chine qui reste tout de même un pays en développement peuvent causer d'importants dégâts dans le processus de production ; or la Chine étant le premier producteur mondial, un accident peut avoir des conséquences mondiales.

Ainsi en juillet 2007, le cours de l'aluminium a battu un record historique sur le London Metal Exchange, s'établissant à 3.317 dollars. Cette hausse spectaculaire était liée à l'annonce d'un arrêt d'une partie de la production de Chalco.

Devant le manque d'électricité, le gouvernement de la province de Shanxi, au Nord-Ouest du pays, a fait suspendre la production d'aluminium, pour privilégier le secteur agricole. En effet, à cause du procédé d'électrolyse utilisé dans la production d'aluminium, le cout de l'électricité représente 40 % du prix du métal raffiné.

L'équivalent de 5% des capacités totales de production du pays a été affecté, soit 700.000 tonnes et les pertes de production ont été estimées à 900.000 tonnes tout au long de l'année.

La Chine sait depuis longtemps qu'elle ne peut plus fonctionner avec des aciéries d'un autre temps. Depuis une dizaine d'années, le gouvernement central souhaite répartir sa production d'acier entre les mains de quelques fleurons, mais cette décision a parfois été confrontée à des ralentisseurs externes ; ainsi par exemple, pour ne pas mettre en danger sa candidature aux Jeux Olympiques, Pékin envisageait dès 1999 de déménager l'aciérie géante de Shougang et ses 100 000 salariés. Aux portes de Pékin, cette dernière émettait chaque année l'équivalent de 40% des émissions du secteur industriel de la capitale.

Avec la flambée des cours et la cherté des métaux de base, la nécessité d'une restructuration à l'échelle nationale s'est fait encore plus sentir. Les aciéries des années 1950 avaient étaient bâtie aux portes des villes selon les voeux de Mao, qui voulait pouvoir compter sur elles en cas de guerre. Aujourd'hui l'idée, totalement anachronique, cause de nombreux problèmes environnementaux: non seulement ces vieilles aciéries polluent en CO2 et en dioxyde de soufre, mais elles consomment beaucoup trop de ressources en eau et en charbon.

Cette inadaptation à la compétition internationale est d'autant plus flagrante en période de crise. Le gouvernement multiplie donc les incitations pour favoriser le regroupement de ses producteurs, liés pour la plupart aux gouvernements locaux afin de leur permettre de peser face aux géants étrangers avides de se développer en Chine.

De plus le regroupement de ces producteurs permet à l'industrie Chinoise de négocier des tarifs plus avantageux auprès des minéraliers australiens, partenaire stratégique pour l'approvisionnement en matières premières.

Ainsi, le gouvernement a publié le 23 mars un plan national d'orientation. Parmi les dispositions annoncées, figurent la limitation de la production nationale à 460 millions de tonnes en 2009 et la fermeture des structures dont la capacité n'excède pas les 25 millions de tonnes/an.

Le gouvernement ambitionne de situer 40% des nouvelles installations en bordure de mer afin de réceptionner plus facilement le minerai de fer australien et brésilien qui arrive par bateau.

Mais le point le plus important dans le cadre de la fixation des prix du métal concerne surtout l'objectif de la Chine entend faire émerger 5 géants nationaux, qui détiendront à eux seuls plus de 45% de la capacité totale du pays.

De fait, on ne compte plus depuis l'an dernier les annonces de fusions et acquisitions. En mars 2008, Laiwu (8ème) s'associait avec Jinan (9ème) pour donner Shandong Steel (2ème).

En décembre, c'était au tour de trois groupes du Hebei de fusionner pour donner naissance au plus grand producteur d'acier chinois (avec 32 millions de tonnes par an), devançant ainsi le numéro 1 historique Baosteel.

Le gouvernement Chinois a également pris soin d'imposer de nouvelles normes environnementales dans ce secteur hautement polluant. De fait les nouvelles structures sont toutes destinées à d'équiper de technologies vertes. Selon les promoteurs du nouveau site de Shougang, 100% des déchets solides et 98% des émissions seront ainsi recyclés.

Cependant les progrès de compétitivité ont leur revers : Le protectionnisme des gouvernements régionaux reste fort. Fermer une aciérie, c'est perdre de l'emploi et des revenus.

Etalée sur plusieurs années, la tempête sociale des licenciements a d'ores et déjà commencé. Selon une étude de Galaxy Securities un courtier Chinois, les 100 000 ouvriers de Shougang ne seront plus que 9000 sur le nouveau site largement automatisé.

Ces difficultés sont de plus en plus évoquées par les gouvernements régionaux lors d'assemblée annuelle du Parti. Dans le cas de l'aciérie Shougang Malgré les départs à la retraite, les préretraites et les reclassements, rares sont les ouvriers de base qui ont accepté de déménager.

Les municipalités sont incités par le gouvernement central de transformer les friches industrielles (notamment en parcs de loisirs), le temps sera long avant que l'emploi local retrouve son niveau d'alors.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci