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Education pour tous et qualité: Accès des femmes nigériennes à l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida

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par Laouali TANKO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar/ Chaire Unesco en Sciences de l'éducation (CUSE) de la Faculté des Sciences et Technologies - DEA en Sciences de l'éducation 2009
  

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CHAPITRE 4

Méthodologie

Notre recherche se caractérise par son approche descriptive. Elle privilégie la combinaison d'approches qualitative et quantitative. Notre étude porte sur l'effet de l'origine sociale, économique et culturelle de la participation des femmes à l'éducation en matière de VIH/SIDA. Nous voulons vérifier si la participation des femmes à l'éducation en matière de VIH/SIDA est favorisée ou non par l'origine sociale, économique et culturelle des microcosmes familiaux.

Nous présentons dans ce chapitre la population cible, l'échantillonnage que nous appliquerons à notre population, les instruments nous permettant la collecte des données indispensables à la réalisation de notre objectif et le traitement des données recueillies.

4.1. Population cible

Amyotte définit une population comme «un ensemble de tous les faits, de tous les objets ou de toutes les personnes sur lesquels porte une étude ou une recherche» (Amyotte, 1996 p.11).

Notre population cible pour mener notre recherche est constituée de filles et de femmes nigériennes âgées de 15 à 49 ans, célibataires, mariées, divorcées, veuves ou autres qui suivent les programmes d'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida. Ces filles et femmes sont scolarisées, déscolarisées ou analphabètes. Elles sont des employées, chômeuses ou sans emploi. Il s'agit des filles et des femmes des communes de Niamey et de Maradi.

Nous avons choisi ces deux (2) communes parce qu'elles présentent des degrés différents d'éducation des filles et des femmes et de la masse d'informations disponibles sur la perception de l'éducation en général des filles et des femmes et en particulier en matière de VIH/SIDA.

La communauté urbaine de Niamey est choisie en raison de son caractère urbain ; elle est la capitale politique et administrative du Niger. La plus grande partie des ONG et Associations de lutte contre le sida au Niger est basée à Niamey où elle mène ses activités. Nous pouvons raisonnablement avoir les informations dont nous aurons besoin. En plus, étant nous mêmes membre d'une des ONG de lutte contre le sida basées à Niamey dénommée «Mieux Vivre avec Sida», la récolte des informations nous sera plus aisée.

Quant à la ville de Maradi, elle est caractérisée par ses activités économiques et sa proximité avec le Nigeria dont la ville la plus proche est à 50 km de la frontière. Les mouvements intégristes musulmans du Nigeria en font leur arrière base. Nous sommes également originaires de ladite région et nous pouvons servir de facilitateur local pour nos interviews et nos focus-groups.

Le projet éducatif en matière de santé et de lutte contre le sida est ouvert à tous et à toutes surtout aux populations vulnérables que sont les filles et les femmes. Ces dernières bénéficient de cette éducation qui leur permet d'acquérir un savoir-faire, un savoir-être, et un savoir-devenir selon leurs intérêts. C'est à partir de 15 ans que la jeune fille est considérée comme sexuellement active et apte à fonder un foyer surtout si elle ne fréquente pas l'école.

En l'état actuel des données disponibles, il n'est pas possible de déterminer la taille exacte et précise de cette population.

4.2. Echantillon

«Il n'est point besoin de manger tout le plat pour savoir si nous pouvons le servir (. . .) il n'est point nécessaire, ni souhaitable, ni possible parfois d'étudier toute la population pour bien la connaître» (Amyotte, 1996 p.60).

Ainsi, compte tenu de la nature même de notre population de référence et de l'impossibilité de bien la circonscrire, nous allons recourir à l'échantillonnage non probabiliste.

4.2.1. Taille de l'échantillon

Divers éléments sont pris en compte pour déterminer la taille d'un échantillon. Il s'agit de voir quelques uns de ces aspects qui sont entre autres : la marge d'erreur avec laquelle le chercheur accepte de travailler, le caractère homogène de la population visée, et le niveau d'analyse souhaité.

D'après Albarello, «la taille de l'échantillon ne dépend nullement du nombre de personnes qui composent la population de référence. Il faut bannir la réflexion en termes de «taux de sondage» qui serait une proportion idéale entre la population et l'échantillon. L'idée selon laquelle «mon échantillon serait représentatif parce qu'il comporte 5 ou 10 ou 20% de la population-parent», bien qu'elle soit une idée répandue, est une idée inexacte !» (Albarello, 1999 p.109). En ce qui concerne notre recherche, nous ne pouvons calculer la taille de notre échantillon selon le nombre de filles et de femmes de notre population-mère dont nous ignorons le nombre exact. Nous allons pour ce faire, justifier la taille de notre échantillon selon la marge d'erreur avec laquelle nous acceptons de travailler. Dans ce sens, Albarello écrit «par exemple, s'il faut un échantillon de 196 individus pour être assuré (à 95 chances sur 100 -ceci est l'intervalle de confiance-) d'une marge d'erreur maximale de 7%, il faut 267 individus pour une marge de 6%. Il en faut 384 pour une marge de 5% et 600 pour une marge de 4%». (voir graphique des marges d'erreurs selon la taille de l'échantillon dans «Apprendre à chercher» de Albarello, 1999 p.110). C'est ainsi que nous avons opté pour une marge d'erreur maximale à 8%.

Donc, la taille de notre échantillon sera de cent cinquante (150) unités d'observation, reparties équitablement entre Niamey et Maradi.

4.2.2. Techniques d'échantillonnage

Après avoir défini la taille de notre échantillon, nous allons choisir les individus pressentis pour constituer notre plan d'échantillonnage. Nous allons recourir à la technique d'échantillonnage stratifié dans le choix des unités d'observation qui constituent notre échantillon. Cette technique d'échantillonnage non aléatoire ou non probabiliste est utilisée dans le cas où on ne connaît pas la taille de la population-parent. Par conséquent, notre échantillon est déterminé par la marge d'erreur avec laquelle nous avons accepté de travailler.

La population peut être divisée en groupes distincts relativement homogènes appelés strates. Amyotte (1996, p.69) définit une strate comme étant «un groupe d'individus relativement homogène au sein d'une population ; défini par une caractéristique précise».

En effet, l'usage de la technique d'échantillonnage stratifié se justifie dans notre étude parce qu'elle nous permet de prélever un échantillon ayant la même composition que la population de référence. C'est ce que Amyotte appelle «un véritable modèle réduit de la population» (Amyotte, 1996 p.69)

C'est en fonction des caractéristiques individuelles, des variables sociales, économiques et culturelles que nous allons opérer.

Pour chaque commune, nous avons choisi de faire neuf (9) focus-groups composés de sept (7) individus chacun et douze (12) interviews individuelles.

Au total, dix-huit (18) focus-groups seront réalisés avec les bénéficiaires directes du programme d'éducation en matière de santé et lutte contre le sida que sont les filles et les femmes, et vingt-quatre (24) interviews individuelles seront administrées aux leaders d'opinion qui sont les non-bénéficiaires directs du programme. De par leur situation, les leaders d'opinion jouissent d'une grande audience et peuvent influencer, par leurs prises de position, une grande partie de la population. Ils peuvent, en s'engageant résolument dans la lutte contre le sida, sensibiliser les gens et les pousser à un changement de comportement. Les leaders d'opinion peuvent favoriser l'élaboration de politiques et de stratégies de lutte efficaces et cohérentes en mettant à la disposition des programmes de lutte contre le sida des moyens de lutte. Ces leaders d'opinion se retrouvent parmi les hommes et les femmes. C'est pourquoi, nous les interviewons sans distinction de sexe.

Nous présentons dans le tableau qui suit, notre échantillon en focus-groups et en interviews individuelles par localité

Tableau n°8 Les Focus-groups et les interviews individuelles par localité

Localités

Focus-Groups

Interviews individuelles

Niamey

Jeunes filles scolaires, déscolarisées et analphabètes (21)

Leaders religieux (2)

Niamey

Femmes mariées employées, chômeurs ou sans emploi (21)

Educateurs :

(enseignants, pair-éducateurs, et médecins) (8)

Niamey

Femmes divorcées, veuves et autres (21)

Responsable de projet/programme de lutte contre le sida (2)

Maradi

Jeunes filles scolaires, déscolarisées et analphabètes (21)

Leaders religieux (2)

Maradi

Femmes mariées employées, chômeurs et sans emploi (21)

Educateurs :

(enseignants, pair-éducateurs, et médecins) (8)

Maradi

Femmes divorcées, veuves et autres (21)

Responsables de projet/programmes de lutte contre le sida (2)

Total

126 individus (18 Focus-Groups de 7 personnes)

24 interviews individuelles

-Les filles et femmes qui participent aux focus-groups sont choisies parmi l'ensemble des filles et des femmes ayant participé au programme d'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida dans chacune des localités retenues.

-Les interviews individuelles s'intéressent aux leaders d'opinion dans chaque localité.

Six (6) critères ont présidé au choix des participantes :l'âge, le lieu de résidence, la profession, le statut matrimonial, le niveau d'instruction et la religion.

1. L'âge : pour encourager la libre expression des participantes, elles seront réparties en groupes d'âge. Cette homogénéité nous permet d'examiner les points de vue et les expériences différentes au sujet de la perception de l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida et la participation à cette éducation.

2. Le lieu de résidence : comme signalé précédemment, sont les communes de Niamey et de Maradi dans lesquelles sont sélectionnées les participantes. Nous essayerons de voir s'il existe une différence de participation au programme d'éducation de lutte contre le sida entre les filles et les femmes du milieu urbain et du péri-urbain.

3. La profession : nous permet de savoir si les filles et les femmes participent à l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida en fonction de leur profession ou de leurs intérêts.

4. Le statut matrimonial : nous permet de savoir si le lien de mariage pouvait avoir un impact sur la participation des femmes à l'éducation en matière de sida. Nous allons regrouper les participantes selon leur statut matrimonial.

5. Le niveau d'instruction : nous permet de savoir si la participation à l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida est une alternative à l'éducation formelle pour celles qui n'ont pas été scolarisées.

6. La religion : la complexité de l'intégrisme musulman au Niger particulièrement dans ces deux régions nous permettra de savoir si la religion facilite ou entrave la participation des filles et des femmes à l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida.

4.3. Collecte des données

Pour collecter nos données, nous allons procéder au regroupement des individus et des strates en fonction des localités (Niamey et Maradi), des lieux et occasions propices aux focus-groups. Nous définissons les caractéristiques des strates et nous allons stratifier en fonction des caractéristiques individuelles et de la nature des variables prises en compte dans notre recherche.

Nous constituerons des groupes de 7 individus qui ont des caractéristiques ou des intérêts communs et sensiblement le même statut social.

Enfin, nous nous convenons d'une date, d'une heure, et d'un lieu de rencontre avec les groupes pour la présentation de l'instrument.

4.3.1 L'instrument de collecte des données

Dans notre recherche, les instruments de collecte des données choisis sont le focus-group et l'interview individuelle. Ils ont pour fonction de cueillir ou de produire des informations nécessaires à la vérification de nos hypothèses de recherche.

Il s'agit ici d'une observation indirecte telle que définit par Quivy & Van Campenhoudt (1995) «dans le cas d'une observation indirecte, le chercheur s'adresse au sujet pour obtenir l'information recherchée. En répondant aux questions, le sujet intervient dans la production de l'information» (Quivy & Van Campenhoudt, 1995, p.164).

Nous avons choisi la technique du focus-group pour les bénéficiaires directes du programme d'éducation en matière de VIH/SIDA pour mieux cerner le sujet de notre étude sous tous ses angles. Cet instrument de collecte d'informations permet aux enquêtés d'exprimer leurs perceptions, leurs sentiments ou leurs attitudes sur les questions de la participation au programme d'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida. La discussion à l'intérieur du groupe permet aux participants de réfléchir, de se rappeler des choses oubliées qui ne seraient pas remontées autrement à la mémoire ; le groupe agit comme auto-correcteur en permettant à la personne de modifier son jugement et de donner une opinion plus nuancée ; le groupe peut recréer une sorte de microcosme social où le chercheur peut identifier les valeurs, les comportements, les symboles des participants selon Deslauriers et Graw-Hill (1991, p.33). La richesse de cette expression spontanée offre des pistes qui permettent de comprendre la manière dont les filles et les femmes au Niger communiquent sur les questions de la participation au programme d'éducation en matière de sida devenue un sujet quotidien.

L'interview semi dirigée qui sera pratiquée avec les leaders d'opinion, quant à elle, est une forme d'entretien individuel qui présente plus de liberté de parole parce que la contrainte sociale y est moins grande que lors d'une discussion de groupe. «Selon le cas, une interview peut-être libre, semi-dirigée ou dirigée : elle sera libre lorsque l'intervieweur s'abstient de poser des questions visant à réorienter l'entretien ; elle sera dite dirigée lorsque le discours de la personne interviewée constitue exclusivement la réponse à des questions préparées à l'avance et planifiées dans un ordre précis ; elle sera semi-dirigée lorsque l'intervieweur prévoit quelques questions à poser en guise de points de repère» De Ketele et Roegiers (1996, p.19).

L'interview individuelle semi-dirigée pourrait nous aider à faire ressortir des contradictions culturelles souvent subtiles mais riches en enseignements. A propos de la procédure, Albarello (1999) fait remarquer que «les entretiens semi-directifs sont menés sur la base d'un guide d'entretien constitué de différents «thèmes-questions» préalablement élaborés en fonction des hypothèses. Un guide d'entretien comprend généralement une douzaine de thèmes questions qui, sauf exception à justifier, seront abordés dans un ordre à chaque fois identique afin d'éviter que la place du thème dans l'interview n'influence la qualité des réponses (on ne répond pas avec la même intensité à une dernière question qu'à la première posée)» (Albarello, 1999 p.66).

Nous faisons recours à ces interviews individuelles parce que nous voulons comprendre l'objet de notre étude en profondeur à l'aide des personnes témoins privilégiées, bien placées pour se prononcer. Ce sont les leaders d'opinion qui désignent aussi bien les leaders religieux, que les éducateurs (enseignants, pairs-éducateurs, et médecins), les responsables de projets et programmes d'éducation en matière santé et de lutte contre le sida.

Les interviews et les focus-groups seront animés par un assistant ou modérateur formé au préalable et nous même. Nous les enregistrons sur bandes magnétiques audio et les retranscrirons intégralement pour ensuite les analyser.

Le guide d'entretien contient des questions fermées, et des questions ouvertes qui nous ont servi à mener l'enquête.

Les principaux thèmes abordés sont :

-l'identification des participantes :âge, sexe, niveau d'instruction, statut matrimonial, profession, quartier de résidence, religion.

-la perception du rôle et des buts de l'éducation en général des filles et des femmes et en particulier de l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida ;

-les avantages ou les bénéfices de l'éducation en matière de VIH/SIDA ;

-l'accessibilité de la formation en éducation en matière de VIH/SIDA ;

Le questionnaire élargit la liste des variables susceptibles d'avoir un impact sur la participation des filles et des femmes à l'éducation en matière de santé et de lutte contre le sida telles que la religion pratiquée et la profession exercée.

Le questionnaire sera d'administration indirecte parce que nous lirons nous mêmes les questions et les réponses de l'enquêté seront enregistrées sur bandes magnétiques audio.

Dans le focus-group, il n'est pas toujours possible ou souhaitable de se limiter strictement aux questions initialement prévues. Ces questions servent d'habitude de protocole de base pour les discussions de groupe. Nous poserons des questions au cours du débat pour l'explicitation des arguments avancés par les participants, ou pour les amener à bien exprimer et défendre leurs idées. Cela permet de minimiser les erreurs et omissions.

4.3.2. Les lieux de l'enquête

Nous avons limité notre champ d'étude aux seules communes de Niamey et de Maradi comme précédemment annoncé.

Du point de vue géographique, ces deux communes sont implantées dans deux régions distinctes du Niger.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille